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Sainte Faustine - Héléna Kolwaska
Le Petit Journal
édition numérique
Cahier VI
Sœur (Marie-) Faustine du Très Saint Sacrement
Congrégation des Sœurs de la Divine Mère de la Miséricorde
Je chanterai à jamais la Miséricorde de Dieu
1716. Une fois, pendant la récréation, une sœur directrice déclara que les
sœurs converses n’avaient pas de sentiments, qu’on peut donc les traiter
avec rudesse. Cela m’a attristée de voir que les sœurs directrices
connaissent si peu les sœurs converses et qu’elles ne les jugent que d’après
les apparences.
1717. J’ai parlé aujourd’hui avec le Seigneur qui m’a dit : « Il y a des
âmes dans lesquelles je ne peux rien faire ; ce sont les âmes qui observent
constamment les autres et ne savent pas ce qui se passe dans leur propre
intérieur. Elles parlent constamment des autres même pendant le temps de
silence strict qui est destiné à converser avec moi ; pauvres âmes, elles
n’entendent pas mes paroles et leur intérieur reste vide, elles ne me
cherchent pas à l’intérieur de leur propre cœur, mais dans le bavardage où
je ne suis jamais. Elles sentent leur vide, et pourtant elles ne
reconnaissent pas leur propre faute, et les âmes dans lesquelles je règne
pleinement sont pour elles de constants remords de conscience. Au lieu de se
corriger, la jalousie grandit dans leur cœur et, si elles ne reviennent pas
à la raison, elles s’enfoncent plus encore. Le cœur jusque-là jaloux,
commence à devenir haineux. Elles se trouvent déjà au bord de l’abîme, elles
sont jalouses de mes dons pour les autres âmes, tandis qu’elles-mêmes ne
savent pas et ne veulent pas les accepter. »
1718. Demeurer à tes pieds, Dieu caché,
C’est le délice et le paradis de mon âme,
Ici Tu me permets de Te connaître, Inconcevable,
Et Tu me dis doucement : Donne-moi ton cœur, donne !
Une conversation silencieuse, avec Toi, seule à Seul,
C’est vivre les instants réservés aux habitants célestes
Et dire à Dieu : « je Te donne mon cœur, Seigneur, je Te le donne !
Et Toi, grand et inconcevable, Tu l’acceptes aimablement !
L’amour et la douceur, sont la vie de mon âme,
Et Ta présence permanente dans mon âme.
Je vis sur cette terre en constante extase
Et comme un Séraphin, je répète : « Hosanna » !
Ô caché, avec Ton corps, Ton âme et Ta divinité,
Sous la simple apparence du pain,
Tu es ma vie, de Toi jaillit pour moi une multitude de grâces,
Tu surpasses pour moi les délices célestes !
Lorsque dans la communion Tu viens T’unir à moi, ô Dieu,
Je sens alors ma grandeur inconcevable
Qui découle de Toi sur moi, ô Seigneur, je l’avoue humblement,
Et malgré ma misère, avec Ton aide, je puis devenir sainte !
1719. Pendant la Sainte Messe j’ai appris qu’un prêtre ne faisait pas grand
chose dans les âmes, car il ne pense qu’à lui, donc il est seul : la grâce
de Dieu fuit. Il se base sur des choses extérieures et futiles qui n’ont
aucune signification aux yeux de Dieu ; et si fier, il rabâche de creux
bavardages, se fatiguant lui-même sans profit.
1720. Il y a des moments que Jésus me fait comprendre dans l’âme, et alors
tout ce qui existe sur terre est à mon service : les amis et les ennemis,
les succès et les insuccès ; tout doit concourir à me servir, qu’on le
veuille ou non. Je n’y pense pas du tout, je tâche d’être fidèle à Dieu, de
L’aimer jusqu’à l’oubli complet de moi-même. Lui-même a soin de moi et
combat mes ennemis.
1721. Après la Communion, lorsque j’ai fait entrer Jésus dans mon cœur, je
Lui ai dit. Mon Amour règne dans les plus secrets replis de mon cœur, là où
commencent mes plus secrètes pensées, dans le sanctuaire caché où Toi seul
as le droit d’entrer, là où la pensée humaine n’est pas capable de pénétrer.
Demeures-y, Toi seul, et que tout ce que je fais extérieurement vienne de
Toi, j’aspire à ce que Tu Te sentes chez Toi dans ce sanctuaire.
