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Document préparatoire du Synode sur la famille du 5 au 19 octobre
2014
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Le 05 novembre 2013 -
(E.S.M.)
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Ce matin près la Salle de Presse du Saint-Siège, le Cardinal
Péter Erdö, Rapporteur Général de la IIIe Assemblée générale
extraordinaire du Synode des évêques, a présenté le document
préparatoire de ces assises consacrées aux défis pastoraux de la
famille dans le contexte de l'évangélisation (5 - 19 octobre 2014).
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Document préparatoire du Synode sur la famille du 5 au 19 octobre 2014
Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation
Le 05 novembre 2013 - E.
S. M. -
Ce matin près la Salle de Presse du Saint-Siège, le Cardinal Péter Erdö,
Rapporteur Général de la III Assemblée générale extraordinaire du Synode des
évêques, assisté de Mgr. Lorenzo Baldisseri, le nouveau Secrétaire Général
du Synode, et de Mgr. Bruno Forte, Secrétaire Spécial, a présenté le
document préparatoire de ces assises consacrées aux défis pastoraux de la
famille dans le contexte de l'évangélisation (5 - 19 octobre 2014). Tout
d'abord, Mgr. Baldisseri a dit que le thème choisi sera en fait traité en
deux temps: D'abord par l'assemblée extraordinaire de l'année prochaine, qui
fera le point de la question grâce aux opinions exprimées par l'épiscopat,
et ensuite par une assemblée synodale ordinaire qui, en 2015, élaborera des
lignes pastorales spécifiques. Etant donné le caractère extraordinaire du
Synode 2014, et plus généralement parce que cette institution est en phase
de révision, la méthode préparatoire s'ouvre par une consultation de tous
les organismes compétents en matière de famille. "L'idée est de faire de
l'institution synodale un instrument efficace de communion au sein duquel
s'exprime et se réalise la collégialité appelée de ses vœux par Vatican II.
C'est pourquoi le Saint-Père a accru le rôle du Secrétariat général afin de
promouvoir la collégialité épiscopale Cum Petro et Sub Petro pour le
gouvernement de l'Eglise universelle. Ceci implique des modifications
structurelles mais aussi procédurales, ainsi qu'une adaptation du
Secrétariat et de ses locaux". Puis il a souligné que les assemblées
extraordinaires traitent "de sujets touchant au bien de l'Eglise universelle
et nécessitant un examen rapide. Il est évident que la crise sociale et
spirituelle que subit le monde pèse sur la vie familiale au point de
provoquer une urgence pastorale. Telle est la justification de la
convocation de cette III Assemblée synodale extraordinaire".
Ensuite le Cardinal Erdö a abordé le volet canonique et pastoral du document
préparatoire, rappelant que "la famille est une réalité sociale découlant
de la volonté du Créateur, et non pas une simple invention de la société ou
de quelque pouvoir humain. Elle est au contraire une réalité naturelle
élevée par le Christ dans le cadre de la grâce divine. Selon ce que croit
l'Eglise, ce document lie étroitement famille et mariage". Après quoi il
a passé en revue toutes les questions abordées dans le texte, de la
préparation au mariage à l'évangélisation des époux et de leurs familles,
des unions de fait sans valeur religieuse ni civile, de la situation des
divorcés catholiques remariés, des unions homosexuelles aux nullités
matrimoniales. Ainsi, a conclu le Cardinal, "ce long questionnaire
prend-il place dans un cadre plus large, qui dépasse les contingences
matérielles pour tendre à une reconnaissance formelle de ce que la famille
constitue un don fait par le Créateur à l'humanité entière". Puis Mgr.
Forte a cité un passage de notes prises par Jean XXIII lors de la période
préparatoire du Concile (1962): "Tout doit être envisagé à la lumière du
ministère pastoral, c'est à dire ramené à des âmes qui doivent être sauvées
et éclairées. Il ne s'agit donc pas de se limiter à débattre de questions
doctrinales, qui sont par ailleurs fixées par le magistère le plus récent.
