Benoît XVI canonisera dimanche
Marie-Eugénie de Jésus
ROME, le 31 Mai 2007 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI présidera le dimanche 3 juin prochain place
saint Pierre, la cérémonie de canonisation de la Française Marie-Eugénie
de Jésus, qui fonda en 1839 la Congrégation des soeurs de l’Assomption
de la bienheureuse Vierge Marie.
Marie-Eugénie de Jésus
Benoît XVI canonisera dimanche Marie-Eugénie de Jésus
Le pape Benoît XVI présidera le dimanche 3 juin prochain place saint Pierre,
la cérémonie de canonisation de la Française Marie-Eugénie de Jésus
(1817-1898), de son nom Anne-Eugénie Milleret de Brou, qui fonda en 1839 la
Congrégation des soeurs de l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie.
Avec 14 écoles en France et une présence de sa congrégation dans 34 pays 168
ans plus tard, "elle a pleinement réussi sa vie", selon la responsable de
tutelle des écoles françaises de l'Assomption, soeur Anne. "Marie Eugénie
avait initié un combat pour l'éducation des femmes à son époque", rappelle
la religieuse.
Plus de 7000 pèlerins du monde entier, parmi lesquels quelque 1500 Français,
sont attendus pour la canonisation de la religieuse, indiquent les
religieuses de l’Assomption. Lors de la cérémonie, les religieuses de l’Assomption
offriront à Benoît XVI un cadeau: la fondation d’une école dans un pays du
tiers monde de son choix, expliquent-elles encore.
Lors de la cérémonie de canonisation, la petite fille dont la guérison
miraculeuse a été inscrite au procès en faveur de la "Mère Marie-Eugénie"
sera présente. Risa Bondoc, originaire des Philippines, est aujourd’hui âgée
de 10 ans. La présidente des Philippines, Gloria Macapagal Arroyo, devrait
aussi assister à la messe de canonisation. Une délégation française doit
également participer à la cérémonie avec, entre autres, Jean-Claude Gaudin,
vice-président du Sénat et maire de Marseille.
Biographie de la bienheureuse Marie-Eugénie de Jésus
diffusée par le site du Vatican
Née dans une famille aisée, en 1817 à Metz, après la défaite définitive de
Napoléon et la restauration de la monarchie, Anne Marie Eugénie Milleret ne
semblait guère destinée à tracer un nouveau chemin spirituel dans l’Église
de France.
Son père, voltairien et libéral, est en train de faire fortune dans le
monde bancaire et dans la politique. D'une grande sensibilité, Eugénie
reçoit de sa mère une éducation qui assure un caractère fort et le sens du
devoir. La vie familiale développe en elle une curiosité intellectuelle et
l’esprit romantique, un intérêt pour les questions sociales, l’habitude de
voir large.
Cette éducation, loin de l’Église, du Christ, de l’école, est marquée par
une grande liberté alliée à un sens de la responsabilité. La bonté, la
générosité, la droiture et la simplicité apprises auprès de sa mère lui
feront dire plus tard que son éducation était plus chrétienne que celle de
bien des catholiques très pieux de son temps. La coutume faisait que, comme
sa contemporaine, George Sand, Anne Eugénie assistait à la Messe les jours
de fête et avait reçu les sacrements d’initiation chrétienne sans s’engager
à rien. Sa première Communion, néanmoins, fut une grande expérience mystique
qui révélait tout le secret de l’avenir. Elle n’en saisira le sens
prophétique que bien plus tard et elle y reconnaîtra le fondement de son
chemin vers une appartenance total au Christ et à l’Église.
Sa jeunesse est heureuse, mais non sans souffrances. Elle est marquée dans
son enfance par la mort d’un frère aîné et d’une sœur en bas âge, par une
santé fragile et une chute qui laissera des séquelles. Anne-Eugénie sera
mûre pour son âge, saura cacher ses sentiments et faire face à ce qui vient.
Plus tard elle verra, après une période de gloire pour son père, la faillite
de ses banques, la mésentente et la séparation de ses parents, la perte de
toute sécurité. Anne-Eugénie doit abandonner la maison de son enfance et
aller à Paris avec sa mère tandis que son frère Louis, proche par l’âge et
compagnon fidèle de ses jeux, ira habiter avec son père.
Partie à Paris avec sa mère adorée, elle verra celle-ci atteinte par le
choléra et emportée en quelques heures, laissant sa jeune fille seule dans
le monde à 15 ans, dans une société mondaine et superficielle.
A travers une recherche angoissée et presque désespérée de la vérité, Anne-Eugénie arrivera à sa conversion assoiffée d’Absolu et ouverte au
Transcendant.
A 19 ans, Anne-Eugénie assiste aux Conférences du Carême à Notre-Dame de
Paris prêchée par l'abbé Lacordaire, jeune mais déjà bien connu pour son
talent d’orateur. Ancien disciple de Lamennais - habité comme lui par une
vision d'une l’Église renouvelée ayant un rôle neuf dans le monde -
Lacordaire comprend son temps qu'il veut changer. Il connaît les jeunes avec
leurs questions et leurs aspirations, leur idéalisme et leur ignorance du
Christ et de l’Église. Sa parole atteint le cœur d’Anne-Eugénie, répond à
ses questions et réveille sa générosité. Anne-Eugénie voit le Christ comme
Libérateur universel et son Royaume sur terre dans une société fraternelle
et juste. J’étais réellement convertie, écrit-elle, et j’avais conçu le
désir de donner toutes mes forces ou plutôt toute ma faiblesse à cette
Église qui seule désormais à mes yeux avait ici-bas le secret et la
puissance du bien.
