Benoît XVI et la communion dans la
bouche, l'héroïcité du courage d'un grand pape |
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Le 05 février 2009 -
(E.S.M.)
- Depuis plusieurs mois, Benoît XVI ne distribue plus la communion
que sur la langue des fidèles agenouillés. En 1980, Jean-Paul II
confessa franchement ne pas être favorable à la pratique de la communion
debout et dans la main et ne pas la recommander. On mesure aujourd'hui
l'héroïcité du courage de notre Saint-Père qui cherche à inverser ce
processus.
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Le pape Benoît XVI -
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Benoît XVI et la communion dans la bouche, l'héroïcité du courage d'un grand
pape
Le 05 février 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Depuis plusieurs mois, Benoît XVI ne distribue plus la communion que sur
la langue des fidèles agenouillés. Quel sens donner à ce geste ?
L'ouvrage récent d'un évêque permet de mieux comprendre les enjeux (1).
Explications.
par l'abbé Christian Gouyaud
Benoît XVI a réintroduit, pour ce qui le concerne, la distribution de la
communion sur la langue des fidèles agenouillés. Cette manière de
procéder est tout à fait caractéristique du pape qui prêche
pédagogiquement par l'exemple et n'impose pas brutalement par décret.
Mgr Ranjith estime que « le moment est arrivé de bien évaluer cette
pratique, de revoir et, si nécessaire, d'abandonner la pratique actuelle
» de la communion reçue debout et dans la main. L'actuel Secrétaire de
la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements
s'exprime ainsi dans une
préface à un remarquable opuscule de Mgr A.
Schneider, évêque au Kazakhstan, intitulé
Dominus est. La question du
mode de distribution de la communion est sans doute l'une des plus
exemplaires de l'affaiblissement du gouvernement ecclésiastique dans les
années 1970. En voulant avaliser pour canaliser, les responsables
sciaient la branche sur laquelle ils étaient assis. En cédant aux
pratiques de désobéissance objective émanant de lobbies progressistes,
l'autorité sapait le principe même d'autorité.
Rappelons que ni le Concile Vatican II, ni le Novus Ordo Missae
promulgué par Paul VI ne prévoyaient que la communion fût reçue debout
et dans la main. Consultés par une Lettre émanant du président et du
secrétaire du Consilium pour l'exécution de la Constitution sur la
liturgie en date du 29 octobre 1968, près des deux
tiers des évêques latins du monde s'opposèrent à l'introduction de cette
manière de communier. Comment une minorité agissante put-elle alors
imposer une telle pratique ?
L'Instruction
Memoriale Domini, publiée par la Congrégation pour le
Culte Divin le 29 mai 1969, était précisément consacrée à « la façon de
distribuer la communion ». Elle prenait acte de ce que, « dans certains
endroits », l'autorisation de distribuer la communion dans la main avait
été présumée ! Le document commençait par énumérer les avantages de la
communion sur la langue pour aboutir à la conclusion suivante : « Compte
tenu de la situation actuelle de l'Église dans le monde entier, cette
façon de distribuer la sainte communion [sur la langue] doit être
conservée, non seulement parce qu'elle a derrière elle une tradition multiséculaire, mais surtout parce qu'elle exprime le respect des
fidèles envers l'Eucharistie. [...] De plus, cette façon de faire, qui
doit déjà être considérée comme traditionnelle, assure plus efficacement
que la sainte communion soit distribuée avec le respect, le décorum et
la dignité qui lui conviennent [...] C'est pourquoi, le Souverain
Pontife n'a pas pensé devoir changer la façon traditionnelle de
distribuer la sainte communion aux fidèles. Aussi,
le Saint-Siège
exhorte-t-il vivement les évêques, les prêtres et les fidèles à respecter
attentivement la loi toujours en vigueur et qui se trouve confirmée de
nouveau ». Cette décision devait cependant être inopérante par le fameux
renvoi à la compétence des Conférences épiscopales qui généraliseront
la communion dans la main. De plus, une Lettre pastorale accompagnait
l'Instruction
Memoriale Domini, qui donnait le mode d'emploi d'une
pratique que l'Instruction réprouvait.
Une autorité impuissante ?
A relire ce document quarante ans après, on a vraiment le sentiment
d'une autorité impuissante qui assortit la nouvelle manière de communier
de conditions idéales qui sont autant de vœux pieux! Par exemple, «
qu'on fasse attention à ne pas laisser tomber ni se disperser des
fragments de pain eucharistique, comme aussi à la propreté convenable
des mains et à la bonne tenue des gestes selon les usages des divers
peuples »! Allait-on instaurer pour les fidèles un rite de purification
(avant la communion) puis d'ablution des mains
(après) ? De plus,
l'Instruction octroyait l'induit pour entériner des situations de fait
tandis que la Lettre abondait dans le sens d'une initiation et, par conséquent, d'une incitation progressive: « II convient donc de l'introduire
graduellement, en commençant par des groupes et des milieux qualifiés et
plus préparés. »
L'argument de fond pour introduire la nouvelle manière de communier
avait été avancé dans la
Lettre du 29 octobre 1968 : «
La manière
traditionnelle de recevoir la communion sur la langue apparaît de plus
en plus à nos contemporains comme un geste infantile; il rappelle trop
la manière de nourrir les petits enfants incapables de manger seuls.
Beaucoup d'adultes ressentent de la gêne à faire en public un acte qui
n'a aucune beauté extérieure et qui les rabaisse à la petite enfance. »
En d'autres termes: le chrétien moderne est un chrétien adulte qui se
tient debout face à son Seigneur et qui se communie lui-même car
l'eucharistie est un droit de l'homme! Dans son excellent Dominus est
qui reprend toute cette question, Mgr Schneider cite, au contraire, un
grand nombre de Pères de l'Église et de saints qui présentent
l'eucharistie comme le Don ineffable qu'on ne reçoit qu'en devenant
comme de petits enfants! Il évoque aussi le risque objectif de
profanation des parcelles quand celles-ci ne sont pas recueillies. Il
reste enfin la question lancinante de savoir si, quarante ans après, le
fait de se communier soi-même debout, joint à la grave désaffection du
sacrement de la réconciliation, a apporté une valeur ajoutée au respect
du sacré?
En 1980, Jean-Paul II confessa franchement ne pas être favorable à cette
pratique de la communion debout et dans la main et ne pas la
recommander. Ce n'est qu'avec réticence qu'il adopta finalement la
praxis en vigueur. On mesure aujourd'hui l'héroïcité du courage de
Benoît XVI qui cherche à inverser ce processus.
(1) Mgr A. Schneider: Dominas est. Pour comprendre le rite de communion
pratiqué par Benoît XVI, Tem-pora, 2008, 80 pages, 12 €.
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Sources : LA NEF • N°201 FEVRIER 2009
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(E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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05.02.2009 -
T/É
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