L'Eglise toute entière est appelée à se mettre à l'écoute des problèmes et
des attentes de tant de familles contemporaines, à leur être proche en leur
proposant de façon crédible la miséricorde divine et la beauté d'y répondre".
DOCUMENT PREPARATOIRE SYNODAL
Voici le texte intégral du Document préparatoire de la III Assemblée
générale extraordinaire du Synode des évêques, (intitulé "Les défis
pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation") diffusé
ce matin par le Saint-Siège:
IIIèmeASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE
LES DÉFIS PASTORAUX DE LA FAMILLE
DANS LE CONTEXTE DE L’ÉVANGÉLISATION
Document de préparation
Cité du Vatican
2013
I. Le Synode: famille et évangélisation
La mission d’annoncer l’Évangile à toutes les créatures a
été confié directement par le Seigneur à ses disciples et l’Église en est le
messager dans l’histoire. À l’époque à laquelle nous vivons, l’évidente
crise sociale et spirituelle devient un défi pastoral qui interpelle la
mission évangélisatrice de l’Église pour la famille, noyau vital de la
société et de la communauté ecclésiale. Proposer l’Évangile sur la famille
dans ce contexte s’avère plus que jamais urgent et nécessaire. L’importance
du thème se manifeste par le fait que le Saint-Père ait décidé d’établir
pour le Synode des Évêques un itinéraire de travail en deux étapes: la
première, l’Assemblée Générale Extraordinaire de 2014, visant à préciser le
“status quaestionis” et à recueillir les témoignages et les
propositions des Évêques pour annoncer et vivre de manière crédible
l’Évangile de la famille; la seconde, l’Assemblée Générale Ordinaire de
2015, pour chercher des lignes d’action pour la pastorale de la personne
humaine et de la famille.
Aujourd’hui se présentent des situations inédites jusqu’à
ces dernières années, depuis la diffusion des couples en union libre, qui ne
se marient pas et parfois en excluent même l’idée, jusqu’aux unions entre
des personnes du même sexe, auxquelles il est souvent consenti d’adopter des
enfants. Parmi les nombreuses situations nouvelles qui réclament l’attention
et l’engagement pastoral de l’Église, il suffira de rappeler: les mariages
mixtes ou interreligieux; familles monoparentales; la polygamie; les
mariages arrangés avec le problème de la dot qui en découle, parfois
assimilée à un montant d’acquisition de la femme; le système des castes; la
culture du non-engagement et de la présupposée instabilité du lien; les
formes de féminisme hostiles à l’Église; les phénomènes migratoires et la
reformulation de l’idée même de famille; le pluralisme relativiste dans la
conception du mariage; l’influence des media sur la culture populaire pour
la conception des noces et de la vie familiale; les courants de pensée qui
inspirent les propositions législatives qui dévaluent la permanence et la
fidélité du pacte matrimonial; l’expansion du phénomène des mères porteuses
(location d’utérus); les nouvelles interprétations des droits humains. Mais
surtout dans le milieu plus strictement ecclésial, l’affaiblissement ou
l’abandon de la foi en la sacramentalité du mariage et en la puissance
thérapeutique de la pénitence sacramentelle.
De tout cela, on comprend combien est urgente l’attention
de l’épiscopat mondial “cum et sub Petro” face à ces défis. Si, par
exemple, on pense au seul fait que dans le contexte actuel tant d’enfants et
de jeunes, nés de mariages irréguliers, ne pourront jamais voir leur parents
recevoir les sacrements, on comprend combien sont urgents les défis posés à
l’évangélisation de la situation actuelle, par ailleurs répandue partout
dans le “village global”. Cette réalité trouve un écho particulier dans
l’accueil immense que reçoit de nos jours l’enseignement sur la miséricorde
divine et sur la tendresse envers les personnes blessées, dans les
périphéries géographiques et existentielles: les attentes qui s’en suivent
sur les choix pastoraux à propos de la famille sont énormes. Une réflexion
du Synode des Évêques sur ces thèmes apparaît donc tant nécessaire et
urgente que juste comme l’expression de la charité des pasteurs envers ceux
qui leur sont confiés et de la famille humaine toute entière.
