Benoît XVI salue la mémoire du
bienheureux Pie IX |
|
Cité du Vatican, le 07 février 2008 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI a
salué ce matin les représentants du comité Pie IX de Senigallia, venus à
Rome à l'occasion du 130e anniversaire de la mort du bienheureux Pie IX,
dont la mémoire liturgique sera célébrée demain.
|
Le
pape Pie IX
Benoît XVI salue la mémoire du bienheureux Pie IX
Brèves
Le pape Benoît XVI a salué ce matin les représentants du comité Pie IX de
Senigallia, venus à Rome à l'occasion du 130e anniversaire de la mort du
bienheureux Pie IX, dont la mémoire liturgique sera célébrée demain.
Le Saint-Père les a remerciés de leur "engagement généreux qui veut rappeler
l'attention sur la figure et sur l'exemplarité des vertus de ce grand
Pontife qui a accompli avec une charité héroïque, la mission de pasteur
universel de l'Eglise ayant toujours comme objectif, le salut des âmes".
Puis Benoît XVI a rappelé que dans "ce long pontificat, marqué aussi par des
évènements troubles, il essaya d'affirmer avec forces, les vérités de la foi
chrétienne face à une société exposée à une sécularisation progressive. Son
témoignage de serviteur courageux du Christ et de l'Eglise constitue
aujourd'hui aussi, un enseignement lumineux pour notre siècle".
"Je souhaite de tout cœur - a conclu le pape Benoît XVI - que cet
anniversaire significatif contribue à faire mieux connaître, l'esprit et le
"visage" de mon bienheureux prédécesseur et en faire apprécier encore plus,
sa sagesse évangélique et sa force intérieure.
Le bienheureux pape Pie IX, dont le nom était Giovanni Maria Mastai Ferretti,
est né à Senigallia en Italie, le 13 mai 1792 et décédé au Vatican le 7
février 1878 à l'âge de 85 ans. C'est lui qui le 8 décembre 1854, Pie IX
proclame, dans sa bulle Ineffabilis Deus, le dogme de l'Immaculée
Conception.
Pie IX eut le plus long pontificat de toute l'Histoire, soit 32 ans,
de 1846 à 1878, avant Jean-Paul II, de 1978 à 2005 et Léon XIII de1878 à
1903. Il a été béatifié le 3 septembre 2000 par Jean-Paul II. ►
Pie IX
***
Giovanni Maria Mastaï Ferretti naît en 1792 près de Rimini dans les Etats
Pontificaux d'une famille d'origine lombarde. Ordonné prêtre en 1819, il
s'occupe avec charité d'un orphelinat puis il accompagne un Nonce
apostolique en Amérique Latine, ce qui constitue pour lui une expérience
missionnaire. Evêque de Spolète, puis d'Imola, il trouve le moyen d'apaiser
un climat politique tendu. Il passe pour libéral quand il est élu Pape en
1846, à l'âge de 54 ans. Sa popularité est immense, mais l'Italie cherche à
faire son unité et un mouvement révolutionnaire l'oblige à s'exiler 17 mois
à Gaète (1848-49). Contre les erreurs modernes, il publie en 1864
l'Encyclique "Quanta cura" et surtout le "Syllabus" qui dresse l'opinion
anticléricale contre lui. En cette époque où l'Eglise est battue en brèche,
il sait en revanche assurer son expansion missionnaire. En 1854, il proclame
le dogme de l'Immaculée Conception, et en 1870, celui de l'Infaillibilité
pontificale, lors du Concile du Vatican. Mais Rome est attaquée en 1870 et
Pie IX cède à la violence pour éviter une effusion de sang. Confiné dans la
Cité du Vatican, il se considère désormais comme prisonnier, mais la piété
catholique entoure d'une affection grandissante ce pontife en butte à
l'adversité. Il meurt en 1878, après un pontificat de 32 ans, le plus long
de l'histoire de l'Eglise.
Notice développée
Giovanni Maria Mastaï Ferretti naît du comte Jérôme, du même nom, et de
Catherine Solazzi, le 13 mai 1792 à Senigallia près de Rimini (Etats
pontificaux). Sa famille d'origine lombarde, a la réputation d'être
'libérale'. Lui aussi héritera de cette réputation. Il reçoit une éducation
très pieuse et studieuse, traversée par une maladie qu'on dit être
l'épilepsie, mal qui le fait renvoyer de la garde noble pontificale où il
était entré. En 1816, une mission dans sa ville à laquelle il participe
éveille en lui la vocation, mais sa maladie constitue un obstacle canonique.
Pourtant saint Vincent Pallotti lui prédit qu'il sera Pape et Pie VII
intervient personnellement pour lever l'empêchement au sacerdoce. Guéri à
Notre-Dame de Lorette, il est ordonné en 1819.
