|
Béatification de Jean-Paul II : Messe d'action de grâce
|
Le 02 mai 2011 -
(E.S.M.)
-
A 10 h Place St. Pierre, le Cardinal Tarcisio Bertone,
SDB, Secrétaire d'Etat, a présidé une messe d'action de grâce pour la
béatification de Jean-Paul II.
|
|
Le pape Jean-Paul II
Béatification de Jean-Paul II : Messe d'action de grâce
Le 02 mai 2011 - E.
S. M. - A 10 h Place St. Pierre, le Cardinal Tarcisio Bertone,
SDB, Secrétaire d'Etat, a présidé une messe d'action de grâce pour la
béatification de Jean-Paul II. Les textes liturgiques ont été ceux de
l'office du nouveau bienheureux. La cérémonie a été animée par le chœur
diocésain de Rome avec la participation d'un chœur de Varsovie et de
l'orchestre symphonique de la radio polonaise. La préparation à la messe a
commencé à 9 h 30' par la lecture de poèmes du bienheureux Jean-Paul II,
entrecoupée de morceaux musicaux. Puis le Cardinal Stanislaw Dziwisz,
Archevêque de Cracovie, a pris la parole. A l'homélie, le Cardinal Bertone a
déclaré que le dialogue d'amour entre le Christ et l'homme a marqué toute la
vie de Karol Wojtyla
Messe d'action de grâce célébrée par le cardinal
Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat
Avec sa prière il a embrassé le monde
Nous publions ci-dessous l'homélie prononcée lors de la célébration:
"Simon, fils de Jean, m'aimes-tu? [...] Seigneur, tu sais tout, tu sais
bien que je t'aime" (Jn 21, 17). Le dialogue entre le Ressuscité et
Pierre. C'est le dialogue qui précède le mandat: "Pais mes brebis". Mais
c'est un dialogue qui scrute d'abord toute la vie de l'homme. N'est-ce pas
là la question, mais également la réponse qui ont marqué toute la vie et la
mission du bienheureux Jean-Paul II? Lui-même l'a exprimé à Cracovie, en
1999, en disant: "Aujourd'hui, je me sens appelé de façon particulière à
remercier cette communauté millénaire de pasteurs du Christ, clercs et
laïcs, car grâce au témoignage de leur sainteté, grâce à ce milieu de foi
qu'ils formèrent pendant dix siècles, et qu'ils forment à Cracovie, il est
devenu possible en cette fin de millénaire, précisément sur les rives de la
Vistule aux pieds de la cathédrale de Wawel, que retentisse l'exhortation du
Christ: "Pierre, pais mes agneaux" (Jn 21, 15). Il est devenu possible que
la faiblesse de l'homme s'appuie sur la puissance de l'éternelle foi,
espérance et charité de cette terre et donne la réponse suivante: "Dans
l'obéissance de la foi devant le Christ mon Seigneur, me confiant à la Mère
du Christ et de l'Eglise - conscient des grandes difficultés - j'accepte"".
Oui, c'est ce dialogue d'amour entre le Christ et l'homme qui a marqué toute
la vie de Karol Wojtyla et qui l'a conduit non seulement au service fidèle
de l'Eglise, mais également à la consécration totale à Dieu et aux hommes
qui a caractérisé son chemin de sainteté.
Nous nous souvenons tous, je pense, que le jour des funérailles, au cours de
la cérémonie, à un certain moment, le vent a refermé doucement les pages de
l'Evangile posé sur le cercueil. C'était comme si le vent de l'Esprit avait
voulu marquer la fin de l'aventure humaine et spirituelle de Karol Wojtyla,
toute illuminée par l'Evangile du Christ. A partir de ce Livre, il
découvrait les desseins de Dieu pour l'humanité, pour lui-même, mais surtout
il apprenait le Christ, son visage, son amour, qui pour Karol était toujours
un appel à la responsabilité. A la lumière de l'Evangile, il lisait
l'histoire de l'humanité et les événements de la vie de tout homme et de
toute femme que le Seigneur avait placé sur sa route. C'est de là, de la
rencontre avec le Christ dans l'Evangile que jaillissait sa foi.
C'était un homme de foi, un homme de Dieu, qui vivait de Dieu. Sa vie était
une prière permanente, constante, une prière qui embrassait avec amour
chaque habitant de notre planète, créé à l'image et ressemblance de Dieu, et
pour cela digne de tout respect; racheté par la mort et la résurrection du
Christ, et pour cela devenu véritablement gloire vivante de Dieu (Gloria Dei
vivens homo - saint Irénée). Grâce à la foi qui s'exprimait avant tout dans
la prière, Jean-Paul II était un authentique défenseur de la dignité de
chaque être humain et pas un simple combattant pour des idéologies
politiques et sociales. Pour lui, chaque femme, chaque homme, était une
fille, un fils de Dieu, indépendamment de sa race, de la couleur de sa peau,
de son origine géographique et culturelle, et même de sa croyance
religieuse. Son rapport avec chaque personne est résumé dans cette
magnifique phrase qu'il écrivit: "L'autre m'appartient".