II. L’Église et l’Évangile sur la famille
La bonne nouvelle de l’amour divin doit être proclamée à
ceux qui vivent cette expérience humaine personnelle fondamentale, de couple
et de communion ouverte au don des enfants, qu’est la communauté familiale.
La doctrine de la foi sur le mariage doit être présentée d’une manière
communicative et efficace, pour qu’elle en mesure d’atteindre les cœurs et
de les transformer selon la volonté de Dieu manifestée en Jésus-Christ.
Pour ce qui est du rappel des sources biblique sur le
mariage et la famille, on ne reportera ici que les références essentielles.
De même, pour les documents du Magistère, il semble opportun de se limiter
aux documents du Magistère universel de l’Église, en y ajoutant quelques
textes du
Conseil Pontifical pour la Famille et laissant aux Évêques participants
au Synode le soin de rapporter les documents de leurs Organes Épiscopaux
respectifs.
En tout temps et dans les cultures les plus diverses
n’ont jamais fait défaut ni l'enseignement clair des pasteurs ni le
témoignage concret des croyants, hommes et femmes, qui en des circonstances
très différentes ont vécu l’Évangile sur la famille comme un don
incommensurable pour leur vie et celle de leurs enfants. L'engagement pour
le prochain Synode Extraordinaire est motivé et soutenu par le désir de
communiquer à tous ce message, avec une plus grande force, espérant ainsi
que «le trésor de la Révélation, confié à l’Église, comble de plus en plus
le cœur des hommes» (DV
26).
Le projet du Dieu Créateur et Rédempteur
La beauté du message biblique sur la famille a sa racine
dans la création de l'homme et de la femme faits tous deux à l’image et la
ressemblance de Dieu (cf. Gn 1,24-31; 2, 4b-25). Unis par un lien
sacramentel indissoluble, les époux vivent la beauté de l'amour, de la
paternité, de la maternité et de la dignité suprême de participer ainsi à
l’œuvre créatrice de Dieu.
Dans le don du fruit de leur union ils assument la
responsabilité d’élever et d’éduquer d’autres personnes pour l’avenir du
genre humain. À travers la procréation l'homme et la femme accomplissent
dans la foi la vocation d’être les collaborateurs de Dieu pour la sauvegarde
de la création et la croissance de la famille humaine.
Le Bienheureux
Jean-Paul II a commenté cet aspect dans
Familiaris Consortio: «Dieu a créé l'homme à son image et à sa
ressemblance (cf. Gn 1,26s): en l'appelant à l'existence par amour,
il l'a appelé en même temps à l'amour. Dieu est amour (1Jn 4,8) et il
vit en lui-même un mystère de communion personnelle d'amour. En créant
l'humanité de l'homme et de la femme à son image et en la conservant
continuellement dans l'être, Dieu inscrit en elle la vocation, et donc la
capacité et la responsabilité correspondantes, à l'amour et à la communion
(cf.
Gaudium et spes, 12). L'amour est donc la vocation fondamentale et
innée de tout être humain» (FC, n. 11). Ce projet du Dieu créateur,
que le péché originel a bouleversé (cf. Gn 3,1-24), s’est manifesté
dans l’histoire à travers les vicissitudes du Peuple élu jusqu’à la
plénitude des temps, alors qu’avec l’incarnation le Fils de Dieu non
seulement confirma la volonté divine de salut, mais avec la rédemption il
offrit la grâce d’obéir à cette même volonté.
Le Fils de Dieu, Verbe fait chair (cf. Jn 1,14)
dans le sein de la Vierge Mère vécut et grandit dans la famille de Nazareth
et participa aux noces de Cana dont il enrichit la fête avec le premier de
ses « signes » (cf. Jn 2,1-11). Il accepta avec joie l'accueil
familier de ses premiers disciples (cf. Mc 1,29-31; 2,13-17) et
consola la famille de ses amis dans leur deuil à Béthanie (cf. Lc
10,38-42; Jn 11,1-44).
