A lire ou relire avant la publication du Motu
Proprio voulu par Benoît XVI |
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Rome, le 03 juillet 2007 -
(E.S.M.) - Les Supérieurs de la Congrégation
pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements ont demandé
(cfr. Pro Liturgia)
de diffuser, à quelques jours de la publication du Motu Proprio voulu
par le Saint Père Benoît XVI, le message qui suit:
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Son
Éminence le Cardinal Francis Arinze -
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►
C'est ici
A lire ou relire avant la publication du Motu Proprio voulu par Benoît XVI
Table : ►
Motu Proprio
Texte intégral du Motu Proprio: ►
Publication du "Motu Proprio Summorum Pontificum"
Motu Proprio Summorum Pontificum
(doc. word)
Lettre explicative: ►
Lettre du pape Benoît XVI aux évêques
Lettre du pape Benoît XVI accompagnant le motu proprio
(doc. word)
A DIFFUSER LE PLUS LARGEMENT POSSIBLE
Les Supérieurs de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des
Sacrements ont demandé (cfr.
Pro Liturgia) de diffuser le plus largement possible le
message suivant :
"Un colloque a été organisé, à Paris, en octobre 2006, à l'occasion du
cinquantième anniversaire de l'Institut Supérieur de Liturgie (ISL). Étant
donné que le discours inaugural de Son Éminence Monsieur le Cardinal Francis
Arinze, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des
Sacrements, a été peu divulgué en France et dans les pays
francophones, et qu'il est notamment absent du dossier que la
revue La Documentation Catholique a consacré à ce colloque
(cf. n°2376 du 18 mars 2007), il
vous est demandé de bien vouloir participer à la diffusion de ce discours,
selon vos possibilités (revue, sous forme de "tirer à part", site internet...
etc.). D'avance merci. Voici ci-dessous le texte de ce discours prononcé à
Paris par S. Em. le Cardinal Arinze:
Le site Eucharistie Sacrement de la Miséricorde a publié l'intégralité du
Discours d'ouverture du Colloque organisé à l'occasion de la Célébration du
Jubilé d'Or de « l'Institut Supérieur de Liturgie » de « l'Institut
Catholique de Paris », qui se tenait du 26 au 28 octobre 2006 le
01.11.2006 - voici le lien : ►
Le pape Benoît XVI veut il mettre fin aux abus
Autre lien :
Benoît XVI s'apprête à réhabiliter pleinement la messe en latin
ROME, le 27 octobre 2006 - Hier à Paris, le cardinal Francis
Arinze, ... ces propos à l'occasion d'un colloque organisé par
l'Institut supérieur de liturgie ...
Pour rappel un texte profond à lire ou relire avant
la publication du Motu Proprio voulu par le Saint-Père Benoît XVI
MOTU PROPRIO: UN COMMENTAIRE DU VICE-OFFICIAL DU DIOCÈSE D’EICHSTÄTT (D),
ALEXANDER PYTLIK JCD
Les annonces quant à la possibilité d’un usage plus souple du missel
promulgué en 1962 par le bienheureux Pape Jean XXIII se font décidément de
plus en plus fréquentes. Elles concernent la possibilité de célébrer une
liturgie eucharistique qui s’est très peu transformée au long de nombreux
siècles dans les territoires relevant de l’Eglise latine (la famille
rituelle de loin la plus nombreuse au sein de l’Eglise catholique),
c’est-à-dire ces territoires qui à un moment donné se sont déterminés pour
le rite eucharistique romain. Face à ces annonces, il convient d’accorder
une attention spéciale à une déclaration officielle à lire sur
le
portail Internet de l’archidiocèse de Gênes, dirigé depuis le 24
septembre 2006 par Mgr Angelo Bagnasco:
tout laisse à penser que le document romain dont on attend la parution devra
être reçu dans un contexte analogue. Le Métropolite de Gênes, par ailleurs
légat du Pape pour les territoires marins, était entre autres aussi, de 1993
à 1996, le directeur des œuvres diocésaines pour l’apostolat liturgique.