1722. J’ai entendu ces paroles : « Si tu me liais pas les mains, j’enverrais
beaucoup de punitions sur la terre : ma fille, ton regard désarme ma colère
; bien que tes lèvres se taisent, tu m’appelles si puissamment que tout le
ciel en est remué. Je ne peux fuir devant ta demande, car tu ne me poursuis
pas au loin mais dans ton propre cœur. »
1723. Quand l’âme d’une certaine demoiselle est venue chez moi dans la nuit,
elle m’a fait sentir sa présence en me faisant savoir qu’elle avait besoin
de ma prière. J’ai prié un moment, mais son esprit ne me quittait pas. Je
lui ai dit alors en pensée : « Si tu es du bon esprit, laisse-moi en paix et
les indulgences que je gagnerai pour toi demain seront pour toi. » A ce
moment, cet esprit a quitté ma chambre ; j’ai compris qu’elle est au
purgatoire.
1724. Aujourd’hui, j’ai ressenti plus intensément que d’autres fois, la
Passion du Seigneur dans mon corps. J’ai senti que c’était pour un pécheur
mourant.
1725. Aujourd’hui à nouveau le Seigneur m’a appris comment je dois recevoir
le sacrement de pénitence : « Ma fille, de même que tu te prépares en ma
présence, de même c’est aussi à moi que tu te confesses ; je me dissimule
seulement derrière le prêtre. N’analyse jamais quel est le prêtre derrière
lequel je me suis dissimulé, ouvre ton âme en confession comme tu le ferais
devant moi, et je comblerai ton âme de ma lumière. »
1726. Christ et Seigneur, Tu me conduis au-dessus de tels abîmes que lorsque
je les regarde, la frayeur me prend, mais au même instant je m’emplis de
paix en me serrant contre ton Cœur ! Près de Ton Cœur je n’ai peur de rien.
Dans ces moments dangereux j’agis comme un enfant porté dans les bras de sa
mère : quand il voit quelque chose de menaçant il enserre plus fortement le
cou de sa mère et il se sent en sûreté.
1727. Parfois je vois des pièges tendus pour elles-mêmes par des âmes qui ne
devraient pas le faire. Je ne me défends pas, mais je me confie plus
totalement à Dieu qui voit dans les cœurs, et je vois comme ces âmes
s’enferrent elles-mêmes dans ces pièges. Ô mon Dieu, que Tu es juste et bon
!
1728. Ecris : Je suis trois fois saint et j’ai dégoût pour le plus petit
péché. Je ne peux aimer une âme souillée par le péché, mais lorsqu’elle se
repent, il n’y a pas de limites à sa largesse que j’ai envers elle. Ma
miséricorde l’enveloppe et la justifie. Je poursuis de ma miséricorde les
pécheurs sur tous leurs chemins et mon cœur se réjouit quand ils reviennent
à moi. J’oublie les amertumes dont ils abreuvent mon cœur, et je me réjouis
de leur retour. Dis aux pécheurs qu’aucun n’échappera à ma main. S’ils
fuient mon cœur miséricordieux, ils tomberont dans les mains de ma justice.
Dis aux pécheurs que je les attends toujours, je prête une oreille attentive
aux battements de leur cœur quand il bat pour moi. Ecris que je leur parle
par leurs remords de conscience, par les insuccès et les souffrances, par
les orages et la foudre, je leur parle par la voix de l’Eglise, et s’ils
font échouer toutes mes grâces, je commence à me fâcher contre eux, les
abandonnant à eux-mêmes, je leur donne ce qu’ils désirent.
1729. Ô mon Jésus, Toi seul, connais mes efforts ! Je suis soi-disant mieux,
c’est-à-dire que je peux sortir sur la véranda et ne plus rester au lit. Je
vois et me rends clairement compte de ce que se passe avec moi ; malgré la
sollicitude des supérieures et les soins de médecins, ma santé disparaît et
s’enfuit, mais je me réjouis énormément de Ton appel, mon Dieu, mon Amour,
car je sais qu’au moment de la mort, ma mission commencera. Oh ! Comme je
désire être détachée de mon corps ! Ô mon Jésus, Tu sais que dans tous mes
désirs, je veux toujours voir Ta volonté ! De moi-même, je ne voudrais ni
mourir une minute plus tôt ni vivre une minute de plus, ni que mes
souffrances diminuent, ni qu’elles augmentent, mais je désire seulement que
tout se fasse selon Ta sainte volonté, quoique de grands enthousiasme et
grands désirs enflamment mon cœur, mais jamais avant Ta volonté.