A ce moment, elle connaît un autre prédicateur, lui aussi ancien disciple de
Lamennais, l’Abbé Combalot, qu’elle choisira comme confesseur. L’Abbé
Combalot se rend compte qu’il a à faire avec une âme d’élite et désigne
Anne-Eugénie comme fondatrice de la Congrégation dont il rêve depuis
longtemps. En insistant sur le fait que cette fondation est la volonté de
Dieu et que Dieu l’a choisie pour réaliser cette œuvre, l’abbé Combalot
persuade Anne-Eugénie d’assumer son projet: une œuvre d’éducation. Il est
convaincu que par l’éducation seule, on pourra évangéliser les
intelligences, rendre les familles vraiment chrétiennes et ainsi transformer
la société de son temps. Anne-Eugénie accepte ce projet comme en étant une
volonté de Dieu pour elle et se laisse guider par l’Abbé Combalot.
A 22 ans, Marie Eugénie devient fondatrice des Religieuses de l’Assomption,
vouées à consacrer toute leur vie et toutes leurs forces à étendre le Règne
du Christ en elles-mêmes et dans le monde. En 1839, avec deux autres jeunes
femmes, Mademoiselle Milleret commence une vie communautaire de prière et
d’étude dans un appartement de la rue Férou, à l'ombre de St Sulpice à
Paris. En 1841, elles ouvrent la première école avec le soutien de Mme de
Chateaubriand, Lacordaire, Montalembert et leurs amis. Dans quelques années
la communauté comptera seize sœurs de quatre nationalités.
Marie Eugénie et les premiers membres de l’Assomption ont la volonté d’unir
l’ancien et le neuf: d’unir les anciens trésors de spiritualité et de
sagesse de l’Église à une forme de vie religieuse et d’éducation capable de
satisfaire aux exigences des esprits modernes. Il s’agit d’assumer les
valeurs de son temps et, en même temps, d'inscrire les valeurs évangéliques
dans la culture naissante d’une nouvelle ère industrielle et scientifique.
La Congrégation développera une spiritualité centrée sur le Christ et l’Incarnation,
à la fois profondément contemplative et dévouée à l’action apostolique. Ce
sera une vie vécue dans la recherche de Dieu et dans un fort engagement
apostolique.
Marie Eugénie de Jésus a eu une longue vie, qui a presque recouvert le XIXe
siècle. Elle aimait son temps avec ardeur et se voyait participer activement
à son histoire. Progressivement, toutes ses énergies furent canalisées,
d’une manière ou d’une autre, dans le développement et l’extension de la
Congrégation, l’œuvre de sa vie. Dieu lui donnait sœurs et amis. Une des
premières sœurs était une irlandaise, une mystique et amie intime que Marie
Eugénie pouvait appeler à la fin de sa vie “la moitié de moi-même”. Kate
O’Neill, en religion Mère Thérèse Emmanuel, est considérée comme
co-fondatrice. Le Père Emmanuel d’Alzon, devenu le directeur spirituel de
Marie Eugénie peu après la fondation sera père, frère et ami selon les
saisons. En 1845, il fonda les Augustins de l’Assomption et les deux
fondateurs se sont entraidés en maints domaines pendant 40 ans. Tous deux
avaient un don pour l’amitié et ils ont travaillé dans l’Église avec de
nombreux laïcs. Ensemble, à la suite du Christ, religieuses, religieux et
laïcs ont tracé la voie de l’Assomption et pris place dans l'immense nuée
de témoins.
Dans les dernières années de sa vie, Marie Eugénie de Jésus fera
l’expérience d’un affaiblissement physique progressif, vécue dans l’humilité
et dans le silence, dans une vie toute centrée sur le Christ. Le 9 mars 1898
reçoit l’Eucharistie pour la dernière fois et dans la nuit du 10, elle s’est
endormie doucement dans le Seigneur. Elle sera béatifiée par le Pape Paul VI,
le 9 février 1975, à Rome.
Aujourd’hui, les Sœurs de l’Assomption sont présentes dans 34 pays dont 8 en
Europe, 5 en Asie, 10 en Amérique et 11 en Afrique. Les Religieuses, environ
1200, forment 170 communautés à travers le monde.
La branche Laïque - Assomption Ensemble - formée par des Amis de l’Assomption
et des Communautés ou Fraternités Assomption, est nombreuse : quelques
milliers d’Amis, quelques centaines des Laïcs engagés selon le Chemin de
Vie.
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Dossier de presse sur la canonisation de Marie-Eugénie de Jésus
Le pape Benoît XVI élèvera également trois prêtres à la gloire des autels ce
3 juin prochain: le Polonais Simon de Lipnica (1439-1482), prêtre de l’Ordre
franciscain des frères mineurs, le prêtre hollandais Karel Van Sint Andries
(1821-1893), de son nom Jean-André Houben, prêtre de la Congrégation de la
Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, et enfin le prêtre maltais Georges
Preca (1880-1962), fondateur de la "Société de la doctrine chrétienne".
Avec la canonisation de Marie Eugénie de Jésus, le pape Benoît XVI aura
proclamé 14 nouveaux saints depuis le début de son pontificat. Dans le même
temps, lors de messes présidées par des légats du pape, 50 nouveaux
bienheureux ont été proclamés.
Sources: www.vatican.va
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E.S.M.
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un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 31.05.2007 - BENOÎT XVI -
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