Le texte prépare tous les catholiques latins à une prochaine poursuite de la
normalisation de la situation liturgique à l’intérieur de la famille
liturgique latine et se prononce très clairement en faveur d’une entente
pacifique. Dans cette optique, la décision de l’actuel Pape Benoît XVI aura
sûrement des répercussions à très long terme. Il y va
de l’avenir de la liturgie eucharistique: elle doit à nouveau pouvoir
trouver en elle-même, de façon plus intense et plus aisée, sa raison d’être,
à savoir glorifier Dieu
et sanctifier les âmes, et être ainsi
reconnue automatiquement comme sainte et sacrée.
Il va falloir, lentement, dompter et endiguer cette crise liturgique qui
reste toujours d’actualité en particulier dans les régions de rite latin. En
parlant de la réforme de ce rite, le Cardinal Franz König, aujourd’hui
décédé, avait dénoncé une mise en œuvre bien trop précipitée, ayant pu
désorienter certains croyants. Lisons à présent une
traduction de ce texte porteur d’avenir de l’Archevêché de Gênes:
PRÉCISIONS CONCERNANT LA PROMULGATION D’UN "MOTU
PROPRIO" QUI ÉTENDRAIT PLUS LARGEMENT L’INDULT POUR L’USAGE DU MISSEL DIT DE
SAINT PIE V (29 NOVEMBRE 2006)
Suite au constat que dans le diocèse de Gênes circulaient ces derniers temps
des commentaires erronés concernant l’éventuelle promulgation d’un Motu
proprio destiné à faciliter l’usage du missel dit de S. Pie V, il semble
nécessaire de donner les précisions suivantes:
1. Le Pape, selon sa haute autorité, a le droit de promulguer des actes
juridiques et des mesures pastorales de valeur universelle et qui font force
de loi.
2. La célébration légitime et fructueuse de la Sainte Eucharistie suppose la
communion avec l’Eglise toute entière, communion assurée en dernier ressort
par le Pasteur Suprême, ayant lui-même reçu de Notre Seigneur Jésus-Christ
la mission de confirmer ses frères dans la foi
(cf Luc 22, 32; Mt 16,17-19;
Jn 21, 15-18); il revient donc précisément à l’Évêque de Rome,
qui assume avec une grande miséricorde et dans la joie, sans jamais se
lasser, le service de l’amour universel, de rechercher l’unité de tous ceux
qui croient au Christ.
3. Le Concile Vatican II (qui est aussi le XXIème Concile oecuménique de
l’Eglise catholique) n’a pas abrogé la messe de S. Pie V, ni demandé qu’elle
soit abrogée, mais il a bien plutôt demandé la réforme de la liturgie, comme
il ressort sans doute possible de la lecture de la Constitution sur la
Sainte Liturgie en son chapitre III, N° 50 à 58.
4. L’extension de l’Indult concernant la liturgie dite de S. Pie V ne
conduit en aucun cas à un refus du Concile Vatican II, ni à un rejet de
l’enseignement des Papes Jean XXIII et Paul VI.
5. Ce même Pape Paul VI, qui en 1970 a promulgué le missel romain révisé
d’après les données du Concile Vatican II, a personnellement concédé un
indult au S. Père Pio de Pietrelcina, pour qu’il puisse continuer, même en
public, de célébrer la messe selon le missel de S. Pie V, bien que la
réforme liturgique soit entrée en vigueur dès le début du Carême 1965.