1730. Je recours à Ta miséricorde, Dieu clément, Toi qui seul est bon !
Quoique ma misère soit grande et mes fautes nombreuses, j’ai cependant
confiance en Ta miséricorde, car Tu es le Dieu de miséricorde, et dans tous
les siècles on n’a pas entendu dire, le ciel ni la terre ne se souviennent,
qu’une âme confiante en Ta miséricorde ait été déçue. Ô Dieu de pitié, Toi
seul peut me justifier et Tu ne me rejetteras jamais, lorsque, contrite, je
reviens à Ton Cœur miséricordieux qui n’a jamais refusé personne même le
plus grand des pécheurs !
1731. Aujourd’hui, un violent orage m’a réveillée, le vent faisait rage, il
pleuvait à torrents, les coups de tonnerre éclataient à chaque instant. J’ai
commencé à prier pour que cet orage ne fasse aucun dégât, alors j’ai entendu
ces paroles : « Récite le chapelet que je t’ai appris et l’orage cessera. »
J’ai commencé tout de suite à réciter ce petit chapelet et je ne l’avais
même pas fini quand l’orage cessa soudain, et j’ai entendu ces paroles : «
Par ce chapelet tu obtiendras tout, si ce que tu demandes est conforme à ma
volonté. »
1732. Quand je priais pour la Pologne, j’ai entendu ces paroles : « J’aime
particulièrement la Pologne, et si elle obéit à ma volonté je l’élèverai en
puissance et en sainteté. D’elle sortira l’étincelle qui préparera le monde
à mon ultime venue. »
1733. Salut, Amour caché, vie de mon âme. Je Te salue, Jésus sous la simple
apparence du pain ! Salut ma très douce Miséricorde, qui se répand sur
toutes les âmes ! Salut, Bonté infinie, qui partout sème des torrents de
grâces ! Salut, Lumière des âmes ! Salut, source de l’inépuisable
miséricorde, Source la plus pure, d’où jaillissent pour nous la vie et la
sainteté ! Salut, Délice des cœurs purs ! Salut, seul espoir des âmes
pécheresses !
1734. Ô mon Jésus, Tu sais qu’il y a des moments où je n’ai ni pensées
élevées, ni élan de l’esprit ; je me supporte patiemment moi-même et j’avoue
que c’est vraiment moi, car tout ce qui est beau est une grâce de Dieu.
Alors je m’humilie profondément et T’appelle à mon aide, la grâce de la
visitation ne tarde pas à venir dans un cœur humble.
1735. Ô Vierge, fleur de beauté,
Tu ne resteras plus longtemps en ce monde,
Oh ! que Ta beauté est exquise,
Toi, ma pure épouse !
Aucun nombre ne pourra te contenir,
Combien ta fleur virginale m’est chère.
Ta clarté que rien n’assombrit
Est courageuse, forte et invincible.
L’éclat même du soleil de midi
Faiblit et s’assombrit à côté d’un cœur virginal.
Au-dessus de la virginité, je ne vois rien de grand,
C’est une fleur tirée du Cœur divin.
Ô Vierge douce, rose parfumée,
Quoiqu’il y ait beaucoup de croix sur la terre,
L’œil n’a pas vu, l’esprit n’a pas conçu,
Ce qui attend une vierge au ciel !
Ô Vierge, lis blanc comme neige,
Tu ne vis tout entière que pour Jésus
Et le pur calice de ton cœur
Est une agréable demeure pour Dieu Lui-même !
Ô Vierge, personne ne peut chanter ton hymne,
Dans ton chant, l’amour de Dieu est caché,
Les anges eux-mêmes ne comprennent pas
Ce que les vierges chantent à Dieu !
Ô Vierge, fleur du paradis,
Tu éclipses tous les éclats de ce monde.
Et quoique le monde ne puisse comprendre,
Il baisse cependant humblement son front devant toi.
Quoique le chemin d’une vierge est jonché d’épines,
Et sa vie hérissée de nombreuses croix,
Qui est aussi vaillant qu’elle ?
Rien la brisera, elle est invincible !
Ô Vierge, ange terrestre,
Ta grandeur est célèbre dans toute l’Eglise,
Devant le tabernacle tu montes la garde,
Et comme un séraphin, tu te changes tout en amour !
