Message de Benoît XVI pour la Journée
Mondiale Missionnaire |
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ROME, le 2 Juin 2007 -
(E.S.M.) -
"Toutes les Églises pour le monde entier" est le thème de la 81ème
Journée missionnaire mondiale, dont le message du Pape Benoît XVI a été
diffusé en début de semaine. Cette année, la Journée sera célébrée
dimanche 21 octobre.
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Le Serviteur de Dieu Pie XII
Benoît XVI renouvelle l'appel de Pie XII
MESSAGE DU PAPE BENOÎT XVI POUR LA JOURNÉE
MISSIONNAIRE MONDIALE
"Toutes les Églises pour le monde entier" est
le thème de la 81ème Journée missionnaire mondiale, dont le message du Pape
Benoît XVI a été diffusé en début de semaine. Cette année, la Journée sera
célébrée dimanche 21 octobre et le message, daté du 27 mai, solennité de la
Pentecôte, rappelle que c’est cette année le cinquantenaire de l’encyclique
de Pie XII,
Fidei Donum "à travers laquelle fut encouragée et
promue la coopération entre les Églises pour la mission ad gentes".
Le thème choisi cette année "invite les Église locales sur tous les
continents à une conscience partagée au sujet de l’urgente nécessité de
relancer l’action missionnaire face aux multiples et graves défis de notre
temps". "Cinquante ans après l’appel historique de mon prédécesseur Pie XII
avec l’Encyclique Fidei Donum pour une coopération entre les Églises au
service de la mission, je voudrais rappeler que
l’annonce de l’Évangile a encore les caractéristiques de l’actualité et de
l’urgence". "Je m’adresse donc aux Pasteurs de toutes les Églises
placés par le Seigneur à la tête de son unique troupeau, afin qu’ils
partagent l’obsession de l’annonce et de la diffusion de l’Évangile. C’est
cette préoccupation qui poussa, il y a cinquante ans, le Serviteur de Dieu
Pie XII à rendre la coopération missionnaire adéquate aux exigences des
temps. En particulier face aux exigences de l’évangélisation, il demanda aux
communautés d’antique évangélisation d’envoyer des prêtres soutenir les
Églises récemment fondées. Il donna ainsi naissance à un nouveau ‘sujet
missionnaire’ qui dès les premières paroles de l’Encyclique donna son nom
aux Fidei donum".
"Nous rendons grâce au Seigneur pour les fruits abondants de cette
coopération missionnaire en Afrique et dans d’autres régions de la terre"
indique encore le message du Pape, sans oublier de rappeler la mémoire de
ceux qui sont morts en martyrs, au prix du sacrifice de leur vie. "Il ne
faut pas non plus oublier les nombreux religieux, religieuses, et laïcs
volontaires qui, avec les presbytériens, ont œuvré pour la diffusion de
l’Évangile jusqu’aux bout du monde" souligne encore Benoît XVI, précisant
l’importance de la "communion entre les communautés et l’aide réciproque en
ce qui concerne le personnel (prêtres, religieux, religieuses et
volontaires) et les moyens aujourd’hui nécessaires pour évangéliser ". Le
message du Pape Benoît XVI se termine par le souhait que la coopération
missionnaire "s’intensifie, en valorisant en en renforçant les potentialités
de chacun", et que la Journée missionnaire mondiale contribue "à rendre
toujours plus conscientes les communautés chrétiennes et chaque baptisé que
l’appel du Christ à propager son Royaume est universel".
