Jésus est l'origine et le
centre d'un nouvel Israël |
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Le 05 décembre 2007 -
(E.S.M.)
- Nous voyons, retrace Benoît XVI, de plus en plus nettement que
le Dieu d'Israël, qui est bien le Dieu unique lui-même, le vrai Dieu, le
Créateur du ciel et de la terre, le Dieu de tous les peuples et de tous
les hommes, qui a entre ses mains leur destin à tous, que ce Dieu ne
veut pas abandonner les peuples à eux-mêmes.
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La leçon de
talmud -
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C'est
ici
Jésus est l'origine et le centre d'un nouvel Israël
II. La Torah du Messie
1)
II a été dit - Et moi je vous dis :
Benoît XVI
2)
La querelle du
sabbat :
Benoît XVI
3) (suite)
la famille, le peuple et la communauté des
disciples de Jésus
Le quatrième commandement
« Honore ton père et ta mère, afin d'avoir longue vie sur la terre que te
donne le Seigneur ton Dieu », dit le quatrième commandement dans la version
du Livre de l'Exode (20, 12).
S'adressant aux fils et parlant des parents, ce commandement érige donc les
rapports entre générations et la communion au sein des familles comme un
ordre voulu et protégé par Dieu. Il parle de la terre, du pays et de la
stabilité de la vie dans le pays, établissant donc un lien entre le pays en
tant qu'espace vital du peuple et l'ordre fondamental de la famille, reliant
l'existence du peuple et du pays à la communion entre les générations qui se
crée et qui se développe au sein de la structure familiale.
Le rabbin Neusner a parfaitement raison de voir dans ce commandement le
centre de l'ordre social, ce qui assure la cohésion de « l'éternel Israël »,
la famille réelle, vivante et actuelle d'Abraham et de Sarah, d'Isaac et de
Rébecca, de Jacob, de Léa et de Rachel (Ibid., P- 59s, 73).
Et c'est justement cette famille d'Israël que Neusner voit menacée par le
message de Jésus et les fondements de son ordre social effacés par le primat
de sa personne : « Nous adressons notre prière au Dieu que nous connaissons
avant tout grâce au témoignage de notre famille, au Dieu d'Abraham, de
Sarah, d'Isaac et de Rébecca, de Jacob, de Léa et de Rachel. Pour expliquer
qui nous sommes, nous l'éternel Israël, les savants se réfèrent à la
métaphore de notre généalogie, à des liens
charnels, à la solidarité familiale comme fondement logique de l'existence
sociale d'Israël
(Ibid. , P- 59s).
»
Or, c'est justement ces liens que Jésus met en question. On lui dit que sa
mère et ses frères sont dehors et qu'ils veulent lui parler. Et voilà sa
réponse : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? puis, tendant la main
vers ses disciples, il dit : "Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la
volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une
sœur et une mère" » (Mt 12, 46-50).
Face à ce texte, Neusner s'interroge : « Jésus ne m'enseigne-t-il pas à
violer un des deux commandements qui concernent l'ordre social
(Ibid., P- 60). ? » Le reproche
est double : II s'agit en premier lieu de l'individualisme apparent du
message de Jésus. Alors que la Torah présente un ordre social précis,
qu'elle donne au peuple son régime juridique et social pour les temps de
guerre et de paix, pour une politique juste et pour la vie quotidienne, on
ne trouve rien de tel chez Jésus. Le fait de suivre Jésus ne fournit aucune
structure sociale concrète politiquement réalisable. Le Sermon sur la
montagne ne permet pas de construire un État ou un ordre social, dit-on à
juste titre. Son message paraît se situer sur un autre plan.
Les
institutions qui ont assuré la stabilité d'Israël au cours des siècles et à
travers tous les aléas de l'histoire, sont à présent mises de côté. Cette
nouvelle interprétation du quatrième commandement ne concerne pas seulement
le rapport parents-enfants, mais toute la sphère de la structure sociale du
peuple d'Israël.