6. Dès le 3 octobre 1984, le Pape Jean-Paul II, en signant le document
Quattuor abhinc annos proposé par la Congrégation pour le Culte divin et la
discipline des sacrements (cf AAS 76
[1984] 1088 – 1089), avait accordé aux évêques diocésains la
possibilité d’user d’un indult permettant la célébration de la Sainte Messe
selon le missel romain dans l’édition de 1962 promulguée par le Pape Jean
XXIII. Par ailleurs, le même Souverain Pontife, dans le Motu Proprio:
Ecclesia Dei adflicta (2 Juillet 1988),
s’appuyant sur son autorité apostolique déclarait entre autre: "On devra
partout respecter les dispositions intérieures de tous ceux qui se sentent
liés à la tradition liturgique latine, et cela par une application large et
généreuse des directives données en leur temps par le Siège Apostolique pour
l’usage du missel romain selon l’édition typique de 1962."
7. L’Eglise comporte en son sein depuis le début du IVème siècle diverses
liturgies et rites, qui tous expriment la même foi catholique, bien qu’ils
relèvent de traditions différentes et de diverses tendances; cette variété
est un signe visible de la vitalité de l’Eglise catholique.
8. Le Concile de Trente, en son temps, n’a pas voulu unifier les divers
rites existant alors par un acte autoritaire; et de fait, les églises
particulières et les ordres religieux – sur la base d’un principe élaboré
par ce même S. Pie V qui sur la demande du Concile a mis en oeuvre la
réforme liturgique – ont pu garder leur rite propre, issu d’une tradition
méritant le respect, pourvu qu’il ait été pratiqué dans ces lieux depuis au
moins deux siècles. Au cours des années qui suivirent, le rite romain s’est
imposé dans la pratique, mais jamais de façon exclusive. Le cas du rite
ambrosien est exemplaire à cet égard: il est largement pratiqué dans
certaines vallées du Tessin (appelées "Valli
Ambrosiane"), dans tout l’Archevêché de Milan, mais aussi ici,
dans l’Archevêché de Gènes, sauf à Monza, Trezzo et Treviglio.
9. Deux expressions légitimes de l’unique foi catholique – celle de S. Pie
V, et celle de Paul VI - ne doivent pas être présentées comme "deux
conceptions s’excluant mutuellement", comme si elles n’avaient absolument
rien à voir l’une avec l’autre.
10. Dans le domaine liturgique, il ne faut pas opposer les décisions et les
actions des Papes entre eux – en particulier Jean XXI, Paul VI et Benoît XVI
- ni les Conciles entre eux – que ce soit celui de Trente, ou le IIème
Concile du Vatican – et encore moins les présenter comme des alternatives
s’excluant mutuellement.
[FIN DE LA DÉCLARATION DE L’ARCHEVÊCHÉ DE GÊNES.]
Le lecteur qui se sera habitué à trouver dans sa paroisse, des éléments
d’une réforme plutôt sainement appliquée, (ou peut-être un peu moins
sainement …), se demandera peut-être avec inquiétude: la réalité de la vie
paroissiale va-t-elle se trouver bouleversée d’un seul coup en 2007 ? Une
telle crainte n’est pas fondée. En effet, le souci principal du Saint Siège
était, et reste toujours, celui de
l'application consciencieuse des directives liturgiques dans le sens de
la sauvegarde du Saint Sacrement à travers toute la planète. Dans ce
but, les évêques, et tout particulièrement les pasteurs sur le terrain, sont
appelés à veiller à ce que, là où cela est nécessaire, la liturgie latine
courante, célébrée dans la langue du pays, soit
libérée de tout élément pouvant la désacraliser, et à préparer le
terrain afin que ce renouveau liturgique et spirituel vraiment voulu par le
Concile Vatican II prenne enfin son essor. Ainsi il pourrait être utile, à
l’avenir, de proposer à nouveau régulièrement la forme plus ancienne de la
liturgie latine, afin de rendre visible le "mètre-étalon" sacré auquel doit
se référer toute liturgie célébrée dans nos régions de rite latin, sans
qu’il soit pour autant question ici d’un quelconque perfectionnisme.