Texte intégral du Message du saint Père
Chers frères et sœurs,
A l'occasion de la prochaine Journée mondiale des Missions, je voudrais
inviter le Peuple de Dieu tout entier - pasteurs, prêtres, religieux,
religieuses et laïcs - à une réflexion commune sur l'urgence et sur
l'importance que revêt, à notre époque également, l'action missionnaire de
l'Eglise. Les paroles à travers lesquelles Jésus Christ, crucifié et
ressuscité, confia aux Apôtres le mandat missionnaire, avant de monter au
Ciel, ne cessent en effet de résonner, comme un rappel universel et un appel
ardent : «Allez, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant
au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à observer tout
ce que je vous ai prescrit ». Et il ajouta : « Et voici que je suis avec
vous jusqu'à la fin du monde » (Mt 28, 19-20). Dans l'œuvre exigeante
d'évangélisation, nous accompagne et nous soutient la certitude que le
Christ, le maître de la moisson, est avec nous et guide sans cesse son
peuple. Le Christ est la source inépuisable de la mission de l'Eglise. Cette
année, en outre, un motif supplémentaire nous pousse à un engagement
missionnaire renouvelé : nous célébrons en effet le 50e anniversaire de
l'Encyclique du Serviteur de Dieu Pie XII,
Fidei Donum, par laquelle fut
promue et encouragée la coopération entre les Églises pour la mission ad
gentes.
« Toutes les Eglises pour le monde entier » : tel est le thème choisi pour
la prochaine Journée mondiale des Missions. Celui-ci invite les Églises
locales de tous les continents à une conscience partagée de la nécessité
urgente de relancer l'action missionnaire face aux multiples et graves défis
de notre temps. Les conditions dans lesquelles vit l'humanité ont
certainement changé, au cours des dernières décennies. Un grand effort a été
accompli pour la diffusion de l'Évangile, en particulier à partir du Concile
Vatican II. Il reste toutefois encore beaucoup à faire pour répondre à
l'appel missionnaire que le Seigneur ne se lasse pas d'adresser à tous les
baptisés. Il continue d'appeler en premier lieu les Églises dites d'antique
tradition, qui, par le passé, ont fourni aux missions, au-delà des moyens
matériels, également un nombre important de prêtres, de religieux, de
religieuses et de laïcs, donnant lieu à une coopération efficace entre
communautés chrétiennes. De cette coopération ont jailli d'abondants fruits
apostoliques tant pour les jeunes Églises en terre de mission, que pour les
réalités ecclésiales dont provenaient les missionnaires. Face à l'avancée de
la culture sécularisée, qui semble parfois pénétrer toujours plus les
sociétés occidentales, et en considérant en outre la crise de la famille, la
diminution des vocations et le vieillissement progressif du clergé, ces
Églises courent le risque de se refermer sur elles-mêmes, de regarder
l'avenir avec moins d’espérance, et de ralentir leurs efforts missionnaires.
Mais le moment est précisément venu de s'ouvrir avec confiance à la
Providence de Dieu, qui n'abandonne jamais son Peuple et qui, avec la
puissance de l'Esprit Saint, le guide vers l'accomplissement de son dessein
éternel de salut.
Le Bon Pasteur invite également les Églises de récente évangélisation à se
consacrer généreusement à la mission ad gentes. Bien qu’elles rencontrent de
nombreuses difficultés et obstacles dans leur développement, ces communautés
sont en croissance constante. Heureusement, certaines d'entre elles
bénéficient d’une abondance de prêtres et de personnes consacrées, dont un
grand nombre, en dépit des nombreuses nécessités in loco, sont toutefois
envoyés pour accomplir leur service apostolique ailleurs et également dans
les terres d'ancienne évangélisation. On assiste de cette façon à un «
échange de dons » providentiel, qui bénéficie à l’ensemble du Corps mystique
du Christ. Je souhaite vivement que la coopération missionnaire
s'intensifie, en valorisant les potentialités et les charismes de chacun. Je
souhaite, en outre, que la Journée mondiale des Missions contribue à rendre
toutes les communautés chrétiennes et chaque baptisé toujours plus
conscients de l'universalité de l'appel du Christ à diffuser son Royaume
jusqu'aux extrémités de la planète. « L'Eglise est missionnaire par nature -
écrit Jean-Paul II dans l'Encyclique
Redemptoris Missio - car le précepte du
Christ n'est pas quelque chose de contingent ni d'extérieur, mais il est au
cœur même de l'Eglise. Il en résulte que toute l'Eglise, que chaque Eglise,
est envoyée aux païens. Les jeunes Églises elles-mêmes, précisément “pour
que ce zèle missionnaire fleurisse chez les membres de leur patrie”, doivent
“dès que possible, participer effectivement à la mission universelle de l'Eglise
en envoyant elles aussi des missionnaires pour annoncer l'Évangile par toute
la terre, même si elles souffrent d'une pénurie du clergé » (n. 62).
