Benoît XVI : La foi ne doit pas
rester une théorie : elle doit être vie |
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Le 03 juillet 2009 -
(E.S.M.)
- Faisons en sorte de pouvoir toujours dire à Jésus, en toute
honnêteté : « Sonde-moi, ô Dieu, connais mon cœur, scrute-moi,
connais mon souci ; vois que mon chemin ne soit pas fatal ; conduis-moi sur
une voie d’éternité »
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Puis il monta dans la
barque, suivi de ses disciples
Benoît XVI : La foi ne doit pas
rester une théorie : elle doit être vie
VATICAN - « AVE MARIA » par Mgr Luciano Alimandi - La foi ne doit pas rester
théorie
Le 03 juillet 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Dans l’Evangile, il y a le rappel continu de Jésus aux Apôtres et à ceux qui
veulent le suivre, à avoir la foi en Lui, à ne pas céder à la tentation – la
plus insidieuse pour tout croyant – de douter de sa Toute-Puissance. C’est
par la foi en Dieu que nous sommes sauvés, justifiés (cf.
Romains 3, 28) ; c’est pourquoi la foi est si importante et
centrale dans l’enseignement de Jésus : « Tout ce que vous demanderez
avec foi dans la prière, vous l’obtiendrez » (Mathieu
21, 22). Et l’on peut très bien comprendre la question du
Seigneur : « Quand le Fils de l’Homme viendra, trouvera-t-il encore la
foi sur la terre ? » (Luc 18, 8).
En théorie, nous pouvons dire, avec une certaine facilité, que nous avons la
foi dans le Seigneur, que nous nous abandonnons au dessein de sa Divine
Providence ; mais quand, dans la pratique, les choses ne vont pas comme nous
les avions désirées, prévues ou programmées, alors, continuer à avoir la foi
en Jésus est seulement possible si on Lui fait le don de toute notre propre
être. C’est ce que nous rappelle le Saint-Père Benoît XVI : « La foi ne doit pas
rester une théorie : elle doit être vie » (Benoît XVI,
Homélie du 29 juin 2009)
On pourrait dire que l’acte de foi, l’acte de foi le plus profond en Lui,
est vraiment tel quand il apporte avec soi le don total de nous-mêmes : « en
nous expropriant » de notre « moi », nous en faisons un don à Dieu, jusqu’à
ce que les mille et une préoccupations de la vie ne se mettent plus comme
obstacle entre nous et Lui.
L’épisode des Apôtres, bouleversés par la tempête, dans la barque remplie
d’eau et qui coule, est emblématique et toujours riche de significations
actuelles pour notre vie de foi. Dans cette « barque » les Apôtres,
expérimentent, dans la pratique, que leur existence est en jeu, suspendue
entre la vie et la mort, entre le salut et la débâcle totale. Mais Jésus
dort ! Au moment précisément du besoin le plus grand de son intervention, il
se produit, de manière inexplicable, qu’il est en train de dormir. Devant
cette situation, la foi des Apôtres et la nôtre sont mises à dure épreuve.
L’épreuve de foi se manifeste quand quelque chose, à quoi nous tenons
beaucoup, est perdu ; le « terrain » cède à l’improviste sous nos pieds ;
les attentes sont déçues ; les événements jouent contre nous ; la maladie ou
la mort se présentent… Tout cela , quand cela se produit, nous dit
clairement que c’est le moment de l’épreuve, et que le Seigneur, donc, est
en train de « passer » dans notre vie pour nous demander une foi plus
profonde, en nous répétant à nous aussi : « Ne crains pas, continue
seulement à avoir la foi » (Marc 5, 36).
Même si, à nos yeux, il est en train de dormir, Il est là, au milieu de
l’épreuve, dans notre barque elle-même en proie aux vagues. Ces vagues lui
servent pour faire « sursauter » notre peu de foi, qui s’est probablement
endormie, ou qui court le risque de s’endormir. Ce n’est pas Lui, alors, qui
dort, c’est nous qui nous endormons s’Il ne nous tient pas éveillés !
