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19 Avril 2005
 

Motu Proprio de Benoît XVI et les conséquences épiscopales en France

 

Le 06 février 2008 - (E.S.M.) - Le Motu proprio de Benoît XVI, peut paradoxalement jouer un rôle libérateur quant au recouvrement de l'indépendance d'un certain nombre d'évêques vis-à-vis des structures et du conformisme d'en haut et d'en bas.

Claude Barthe, prêtre, écrivain, éditeur

Motu Proprio de Benoît XVI et les conséquences épiscopales en France

A la différence des nombreux documents qui voudraient encadrer la célébration de la liturgie de Paul VI, dont la répétition souligne l'inefficacité, la Lettre apostolique Summorum Pontificum est juridiquement percutante. En fait, on est dans un autre monde cultuel : avec la réforme de Paul VI, il s'agit d'interpréter bien, mal, mieux, un peu moins comme ceci, un peu plus comme cela, des directives liturgiques flexibles et malléables; avec les livres tridentins, il s'agit tout simplement de prendre ou de laisser.

Lesquels prendront et combien ? On estime généralement que ne s'est pas produit en septembre de raz-de-marée tridentin. C'est bien possible, mais on risque d'avoir tout de même quelques surprises. Je voudrais parler ici de celles concernant les évêques de France.

En soi, le texte semble fait pour passer par-dessus leurs têtes et s'appuyer sur les curés, dont il est notoire que beaucoup répondront bien plus « généreusement » à la demande du pape que ne l'ont fait jusqu'ici ses frères dans l'épiscopat. Toutefois, le Motu proprio, peut paradoxalement jouer un rôle libérateur quant au recouvrement de l'indépendance d'un certain nombre d'évêques vis-à-vis des structures et du conformisme d'en haut et d'en bas. En effet, il légitime de facto un certain clergé, celui dit des « nouveaux prêtres » (nouveaux, même si certains ont un âge qui n'est plus tendre), face au clergé « conciliaire », qui détient dans les diocèses et les organismes nationaux une bonne part des postes de responsabilité.

Par ailleurs, il serait incompréhensible que le Motu proprio de Benoît XVI ne produise pas aussi des effets dans le système des nominations épiscopales françaises, qui est, pour résumer à gros traits, un procédé d'autoreproduction à l'intérieur d'une classe de responsables conciliaires. Ce procédé est certes nuancé par la recherche de candidats « modérés » (surtout pas traditionnels!), spécialement en raison de l'influence particulièrement importante, durant des décennies, du cardinal Lustiger. Mais le résultat est que de rares épiscopes sont en phase avec ces « nouveaux prêtres » que j'évoquais et avec leur volonté, tant de renouvellement pastoral dans un sens « identitaire » que de retournement d'une page idéologique. Sauf à imaginer l'absurde et le surréaliste - qui, il est vrai, ne sont jamais inimaginables dans le monde ecclésiastique -, à savoir que le gouvernement de l'Église à tous les niveaux où se « font » les évêques ne modifie en rien son fonctionnement, il serait logique que l'un des critères de choix des nouveaux évêques soit la volonté de faciliter l'application du Motu proprio, qui est, qu'on le veuille ou non, un texte à effets refondateurs. D'autant que, à Rome comme en France, les prêtres et responsables favorables à son application pensent surtout à l'effet indirectement correcteur qu'il aura sur la liturgie de Paul VI et au rééquilibrage des forces, comme on dirait en politique et comme on peut aussi le dire dans l'Église, qui est une société divine et humaine.

Il faut enfin évoquer un autre aspect, plus hypothétique, des conséquences épiscopales de Summorum Pontificum. On sait que l'idée de l'organisation d'une espèce de « rite saint Pie V » (un peu semblable à un rite oriental, mais en moins formel) a été examinée au cours de la dernière partie du pontificat de Jean-Paul II. Concrètement, elle aurait pris la forme de quelque chose comme une administration apostolique mondiale dotée de plusieurs évêques jouant le rôle de vicaires régionaux. Si le projet semble aujourd'hui enterré, il n'est pas dit qu'on ne le retrouve pas, en partie, sous la forme d'institution d'évêques « saint-Pie V » parcourant le monde pour ordonner, visiter, articuler les divers groupes, inciter à la création de paroisses personnelles, préparer les voies de l'émergence légale de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X sous forme de prélature personnelle. Une chose paraît cependant assurée: si de tels évêques tridentins (ou pour mieux dire, d'évêques missionnés vers le monde tridentin) sont institués, ils ne sortiront pas du milieu « saint-Pie V » lui-même, mais pourraient émaner et dépendre de la commission Ecclesia Dei renforcée.

Au total, les célébrations traditionnelles devraient être davantage fondues dans le paysage, lequel pourrait avoir lui-même des couleurs plus traditionnelles. Tout ceci - ecclésiologie fiction ? - avec des risques de remise en question de bien des positions acquises, mais certainement pour le plus grand profit d'un apostolat dynamique.

Abbé Claude Barthe

L'auteur, qui est prêtre, fait un diagnostic sévère sur l'Église. C'est son droit. Mais, tout comme pour son livre "Quel chemin pour l'Église ?" l'on peut se demander pourquoi ses écrits ne sont-il pas illuminés par l'amour lucide de Dieu pour notre monde, par la présence amoureuse de l'Esprit Saint animant aujourd'hui l'Église ?
 

Sources : revue Catholica

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 06.02.2008 - BENOÎT XVI - T/Motu Proprio

 

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