Cinquante ans après l'appel historique de mon prédécesseur Pie XII avec
l'Encyclique Fidei donum, en vue d'une coopération entre les Églises au
service de la mission, je voudrais répéter que l'annonce de l'Évangile
continue de revêtir un caractère actuel et urgent. Dans l'Encyclique citée
Redemptoris missio, le pape Jean-Paul II, pour sa part, reconnaissait que «
la mission de l'Eglise est plus large que la “communion entre les Églises”:
elle doit non seulement assurer l'aide pour la réévangélisation, mais aussi
et surtout être orientée dans le sens de l'activité spécifiquement
missionnaire » (n. 64). L'engagement missionnaire reste donc, comme je l'ai
répété à plusieurs reprises, le premier service que l'Eglise doit à
l'humanité d'aujourd'hui, pour orienter et évangéliser les transformations
culturelles, sociales et éthiques ; pour offrir le salut du Christ à l'homme
de notre temps, dans de nombreuses régions du monde humilié et opprimé à
cause des formes de pauvreté endémiques, de la violence, de la négation
systématique des droits humains.
L'Eglise ne peut se soustraire à cette mission universelle ; celle-ci revêt
pour elle une forme d'obligation. Le Christ ayant confié en premier lieu à
Pierre et aux Apôtres le mandat missionnaire, celui-ci revient aujourd'hui
avant tout au successeur de Pierre, que la Providence divine a choisi comme
fondement visible de l'unité de l'Eglise, et aux évêques directement
responsables de l'évangélisation, tant comme membres du Collège épiscopal
que comme pasteurs des Églises particulières
(cf. Redemptoris missio, n.
63). Je m'adresse donc aux pasteurs de toutes les Églises, placés par le
Seigneur à la tête de son unique troupeau, afin qu'ils partagent la
préoccupation de l'annonce et de la diffusion de l'Évangile. Ce fut
précisément cette préoccupation qui poussa, il y a cinquante ans, le
Serviteur de Dieu Pie XII à rendre la coopération missionnaire plus conforme
aux exigences des temps. En particulier face aux perspectives de
l'évangélisation, il demanda aux communautés d'ancienne évangélisation
d'envoyer les prêtres pour soutenir les Églises de fondation récente. Il
donna ainsi vie à un nouveau « sujet missionnaire » qui, dès les premières
paroles de l'Encyclique, a précisément pris le nom de « Fidei donum ». Il
écrivit à ce propos : « Aussi bien, considérant la foule innombrable de nos
fils qui spécialement dans les pays d'ancienne chrétienté, bénéficient des
richesses surnaturelles de la foi et, par ailleurs, la foule plus
innombrable encore de ceux qui attendent toujours le message du salut, Nous
voulons vous exhorter instamment, Vénérables Frères, à soutenir par votre
zèle la cause sacrée de l'expansion de l'Eglise dans le monde». Et il
ajouta: Dieu veuille qu'à notre appel l'esprit missionnaire pénètre plus
profondément au cœur de tous les prêtres et, par leur ministère, enflamme
tous les fidèles!» (AAS XLIX 1957, 226).
Rendons grâce au Seigneur pour les fruits abondants obtenus par cette
coopération missionnaire en Afrique et dans d'autres régions de la terre.
