Benoît XVI nous propose un Carême
centré sur Spe Salvi |
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Cité du Vatican, le 07 février 2008 -
(E.S.M.) - Le pape Benoît XVI
développe : Pâques, vers laquelle le Carême penche, est le mystère qui
donne un sens à la souffrance humaine, à partir de la surabondance de la
compassion de Dieu, réalisée en Jésus Christ.
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Le pape Benoît XVI -
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Benoît XVI nous propose un Carême centré sur l'Espérance
Hier après-midi - Mercredi des Cendres, premier jour du Carême, a eu lieu
une assemblée de prière sous la forme des « Stations » romaines, présidée
par le Saint Père Benoît XVI.
A 16h30, dans l'Église de Saint Anselme sur l'Aventin, a eu lieu un moment de
prière à laquelle a suivi la procession pénitentielle vers la Basilique
de Sainte Sabine. Les Cardinaux, les
Archevêques, les Évêques, les Moines, Bénédictins de Saint Anselme, les Pères
Dominicains de Sainte Sabine et quelques fidèles participaient à la
procession.
Au terme de la procession, dans la Basilique de Sainte Sabine, le Saint Père
Benoît XVI a présidé la Célébration Eucharistique avec le rite de bénédiction
et d'imposition des Cendres.
Texte intégral de l'homélie du Saint-Père
Chers frères et sœurs,
Si l'Avent est, par excellence, le temps qui nous invite à espérer dans le
Dieu-qui-vient, le Carême nous renouvelle dans l'espérance en
Celui-qui-nous-a-fait-passer-de-la-mort-à-la-vie. Il s'agit de deux temps de
purification - leur couleur liturgique commune nous le dit également - mais
le Carême, entièrement orienté vers le mystère de la Rédemption, est de
manière particulière défini comme le "chemin de conversion véritable"
(Prière de la collecte). Au début de cet itinéraire pénitentiel,
je voudrais m'arrêter brièvement pour réfléchir sur la prière et sur la
souffrance comme aspects caractéristiques du temps liturgique quadragésimal,
alors que j'ai consacré à la pratique de l'aumône le Message pour le Carême,
publié la semaine dernière. Dans l'Encyclique
"Spe Salvi", j'ai indiqué la prière et la souffrance,
ainsi que l'action et le jugement, comme des "lieux d'apprentissage et
d'exercice de l'espérance". Nous pourrions donc affirmer que le temps du
Carême, précisément parce qu'il invite à la prière, à la pénitence et au
jeûne, constitue une occasion providentielle pour rendre notre espérance
plus vivante et solide.
La prière nourrit l'espérance, car rien n'exprime davantage la réalité de
Dieu dans notre vie que de prier avec foi. Même dans la solitude de
l'épreuve la plus dure, rien ni personne ne peut m'empêcher de m'adresser au
Père, "dans le secret" de mon cœur, où Lui seul "voit", comme le dit Jésus
dans l'Evangile (cf. Mt 6, 4.6.18). Deux
moments de l'existence terrestre de Jésus viennent à l'esprit; l'un se
plaçant au début et l'autre presque à la fin de sa vie publique: les
quarante jours dans le désert, dont s'inspire le temps du Carême, et
l'agonie au Gethsémani - tous deux sont essentiellement des moments de
prière. Une prière solitaire avec le Père, en tête à tête, dans le désert,
une prière pleine d'"angoisse mortelle" dans le Jardin des Oliviers. Mais
que ce soit dans l'une ou l'autre circonstance, c'est en priant que le
Christ démasque les tromperies du tentateur et l'emporte sur lui. La prière
démontre être ainsi la première et principale "arme" pour "affronter de
manière victorieuse le combat contre l'esprit du mal"
(Prière de la collecte).