1736. Un jour, sur la véranda j’ai su qu’une certaine personne était
tourmentée par de grandes tentations concernant la sainte confession : il
lui semblait que ce n’était pas un secret ; je connaissais l’état de cette
âme, mais je n’entamais pas la conversation. Lorsque nous sommes restées
seule à seule, elle s’est confiée et m’a tout raconté. Après un moment de
conversation, elle m’a dit : « Je suis déjà tranquille, mon âme a reçu
beaucoup de lumière. »
1737. Aujourd’hui, Jésus me fait connaître que je dois peu parler avec une
certaine religieuse. Une grâce particulière m’a soutenue pendant cette
conversation qui, autrement, n’aurait pas été à la gloire de Dieu.
1738. Le Seigneur m’a dit : « Entre souvent au purgatoire, car on a besoin
de toi là-bas. » Je comprends, ô mon Jésus, le sens de ces paroles que Tu me
dis, mais permets-moi d’abord d’entrer dans le trésor de Ta miséricorde !
1739. « Ecris, ma fille, que je suis la miséricorde même pour l’âme
contrite. La plus grande misère de l’âme n’allume pas ma colère, mais mon
cœur frémit d’une grande miséricorde pour elle ! »
1740. Ô mon Jésus, donne-moi la force d’endurer les souffrances pour que ma
bouche ne grimace pas lorsque je reçois le calice d’amertume ! Aide-moi
Toi-même, pour que mon sacrifice Te soit agréable ; que mon amour propre ne
le souille pas, même s’il dure depuis des années déjà ! Que la pureté de
l’intention le rende frais et vivant ! Un incessant combat, un constant
effort, telle est ma vie, pour accomplir Ta sainte volonté, mais que tout ce
qui est en moi Te glorifie, ô Seigneur, et la misère, et la puissance !
1741. L’infinie bonté de Dieu dans la création des anges
Dieu, qui en Toi-même es bonheur et qui n’a nul besoin des créatures pour ce
bonheur, car Tu es en Toi-même la plénitude de l’amour, cependant dans Ton
infinie miséricorde Tu appelles à l’existence les créatures et Tu leur
donnes part à Ton bonheur éternel et à Ton éternelle vie intérieure dont Tu
vis. Un seul Dieu en Trois Personnes. Dans Ton insondable miséricorde, Tu as
créé les esprits angéliques et Tu les as admis dans Ton amour, dans Ta
divine intimité. Tu les a rendus capables de l’amour éternel ; quoique Tu
les aies comblés, Seigneur, si généreusement de l’éclat de la beauté et de
l’amour, Ta plénitude n’en a pas été diminuée pour autant, ô Dieu, et leur
beauté et leur amour ne l’ont en rien complété, car Tu es tout en Toi-même !
Et si Tu leur as donné part à Ton bonheur et Tu leur permets d’exister et de
T’aimer, c’est uniquement l’abîme de Ta miséricorde. C’est Ta bonté
insondable, pour laquelle sans fin ils Te glorifient, se prosternant aux
pieds de Ta majesté, ils chantent leurs hymnes éternels : Saint, Saint,
Saint…
1742. Sois glorifié, Un dans la Saine Trinité, Dieu miséricordieux,
Insondable, incommensurable, inconcevable
Et se noyant en Toi, leur esprit ne peut Te comprendre,
Ils répètent sans fin leur éternel – Saint … !
Sois glorifié, notre miséricordieux Créateur et Seigneur,
Tout-puissant, mais plein de pitié, inconcevable !
T’aimer est la tâche de notre existence,
Chantant notre hymne éternel – Saint … !
Sois béni, Dieu miséricordieux, Amour éternel,
Tu es au-dessus des cieux, des zéphyrs et des firmaments,
Ainsi Te loue la foule des purs esprits
De son hymne éternel – trois fois Saint !
En Te regardant face à face, mon Dieu,
Je vois que Tu pourrais appeler d’autres créatures avant eux.
C’est pourquoi je me prosterne devant Toi dans une très grande humilité,
Car je vois bien que cette grâce vient seulement de la miséricorde
Un des plus beaux esprits n’a pas voulu reconnaître Ta miséricorde,
Aveuglé par l’orgueil il en attire d’autres à sa suite.
Bel ange il devient Satan,
Et en un instant, il est précipité des hauteurs du ciel en enfer.
Soudain les esprits fidèles crièrent : Gloire à la miséricorde divine,
Ils ont survécu à l’épreuve du feu.
