Benoît XVI au clergé de Rome :
Revenir à une "première annonce" de l’Evangile (2) |
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Le 04 mars 2009 -
(E.S.M.)
- Poursuivant le 'questions-réponses' auquel se sont livrés le
pape Benoît XVI et les prêtres du clergé de Rome, voici la traduction de
la deuxième réponse.
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Le pape Benoît XVI -
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Benoît XVI au clergé de Rome :
Revenir à une "première annonce" de l’Evangile (2)
Synthèse
Le 04 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- La deuxième question posée au Saint-Père Benoît XVI, portait sur "le
processus de sécularisation et ses conséquences sociales et existentielles",
qui fait qu'il faille revenir à une "première annonce" de l'Evangile.
Cette question a été posée par Fabio Rosini, curé de Santa Francesca Romana all'Ardeatino.
Le pape s'est d'abord réjouir de constater que les prêtres étaient "capables
de parler aux personnes en qui la foi doit se refonder, ou même se fonder";
"les routes à suivre sont très diverses, a-t-il ajouté, en fonction des
personnes, de leurs professions, de la diversité de leurs situations". Il
appartient à celui qui connaît les situations de suivre les indications, de
trouver la méthode pour ouvrir les cœurs et inviter les personnes à se mettre en
route avec le Seigneur et avec l'Eglise.
Puis Benoît XVI a insisté sur le fait que "pour l'annonce, nous avons
besoin de deux éléments : la Parole et le témoignage". La Parole nous
dit ce que le Christ nous a dit, elle fait apparaître la vérité de Dieu, la
présence de Dieu dans le Christ, et le chemin qui s'ouvre devant nous. Mais
il est nécessaire "de lier la Parole au témoignage d'une vie juste, de
s'ouvrir aux pauvres et aux nécessiteux, et également aux riches, qui ont
besoin de voir s'ouvrir leur cœur".
Texte intégral
Question : Don Fabio Rosini, curé de Santa
Francesca Romana all'Ardeatino, a transmis sa préoccupation concernant « le
processus de sécularisation et à ses conséquences sociales et existentielles
», qui fait que l'on doit revenir à une « première annonce » de l'Evangile.
« Les expériences de première annonce se multiplient actuellement, avec même
des résultats très encourageants », explique-t-il. Mais « un succès
pastoral, paradoxalement, peut masquer une erreur, une approche mal définie,
qui n'apparaît peut-être pas tout de suite », précise-t-il. Don Rosini a
demandé au pape « quels devraient être les critères indispensables pour
mener cette action urgente d'évangélisation? ...quels sont les éléments qui
garantiront que tous ces efforts de la pastorale pour annoncer l'évangile à
la nouvelle génération ne seront pas en vain ? »
Benoît XVI répond - Je me réjouis d'entendre
que cette première annonce se fait effectivement, que l'on va au-delà des
limites de la communauté des fidèles, de la paroisse, à la recherche des «
brebis perdues » ; que l'on s'efforce d'aller à la rencontre de l'homme
d'aujourd'hui qui vit sans le Christ, qui a oublié le Christ, pour lui
annoncer l'Evangile. Et je suis heureux d'entendre que non seulement cela,
mais des résultats chiffrés encourageants sont obtenus. Je vois donc, que
vous êtes capables de parler aux personnes en qui la foi doit se refonder,
ou même se fonder.
Pour cette tâche concrète, je n'ai pas de recettes : les routes à suivre
sont des plus diverses, en fonction des personnes, de leurs professions, de
la diversité de leurs situations. Le catéchisme indique l'essence de ce
qu'il faut annoncer. Mais c'est à celui qui connaît les situations qu'il
appartient de suivre les indications, de trouver une méthode pour ouvrir les
cœurs et inviter à se mettre en chemin avec le Seigneur et avec l'Eglise.
Vous parlez des critères de discernement pour ne pas courir en vain. Je
voudrais tout d'abord dire que les deux parties sont importantes. La
communauté des fidèles est une chose précieuse et nous ne devrions pas
sous-estimer - sans pour autant cesser de regarder du côté de ceux,
nombreux, qui en sont loin - la réalité positive et belle que constituent
ces fidèles. Ils ont dit oui au Seigneur dans l'Eglise, ils cherchent à
vivre leur foi, s'efforcent de marcher sur les traces du Seigneur. Comme
nous l'avons déjà dit en répondant à la première question, nous devons aider
ces fidèles à distinguer la présence de la foi, à comprendre qu'elle n'est
pas du passé ; mais que, aujourd'hui même, elle montre la route, enseigne à
vivre notre vie d'homme. Il est très important qu'ils trouvent vraiment en
leur curé un pasteur qui les aime et les aide à être à l'écoute,
aujourd'hui, de la Parole de Dieu ; à comprendre qu'il s'agit d'une parole
pour eux et pas seulement pour les personnes du passé ou de l'avenir ; qui
les aide, encore, dans la vie sacramentelle, dans l'expérience de la prière,
dans l'écoute de la Parole de Dieu et dans une vie de justice et de charité,
afin que les chrétiens puissent être un ferment dans notre société
confrontée à de si nombreux problèmes et périls, une si grande corruption.