Ce renversement au niveau social trouve son fondement et sa légitimité dans
la prétention de Jésus à être, avec sa communauté de disciples, l'origine et
le centre d'un nouvel
Israël. Nous sommes de nouveau confrontés au je de Jésus qui parle au même
niveau que la Torah, au niveau de Dieu. Les deux sphères
- la modification
de la structure sociale, à savoir la transformation de l'« éternel Israël »
en une nouvelle communauté, et la prétention de Jésus d'être Dieu - sont
intrinsèquement liées.
La critique de Neusner ne verse pas dans la facilité. Il rappelle que les
disciples de la Torah étaient appelés par leurs maîtres à quitter maison et
famille, voire obligés de tourner le dos à leur femme et à leurs enfants
pour une longue période, afin de se consacrer totalement à l'étude de la
Torah
(Ibid., P- 62).
« Ainsi la Torah remplace la généalogie et le maître de la
Torah acquiert un nouveau lignage
(Ibid., P- 65).
» L'exigence que formule Jésus de fonder une nouvelle
famille semble donc se situer résolument dans le cadre de ce qui est
possible dans les écoles de la Torah - dans l'« éternel Israël ».
Il y a pourtant une différence fondamentale. Dans le cas de Jésus, ce n'est
pas par la fidélité unanime à la Torah que se constitue une nouvelle
famille, mais par la fidélité à Jésus lui-même, par l'adhésion à sa Torah.
Chez les rabbins, le lien entre tous repose sur la permanence des rapports
qui fondent un ordre social durable, et la soumission à la Torah les unit
tous sur un pied d'égalité dans la permanence d'Israël dans son ensemble.
C'est ainsi que Neusner constate pour finir : « Je vois maintenant
clairement que ce que Jésus m'ordonne, seul Dieu peut l'exiger de moi
(Ibid., p. 70). »
II en ressort la même conclusion que précédemment, lorsque nous avons
analysé le commandement concernant le sabbat. L'argument christologique
(théologique) et l'argument social sont inextricablement liés l'un à
l'autre. Si Jésus est Dieu, il est en mesure de traiter la Torah comme
il le fait et il en a le droit. C'est seulement s'il
l'est effectivement qu'il est autorisé à donner de l'ordre mosaïque des
commandements de Dieu une interprétation d'une nouveauté radicale, comme
seul le législateur, c'est-à-dire Dieu lui-même, peut la donner.
Mais se pose à présent la question suivante : était-il bon et opportun de
créer une nouvelle communauté de disciples de ce type, entièrement fondée
sur sa personne ? Était-il bon d'écarter l'ordre social de l'« éternel
Israël » d'Abraham, Isaac et Jacob, créé par des liens charnels assurant son
existence, de le qualifier
(comme le fera Paul) d'« Israël selon la chair » ? Quel sens
pouvait-on reconnaître à tout cela ?
Si nous lisons la Torah en même temps que la totalité du canon de l'Ancien
Testament, les Prophètes, les Psaumes et les Livres sapientiaux, nous
percevons alors très distinctement quelque chose qui s'annonce aussi
thématiquement dès la Torah : Israël n'existe pas seulement pour lui-même,
pour vivre selon les prescriptions « éternelles » de la Loi -
il est là pour devenir la lumière des nations. Dans les Psaumes
comme dans les Livres prophétiques, nous voyons de plus
en plus distinctement la promesse que le salut de Dieu parviendra à toutes
les nations. Nous voyons de plus en plus nettement que le Dieu d'Israël, qui
est bien le Dieu unique lui-même, le vrai Dieu, le Créateur du ciel et de la
terre, le Dieu de tous les peuples et de tous les hommes, qui a entre ses
mains leur destin à tous, que ce Dieu ne veut pas abandonner les peuples à
eux-mêmes. Nous comprenons que tous le reconnaîtront, que l'Égypte et
Babylone — les deux puissances mondiales opposées à Israël — tendront la
main à Israël et qu'elles adoreront avec lui le Dieu unique. Nous comprenons
que les frontières tomberont et que le Dieu d'Israël sera reconnu et honoré
par tous les peuples et toutes les nations comme étant leur Dieu, le Dieu
unique.
à suivre... :
4) Mais Jésus, votre « Messie », qu'a-t-il donc apporté ?
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"Jésus de Nazareth"
Sources: www.vatican.va
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.12.2007 - BENOÎT XVI
- T/J.N. |