Il est d'abord recteur de l'Institut Tata Giovanni, pour les orphelins. Il y
déploie une grande charité. En 1825, il accompagne le Nonce Apostolique au
Chili et il y fait merveille. De même en Argentine. C'est dans ces fonctions
qu'il puise son amour des missions. A 35 ans, en 1827, il est archevêque de
Spolète en Ombrie. La situation politique est déjà tendue, mais il calme le
jeu et déploie un zèle pastoral merveilleux, non sans souffrir
personnellement. En 1832 il est nommé au siège d'Imola qui fut occupé jadis
par Pie VII (dont il prendra le nom comme Pape). Sa prédication est simple
et belle. Il veille au bien surnaturel et matériel de son diocèse. Il est
proche du clergé et des séminaristes, s'intéresse aux jeunes mais aussi à la
vie contemplative. Lui-même est enflammé de dévotion pour le Sacré-Cœur et
la Vierge Marie. Il se montre bienveillant, mais ferme sur les principes.
Cardinal à 48 ans, il est élu Pape à 54 ans, le 16 juin 1846. Il est précédé
par sa réputation de 'libéral' et il est accueilli triomphalement avec des
'Hosanna'. Tout est sympathique dans sa personne, même physiquement. Il est
affable, il a un sens aigu de l'humour, ce qui lui permet de relativiser les
drames, et surtout c'est un père plein de bonté. Il commence par une
amnistie pour tous les délits politiques (contre l'avis de ses cardinaux).
On ne remarque guère que dans sa première encyclique, il condamne déjà le
socialisme. Très populaire, il accorde plus de liberté à la presse et donne
un plus grand rôle aux laïcs dans ses Etats. (Rappelons qu'à l'époque le
Pape était aussi un souverain temporel; ses Etats, donnés au cours des âges
par des princes chrétiens, occupaient toute l'Italie centrale.) Mais, s'il
est pour la libération de la tutelle autrichienne en Italie, il n'est pas
pour la République, et les ultra-libéraux se retournent contre lui. Son chef
de gouvernement, le jeune comte Pellegrino Rossi, qui a eu le courage
d'accepter le poste de premier ministre alors que la révolte grondait, est
assassiné le 15 novembre 1848 tandis qu'il se rendait à la chambre des
députés pour y présenter un train de réformes libérales modérées. Très
choqué, le Pape capitule pour arrêter l'effusion de sang et se réfugie à
Gaète où il prolongera son exil 17 mois. En 1849 le insurgés proclament la
"République romaine". En juillet une expédition française leur reprend Rome
où le Pape ne consent à rentrer qu'en avril 1850. Il est acclamé par le
peuple mais son pouvoir affaibli ne se maintient que grâce à la présence
française. Pourtant Napoléon III, ondoyant, est un allié peu sûr.
Pie IX est attentif à tous les secteurs de la vie de l'Église universelle.
Ainsi il rétablit la hiérarchie catholique en Angleterre et en Hollande - et
plus tard en Ecosse - malgré le tollé des Anglicans et des protestants. Il
rétablit aussi le Patriarcat latin de Jérusalem. En 1853, alors que les
Catacombes sont soumises à des déprédations inconsidérées, il crée la
Commission d'archéologie chrétienne qui arrête le massacre. Le 8 décembre
1854, il proclame le dogme de l'Immaculée Conception. Il est ouvert à la
science et à la technique (création d'une voie ferrée aboutissant à Rome, ce
à quoi s'était opposé son prédécesseur). En 1857, malgré l'agitation créée
par le 'Risorgimento', il décide de visiter ses États: c'est la liesse, mais
les problèmes politiques demeurent. Il envoie des missionnaires en Inde, en
Birmanie, en Chine et au Japon. Les oblats de Marie Immaculée vont jusqu'au
Grand Nord Canadien.
En 1863, Renan publie "La vie de Jésus" qui obtient un grand succès. Le Pape
en est très affecté. L'année suivante, c'est l'encyclique "Quanta cura"
accompagnée du Syllabus. Les catholiques libéraux sont embarrassés, les
anticléricaux triomphent. En 1869, son Jubilé sacerdotal (50 ans) lui vaut
de multiples témoignages d'affection et le 8 décembre s'ouvre le Concile du
Vatican (Vatican I). Le 18 juillet 1870 est votée la Constitution "Pastor
Æternus" dont le chapitre IV définit l'infaillibilité pontificale. Le
lendemain 19 juillet, c'est la déclaration de guerre de la France à la
Prusse. Pie IX doit ajourner le Concile. Privés de la protection des troupes
françaises, les États pontificaux sont envahis. Rome est attaquée le 20
septembre. Après un petit combat, Pie IX désireux d'éviter l'effusion de
sang ordonne de hisser le drapeau blanc. Désormais il se considère comme
prisonnier au Vatican, refusant les concessions que lui propose le
gouvernement spoliateur de Victor Emmanuel, Roi du nouvel État Italien (Loi
des garanties du 13 mai 1871). En 1875, Pie IX consacre l'Église au
Sacré-Cœur. Les catholiques italiens peuvent-ils participer à la vie
politique? La réponse en 1877 est "Non expedit" (Il ne convient pas).
