Intention Missionnaire proposée par Benoît XVI pour novembre 2006
Cité du Vatican, lundi 30 octobre 2006 -
(E.S.M.) - Commentaire de l’Intention Missionnaire
proposée par le Saint-Père Benoît XVI selon Son Eminence le Card.
Peter Turkson, Archevêque de Cape Coast (Ghana)
Son Eminence le Cardinal Peter Turkson
La culture de
l’Afrique renferme quelques-unes des valeurs les plus nobles de l’existence
humaine.
INTENTION MISSIONNAIRE - Novembre 2006 :
« Pour que par l’effort des croyants uni aux
forces vives de la société l’on puisse rompre les nouvelles et les vieilles
chaînes qui empêchent le développement du continent Africain ».
Commentaire de l’Intention Missionnaire proposée par le Saint-Père Benoît
XVI selon Son Eminence le Card. Peter Turkson, Archevêque de Cape Coast
(Ghana)
En 1994, à l’Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des
Evêques, l’Eglise universelle s’est unie à l’Eglise Africaine pour adresser
un regard sincère mais solidaire au continent africain, tandis qu’il
s’apprêtait à franchir le seuil du troisième millénaire. A la fin du Synode,
les Pères du Synode, dans leur « Message » (Nuntius), et plus tard le
Saint-Père Jean-Paul II, dans son Exhortation Apostolique Post-synodale, ont
adressé une « Bonne nouvelle », un « message
d’espérance » à l’Afrique.
L’Afrique, à laquelle
s’adresse le message synodal d’espérance, était cette Afrique que le Synode
avait décrite comme « un continent plein de mauvaises nouvelles ». Le Synode
se plaignait que l’Afrique fût pleine de problèmes. Misère, guerres et
désespoir étaient partout ; l’Afrique apparaissait comme un appendice
insignifiant du monde, souvent oublié et négligé (cf
Ecclesia in Africa §40).
Telle est en effet
l’image que renvoie un continent que de nombreux facteurs historiques,
culturels, comportementaux, politiques, naturels, macro-économiques, etc.
empêchent d’arriver à la découverte du vrai chemin vers le développement et
la paix. Il s’agit d’une image de l’Afrique privée par ces facteurs des
expériences que le Synode a identifiées comme ‘vertus de l’évangélisation »,
en particulier : l’espérance, la paix, la joie, l’harmonie, l’amour et
l’unité (cf Ecclesia in Africa, §40).
Du point de vue géographique,
le voisin de l’Afrique est le monde arabe ; du point de vue historique, il a
été le premier à asservir les africains. L’introduction d’esclaves africains
en Europe est arrivée par l’intermédiaire des arabes ; cependant la vague de
main d’œuvre africaine pour l’esclavage est arrivée par les Européens (cf.
Unesco History of Africa IV, [ed. D.T. Niane, Berkeley 1984] 651).
Plus tard l’Europe a adopté l’Afrique comme puissance coloniale en
établissant des frontières nationales arbitraires. A l’intérieur des
frontières crées par les puissances coloniales, « la coexistence de groupes
ethniques de différentes traditions, langues, etc., rencontre souvent des
obstacles qui surgissent d’une vive hostilité réciproque. Les contrastes
tribaux mettent parfois en danger si non la paix, du moins la poursuite du
bien commun de la société ». (cf. Ecclesia in Africa §49).
Beaucoup
d’administrations coloniales ont eu comme successeurs des leaders africains
mal préparés et mal équipés, qui ont gouverné par la force et ont piétiné
les droits de leurs citoyens. Les résultats ont été, dans de nombreuses
nations africaines, une pauvreté abjecte, une mauvaise gestion des
ressources disponibles insuffisantes, une instabilité politique et une
pénurie sociale. (cf. Ecclesia in Africa, § 40).
La culture de l’Afrique est riche dans sa diversité;
elle renferme quelques-unes des valeurs les plus nobles de l’existence
humaine, parmi lesquelles l’amour pour la
vie, le sens d’appartenance auquel on attribue une grande valeur et qui est
cultivé par les familles, un sens fort de la solidarité et de la vie de
communauté. Cependant la place traditionnelle réservée aux femmes et
la façon de les considérer dans les différentes cultures et sociétés,
entraînent de nombreuses difficultés difficiles à éradiquer. La négation des
droits des femmes et le manque de reconnaissance de leur potentiel
économique et politique conduisent à la sous-estimation d’une importante
force économique en mesure de changer la vie économique de la communauté
africaine.