La prière du Christ atteint son sommet sur la croix, en s'exprimant à
travers les dernières paroles que les évangélistes ont recueillies. Là où il
semble lancer un cri de désespoir: "Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu
abandonné?" (Mt 27, 46; Mc 15, 34; cf. Ps 21, 1),
le Christ reprend en réalité l'invocation de celui qui, assiégé sans issue
par ses ennemis, n'a plus que Dieu vers qui se tourner et, au-delà de toute
attente humaine, fait l'expérience de sa grâce et de son salut. Avec ces
paroles du psaume, d'abord d'un homme qui souffre puis du peuple de Dieu qui
souffre pour l'absence apparente de Dieu, Jésus a fait sien ce cri de
l'humanité qui souffre de l'apparente absence de Dieu et porte ce cri au
cœur du Père. En priant ainsi dans cette ultime solitude avec toute
l'humanité, Il nous ouvre le cœur de Dieu. Il n'y a donc pas de
contradiction entre ces paroles du Psaume 21 et les paroles pleines de
confiance filiale: "Père, entre tes mains je remets mon esprit"
(Lc 23, 46; cf. Ps 30, 6). Elles sont également
tirées d'un psaume, le trentième, imploration dramatique d'une personne qui,
abandonnée de tous, se remet avec confiance à Dieu. La prière de
supplication pleine d'espérance est donc le leitmotiv du Carême, et elle
nous permet de reconnaître Dieu comme l'unique ancre de salut. Même quand
elle est collective, la prière du peuple de Dieu est la voix d'un seul cœur
et d'une seule âme, un dialogue "en tête à tête", comme l'émouvante
imploration de la Reine Esther lorsque son peuple va être exterminé: "O mon
Seigneur, notre Roi, tu es l'Unique! Viens à mon secours, car je suis seule
et n'ai d'autre recours que toi, et je vais jouer ma vie"
(Est 4, 17l). Face à un "grand danger" une plus grande espérance
est nécessaire, et celle-ci n'est que l'espérance qui peut compter sur Dieu.
La prière est un creuset dans lequel nos attentes et nos aspirations sont
exposées à la lumière de la Parole de Dieu, sont plongées dans le dialogue
avec Celui qui est la vérité, et ressortent libérées des mensonges cachés et
des compromis avec diverses formes d'égoïsme (cf.
"Spe Salvi", n. 33). Sans la dimension de la
prière, le "moi" humain finit par se fermer sur lui-même, et la conscience,
qui devrait être l'écho de cette voix de Dieu, risque de se réduire au
reflet du moi, si bien que le dialogue intérieur devient un monologue en
donnant lieu à mille auto-justifications. La prière est donc la garantie
d'ouverture aux autres: celui qui se fait libre pour Dieu et ses exigences,
s'ouvre en même temps à l'autre, à son frère qui frappe à la porte de son
cœur et demande l'écoute, l'attention, le pardon, parfois la correction mais
toujours dans la charité fraternelle. La véritable prière n'est jamais
égocentrique, mais toujours centrée sur l'autre. Comme telle, elle exerce
l'orant à l'"extase" de la charité, à la capacité de sortir de lui-même pour
devenir le prochain de l'autre dans un service humble et désintéressé. La
véritable prière est le moteur du monde, car elle le garde ouvert à Dieu.
C'est pourquoi sans prière il n'y a pas d'espérance, mais seulement
l'illusion. Ce n'est pas en effet la présence de Dieu qui aliène l'homme,
mais son absence: sans le Dieu véritable, Père du Seigneur Jésus Christ, les
espérances deviennent des illusions qui poussent à fuir la réalité. Parler
avec Dieu, demeurer en sa présence, se laisser éclairer et purifier par sa
Parole, nous introduit en revanche au cœur de la réalité, dans le Moteur
profond du devenir cosmique, nous introduit pour ainsi dire dans le cœur
battant de l'univers.