La forme liturgique elle-même, sous son aspect concret, passe ainsi un peu
en arrière-plan. Dans les faits, il s’agit ici d’atteindre une normalisation
de la situation que connaît aujourd’hui la liturgie latine, et ce en dehors
de tout a priori idéologique. Il est impensable en effet, que des
catholiques de rite latin – même échaudés par des
déformations liturgiques par trop modernistes – parlent avec
enthousiasme et révérence des liturgies orientales (dans et en dehors de
l’Eglise catholique), les fréquentent même à l’occasion, et dans le même
temps rejettent leur propre trésor liturgique et leur propre tradition
spirituelle les considérant comme quelque chose de dangereux et d’obsolète.
Il convient ici de préciser que, canoniquement parlant, la notion de "rite"
désigne bien plus que la seule notion de liturgie. Le
rite désigne en fait l’ensemble du patrimoine spirituel, porté jusqu’à nous
par les Pères de l’Eglise et par les saints, et tout ce qui fait qu’un rite
légitime ait une existence propre dans l’Eglise catholique. Le rite
de la messe dite "tridentine" et la célébration des sacrements selon les
règles encore en vigueur au cours du Concile Vatican II font partie
intégrante du rite latin, et ce pour toujours, même si
de nombreux chrétiens n’en n’ont plus conscience aujourd’hui.
Cela ne fait aucun doute qu’un constant enrichissement de la liturgie venant
régulièrement puiser à la source de la pleine tradition latine, aura des
répercussions positives aussi sur les vocations sacerdotales. En mettant
l’accent sur plus d’exigence, en recherchant de façon plus claire que par le
passé le seul intérêt du sacré, on
augmentera très certainement l’attractivité du "métier de prêtre". De
nombreux prêtres de rite latin témoignent de ce que la célébration régulière
de la messe selon le missel romain de 1962 leur apporte davantage de forces
spirituelles: il faut cependant dire clairement qu’il ne saurait y avoir de
différence objective quant aux grâces reçues dans la célébration de
l’Eucharistie, vu que la Sainte Messe jouit dans les deux cas de la pleine
validité. On attend donc pour 2007, à travers une "libéralisation
encadrée" du rite latin pour tous les prêtres, une normalisation
sereine de nos relations avec notre propre tradition latine: elle
contribuera à décrisper la lutte idéologique engagée, et à se détourner un
peu de cette bizarrerie consistant à se réclamer d’une forme de célébration
soi-disant toujours meilleure et d’une validité plus certaine. En réalité,
toute liturgie latine ou orientale célébrée d’après
des livres qui ont été un jour approuvés par le Saint Siège est valide,
pourvu que soit acquise l’intention fondamentale de faire ce que Jésus et
l’Eglise veulent réaliser par cet acte.
La variété des rites reconnus par l’Eglise catholique dans ses églises
locales et ses églises de rite doit être considérée comme une richesse: en
ce sens on admettra qu’il est insensé de vouloir s’accrocher à tout prix à
l’un d’entre eux – fusse à l’ancien rite latin – et tout aussi insensé
serait de décréter par dogmatisme absolu la place de l’autel ou le sens de
la célébration. Quel est l’intérêt, par exemple, d’émettre des reproches
teintés d’idéologie et d’a priori, lorsque dans une paroisse, sous la
surveillance sévère – mais parfois salutaire – des services de la protection
du patrimoine, on décide de revenir à un autel unique ? Même si, en
conséquence de ce changement, au moment de la consécration, le célébrant et
tout le peuple de Dieu prient et regardent ensemble dans la même direction ?
Encore une fois: il y va de la sauvegarde du mystère de la liturgie, et ce à
chaque célébration. Il s’agit de trouver la
meilleure façon de glorifier Dieu: ceci ne peut certainement pas
être le résultat de nos propres efforts, mais du fait que le prêtre, et tout
le peuple de Dieu se font eux-mêmes "instruments" au service de la liturgie,
le prêtre, tout particulièrement, agissant in persona Christi, au nom
de la personne du Christ à la fois Dieu et Homme. On ne peut que regretter
qu’à travers les siècles et aujourd’hui encore, la liturgie ait été, et soit
encore le sujet de rudes débats, de graves dissensions, alors même qu’elle
devrait nous conduire à la pleine communion dans la Sainte Trinité.