Gloire à Jésus, Christ plein d’humilité !
Gloire à sa Mère, Vierge humble, pure !
Après ce combat, ces purs esprits se plongent dans l’océan de la Divinité,
Méditant ils adorent les profondeurs de Sa miséricorde,
Ils se noient dans Sa beauté et ses multiples lumières,
Ayant connaissance de la Trinité des personnes, mais de l’Unité de la
Divinité.
1743. L’infinie bonté de Dieu dans la création des hommes.
Dieu, qui par Ta miséricorde a daigné appeler le genre humain du néant à
l’existence, Tu as comblé des largesses de la nature et de la grâce ! Mais
cela paraissait encore trop peu pour Ta bonté. Toi Seigneur, dans Ta
miséricorde, Tu nous donnes la vie éternelle ! Tu nous admets à Ton bonheur
éternel et Tu nous fais participer à Ta vie intérieure, et Tu le fais
uniquement à cause de Ta miséricorde. Tu nous combles ainsi de Ta grâce,
uniquement parce que Tu es bon et plein d’amour. Nous n’étions pas du tout
nécessaires à Ton bonheur, Seigneur, mais Tu veux partager Ton propre
bonheur avec nous ! Mais l’homme n’a pas résisté à l’épreuve ; Tu pourrais
le punir comme les anges, en le rejetant pour l’éternité, mais ici apparaît
Ta miséricorde et Tes entrailles se sont émues d’une grande pitié et Tu as
promis de restaurer Toi-même notre salut. C’est par l’abîme inconcevable de
Ta pitié que Tu ne nous as pas punis comme nous le méritions : que Ta
miséricorde soit louée, ô Seigneur ; nous allons la louer durant tous les
siècles ! Les anges ont été stupéfaits par la grandeur de Ta miséricorde que
Tu as témoignée aux hommes…
1744. Sois adoré, notre Dieu miséricordieux,
Notre Créateur et Seigneur tout-puissant,
Nous Te rendons gloire avec la plus profonde humilité,
Nous plongeant dans l’océan de Ta Divinité !
Mais l’homme n’a pas résisté à l’heure de l’épreuve ,
A l’incitation du mal il devint infidèle envers Toi ,
Il a perdu la grâce et les dons, il ne lui est resté que la misère,
Larmes , souffrances, douleur, amertume – jusqu’à ce qu’il repose dans la
tombe.
Mais Toi, ô Dieu miséricordieux, Tu n’as pas laissé périr l’humanité,
Et tu lui as donné la promesse d’un Rédempteur !
Tu ne nous permets pas de désespérer, si grandes que soient nos colères,
Tu envoies tes prophètes à Israël !
Cependant, nuit et jour l’humanité T’appelle,
De son abîme de misère, de péchés et de toutes douleurs.
Entends ses gémissements et ses pleurs, Toi qui règnes dans le ciel,
Dieu de grande miséricorde, Dieu de pitié !
L’homme s’est rendu coupable, mais il n’est pas capable de demander pardon,
Car un gouffre infini s’est ouvert entre Dieu et l’homme,
Par la voix de sa misère il crie : envoie-nous Ta pitié,
Mais Yahvé se tait… et les siècles passent l’un après l’autre.
De toute l’humanité s’accroît la nostalgie,
De celui qui lui était promis.
Viens Agneau de Dieu, effacer nos colères,
Viens éclairer nos ténèbres, comme un rayon de lumière !
Et l’humanité T’appelle sans fin, Seigneur des Seigneurs,
Elle appelle Ton insondable miséricorde et Ta pitié.
Ô grand Yahvé, permets-nous d’obtenir le pardon !
Souviens-Toi de Ta bonté et pardonne nos colères !
1745. L’infinie bonté de Dieu dans le fait de nous envoyer Son Fils unique
Dieu, qui n’as pas quitté l’homme après sa chute, mais dans Ta miséricorde,
Tu lui as pardonné, pardonné d’une manière divine, c’est-à-dire non
seulement Tu lui as remis sa faute, mais encore Tu l’as comblé de toutes les
grâces. La miséricorde T’a poussé à daigner descendre jusqu’à nous et à nous
tirer de notre misère. Dieu descendra sur la terre, le Seigneur au-dessus de
tous les Seigneurs, l’Immortel s’abaissera. Mais où descendras-Tu Seigneur ;
est-ce dans le temple de Salomon ? Ou bien feras-Tu bâtir un nouveau temple
où tu envisages de descendre ? Ô Seigneur, quel sanctuaire Te
préparons-nous, car toute la terre est Ton marchepied. Tu T’es préparé,
Seul, un sanctuaire : la Sainte Vierge. Ses entrailles immaculées Te sont
une demeure, et l’inconcevable miracle de Ta miséricorde a lieu, ô Seigneur.