Jésus-Christ a rétabli la beauté du mariage en proposant
à nouveau le projet unitaire de Dieu qui avait été abandonné, en raison de
la dureté du cœur de l’homme, même au sein de la tradition du peuple
d’Israël (cf. Mt 5,31-32; 19.3-12; Mc 10,1-12; Lc
16,18). En retournant aux origines, Jésus a enseigné l'unité et la fidélité
entre les époux, refusant la répudiation et l’adultère.
C’est justement à travers l’extraordinaire beauté de
l'amour humain – déjà exalté avec des accents inspirés dans le Cantique
des Cantiques, et du lien conjugal exigé et défendu par des Prophètes
comme Osée (cf. Os 1,2-3,3) et Malachie (cf. Ml 2,13-16) –,
que Jésus a affirmé la dignité originelle de l’amour conjugal entre l'homme
et la femme.
L’enseignement de l’Église sur la famille
Dans la communauté chrétienne primitive la famille
apparut également comme l’«Église domestique» (cf.
CEC 1655). Dans lesdits “codes familiaux” des Lettres
apostoliques du Nouveau Testament, la grande famille du monde antique est
reconnue comme le lieu de la solidarité la plus profonde entre femmes et
maris, entre parents et enfants, entre riches et pauvres (cf. Ep
5,21-6,9; Col 3,18-4,1; 1Tm 2,8-15; Tt 2,1-10; 1P
2,13-3,7; cf. aussi la Lettre à Philémon). En particulier, la Lettre
aux Éphésiens a reconnu dans l'amour nuptial entre l'homme et la femme «le
grand mystère» qui rend présent dans le monde l'amour du Christ et de
l’Église (cf. Ep 5,31-32).
Au cours des siècles, surtout dans les temps modernes
jusqu’à nos jours, l’Église a produit un enseignement constant et progressif
sur la famille et sur le mariage qui la fonde. Une des expressions les plus
remarquables a été proposée par le
Concile Œcuménique Vatican II, dans la Constitution pastorale
Gaudium et spes, qui, en traitant quelques-uns des problèmes les
plus urgents, consacre un chapitre entier à la promotion de la dignité du
mariage et de la famille, comme cela est montré dans la description de sa
valeur pour la constitution de la société: «Ainsi la famille, lieu de
rencontre de plusieurs générations qui s’aident mutuellement à acquérir une
sagesse plus étendue et à harmoniser les droits des personnes avec les
autres exigences de la vie sociale, constitue-t-elle le fondement de la
société» (GS
52). L'appel à une spiritualité christocentrique pour les époux croyants est
d’une intensité toute spéciale: «que les époux eux-mêmes créés à l’image
d’un Dieu vivant et établis dans un ordre authentique de personnes, soient
unis dans une même affection, dans une même pensée et dans une mutuelle
sainteté, en sorte que, à la suite du Christ, principe de vie, ils
deviennent, à travers les joies et les sacrifices de leur vocation, par la
fidélité de leur amour, les témoins de ce mystère de charité que le Seigneur
a révélé au monde par sa mort et sa résurrection» (GS
52).
Les Successeurs de Pierre également, après le
Concile Vatican II, ont enrichi par leur Magistère la doctrine sur le
mariage et sur la famille, en particulier
Paul VI
avec l’Encyclique
Humanae vitae, qui offre des enseignements spécifiques tant sur les
principes que sur la pratique. Successivement, le Pape
Jean-Paul II dans l’Exhortation apostolique
Familiaris Consortio voulut insister en proposant le dessein divin à
propos de la vérité sur l’origine de l’amour entre époux et celui de la
famille: « le «lieu» unique, qui rend possible cette donation selon toute sa
vérité, est le mariage, c'est-à-dire le pacte d'amour conjugal ou le choix
conscient et libre par lequel l'homme et la femme accueillent l'intime
communauté de vie et d'amour voulue par Dieu lui-même (cf.