Quand l’épreuve est intense, comme pour les Apôtres dans la barque, alors,
avec l’occasion précieuse pour « vérifier » si notre foi est théorique ou
pratique, est alors offert un défi pour une foi non conditionnée et tournée
vers les résultats terrestres, mais toute centrée dans le Seigneur. Ce Jésus
qui dort, c’est-à-dire qui n’intervient pas en notre faveur – c’est au moins
comme cela que nous le ressentons au moment de l’épreuve – c’est comme s’il
nous défiait, avec bienveillance, pour nous aider à parvenir à une foi qui
se nourrisse seulement de confiance dans son Amour. Comme un Papa qui défie
son propre enfant pour lui demander de se fier aveuglément en lui. En effet,
c’est seulement dans la foi « aveugle », c’est-à-dire dans l’abandon total à
Jésus, que se produisent dans la vie les plus grands miracles, qui ne sont
pas ceux de nature matérielle mais spirituelle : ils provoquent dans l’âme
une vraie conversion, un élan vers les choses éternelles, divines, en
laissant le cœur dans une sainte indifférence pour tout le reste qui, en
revanche, passe.
Une telle foi a fait dire à Sainte Thérèse de Jésus : « Que rien ne te
trouble, que rien ne t’effraie. Tout passe, Dieu ne change pas. La patience
obtient tout. Celui qui a Dieu ne manque de rien. Dieu seul suffit »
(Poésie, 90). On ne peut affirmer que « Dieu seul suffit »
que lorsque l’on est capable de traverser l’épreuve en attendant tout de
Dieu, sans rien lui demander, sans le réprimander en aucune manière. Il faut
le laisser libre d’agir comme quand il veut, s’il le veut, et avec ses temps
qui ne sont pas les nôtres. Sainte Thérèse d’Avila qui connaissait bien les
« temps » de cette action divine, a déclaré très justement que «
la patience obtient tout ».
Certes, nous ne faisons pas belle figure à réveiller brusquement Jésus,
comme l’ont fait les Apôtres en proie à la peur qui venait du doute, ou à le
réprimander comme l’a fait Marthe, toute prise par les préoccupations : «
Seigneur, tu ne te soucies pas que ma sœur m’a laissée seule à te servir ?
Dis-lui donc qu’elle m’aide » (Luc 10, 40). Marthe, comme nous arrive à nous
aussi, reproche à Jésus le fait qu’il n’intervient pas en sa faveur, qu’il
ne fait pas tout ce qu’elle croit être juste en ce moment précis.
Pendant l’Année
Sacerdotale, où le Curé d’Ars est proclamé comme exemple
pour nous tous, prêtres, la vie de foi du Ministre Sacré peut se renforcer
sur le modèle des Saints, à partir du modèle incomparable de la Vierge
Marie. A cette école, on apprend à « laisser faire Dieu », à ne rien
mettre avant Lui, en cherchant seulement sa Volonté qui est souvent
mystérieuse, mais qui, infailliblement, se réalise pour tous ceux qui, avec
une foi solide, ne veulent rien Lui refuser et lui donnent « carte blanche
». Sur une feuille blanche, toujours purifiée par les Sacrements de la
Réconciliation et de l’Eucharistie, par la vie de prière et de charité, le
Seigneur peut écrire ce qu’Il veut, même si, comme on dit, Il écrit droit
sur des lignes courbes ! Faisons en sorte de pouvoir toujours dire à Jésus,
en toute honnêteté : « Sonde-moi, ô Dieu, connais mon cœur, scrute-moi,
connais mon souci ; vois que mon chemin ne soit pas fatal ; conduis-moi sur
une voie d’éternité » (Psaume 139 [138], 23-24).
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.07.09 -
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