Mais sa prière était également une intercession constante pour toute la
famille humaine, pour l'Eglise, pour chaque communauté de croyants, dans
toute la terre - sans doute d'autant plus efficace que marquée par la
souffrance qui a caractérisé diverses étapes de son existence. N'est-ce pas
de là - de la prière, de la prière liée à de nombreux événements douloureux
pour lui et d'autres - que jaillissait sa préoccupation pour la paix dans le
monde, pour la coexistence pacifique des peuples et des nations? Nous avons
entendu dans la première lecture: "Qu'ils sont beaux, sur les montagnes,
les pieds du messager qui annonce la paix" (Is 52, 7). Aujourd'hui, nous
rendons grâce au Seigneur de nous avoir donné un Pasteur comme Lui. Un
Pasteur qui savait lire les signes de la présence de Dieu dans l'histoire
humaine, et qui en annonçait ensuite les grandes œuvres dans le monde
entier, dans toutes les langues. Un Pasteur qui avait enraciné en lui le
sens de la mission, de l'engagement à évangéliser, à annoncer la Parole de
Dieu partout, à la crier sur les toits... "Qu'ils sont beaux, sur les
montagnes, les pieds [...] du messager de bonnes nouvelles qui annonce le
salut, qui dit à Sion: "Ton Dieu règne"" (ibid.).
Nous rendons aujourd'hui grâce au Seigneur pour nous avoir donné un Témoin
comme lui, aussi crédible, aussi transparent, qui nous a enseigné comment
l'on doit vivre la foi et défendre les valeurs chrétiennes, à commencer par
la vie, sans complexes, sans peurs; comment l'on doit témoigner la foi avec
courage et cohérence, en déclinant les Béatitudes dans l'expérience
quotidienne. Nous rendons grâce au Seigneur pour nous avoir donné un guide
comme Lui, qui en vivant profondément la foi fondée sur un lien solide et
intime avec Dieu, savait transmettre aux hommes la vérité que "Jésus
Christ est mort; plus encore: il est ressuscité, il est à la droite de Dieu,
et il intercède pour nous" et que "nous sommes les grands vainqueurs
grâce à celui qui nous a aimés (...) ni la mort, ni la vie, ni les esprits
ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux,
ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de
l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur" (Rm 8,
34.38-39). La vie, la souffrance, la mort et la sainteté de Jean-Paul II en
sont un témoignage et une confirmation tangible et certaine.
Nous rendons grâce au Seigneur pour nous avoir donné un Pape qui a su donner
à l'Eglise catholique non seulement une dimension universelle et une
autorité morale au niveau mondial jamais égalées auparavant, mais aussi, en
particulier avec la célébration du Grand Jubilé de l'An 2000, une vision
plus spirituelle, plus biblique, plus centrée sur la Parole de Dieu. Une
Eglise qui a su se renouveler, mettre en place une "nouvelle
évangélisation", intensifier les liens œcuméniques et interreligieux, et
retrouver également les voies d'un dialogue fructueux avec les nouvelles
générations.
Enfin, nous rendons grâce au Seigneur pour nous avoir donné un saint comme
Lui. Nous avons tous eu l'occasion - certains de près, d'autres de loin - de
voir à quel point son humanité, sa parole et sa vie étaient cohérentes.
C'était un homme véritable car il était inséparablement lié à Celui qui est
la Vérité. A la suite de Celui qui est le Chemin, c'était un homme toujours
en chemin, toujours tendu vers le bien le plus grand pour chaque personne,
pour l'Eglise et pour le monde et vers l'objectif qui, pour chaque croyant,
est la gloire du Père. C'était un homme vivant, car il était rempli de la
Vie qui est le Christ, toujours ouvert à sa grâce et à tous les dons de
l'Esprit Saint.
Sa sainteté était une sainteté vécue, en particulier au cours des derniers
mois, des dernières semaines, en fidélité totale à la mission qui lui avait
été assignée, jusqu'à la mort. Même s'il ne s'agissait pas d'un véritable
martyre au sens strict du terme, nous avons tous vu comment se sont avérées
dans sa vie les paroles que nous avons entendues dans l'Evangile
d'aujourd'hui: "Je te le dis: quand tu étais jeune, tu mettais ta
ceinture toi-même pour aller là où tu voulais; quand tu seras vieux, tu
étendras les mains et c'est un autre qui te mettra ta ceinture, pour
t'emmener là où tu ne voudras pas aller" (Jn 21, 18). Tous, nous avons
vu que lui avait été ôté tout ce qui humainement pouvait impressionner: la
force physique, l'expression du corps, la capacité de se mouvoir, jusqu'à la
parole. Et alors, plus que jamais, il a confié sa vie et sa mission au
Christ, car seul le Christ peut sauver le monde. Il savait que sa faiblesse
physique montrait encore plus clairement le Christ qui est à l'œuvre dans
l'histoire. Et en offrant ses souffrances à Lui et à son Eglise, il nous a
donné à tous une dernière grande leçon d'humanité et d'abandon entre les
bras de Dieu.