Ces maux traditionnels et historiques de l’Afrique sont
aggravés par de nombreuses autres afflictions nouvelles et modernes. La
globalisation et la politique du marché libre représentent une menace
insidieuse pour l’industrialisation et la productivité nouvelles de
l’Afrique. Les déséquilibres commerciaux et les « conditionnements » des
donateurs étouffent l’autodétermination et les initiatives locales. La
croissante polarisation entres les mondes de l’Occident (chrétien ?) et
arabe (islamique ?) place l’Afrique noire à l’ombre d’un conflit religieux.
Et pour couronner le tout nous trouvons l’épidémie du VIH-SIDA, qui décime
cruellement la population, la force de travail masculine de l’Afrique,
laissant dans son sillage des orphelins sans défense et une population
ébranlée par la maladie.
Comme résultat de ces divers facteurs et de
beaucoup d’autres, différentes nations africaines se trouvent encore en
proie à la maladie et à la pénurie, aux guerres, aux tensions raciales et
tribales, à l’instabilité politique et à la violation des droits de l’homme
(cf. Ecclesia in Africa, §51).
L’Afrique au point culminant de sa
misère et de sa pauvreté a été comparée par le Synode à la victime dans la
parabole du « Bon Samaritain » (Lc 10, 30-37). Comme
la victime brutalisée dans la parabole, le Synode exprimait la conviction
que l’Afrique a besoin de l’attention et de l’aide de figures semblables au
"bon samaritain" pour survivre.
La main d’un "bon
samaritain" a déjà été tendue à l’Afrique par l’Eglise. Dans sa pauvreté, l’Eglise
africaine exerce un rôle de guide dans différents pays, mettant en place des
programmes ayant pour objectif le développement intégral, suscitant
l’admiration des gouvernements et des agences internationales.
Les
efforts insuffisants des Eglises locales sont renforcés par les chrétiens et
par les autres organisations confessionnelles, qui fournissent une
assistance sanitaire, des recherches sur les maladies tropicales du
continent, qui éloignent les maladies jusque-là endémiques (petite vérole,
filaire de Médine, poliomyélite, etc.). Plusieurs Agences intègrent les
efforts des Bureaux pour le Développement des Conférences Episcopales
nationales dans l’organisation de programmes d’alphabétisation et de bon
gouvernement, de projets d’agriculture et de sécurité alimentaire, de
programmes d’acquisition de compétences de bases et technologiques. Sans
oublier d’autres initiatives d’agences internationales encourageant une
croissance accélérée et un développement de l’Afrique.
La
détermination nouvelle et croissante des gouvernements et des chefs d’Etat
africains à être fiable, à lutter contre les abus et la corruption, à
exercer une garde responsable de la propriété publique, à promouvoir une
intégration intertribale, offre un soutien efficace aux nombreux efforts
extérieurs visant à « catapulter » l’Afrique dans un nouvel orbite de santé
améliorée, de liberté économique, de sécurité alimentaire, de développement,
de croissance, de sécurité et de paix.
Nous prions pour que les
organisations de grandes dimensions, sans visage, mais mondiales
(multinationales), comme Zacchée de l’Evangile (Lc, 19, 8), reconnaissent
progressivement que les africains sont des frères avec lesquels vivre en
solidarité et qu’il ne faut pas exploiter pour son profit. Card. Peter
Turkson
Repères:
Benoît XVI poursuit le
travail de Jean-Paul II: º
Afrique:
Benoît XVI
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( Le cheminement synodal de l'Eglise en Afrique )
N'oubliez pas l'Afrique a conclu Benoît XVI:
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Benoît XVI
Intentions de prière générale pour le mois de
novembre:
Intentions de prière du pape Benoît XVI:
"mettre fin au terrorisme"
Sources: Vatican: VIS
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) - 30.10.2006 - BENOÎT XVI