|
Le pontificat de Benoît XVI : La paix entre les catholiques
|
Le 05 mars 2015 -
(E.S.M.)
-
La plus belle chose que nous devions au pontificat de Benoît XVI
me semble être, de la part de ce Pontife, s’impliquant
personnellement et profondément, une politique suivie en faveur de
l’unité des catholiques.
|
|
Le pape émérite Benoît XVI
Le pontificat de Benoît XVI : La paix entre les catholiques
Par Abbé Guillaume de Tanoüarn
Le 05 mars 2015 - E.
S. M. -
Il ne faudra pas oublier le pontificat de Benoît XVI, qui a été celui de la
paix entre les catholiques. Interrogé par Christophe Geffroy dans La
nef, je
propose (ce n'est pas d'une originalité folle mais c'est sans doute plus
compliqué à réaliser qu'il n'y paraît) de réaliser que la foi chrétienne et
universelle est notre seul bien commun... L'unité des catholiques? C'est la
foi... et donc la charité! Voyez l'article sur le site lanef.net
"Nous vivons dans un monde en profonde mutation, un monde qui s’écroule à
bien des égards avec toutes les incertitudes et les peurs légitimes qu’un
tel mouvement fait naître. Dans ce contexte, où en sont les « cathos »
aujourd’hui en France ? C’est la question que nous avons posée à deux
personnalités du monde de la presse catholique, Jean-Pierre Denis, directeur
de La Vie, et l’abbé Guillaume de Tanoüarn, rédacteur en chef de Monde &
Vie.
La plus belle chose que nous devions au pontificat de Benoît XVI me semble
être, de la part de ce Pontife, s’impliquant personnellement et
profondément, une politique suivie en faveur de l’unité des catholiques.
C’est évidemment du côté de la Fraternité Saint-Pie X que les avances du
pape Benoît ont été les plus constantes. On ne peut pas dire d’ailleurs que
les succès aient été tangibles. Mais les risques pris par le Pasteur
universel pour réintégrer les évêques sacrés sans l’accord de Rome ont
touché profondément – j’en suis témoin dans mon ministère – beaucoup de
personnes qui s’habituaient à vivre sans Rome.
Par ailleurs, je crois que, outre la rencontre très médiatisée du pape
Benoît avec le théologien Hans Küng, l’autre aile, l’aile dite progressiste,
a pu apprécier, chez ce Pontife, une manière radicale de poser les problèmes
qui rejoignait sa préoccupation pour l’avenir de l’Église. Certes Benoît XVI
avait montré qu’il n’était pas de « leur bord », depuis le début des années
70, où lui, le talentueux expert théologien du cardinal Frings au concile,
avait refusé de continuer à participer à la revue Concilium. Mais en même
temps, il avait une manière de parler du concile qui n’immobilisait pas
l’Église dans des positions « conciliaires » arrêtées pour les siècles des
siècles. Il ne fermait pas les portes à un questionnement plus profond : «
Vatican II a ouvert des pistes », expliquait-il en 2000 à Paolo d’Arcis,
l’athée médiatique qui l’interrogeait sur le concile.
Mais allons au-delà de la personnalité rayonnante et complexe du pape Benoît
: je pense que ce qui, aujourd’hui, permet aux catholiques de toutes
tendances de se respecter les uns les autres, c’est le constat de radicalité
qu’ils font et refont, bien obligés, à propos de la crise spirituelle que
traverse le monde contemporain. Lorsque tout paraît mis en cause, les
défenseurs de la foi peuvent-ils se disputer entre eux ou bien doivent-ils,
toutes affaires cessantes, faire face avec leurs moyens propres, au désert
spirituel qui avance toujours ? Cette mise en question de l’essentiel permet
aux catholiques (c’est un effet collatéral bon) d’en retrouver eux-mêmes le
sens et de comprendre qu’au-dessus du choix légitime de formes religieuses,
il y a la foi.
Notre essentiel, notre bien commun, au-delà des questions de formes
liturgiques, de méthode catéchétique et d’appréhension pastorale des
problèmes, c’est la foi : non pas la foi comme idéologie, mais la foi comme
grâce et comme ouverture du cœur. J’ai écrit dans le passé que l’Église
conciliaire avait changé la religion. Mais justement : il faut distinguer la
religion avec ses formes et la foi. Qu’il y ait des différences religieuses
entre chrétiens catholiques de différentes obédiences (pour parler de Paris
disons de Saint-Merry à Saint-Nicolas du Chardonnet), c’est un fait. Pour
l’Église, cela peut devenir une faiblesse, si c’est l’occasion de divisions
intestines, mais c’est une force si cela conduit à multiplier l’offre pour
mieux créer la demande. Faut-il employer ce langage du Grand marché
mondialisé, alors que l’on traite de choses si hautes ? Ce langage est
métaphorique. Je pense que, dans la crise actuelle, l’Église doit utiliser
tous les moyens pour chercher les brebis perdues (qui sont plus nombreuses
que celles qui restent sagement dans le troupeau).
Comme le disait le pape Benoît XV, en 1914, dans l’encyclique Ad Beatissimi,
« la Foi catholique est d’une nature telle, qu’on ne peut rien lui ajouter,
rien lui retrancher : ou on la possède tout entière, ou on ne la possède pas
du tout ». Et c’est en s’appuyant sur cette remarque que ce pape, appelant à
l’unité des catholiques avec la diversité de leurs opinions, insistait pour
que l’on n’ajoutât rien aux deux mots de chrétien, catholique : « Chrétien
est mon nom et catholique mon prénom. » L’unité de l’Église n’est pas
humaine, elle est surnaturelle, elle est divine : ne mettons pas en avant
les prétextes humains de la division, laissons faire en nous la grâce de
l’unité.
Dernier point : il faut reconnaître que le grand projet révolutionnaire,
porté après le concile par beaucoup des tenants de Vatican II, a échoué. La
nouvelle Pentecôte annoncée par Jean XXIII n’a pas eu lieu. Après cet échec,
la réforme de l’Église (ou les réformes dans l’Église) ne peut plus
représenter le même enjeu quasi-prophétique. Chacun sait bien que les
obstacles seront de plus en plus importants dans la marche de l’Épouse du
Christ vers son Seigneur. Chacun a sa manière de les contourner ? Du moment
que la foi est sauve…
Sources : ab2t.blogspot
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.03.2015
|