Gaudium et spes, 48), et qui ne manifeste sa vraie signification
qu'à cette lumière. L'institution du mariage n'est pas une ingérence indue
de la société ou de l'autorité, ni l'imposition extrinsèque d'une forme;
elle est une exigence intérieure du pacte d'amour conjugal qui s'affirme
publiquement comme unique et exclusif pour que soit vécue ainsi la pleine
fidélité au dessein du Dieu créateur. Cette fidélité, loin d'amoindrir la
liberté de la personne, la met à l'abri de tout subjectivisme et de tout
relativisme, et la fait participer à la Sagesse créatrice» (FC,
11).
Le
Catéchisme de
l’Église Catholique recueille ces données fondamentales: «L’alliance
matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une
intime communauté de vie et d’amour, a été fondée et dotée de ses lois
propres par le Créateur. De par sa nature elle est ordonnée au bien des
conjoints ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants. Elle a été
élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement
[Cf. Conc. Œcum. Vat. II,
Gaudium et spes, 48;
Code de Droit Canonique, 1055, 1]» (CEC
1660).
La doctrine exposée dans le
Catéchisme
considère tant les principes théologiques que les comportements moraux,
traités sous deux titres distincts: Le sacrement du mariage (n.
1601-1658) et le sixième commandement (n.
2331-2391). La lecture attentive de ces parties du
Catéchisme
fournit une compréhension moderne de la doctrine de la foi pour soutenir
l’action de l’Église face aux défis contemporains. Sa pastorale trouve son
inspiration dans la vérité du mariage considéré selon le dessein de Dieu qui
a créé l’homme et la femme et qui, dans la plénitude des temps, a révélé en
Jésus également la plénitude de l’amour entre époux élevé au niveau de
sacrement. Le mariage chrétien, fondé sur le consentement, est aussi doté
d’effets propres tels que les biens et les devoirs des époux, toutefois il
n’est pas affranchi du régime du péché (cf. Gn 3,1-24) qui peut
procurer des blessures profondes et aussi des dégradations à la dignité même
du sacrement.
L’Encyclique récente du
Pape
François,
Lumen fidei, traite de la famille dans son rapport avec la foi qui
révèle «combien les liens entre les hommes peuvent être forts, quand Dieu se
rend présent au milieu d’eux» (LF
50). «Le premier environnement dans lequel la foi éclaire la cité des hommes
est donc la famille. Je pense surtout à l’union stable de l’homme et de la
femme dans le mariage. Celle-ci naît de leur amour, signe et présence de
l’amour de Dieu, de la reconnaissance et de l’acceptation de ce bien qu’est
la différence sexuelle par laquelle les conjoints peuvent s’unir en une
seule chair (cf. Gn 2, 24) et sont capables d’engendrer une nouvelle
vie, manifestation de la bonté du Créateur, de sa sagesse et de son dessein
d’amour. Fondés sur cet amour, l’homme et la femme peuvent se promettre
l’amour mutuel dans un geste qui engage toute leur vie et rappelle tant
d’aspects de la foi. Promettre un amour qui soit pour toujours est possible
quand on découvre un dessein plus grand que ses propres projets, qui nous
soutient et nous permet de donner l’avenir tout entier à la personne aimée»
(LF
52). «La foi n’est pas un refuge pour ceux qui sont sans courage, mais un
épanouissement de la vie. Elle fait découvrir un grand appel, la vocation à
l’amour, et assure que cet amour est fiable, qu’il vaut la peine de se
livrer à lui, parce que son fondement se trouve dans la fidélité de Dieu,
plus forte que notre fragilité» (LF
53).
III. Questionnaire
Les questions ci-dessous permettent aux Églises
particulières de participer activement à la préparation du Synode
Extraordinaire qui a pour but d’annoncer l’Évangile dans les défis pastoraux
d’aujourd’hui concernant la famille.