Le verbe s’est fait chair : Dieu a habité parmi nous, le Verbe Divin, la
miséricorde Incarnée. Tu nous as élevé vers Ta Divinité par Ton abaissement
; c’est là l’excès de Ton amour, c’est l’abîme de Ta miséricorde. Le ciel
s’étonne de cet excès de Ton amour, mais plus personne maintenant n’a peur
de s’approcher de Toi, Tu es le Dieu de miséricorde, Tu as pitié de la
misère. Tu es notre Dieu et nous, Ton peuple. Tu es notre Père et nous, Tes
enfants par la grâce : que Ta miséricorde soit louée parce que Tu as daigné
descendre chez nous !
1746. Sois adoré, Dieu miséricordieux,
Parce que Tu as daigné T’abaisser du ciel jusqu’à la terre !
Nous Te louons en grande humilité,
Pour avoir daigné élever tout le genre humain.
Insondable et inconcevable dans Ta miséricorde,
Tu prends un corps, par amour pour nous,
D’une Vierge Immaculée, qui ne fut jamais effleurée par le péché,
Car telle était Ta prédilection depuis les siècles.
La Vierge Sainte, ce lis blanc comme neige,
Adore la première la toute-puissance de Ta miséricorde.
Pour la venue du Verbe, Son cœur pur s’ouvre avec amour,
Elle croit aux paroles du Messager divin et s’affermit dans la confiance.
Le ciel s’est étonné que Dieu se soit fait homme,
Qu’il y ait sur terre un cœur digne de Dieu Lui-même.
Pourquoi ne T’unis-Tu pas à un Séraphin, mais à un pécheur ?
Oh ! Car c’est un mystère de Ta miséricorde,
Malgré la pureté du cœur virginal !
Ô mystère de la miséricorde divine, ô Dieu de pitié,
Tu as daigné abandonner le trône céleste,
Et Tu T’es abaissé vers notre misère, vers la faiblesse humaine,
Car ce n’est pas aux anges, mais à l’homme que la miséricorde est nécessaire
!
Pour exprimer dignement la miséricorde du Seigneur,
Nous nous unissons à Ta Mère Immaculée,
Car notre hymne Te sera plus agréable alors,
Car elle est choisie d’entre les anges et les hommes.
Par Elle, comme par un pur cristal,
Ta miséricorde est passée jusqu’à nous,
Par elle, l’homme est devenu agréable à Dieu,
Par elle s’écoulent sur nous les torrents de toutes grâces.
1747. L’infinie bonté divine dans la rédemption de l’homme
Dieu, qui pourrais d’un mot sauver des milliers de mondes, un soupir de
Jésus donnerait satisfaction à Ta justice, mais Toi, ô Jésus, Tu T’es chargé
Toi-même, uniquement par amour pour nous, d’une si terrible passion ! La
justice de Ton Père aurait été fléchie par Ton seul soupir, et Ton
anéantissement est uniquement l’œuvre de Ta miséricorde et de Ton
inconcevable amour. Toi, ô Seigneur, en quittant cette terre, Tu as voulu
rester avec nous, Tu T’es laissé Toi-même dans le sacrement de l’Autel, et
Tu nous as largement ouvert Ta miséricorde. Il n’existe pas de misère qui
puisse T’épuiser ; Tu as appelé tout le monde à cette source d’amour, à
cette source de divine compassion. C’est là le temple de Ta miséricorde, là
le remède de nos faiblesses ; c’est vers Toi, source vive de miséricorde,
que tendent toutes les âmes : certaines assoiffées de Ton amour comme des
cerfs, d’autres pour laver la blessure de leurs péchés, d’autres encore pour
puiser des forces affaiblies par la vie. Au moment de Ton agonie sur la
croix, à ce moment même, Tu nous as ouvert l’inépuisable source de Ta
miséricorde ; Tu nous as donné ce que Tu as eu de plus cher : le sang et
l’eau de Ton Cœur. Telle est la toute-puissance de Ta miséricorde, d’elle
provient toute grâce pour nous !
