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19 Avril 2005
 

Le pape Benoît XVI et la paix liturgique (1)

 

Le 06 septembre 2007 - (E.S.M.) - La Nef a consacré un dossier exceptionnel au sujet du Motu Proprio de Benoît XVI. Ils ont demandé à dix-huit personnalités ecclésiastiques de leur donner leur analyse du texte. Ci-dessous l'une d'elle, première partie.

Des personnes jeunes découvraient également cette forme liturgique...  Pour agrandir l'image: C'est ici

Le pape Benoît XVI et la paix liturgique (première partie)

Longtemps attendu, le Motu Proprio Summorum Pontificum est pour l'Église un événement qui nous semble important, bien au-delà du nombre de fidèles qu'il touche directement. Certes, le cardinal Jean-Pierre Ricard a eu raison d'affirmer que rien ne changera concrètement pour une grande majorité de catholiques et qu'il est donc déplacé de hurler au scandale face à une mesure qui est posée dans un esprit de paix et de réconciliation. Telle est en effet la volonté affichée du Saint-Père, ne l'oublions pas.

La réconciliation vise notamment la Fraternité Saint-Pie X fondée par Mgr Lefebvre: dans sa Lettre aux évêques, Benoît XVI évoque les divisions du passé et il déplore que « les responsables de l'Église [n 'aient] pas fait suffisamment pour conserver ou conquérir la réconciliation et l'unité ». Mais la volonté du pape est plus large et concerne plus globalement la paix liturgique. On ne comprend rien aux raisons de ce Motu proprio si l'on ignore le passé, la façon brutale dont la réforme de la messe a été imposée dans des pays comme la France. Le pape le rappelle et il n'est pas inutile de le relire : « Beaucoup de personnes qui acceptaient clairement le caractère contraignant du concile Vatican II, et qui étaient fidèles au pape et aux évêques, désiraient cependant retrouver également la forme de la sainte Liturgie qui leur était chère; cela s'est produit avant tout parce qu'en de nombreux endroits on ne célébrait pas fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel; au contraire, celui-ci finissait par être interprété comme une autorisation, voire même une obligation de créativité; cette créativité a souvent porté à des déformations de la Liturgie à la limite du supportable. Je parle d'expérience, parce que j'ai vécu moi aussi cette période, avec toutes ses attentes et ses confusions. Et j'ai constaté combien les déformations arbitraires de la Liturgie ont profondément blessé des personnes qui étaient totalement enracinées dans la foi de l'Église. »

Face à ces bouleversements liturgiques post-conciliaires, des catholiques ont maintenu vivante la messe dite de saint Pie V (ou plutôt du bienheureux Jean XXIII), dont le pape Benoît XVI confirme qu'elle ne fut «jamais abrogée ». Cela s'entend en droit, car dans les faits, si les évêques avaient été plus généreux, plus paternels, s'ils n'avaient pas mis tant d'obstacles et tant de mesquineries aux demandes des fidèles, y compris à l'occasion d'événements aussi dramatiques qu'un enterrement, sans doute un tel Motu proprio n'aurait pas été nécessaire et se serait-on évité bien des peines et du temps perdu. Certes, cette résistance « traditionaliste », si elle avait donc un aspect fort légitime reconnu par le pape lui-même, n'est pas exempte de critiques, car la limite entre une juste résistance et la désobéissance ouverte n'est pas toujours très claire, surtout en des périodes conflictuelles comme celle des années post-conciliaires qui ont coïncidé avec la révolution soixante-huitarde qui a tout remis en cause, en commençant par l'autorité sous toutes ses formes.

L'esprit de rupture

Ce n'est pas le moindre paradoxe de cette crise que ceux qui ont prétendu défendre le principe d'autorité sont ceux qui l'ont concrètement contestée au point de désobéir et provoquer eux-mêmes la rupture avec le Siège de Pierre. Une telle désobéissance, rompant le sensum fidelium et ainsi conduisant selon sa pente naturelle à une telle déchirure dans l'Église, ne peut se justifier d'aucune façon, même a posteriori. S'il est fréquent que Dieu utilise des actions contestables pour en tirer un bien, cela n'a jamais légitimé pour autant de telles actions ; l'accueil du fils prodigue ne justifie pas ses errements, il symbolise le souci de l'Église pour tous ses enfants...

L'esprit de rupture qui cherche à faire table rase du passé n'a pas sa place dans l'Église et n'est pas compatible avec la notion de développement homogène qui prévaut aussi bien en matière de dogme que de liturgie. Cet esprit de rupture, dépassant le concile et s'autoproclamant « l'esprit du concile », a particulièrement sévi en France et la liturgie en a été sans doute la victime principale — au moins concrètement pour les fidèles. Il ne faut pas oublier cet esprit révolutionnaire qui a balayé d'un revers de la main ce qui faisait la piété traditionnelle de tout un peuple. En effet, à lire certaines réactions au Motu proprio, on a l'impression qu'il n'y a jamais eu de crise, ni conflit ni injustice, que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes et que c'est ce texte dû à la paternelle bienveillance de Benoît XVI qui va conduire à « des situations de crises et de divisions » (1). Pour ces chrétiens, leurs frères attachés aux anciennes formes liturgiques n'existent pas et ne doivent pas exister: la situation de ghetto dans laquelle on les a parqués leur semble normale. Sans doute se persuadent-ils qu'il ne s'agit que de quelques vieux retardataires incapables de s'adapter à une liturgie plus moderne. Le Saint-Père, heureusement, sait qu'une telle image caricaturale ne reflète pas la réalité: « des personnes jeunes, écrit-il, découvraient également cette forme liturgique, se sentaient attirées par elle et y trouvaient une forme de rencontre avec le mystère de la très Sainte Eucharistie qui leur convenait particulièrement. »

Pour Benoît XVI, le maintien des anciennes formes liturgiques répond ainsi à un besoin spirituel légitime. Il n'est pas besoin de comprendre le latin pour apprécier une liturgie plus verticale, réputée inaccessible, mais qui transmet ce qui est avant tout un Mystère insondable et qui, ce faisant, parle le langage de l'âme accessible à tout être soucieux de contemplation. Le maintien de cette liturgie assure aussi une continuité entre le passé et le présent, il ancre la liturgie dans sa grande tradition et permet de conserver une base solide pour, le moment venu, quand les esprits seront prêts, engager « la réforme de la réforme » qui sera nécessaire pour unifier les deux formes de l'unique rite romain: « Ce qui était sacré pour les générations précédentes, écrit Benoît XVI, reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l'improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste. Il est bon pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l'Église, et de leur donner leur juste place. »  (à suivre)

par Christophe Geffroy

(1) P. André Gouzes-Vidal dans Le Figaro du 16 juillet 2007.

Table : Motu Proprio
 

Sources: La Nef

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 06.09.2007 - BENOÎT XVI - Table Motu Proprio

 

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