En liaison harmonieuse avec la prière, le jeûne et l'aumône peuvent aussi
être considérés comme des lieux d'apprentissage et d'exercice de l'espérance
chrétienne. Les Pères et les écrivains antiques aiment souligner que ces
trois dimensions de la vie évangélique sont inséparables, se fécondent
réciproquement et portent d'autant plus de fruits qu'elles se corroborent
mutuellement. Grâce à l'action conjointe de la prière, du jeûne et de
l'aumône, le Carême dans son ensemble forme les chrétiens à être des hommes
et des femmes d'espérance sur l'exemple des saints.
Je voudrais à présent brièvement m'arrêter également sur la souffrance car,
comme je l'ai écrit dans l'Encyclique Spe salvi: "la mesure de l'humanité se
détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui
souffre. Cela vaut pour chacun comme pour la société" ("Spe Salvi",
n. 38). La Pâque, vers laquelle le Carême est tendu, est le
mystère qui donne un sens à la souffrance humaine, à partir de la
surabondance de la compassion de Dieu, réalisée en Jésus Christ. Le chemin
quadragésimal, étant entièrement irradié par la lumière pascale, nous fait
donc revivre ce qui eut lieu dans le coeur divin-humain du Christ alors
qu'il montait à Jérusalem pour la dernière fois, pour s'offrir lui-même en
expiation (cf. Is 53, 10). La souffrance et la
mort sont tombées comme les ténèbres à mesure qu'Il s'approchait de la
croix, mais la flamme de l'amour est aussi devenue vivante. La souffrance du
Christ est, en effet, entièrement imprégnée par la lumière de l'amour
(cf.
"Spe Salvi", n. 38): l'amour du Père qui
permet au Fils d'aller avec confiance vers son dernier "baptême", comme
Lui-même définit le sommet de sa mission (cf. Lc 12, 50).
Ce baptême de douleur et d'amour, Jésus l'a reçu pour nous, pour toute
l'humanité. Il a souffert pour la vérité et la justice, apportant dans
l'histoire des hommes l'Evangile de la souffrance, qui est l'autre face de
l'Evangile de l'amour. Dieu ne peut pas pâtir, mais il peut et il veut
compatir. A partir de la passion du Christ, la consolatio peut entrer dans
chaque souffrance humaine, "la consolation de l'amour participe de Dieu et
ainsi surgit l'étoile de l'espérance" ("Spe Salvi",
n. 39).
Comme pour la prière, pour la souffrance aussi l'histoire de l'Eglise est
très riche de témoins qui se sont prodigués pour les autres sans s'épargner,
au prix de dures souffrances. Plus l'espérance qui nous anime est grande,
plus grande est aussi en nous la capacité de souffrir par amour de la vérité
et du bien, en offrant avec joie les petites et les grandes peines de chaque
jour et en les insérant dans le grand compatir du Christ
(cf. ibid., n. 40). Que Marie nous aide sur ce chemin de
perfection évangélique, Elle qui, avec celui de son Fils, eut son Cœur
immaculé transpercé par l'épée de la douleur. Précisément au cours de ces
journées, en rappelant le
150è anniversaire des apparitions de la Vierge à Lourdes, nous sommes
conduits à méditer sur le mystère du partage de Marie des douleurs de
l'humanité; dans le même temps, nous sommes encouragés à puiser le réconfort
au "trésor de compassion" (ibid.) de l'Eglise, auquel Elle a contribué plus
que toute autre créature. Nous commençons donc le Carême en union
spirituelle avec Marie, qui "a avancé sur le chemin de la foi" derrière son
Fils ( (cfr
Lumen
Gentium, 58) et qui précède toujours les disciples dans
l'itinéraire vers la lumière pascale. Amen!
Texte original du
discours du Saint Père
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Autre synthèse ►
Par l'imposition des cendres, Benoît XVI nous rappelle que nous ne sommes
pas tout puissant
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Message de
Benoît XVI pour le
Carême 2008
Méditation :
Carême en vue... Souviens-toi que tu es
poussière !
Sources:
www.vatican.va -E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.02.2008 - BENOÎT XVI |