Disons-le en toute franchise: il faudra engager un sérieux retour sur soi,
un véritable examen de conscience – et cet effort sera nécessaire aussi au
niveau de certains évêchés. Il n’est pas rare en effet, qu’un cas concret et
isolé de persécution pour cause d’attachement trop marqué à sa propre
tradition liturgique latine ne se cristallise en un rejet plus ou moins
systématique de prêtres ou de séminaristes qui auraient aimé répondre à leur
vocation, ou qui n’ont de ce fait pu le faire qu’au prix des pires
difficultés. Nombreux sont ceux qui témoignent de difficultés
existentielles, voire de dépressions liées à la question liturgique. Les
opportunistes et les carriéristes se sont trouvés, depuis le début de la
réforme de la liturgie latine, des arguments extra-ecclésiaux plus que
complaisants, et ont ainsi contribué à renforcer un comportement qu’on
pourrait qualifier d’infantile les menant à reculer instinctivement, comme
saisis d’horreur, devant tout ce qui pourrait ressembler au rite ancien.
C’est ainsi que l’Eglise de rite latin a perdu pour quelques décennies un
précieux moyen régulateur; c’est ainsi que la situation liturgique de
certains diocèses s’est aggravée, même si dans l’ensemble nous pouvons
constater avec reconnaissance une très légère inversion de tendance. D’un
autre côté, les croyants et les communautés attachés à l’ancien rite latin
se sont souvent trouvés isolés, contribuant ainsi à laisser s’installer,
justement dans ces lieux (d’ailleurs en partie autorisés) des tendances au
repli et à l’enfermement. Certains candidats au sacerdoce, aux ambitions
douteuses, ont ainsi détourné cet argument de persécution pour cause
liturgique à leur bénéfice, profitant des bonnes dispositions de quelque
pasteur de bonne foi.
La pluralité catholique, qui doit pouvoir se mesurer à l’aune du
Catéchisme de l’Église Catholique pour ce qui est des questions de foi
et de morale – qui ne se plie pas à cette exigence ne fait plus partie de la
pluralité catholique – devra s’exprimer aussi à l’avenir quant à sa
tolérance vis-à-vis de ces croyants "qui se sentent liés à la tradition
liturgique latine", selon les termes du défunt Serviteur de Dieu Jean-Paul
II, en juin 1988. Personnellement j’attends avec curiosité le nombre et la
rapidité des retournements de vestes et autres attitudes carriéristes à la
suite d’une éventuelle décision d’assouplissement liturgique. Je suis
heureux, à ce stade de mon exposé, de faire mention d’une étude scientifique
datant d’il y a une quarantaine d’années et due au professeur Heinrich
Reinhardt, prêtre et philosophe, sous le titre "Sacrifera
sacralitas. Références aux origines de la liturgie chrétienne". On
trouvait déjà dans cette étude une bonne partie des espoirs et des exigences
– bien qu’encore en germe à l’époque – caractérisant la situation actuelle.
Il faut rappeler aussi que jusqu’ici, le "Celebret" papal autorisant dans le
monde entier l’utilisation du missel romain dans son édition de 1962 n’était
valable dans les cas individuels de prêtres, en accord avec leur évêque et –
selon la stricte application du droit – uniquement pour ce qu’on appelle la
célébration privée de la Sainte Messe, ou bien, dans le cas de la
célébration publique, pour un groupe déterminé de personnes de rite
catholique latin, toujours avec accord de l’Ordinaire du lieu, ou sur la
demande de celui-ci.