Le Pape meurt le 7 février 1878. Ainsi s'achève le plus long pontificat de
l'histoire de l'Église: presque 32 ans.
Le dimanche 3 septembre de l'Année Sainte 2000, Jean Paul II béatifie Pie IX
en même temps que Jean XXIII, le "bon Pape Jean". On a voulu opposer ces
deux Papes, mais c'est mal connaître la profonde vénération de Jean XXIII
pour son prédécesseur dont il avait continué l'œuvre avec Vatican II. Au
cours d'une retraite spirituelle, en 1959, il écrivait dans son "Journal de
l'âme": "Je pense toujours à Pie IX de sainte et glorieuse mémoire, et
l'imitant dans ses sacrifices, je voudrais être digne d'en célébrer la
canonisation".
"Profondément aimé", Pie IX fut également "haï et calomnié". Pourtant
lui-même fit toujours preuve d'indulgence envers ses ennemis, mais dans sa
politique, il accordait "le primat absolu à Dieu et aux valeurs
spirituelles". Il disait: "Ma politique est: Notre Père qui es aux cieux".
Il avait aussi le sens relatif des choses de ce monde: IL aimait dire à ceux
qui étaient proches de lui: "Dans les choses humaines, il faut se contenter
de faire du mieux que l'on peut et pour le reste, s'abandonner à la
Providence qui palliera aux défauts et aux insuffisances de l'homme". Il eut
à guider la barque de Pierre parmi de violentes tempêtes. Au milieu de ces
contradictions, il trouva un réconfort dans l'abandon filial à la Vierge
Marie et à la Providence, s'en remettant à Dieu avec une confiance totale.
Qui dit mieux?
Note sur le Syllabus
On reproche souvent à Pie IX ce catalogue des erreurs modernes. Il faut
cependant remarquer que ce document n'avait pas été prévu pour être
divulgué. D'autre part, parmi les erreurs condamnées, on a pu voir quels
furent les effets néfastes engendrés dans le siècle suivant par certaines
d'entre elles: le libéralisme, le nationalisme, le scientisme et le
communisme, par exemple. Enfin, à propos de la liberté de conscience, visée
elle aussi, il faut reconnaître le progrès réalisé par Vatican II. Du temps
de Pie IX, le thèse était: l'erreur n'a pas de droit. Avec la Déclaration "Dignitatis
humanæ" de Vatican II, on rappelle que la foi procède d'un acte libre et
qu'on ne peut forcer la conscience, même si elle est dans l'erreur; tous
cependant ont le devoir de rechercher la vérité et l'ayant découverte, de
s'y soumettre.
Note sur l'affaire Mortara
Ce cas est également reproché à Pie IX. Il s'agit d'un petit bébé juif en
danger de mort, baptisé par une servante catholique et qui survit. A l'âge
de sept ans, les parents veulent initier l'enfant aux rites israélites. La
servante en parle à un prêtre qui avertit le Saint-Office, lequel fait
enlever l'enfant pour assurer son éducation chrétienne. Ceci est conforme à
la législation des Etats pontificaux et au droit canon de l'époque, mais, en
pareil cas, Benoît XIV, au 18e siècle, avait dit qu'il convenait de laisser
l'enfant à la famille si celle-ci promettait de n'exercer aucune pression
sur lui. Le Saint-Office n'eut pas cette sagesse, d'où une grande émotion
chez les juifs et dans le monde, et de la gêne chez les catholiques.
Napoléon III demande au Pape de rendre le petit Edgar Mortara à ses parents.
Pie IX, tout en déclarant qu'il regrette la mesure prise par le
Saint-Office, se refuse à la rapporter. Quant à l'enfant, lorsqu'il arrive à
l'âge de choisir lui-même, il décide de rester catholique et devient même
prêtre. Reconnaissons toutefois qu'on n'agirait plus de la sorte
actuellement: La déclaration "Dignitatis
Humanae" de Vatican II dit: "Aux parents revient le droit de décider,
dans la ligne de leur propre conviction religieuse, la formation religieuse
à donner à leurs enfants…. Les droits des parents sont violés lorsque les
enfants sont contraints de fréquenter des cours scolaires ne répondant pas à
la conviction religieuse des parents" (N.5)
Réponse de Jean Paul II
Faisant une allusion implicite à ces difficultés et aux critiques face à la
béatification de Pie IX, Jean Paul II dit dans son homélie de béatification:
"La sainteté se vit dans l'histoire et aucun saint n'échappe aux limites et
aux conditionnements propres à notre humanité. En béatifiant l'un de ses
fils, l'Église ne célèbre pas les choix historiques particuliers qu'il a
pris, mais elle le montre plutôt comme devant être imité et vénéré pour ses
vertus comme une louange à la grâce divine qui resplendit en celles-ci".
(Source
abbaye-saint-benoit)
Texte original du
discours du Saint Père ►
UDIENZA GENERALE
Texte intégral de la catéchèse
►
Benoît XVI nous montre comment seul Dieu nous apporte la véritable
joie
Regarder la vidéo en italien
Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.02.2008 - BENOÎT XVI |