D'innombrables prêtres, après avoir quitté leurs communautés d'origine, ont
placé leurs énergies apostoliques au service de communautés parfois à peine
nées, dans des régions pauvres et en voie de développement. Parmi eux
figurent de nombreux martyrs qui, au témoignage de la parole et au
dévouement apostolique, ont uni le sacrifice de la vie. Nous ne pouvons pas
non plus oublier les nombreux religieux, religieuses, et laïcs volontaires
qui, avec les prêtres, se sont prodigués pour diffuser l'Évangile jusqu'aux
extrémités du monde. Que la Journée mondiale des Missions soit une occasion
de rappeler dans la prière nos frères et sœurs dans la foi, ainsi que tous
ceux qui continuent de se prodiguer dans le vaste domaine missionnaire. Nous
demandons à Dieu que leur exemple suscite partout de nouvelles vocations et
une conscience missionnaire renouvelée chez le peuple chrétien. En effet,
chaque communauté chrétienne naît missionnaire, et c'est précisément sur la
base du courage d'évangéliser que se mesure l'amour des croyants pour leur
Seigneur. Nous pourrions ainsi dire que, pour les croyants, il ne s'agit
plus simplement de collaborer à l'activité d'évangélisation, mais de se
sentir eux-mêmes acteurs et coresponsables de la mission de l'Eglise. Cette
coresponsabilité exige que croisse la communion entre les communautés et que
s'intensifie l'aide réciproque en ce qui concerne tant le personnel
(prêtres, religieux, religieuses et laïcs volontaires) que l'utilisation des
moyens aujourd'hui nécessaires pour évangéliser.
Chers frères et sœurs, le mandat missionnaire confié par le Christ aux
Apôtres nous concerne véritablement tous. Que la Journée mondiale des
Missions soit donc une occasion propice pour en prendre plus profondément
conscience et pour préparer ensemble des itinéraires spirituels et de
formation appropriés qui favorisent la coopération entre les Églises et la
préparation de nouveaux missionnaires pour la diffusion de l'Évangile à
notre époque. N'oublions pas, toutefois, que la contribution première et
prioritaire que nous sommes appelés à offrir à l'action missionnaire de l'Eglise,
est la prière. « La moisson est abondante mais les ouvriers peu nombreux
-
dit le Seigneur -. Priez donc le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers
à sa moisson » (Lc 10, 2). « Tout d’abord, écrivait le pape Pie XII de
vénérée mémoire, il y a cinquante ans, priez donc, vénérables Frères et
chers fils ; priez davantage. Souvenez-vous des immenses besoins spirituels
de tant de peuples encore si éloignés de la vraie foi ou si démunis de
secours pour y persévérer » (AAS, cit. p. 240; cf. Osservatore Romano en
langue française n. 18 du 3 mai 1957). Et il exhortait à multiplier les
Messes célébrées pour les Missions, observant que « ces intentions sont
celles mêmes du Seigneur, qui aime son Eglise et la voudrait répandue et
florissante en tous lieux de la terre » (ibid., p. 239).
Chers frères et sœurs, je renouvelle moi aussi cette invitation plus que
jamais actuelle. Que dans toutes les communautés s'étende l'invitation
commune au «
Notre Père qui est aux Cieux » afin que vienne son
Royaume sur la terre. Je fais appel en particulier aux enfants et aux jeunes, toujours
prêts à de généreux élans missionnaires. Je m'adresse aux malades et aux
personnes souffrantes, en rappelant la valeur de leur collaboration
mystérieuse et indispensable à l'œuvre du salut. Je demande aux personnes
consacrées et en particulier aux monastères de clôture d'intensifier leurs
prières pour les missions. Que grâce à l'engagement de chaque croyant
s'étende dans toute l'Eglise le réseau spirituel de la prière au service de
l'évangélisation. Que la Vierge Marie, qui a accompagné avec une sollicitude
maternelle le chemin de l'Eglise naissante, guide nos pas également à notre
époque et nous obtienne une nouvelle Pentecôte d'amour. Qu'en particulier,
elle nous rende tous conscients d'être missionnaires, c'est-à-dire envoyés
par le Seigneur pour être des témoins à tout moment de notre existence.
J'assure les prêtres « Fidei donum », les religieux, les religieuses, les
laïcs volontaires engagés sur les frontières de l'évangélisation, ainsi que
tous ceux qui se consacrent à l'annonce de l'Évangile, de mon souvenir
quotidien dans la prière, tandis que je donne avec affection à tous la
Bénédiction apostolique.
Du Vatican, en la
solennité de Pentecôte.
Benoît XVI
Sources:
www.vatican.va
- Agence Fides
© Copyright du texte original en italien : Librairie Editrice Vaticane -
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.06.2007 -
BENOÎT XVI |