Les professions de foi des disciples évoquées par
Benoît XVI
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Rome, le 04 juillet 2007 -
(E.S.M.)
- À certains grands moments, nous explique
Benoît XVI, les disciples, bouleversés, ont senti que Jésus était Dieu
lui même.
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Le
Seigneur est Dieu -
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Les professions de foi des disciples évoquées par Benoît XVI
1. La confession de foi de Pierre
(première partie p.315 à 321
Le pape relève ce qu'est devenir disciple du Christ et le suivre - 17.06.07)
2.
Pierre Grelot cité par le pape Benoît XVI
- (deuxième partie p. 322 à
325)
3. La présence du Dieu
vivant en Jésus (troisième
volet p. 325 à 328) :
Pierre découvre la présence de Dieu en Jésus
4. Jésus est Dieu
(quatrième volet p. 329 à 331)
Et avant de tenter de reconstituer une image d'ensemble à partir de toutes
les petites pièces de cette mosaïque, il nous faut revenir brièvement sur la
confession de foi de Pierre transmise par Jean. Le discours de Jésus sur le
pain eucharistique, qui suit la multiplication des pains, reprend en quelque
sorte publiquement le « non » que Jésus avait opposé au Tentateur quand
celui-ci l'avait invité à changer les pierres en pain, c'est-à-dire à
concevoir sa mission comme étant de dispenser le bien-être matériel. Au lieu
de cela, Jésus renvoie à la relation avec le Dieu vivant et
à l'amour qui
vient de lui, cet amour qui est le pouvoir vraiment fécond, celui qui donne
du sens, et par là même du pain. Il interprète ainsi son propre mystère ;
par le don de soi, il se désigne lui-même comme le pain de vie. Ce discours
ne plaît pas aux hommes, beaucoup d'entre eux s'en vont. « Alors Jésus
demande aux Douze : "voulez-vous partir, vous aussi ?" Pierre répond :
"Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie
éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le
Saint de Dieu" » (Jn 6, 67-69).
Il nous faudra, relève Benoît XVI, méditer plus avant cette version de la confession de foi de
Pierre dans le contexte de la dernière Cène. On y voit apparaître
le mystère
sacerdotal de Jésus : dans le Psaume 105
[106], au verset 16,
Aaron est appelé « le prêtre du Seigneur », le Saint de Dieu. Ce titre
renvoie au discours eucharistique et par anticipation au mystère de la croix
de Jésus. Il est donc ancré dans le mystère de Pâques, au cœur de la mission
de Jésus, et il indique en quoi la personne de Jésus est radicalement autre
en comparaison des formes habituelles de l'espérance messianique. Le Saint
de Dieu, cela rappelle aussi le contexte de la pêche
miraculeuse, lorsque face au Saint tout proche, Pierre faisait l'expérience
dramatique de sa misérable existence de pécheur. Nous sommes donc bien au
centre de l'expérience que les disciples ont de Jésus, un contexte que nous
avons tenté de percevoir et de dégager à partir de quelques moments-clés de
leur chemin commun avec Jésus.
Quel bilan pouvons-nous tirer à présent ? Il faut dire tout d'abord, qu'on
fait fausse route si l'on tente de faire une reconstitution historique des
paroles originelles de Pierre en attribuant tout le reste à des
développements ultérieurs, éventuellement à la foi postpascale. D'où
pourrait donc bien provenir une foi postpascale dont Jésus n'aurait pas posé
les fondements avant Pâques ? Avec de telles reconstructions, l'exégèse
scientifique présume trop d'elle-même.
Le procès de Jésus devant le sanhédrin montre ce qui scandalisait vraiment
chez lui. Ce n'était pas de l'ordre du messianisme politique - qui existait
chez Barabbas et plus tard chez Bar Kochba.
(ndlr : Simon Bar Kochba fut
le leader de la plus grande rébellion qui éclata contre l'empire romain.
Soixante ans après la destruction du Grand Temple, Bar Kochba, résista avec
son armée et même à certaines occasions, il vainquit le grand empire.
Finalement, la rébellion fut totalement refoulée dans la ville de Betar.)
Tous deux ont trouvé des partisans pour les suivre, et leurs mouvements
furent l'un et l'autre réprimés par les Romains. Mais ce qui scandalisait
chez Jésus, c'est ce que nous avons évoqué lors du dialogue du
rabbin Neusner avec le Jésus du Sermon
sur la montagne : c'est qu'il semble se placer sur un pied d'égalité avec le
Dieu vivant. C'est cela que la foi strictement monothéiste des Juifs ne
pouvait admettre, et c'est cela que Jésus lui-même n'est parvenu à faire
comprendre que lentement et progressivement. Et c'est cela aussi qui, sans
rompre l'unité de la foi en un Dieu unique, imprègne son message tout entier
et en constitue la nouveauté, la particularité et l'unicité. On doit au
pragmatisme des sadducéens d'avoir fait du procès des Romains un procès
contre le messianisme
politique. Mais même Pilate sentait bien qu'en réalité, c'était tout autre
chose qui était en jeu, et que s'il s'était agi d'un vrai « roi » porteur de
promesses sur le plan politique, on ne le lui aurait pas livré pour qu'il le
condamne.
Mais n'anticipons pas et revenons aux professions de foi des disciples. Que
voyons-nous une fois la mosaïque des textes complétée ? Eh bien, les
disciples ont reconnu que Jésus n'entrait dans aucune des catégories
habituelles, qu'il était davantage et autre que « l'un des prophètes ». Le
Sermon sur la montagne, les actes où se révèle son pouvoir, l'autorité dont
il est investi pour pardonner les péchés, le caractère souverain de sa
prédication tout comme sa façon d'aborder les traditions de la Loi, tout
cela leur a permis de reconnaître qu'il était plus que l'un des prophètes.
Il était le « prophète » qui, comme Moïse, parlait avec Dieu face à face, en
ami. Il était le Messie, mais pas au sens de simple envoyé de Dieu.
En lui, de façon stupéfiante et inattendue, les grandes paroles messianiques
devenaient vérité : « Tu es mon fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré »
(Ps 2, 7).
À certains grands
moments, les disciples, bouleversés, ont senti qu'il était Dieu lui même.
Tout cela, ils ne pouvaient l'assembler pour en faire une réponse
définitive. Ils utilisaient, à juste titre, les paroles de promesse de
l'Ancienne Alliance : Christ, l'Oint, Fils de Dieu, Seigneur. Ce sont les
mots essentiels dans lesquels se concentre leur confession de foi encore
balbutiante, qui ne trouvera sa pleine expression que lorsque Thomas,
touchant les plaies du Ressuscité, s'exclamera dans son saisissement : «
Mon
Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20, 28).
Mais en définitive, jamais nous n'en aurons fini avec cette parole. Elle est
si grande que jamais
nous ne l'aurons saisie dans son intégralité, elle nous devancera toujours.
Tout au long de son histoire, l'Église n'a cessé d'aller en
pèlerinage au cœur de cette parole, qui ne devient intelligible que
lorsqu'on touche les plaies de Jésus et qu'on est confronté à sa
Résurrection : alors, elle devient pour nous mission.
D'autres pages du dernier livre du
pape : ►
Benoît XVI La prochaine page sera consacrée à la
Transfiguration
Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 04.07.2007 - BENOÎT XVI -
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