1. Sur la diffusion des Saintes Écritures et
du Magistère de l’Église concernant la famille
a) Quelle est la connaissance réelle des enseignements de
la Bible, de “Gaudium
et spes”, de “Familiaris
Consortio” et des autres documents du Magistère postconciliaire sur
la valeur de la famille selon l’Église Catholique? Comment nos fidèles
sont-ils formés à la vie familiale selon l’enseignement de l’Église?
b) Là où l’enseignement de l’Église est connu, est-il
intégralement accepté ? Est-ce que des difficultés se vérifient dans sa mise
en pratique? Lesquelles?
c) Comment l’enseignement de l’Église est-il dispensé
dans le cadre des programmes pastoraux au niveau national, diocésain et
paroissial? Quelle est la catéchèse sur la famille?
d) Dans quelle mesure – et en particulier sur quels
aspects – cet enseignement est-il réellement connu, accepté, refusé et/ou
critiqué dans les milieux extra ecclésiaux ? Quels sont les facteurs
culturels qui empêchent la pleine réception de l’enseignement de l’Église
sur la famille?
2. Sur le mariage selon la loi naturelle
a) Quelle place occupe la notion de loi naturelle dans la
culture civile, tant au niveau institutionnel, éducatif et académique, qu’au
niveau populaire? Quelles conceptions de l’anthropologie sont à la base de
ce débat sur le fondement naturel de la famille?
b) La notion de loi naturelle à propos de l’union entre
un homme et une femme est-elle couramment acceptée en tant que telle par les
baptisés en général?
c) Comment, en pratique et en théorie, la loi naturelle
sur l’union entre un homme et une femme en vue de la formation d’une famille
est-elle contestée? Comment est-elle proposée et approfondie dans les
organismes civils et ecclésiaux?
d) Si des baptisés non pratiquants ou ceux qui se
déclarent non-croyants demandent la célébration du mariage, comment
affronter les défis pastoraux qui en découlent?
3. La pastorale de la famille dans le contexte de
l’évangélisation
a) Durant ces dernières dizaines d’années, quelles sont
les expériences nées concernant la préparation au mariage? Comment a-t-on
cherché à stimuler le devoir d’évangélisation des époux et de la famille?
Comment promouvoir la conscience de la famille comme « Église domestique »?
b) Êtes-vous parvenus à proposer des styles de prière en
famille qui réussissent à résister à la complexité de la vie et de la
culture actuelle?
c) Dans la situation actuelle de crise entre les
générations, comment les familles chrétiennes ont-elles su réaliser leur
vocation propre de transmission de la foi?
d) De quelle manière les Églises locales et les
mouvements de spiritualité familiale ont-ils su créer des parcours pouvant
servir d’exemple?
e) Quel est l’apport spécifique que les couples et les
familles ont réussi à donner quant à la diffusion d’une vision intégrale du
couple et de la famille chrétienne qui soit crédible aujourd’hui?
f) Quelle attention pastorale l’Église a-t-elle montré
pour soutenir le cheminement des couples en formation et des couples en
crise?
4. Sur la pastorale pour affronter certaines
situations matrimoniales difficiles
a) Le concubinage ad experimentum est-il une
réalité pastorale importante dans votre Église particulière? À quel
pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement?
b) Existe-t-il des unions libres, sans reconnaissance
aucune, ni religieuse ni civile? Y-a-t-il des données statistiques sûres?
c) Les séparés et les divorcés remariés sont-ils une
réalité pastorale importante dans votre Église particulière? À quel
pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement? Comment affronter cette
réalité au moyen de programmes pastoraux adaptés?
d) Dans tous ces cas, comment les baptisés vivent-ils
leur situation irrégulière? Ils en sont conscients? Manifestent-ils
simplement de l’indifférence? Se sentent-ils écartés et vivent-ils avec
souffrance l’impossibilité de recevoir les sacrements?