1748. Sois adoré, Dieu, dans l’œuvre de Ta miséricorde,
Sois béni par tous les cœurs fidèles
Qui sont sous Ton regard,
Et qui vient de Ta vie immortelle !
Ô mon Jésus de miséricorde, Ta sainte vie sur terre fut douloureuse,
Tu finiras Ton œuvre dans le terrible supplice de la Passion.
Suspendu au bois de la croix
Et tout cela par amour pour notre âme !
Dans un amour inconcevable Tu as permis d’ouvrir Ton saint côté,
Et des torrents de sang et d’eau jaillirent de Ton Cœur.
C’est la source vive de Ta miséricorde,
Ici les âmes ressentent consolation et soulagement
Tu nous as laissé Ta miséricorde dans le Très Saint Sacrement
Voilà ce que Ton amour a daigné accorder,
Pour qu’allant par la vie, les souffrances et les peines,
Je ne doute jamais de Ta bonté ni de Ta miséricorde
Car même si les misères du monde entier pesaient sur mon âme,
Il nous est défendu de douter un seul moment,
Nous devons avoir confiance en la puissance de Ta miséricorde divine,
Car Dieu accueille tendrement une âme contrite.
Ô inexprimable miséricorde de notre Seigneur,
Source de pitié et de toute douceur,
Espère, espère ô mon âme, quoique tu sois souillée par le péché,
Car lorsque tu t’approcheras de Dieu, tu n’éprouveras aucune amertume !
Car il est le feu brûlant du grand amour.
Lorsque nous nous approchons sincèrement de Lui,
Nos misères disparaissent, nos péchés et nos colères,
Il règlera nos dettes quand nous nous remettrons à Lui.
1749. L’infinie bonté divine, parant le monde entier de beautés pour rendre
agréable à l’homme son séjour sur la terre.
Ô Dieu, avec quelle largesse Ta miséricorde est-elle répandue, et Tu as fais
tout ceci pour l’homme ! Oh ! Combien Tu dois aimer cet homme, puisque Ton
amour est si actif pour lui ! Ô mon créateur et Seigneur, je vois partout
les traces de Ta main et le sceau de Ta miséricorde qui entoure tout ce qui
est créé ! Ô mon très compatissant Créateur, je désire Te rendre hommage au
nom de tous ces créatures et êtres sans âmes, j’appelle l’univers entier à
l’adoration de Ta miséricorde ! Ô Dieu, que Ta bonté est grande !
1750. Sois adoré notre Créateur et Seigneur !
Univers entier, loue humblement Ton Seigneur,
Remercie ton Créateur autant que tes forces le permettent,
Et loue Son inconcevable miséricorde divine !
Viens toute la terre verdoyante,
Viens aussi toi, mer insondable,
Que ta gratitude se change en un chant agréable
Et chante comme est grande la miséricorde divine !
Viens beau et rayonnant soleil,
Viens devant Lui limpide aurore,
Unissez-vous en un hymne, que vos voix pures
Chantent harmonieusement la grande miséricorde divine !
Venez montagnes et plaines, bois bruyants et fourrés,
Venez ravissantes fleurs matinales,
Que votre parfum unique
Glorifie la miséricorde divine !
Venez, toutes les beautés de la terre
Dont l’homme ne s’étonnera jamais assez,
Venez adorer Dieu en harmonie,
Louez l’inconcevable miséricorde divine !
Viens, beauté impérissable de toute la terre,
Dont l’homme ne s’étonnera jamais assez,
Venez adorer Dieu en harmonie,
Louez l’inconcevable miséricorde divine !
Viens, beauté impérissable de toute la terre,
Et adore très humblement ton Créateur,
Car tout est contenu dans Sa miséricorde,
Tout dit d’une voix puissante combien est grande la miséricorde de Dieu !
Mais au-dessus de toutes ces beautés,
Une âme innocente et pleine d’enfantine confiance,
Qui par la grâce s’unit étroitement avec Lui,
Est une adoration plus agréable à Dieu.
1751. Ô Jésus, caché dans le Très Saint Sacrement de l’Autel, mon amour et
mon unique miséricorde, je Te recommande tous les besoins de mon âme et de
mon corps ! Tu peux me secourir, car Tu es la miséricorde même, en Toi, j’ai
mis toute ma confiance !
(Ici, dans l’original, il y a une longue interruption – toute la page est
blanche.)
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Paragraphes N° 1752 - 1803
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