Benoît XVI parle au nom de l'Église et pour
l'Église |
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Le 05 septembre 2007 -
(E.S.M.) - Peut-on se dire dévoué à la cause
liturgique que défend Benoît XVI et, tout en même temps, adopter des
attitudes et un langage qui trahissent sa pensée et ses déclarations.
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Au
nom de l'Église et pour l'Église -
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Benoît XVI parle au nom de l'Église et pour l'Église
QUE VOTRE "OUI" SOIT "OUI" ET VOTRE "NON" SOIT
"NON"
Il se trouve, sur certains sites Internet de tendance nettement
"traditionaliste", des fidèles qui se disent prêts à écouter ce qu'enseigne
le pape... à condition que le pape dise exactement ce que ces fidèles ont
envie d'entendre. Est-ce là une attitude vraiment "catholique" ? Est-ce là
un comportement qui permet de faire grandir l'Église ? Nous ne le pensons
pas, bien qu'il ne soit pas de notre ressort de condamner qui que ce soit en
raison des idées défendues.
Mais tout de même: peut-on se dire dévoué à la cause liturgique que défend
Benoît XVI et, tout en même temps, adopter des attitudes et un langage qui
trahissent sa pensée et ses déclarations, tout comme d'autres ont trahi le
véritable enseignement de Vatican II ? Nous ne le pensons pas.
Ainsi, pour ce qui concerne la question liturgique telle qu'elle se présente
depuis le
"Motu Proprio Summorum Pontificum", il n'est pas possible - sous
peine de laisser la crise se prolonger indéfiniment - de laisser dire et
écrire n'importe quoi. Car en effet:
- nulle part il n'apparaît que Benoît XVI ait l'intention de critiquer
Vatican II ou de le remettre en cause, comme l'écrivent certains fidèles
"traditionalistes" qui ont trop tendance à prendre leurs désirs pour une
réalité. Tout au contraire, Benoît XVI, s'adressant à la
Curie romaine 2005, déclare: "(...) aujourd'hui, nous pouvons tourner
notre regard avec gratitude vers le Concile Vatican II: si nous le lisons et
que nous l'accueillons guidés par une juste herméneutique, il peut être et
devenir toujours plus une grande force pour le renouveau toujours nécessaire
de l'Église." Il ne s'agit donc pas de refuser Vatican II, mais au contraire
- nous dit Benoît XVI - de l'appliquer après l'avoir étudié et compris dans
une "juste herméneutique", autrement dit, dans une perspective véritablement
"catholique" sans laquelle le Concile perd tout son sens.
(Discours
de Benoît XVI sur l’état de l’Eglise, 23.12.2005)
- nulle part il n'apparaît que Benoît XVI ait l'intention de restaurer la
liturgie codifiée par S. Pie V à la suite du concile de Trente. Tout au
contraire, s'adressant aux évêques du monde entier, le Saint-Père - n'en
déplaise à certains esprits inflexibles - rappelle que "le missel romain
promulgué par Paul VI est l'expression ordinaire de la lex orandi de
l'Église catholique de rite latin". "Expression ordinaire" dit bien ce que
cela veut dire! (il est du reste symptomatique de constater que dans les
milieux "traditionalistes" les plus intransigeants, on persiste à parler
de "défendre le rite traditionnel" alors le Saint-Père a enseigné que c'est
le rite romain qui est en tant que tel "traditionnel" dans l'Église, et non
la "forme extraordinaire" de ce rite. Au demeurant, il est très éclairant de
constater que le mot "traditionnel" n'apparaît pas dans le Motu proprio du
pape Benoît XVI. Et quand on sait combien ce pape est attentif aux mots
qu'il emploie...
- nulle part il n'est dit que le concile Vatican II a induit une rupture
dans la continuité de la tradition liturgique. Tout au contraire, Benoît XVI
rappelle que "les deux expressions de la lex orandi de l'Église" -
c'est-à-dire l'expression "ordinaire" et l'expression "extraordinaire" -
"n'induisent aucune division de la lex credendi de l'Église".
- nulle part il n'est dit que le retour à l'ancienne liturgie (la forme
"extraordinaire") répondra véritablement aux attentes du monde actuel. Tout
au contraire, Benoît XVI rappelle dans son Motu proprio que c'est la
liturgie célébrée selon les livres restaurés à la suite de Vatican II et
approuvés par Paul VI qui est "adaptée aux nécessités de notre temps".
Très sincèrement, il faut le dire et le redire: il n'est plus possible de
laisser des gens qui se disent d'Église, enseigner des choses qui
contredisent celui qui, au premier chef, est chargé par le Seigneur de
parler au nom de l'Église et pour l'Église.
Tout ceci n'enlève rien ni à la valeur de la forme "extraordinaire" du rite
romain, ni à la place que cette forme peut occuper aujourd'hui au coeur de
notre liturgie. Néanmoins, l'enseignement magistériel - qui ne renie en rien
l'enseignement conciliaire, que ceci soit bien clair - doit nous conduire à
relativiser les choses, c'est-à-dire à ne pas travestir l'enseignement de
Benoît XVI à l'aide de nos sentiments subjectifs, pour le faire entrer tant
bien que mal dans nos catégories mentales.
Du temps où il était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi,
le Cardinal Ratzinger nous a envoyé plusieurs courriers - certains
manuscrits - pour nous remercier et nous féliciter d'être fidèles au
véritable enseignement de Vatican II et pour nous encourager à poursuivre
notre action en faveur de la liturgie restaurée à la suite du Concile.
Que l'on ne compte donc pas sur Pro Liturgia pour trahir aujourd'hui
le Saint-Père!
Denis CROUAN docteur en théologie,
Pdt de Pro Liturgia
Table
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Motu Proprio
Sources:
PRO LITURGIA
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E.S.M.
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un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.09.2007 - BENOÎT XVI -
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