De cette façon, je pense qu'ils peuvent également envisager un rôle
missionnaire « sans paroles », car il s'agit de personnes qui vivent
en vérité une vie juste. Et elles offrent ainsi un témoignage de la manière
dont il est possible de vivre sur les chemins indiqués par le Seigneur.
Notre société a besoin justement de ces communautés, capables de vivre
aujourd'hui la justice non seulement pour elles-mêmes, mais également pour
les autres. De personnes qui, comme nous l'avons entendu dans la première
lecture d'aujourd'hui, sachent vivre la vie. Cette lecture dit au début : «
Choisis la vie » : il est facile de répondre oui. Mais ensuite elle
poursuit : « Ta vie est Dieu ». Par conséquent, choisir la vie, c'est
choisir l'option pour la vie, et cette option est Dieu. S'il y a des
personnes ou des communautés qui font ce choix complet de vie et rendent
visible le fait que la vie qu'ils ont choisie est réellement la vie, ils
rendent un témoignage de très grande valeur.
Et j'en viens à ma seconde réflexion. Pour l'annonce, nous avons besoin des
deux éléments : la Parole et le témoignage. Comme nous le savons par le
Seigneur lui-même, la Parole est nécessaire. Elle nous dit ce qu'Il nous a
dit, fait apparaître la vérité de Dieu, la présence de Dieu dans le Christ,
le chemin qui s'ouvre devant nous. Il s'agit donc d'une annonce dans le
présent, comme vous l'avez dit, qui traduit les paroles du passé dans le
monde de notre expérience. Il est absolument indispensable, fondamental, de
donner, à travers le témoignage, de la crédibilité à cette Parole, afin
qu'elle n'apparaisse pas seulement comme une belle philosophie, une utopie,
mais plutôt comme la réalité. Une réalité avec laquelle on peut vivre, mais
aussi une réalité qui nous fait vivre. Et en ce sens, il me semble que le
témoignage de la communauté des croyants, comme fondement de la Parole, de
l'annonce, est de première importance. Avec la Parole, nous devons ouvrir
des lieux d'expérience de la foi à ceux qui sont à la recherche de Dieu.
C'est ce que l'Eglise primitive a fait avec le catéchuménat, qui ne se
bornait pas à une simple catéchèse, quelque chose de doctrinal : il
constituait un lieu d'expérience progressive de la vie de la foi, dans
laquelle se dévoile ensuite également la Parole, qui ne devient
compréhensible que si elle est interprétée dans la vie, réalisée dans la
vie.
Voilà pourquoi, selon moi, il est important d'avoir, en même temps que la
Parole, un lieu d'accueil de la foi, un lieu où s'opère une expérience
progressive de la foi. Et je vois ici une autre tâche de la paroisse :
l'accueil de ceux qui ne connaissent pas cette vie caractéristique de la
communauté paroissiale. Nous ne devons pas constituer un cercle refermé sur
nous-mêmes. Nous avons nos habitudes ; néanmoins, nous devons nous ouvrir et
chercher à créer également des « vestibules », c'est-à-dire des
espaces de rencontre. Quelqu'un qui vient de loin ne peut pas pénétrer
immédiatement dans la vie déjà bien constituée d'une paroisse, qui a ses
habitudes. Pour le nouveau venu, sur le moment tout est surprenant, loin de
sa vie. Nous devons donc chercher à créer, avec l'aide de la Parole, ce que
l'Eglise primitive a créé avec les catéchuménats : des espaces où commencer
à vivre la Parole, à suivre la Parole, à la rendre compréhensible et
réaliste, correspondent à des formes d'expérience réelle. En ce sens, ce que
vous avez évoqué me paraît très important, c'est-à-dire la nécessité de lier
la Parole au témoignage d'une vie juste, d'être là pour les autres, de
s'ouvrir aux pauvres et aux nécessiteux, mais aussi aux riches, qui ont
besoin de voir leur cœur s'ouvrir, d'entendre frapper à leur cœur. Il s'agit
donc d'espaces les plus divers, en fonction de la situation.
Il y a, me semble-t-il, peu à dire sur le plan théorique, mais l'expérience
concrète montrera la route à suivre. Et, bien entendu - un critère toujours
important à respecter - il faut être dans la grande communion de l'Eglise,
même dans un espace peut-être encore un peu lointain : ce qui signifie en
communion avec l'évêque, avec le pape, en communion ainsi avec le grand
passé et avec le grand avenir de l'Eglise. En effet, être dans l'Eglise
catholique n'implique pas seulement se trouver sur une grande route qui nous
précède, mais aussi avec la perspective d'une large ouverture sur l'avenir.
Un avenir qui ne s'ouvre que de cette façon. On pourrait peut-être
poursuivre en parlant des contenus, mais nous aurons une autre occasion de
le faire. (ZF09030304)
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Benoît XVI garantit l'universalité de l'Eglise
qui ne s'identifie à aucune culture ou nation
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 04.03.2009 -
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