e) Quelles sont les demandes que les personnes divorcées
et remariées adressent à l’Église à propos des sacrements de l’Eucharistie
et de la réconciliation? Parmi les personnes qui se trouvent dans ces
situations, combien demandent ces sacrements?
f) La simplification de la pratique canonique pour la
reconnaissance de la déclaration de nullité du lien matrimonial
pourrait-elle offrir une réelle contribution positive à la solution des
problèmes des personnes concernées? Si oui, sous quelles formes?
g) Existe-t-il une pastorale spécifique pour traiter ces
cas? Comment cette activité pastorale se déroule-t-elle? Existent-ils des
programmes à ce propos au niveau diocésain et national? Comment la
miséricorde de Dieu est-elle annoncée aux personnes séparées et aux divorcés
remariés ; comment le soutien de l’Église dans leur cheminement de foi
est-il mis en acte?
5. Sur les unions de personnes du même sexe
a) Existe-t-il dans votre pays une loi civile qui
reconnaisse aux unions de personnes du même sexe une quelconque équivalence
au mariage?
b) Quel est le comportement des Églises particulières et
locales tant envers l’État promoteur d’unions civiles entre personnes du
même sexe, qu’envers les personnes impliquées dans ce type d’union?
c) Quelle attention pastorale est-il possible d’avoir
envers des personnes qui ont choisi de vivre selon ce type d’unions?
d) En cas d’unions entre personnes du même sexe qui aient
adopté des enfants quel comportement pastoral tenir en vue de la
transmission de la foi?
6. Sur l’éducation des enfants au sein de
situations de mariages irréguliers
a) Quelle est la proportion estimée de ces enfants et
adolescents dans ces cas par rapport à celle d’enfants nés et élevés au sein
de familles constituées selon les règles?
b) Dans quel état d’esprit les parents s’adressent-ils à
l’Église? Que demandent-ils? Uniquement les sacrements ou également la
catéchèse?
c) Comment les Églises particulières répondent-elles au
besoin des parents de ces enfants pour leur offrir une éducation chrétienne?
d) Comment la pratique sacramentelle se déroule-t-elle
dans ces cas-là: préparation, administration et accompagnement du sacrement?
7. Sur l’ouverture des époux à la vie
a) Quelle connaissance concrète les chrétiens ont-ils de
la doctrine d’Humanae
vitae sur la paternité responsable? Quelle conscience a-t-on de
l’évaluation morale des différentes méthodes de régulation des naissances?
Du point de vue pastoral quels approfondissements pourraient être suggérés à
ce propos?
b) Cette doctrine morale est-elle acceptée? Quels sont
les aspects les plus problématiques qui en rendent difficile l’acceptation
par la plupart des couples?
c) Quelles méthodes naturelles sont promues par les
Églises particulières pour aider les conjoints à mettre en pratique la
doctrine d’Humanae
vitae?
d) Quelle est l’expérience sur ce thème dans la pratique
du sacrement de la réconciliation et dans la participation à l’Eucharistie?
e) Quels contrastes apparaissent-ils à ce propos entre la
doctrine de l’Église et l’éducation civile?
f) Comment promouvoir une mentalité plus ouverte envers
la natalité? Comment favoriser la croissance des naissances?
8. Sur le rapport entre la famille et la personne
a) Jésus-Christ révèle le mystère et la vocation de
l’homme: la famille est-elle un lieu privilégié pour que ceci arrive?
b) Quelles situations critiques de la famille dans le
monde d’aujourd’hui peuvent-elles devenir un obstacle à la rencontre de la
personne avec le Christ?
c) Dans quelle mesure les crises de foi que les personnes
peuvent traverser ont-elles une incidence sur la vie familiale?
9. Autres défis et propositions
À propos des thèmes traités dans ce questionnaire,
y-a-t-il d’autres défis et propositions que vous considérez comme urgents ou
utiles?
►
Synode sur la famille : Instrumentum Labororis
Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
© Copyright 2013 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.11.2013 - T/Famille
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