Pourtant, par le passé, il n’a jamais manqué d’arguments sérieux pour
affirmer que la messe dite "ancienne" n’avait jamais été interdite, et par
ce fait, les restrictions imposées par la lettre du droit n’ont jamais
empêché que des prêtres ordonnés dans le rite latin célèbrent celui-ci dans
la paix et la sérénité. Ainsi, ce "Celebret" pouvait-il apparaître au fond
comme un coup de pouce intelligent de la part du Saint Siège, un exemple à
opposer calmement à tous ceux qui se crispent sur le droit, pour apaiser
leur conscience ou leurs scrupules exagérés. Nous espérons que cette
querelle aussi se trouvera reléguée sur un plan strictement académique
lorsque le Pape aura pris cette sage décision. On peut espérer aussi en
toute logique, qu’à l’avenir, le dernier mot quant au choix, à la
proposition et l’organisation de la liturgie revienne à l’Ordinaire du lieu
et aux curés de paroisse: sur le plan pastoral en effet, des habitudes
ancrées depuis longtemps ne peuvent être simplement transformées d’un seul
coup. Ainsi, la règle de base subsiste: la forme liturgique annoncée doit
être appliquée. Mais on doit pouvoir obtenir que la langue liturgique propre
à l’Eglise de rite latin trouve davantage sa place dans la liturgie rénovée,
sans quoi les attentes du Concile ne pourront pas être pleinement réalisées.
La
Constitution conciliaire sur la Sainte Liturgie dit en effet au N° 54: "On
veillera cependant à ce que les fidèles puissent dire ou chanter ensemble en
langue latine aussi les parties de l’ordinaire de la messe qui leur
reviennent."
La normalisation dans l’usage des rites latins respectifs sera bénéfique
pour tous ceux qui désirent vraiment ce qu’il y a de mieux pour l’Eglise et
pour son apostolat liturgique. Il faut donc espérer que les informations
données par le Cardinal Jorge Arturo Medina Estévez se vérifient, et que
l’usage de l’ancien rite pourra bientôt être simplifié. J’ai essayé de
démontrer dans ce commentaire qu’il ne s’en suivra aucune catastrophe, mais
rien que des bénéfices à long terme. On ne s’étonnera pas non plus – et cela
n’aura pas échappé à l’observateur attentif – de devoir compter avec des
révisions et des corrections de la traduction des paroles de la prière
eucharistique dans les langues des divers pays. Mais là encore il faut
préciser que jamais la validité de la Sainte Messe ne fut en jeu, puisque
les premiers livres ayant obtenus l’approbation se référaient toujours
sincèrement à l’original latin, et que les expressions en cause ne sont pas
dogmatiquement fondamentales. Avec toute la prudence nécessaire, je pense
pouvoir dire que nous sortons lentement d’une phase de bouleversements pour
entrer dans une phase de véritable compréhension des textes du Concile
Vatican II, et qu’il est difficile de prévoir quelles impulsions durables
vont pouvoir mûrir au gré de la fécondité spirituelle. Si les traductions
fautives des textes de consécration avait exprimé un soi-disant "esprit" du
Concile, il faut en conclure que cet "esprit" se révèle insignifiant et non
légitimé par les textes du Concile.
La normalisation de la situation de la liturgie latine
va contribuer à démonter tout ce qui dépasse les intentions premières,
toutes les incompréhensions qui se seraient infiltrées ainsi que toutes les
contradictions construites de toutes pièces. On devrait, à l’arrivée,
reconnaître à nouveau dans telle cérémonie de Noël pour enfants, dans telle
célébration de première communion, qu’il s’agit bien de la
Sainte Messe, et ce automatiquement et
dans toutes les paroisses. Terminons en citant le professeur Heinrich
Reinhardt: "C’est à travers le sacré qu’une religion
devient vraiment religion pour un néophyte. C’est pourquoi il convient de
remettre ce thème au goût du jour en ces temps où, à cause d’un style de vie
de plus en plus individualiste caractérisé par l’anonymat et la technique
pure, une véritable faim spirituelle ne fait que grandir. C’est là, à
proprement parler un acte pastoral."
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Rubrique- Liturgie - Eucharistie
Sources:
Padre Alex-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.07.2007 - BENOÎT XVI -
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