"Chantez au Seigneur
un chant nouveau,
chantez au Seigneur,
hommes de toute la terre.
Chantez au Seigneur,
bénissez son nom".
Nous chantons au Seigneur un chant de gloire, pour le don de ce grand Pape:
homme de foi et de prière, Pasteur et Témoin, Guide dans le passage entre
deux millénaires. Que ce chant illumine notre vie, afin que non seulement
nous vénérions le nouveau bienheureux, mais, avec l'aide de la grâce de
Dieu, nous suivions son enseignement et son exemple. Alors que j'adresse une
pensée reconnaissante au Pape Benoît XVI, qui a voulu élever son grand
prédécesseur à la gloire des autels, il me plaît de conclure avec les
paroles qu'il a prononcées lors du premier anniversaire de la disparition du
nouveau bienheureux: "Chers frères et sœurs, (...) notre pensée revient avec
émotion au moment de la mort du bien-aimé Pontife, mais dans le même temps,
notre cœur est comme poussé à regarder vers l'avenir. Nous sentons résonner
dans notre âme ses invitations répétées à avancer sans peur sur le chemin de
la fidélité à l'Evangile pour être les messagers et les témoins du Christ
dans le troisième millénaire. Ses exhortations incessantes à coopérer
généreusement à la réalisation d'une humanité plus juste et plus solidaire,
à être des artisans de paix et des bâtisseurs d'espérance nous reviennent à
l'esprit. Notre regard reste toujours fixé sur le Christ qui est "le même
hier, aujourd'hui et à jamais" (He 13, 8), qui guide fermement son
Eglise. Nous avons cru à son amour et c'est la rencontre avec Lui "qui
donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive"
(Deus caritas est, n. 1). Que la force de l'Esprit de Jésus soit pour tous,
chers frères et sœurs, comme elle le fut pour le Pape Jean-Paul II, une
source de paix et de joie. Et que la Vierge Marie, Mère de l'Eglise, nous
aide à être en toute circonstance, comme lui, des apôtres inlassables de son
divin Fils et des prophètes de son amour miséricordieux" Amen!
(©L'Osservatore Romano - 5 mai 2011)
A l'offertoire, six personnes ont présenté au célébrant un timbre réalisé
conjointement par les services postaux polonais et du Vatican, un bas-relief
de l'association de la miséricorde et un portrait du bienheureux Jean-Paul
II réalisé par la ville polonaise de Zakopane.
Hier la Basilique vaticane a été fermée à 3 h du matin après que 250.000
personnes soient venues se recueillir devant le cercueil du bienheureux.
Après la messe d'action de grâce, elle sera rouverte au public, puis
refermée après la récitation d'un chapelet à 17 h 30'. Dans la soirée, le
cercueil sera mis en place en forme privée dans la chapelle St. Sébastien.
VISITE DU PRESIDENT POLONAIS
La Salle-de-Presse confirme ce midi que le pape Benoît XVI a reçu ce matin
M. Bronislaw Komorowski, Président de Pologne, qui a voulu lui exprimer la
reconnaissance du pays pour la béatification du serviteur de Dieu Jean-Paul
II. Il ont convenu que son long pontificat a représenté un grand changement
pour le monde comme pour la Pologne, soulignant que son magistère et son
action en faveur de la dignité de la personne et de l'inviolabilité de la
vie humaine demeurent de grande portée.
TRANSFERT DU CERCUEIL DE JEAN-PAUL II
Lundi soir, le P. Federico Lombardi, SJ, Directeur de la Salle-de-Presse, a
déclaré que, "après la fermeture de la Basilique vaticane, le personnel
de la Fabrique a procédé au transfert du cercueil de Jean-Paul II et à sa
mise en place sous l'autel de la chapelle St.Sébastien. Partie à 19 h 15' de
la sacristie sous la conduite du Cardinal Archiprêtre Angelo Comastri, la
procession était composée du chapitre, du clergé et des pénitenciers de St.
Pierre, de nombreux évêques (Filoni, Mamberti, Mokrzycki), de neuf Cardinaux
(Sodano, Bertone, Lajolo, Coppa, Re, Sandri, Macharski, Dziwisz), ainsi que
du Postulateur de la Cause Mgr. Oder et des sœurs de l'ancien Appartement
pontifical. La cérémonie s'est conclue à 19 h 44'. Depuis mardi matin 7 h
les fidèles peuvent donc vénérer le bienheureux dans la chapelle St.
Sébastien".
Regarder
la vidéo
Messe d’action de grâces
Sources : www.vatican.va
20110502 (880)
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.05.2011 - T/Jean-Paul
II
|