Le pape reçoit un groupe d'évêques
brésiliens
Le 30 septembre 2010 -
(E.S.M.)
- Le pape a reçu, le 25 septembre dernier à Castel Gandolfo, les
évêques de la région "Leste 1" de la Conférence des évêques du
Brésil en visite ad limina à Rome.
Visite ad limina à Rome
Le pape reçoit un groupe d'évêques
brésiliens
Synthèse du discours du Saint
Père Benoît XVI -
Le 30 septembre 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
Le Saint-Père a reçu samedi 25 septembre un
groupe d'évêques brésiliens au terme de leur visite Ad Limina. Il a évoqué
la situation des jeunes des différents diocèses, en rappelant que Jean-Paul
II, lors du Jubilé de l'an 2000, les avait appelés "sentinelles du matin",
"dont la tâche est de réveiller leurs frères pour prendre le large dans
le vaste océan du troisième millénaire. J'en veux pour preuve les longues
files de jeunes qui attendaient de se confesser au Cirque Maxime et qui
accordaient leur confiance aux nombreux prêtres dans le sacrement de
pénitence". Comme vous le savez - a-t-il poursuivi - la crise
spirituelle de notre époque a pour origine l'obscurcissement de la grâce du
pardon. Quand il n'est pas reconnu comme réel et efficace, on tend à libérer
la personne de la faute, de sorte que les conditions pour l'existence de
celle-ci ne se vérifient jamais. Mais, au fond d'elles-mêmes, les personnes
ainsi libérées savent que ce n'est pas vrai, que le péché existe et
qu'elles-mêmes sont pécheresses".
Puis Benoît XVI a rappelé que "nous avons tous besoin de Dieu, sculpteur
divin qui élimine l'accumulation de poussière et les résidus qui se déposent
sur l'image de Dieu inscrite en nous. Nous avons besoin du pardon, au cœur
de tout réel changement, car il reconstruit la personne au plus intime de
son cœur et est au centre du renouveau de la communauté. Ce n'est qu'à
partir d'un profond renouvellement de la personne que naît l'Église, la
communauté qui unit et soutient dans la vie et dans la mort. Elle nous tient
compagnie dans notre montée, dans la réalisation de cette purification qui
nous rend capable de nous élever en tant qu'humains, en compagnie de Dieu. A
mesure que se réalise la purification, même la montée qui nous est ardue au
début, semble plus joyeuse. L'Église doit toujours plus laisser
transparaître cette joie et contaminer le monde car elle est la jeunesse du
monde. Une œuvre comme celle-là - a-t-il conclu - ne peut se
réaliser qu'avec nos seules forces car nous avons besoin de la lumière et de
la grâce qui viennent de l'esprit de Dieu et agissent au fond des cœurs et
des consciences. Qu'elles vous aident ainsi que vos diocèses dans la
formation des esprits et des cœurs".
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU BRÉSIL
(RÉGION LESTE I) EN VISITE « AD LIMINA APOSTOLORUM »
Salle du Consistoire du Palais pontifical de Castel Gandolfo
Samedi 25 septembre 2010
Vénérés frères dans l’épiscopat,
Je vous souhaite la bienvenue, heureux de vous recevoir tous à l’occasion de
la visite «ad limina Apostolorum» que vous accomplissez au nom et au
bénéfice de vos diocèses de la région «Leste 1», pour renforcer les liens
qui les unissent au Successeur de Pierre. C’est précisément ce dont s’est
fait l’interprète Mgr Rafael Cifuentes dans les paroles de salut qu’il m’a
adressées en votre nom et pour lesquelles je le remercie, en appréciant
beaucoup les prières que chaque jour, vous élevez au ciel pour moi et pour
toute l’Eglise des différentes communautés familiales, paroissiales,
religieuses et diocésaines des provinces ecclésiastiques de Rio de Janeiro
et de Niterói. Que sur tous descende, rayonnante, la bienveillance du
Seigneur: «Que Yahvé fasse pour toi rayonner son visage et te fasse grâce!
Que Yahvé te découvre sa face et t’apporte la paix!»
(Nb 6, 25-26).
Oui, bien-aimés frères, la splendeur de Dieu rayonne à partir de tout votre
être et de votre vie, comme cela se produisit pour Moïse
(cf. Ex 34, 29 et 25) et encore
davantage, car à présent nous reflétons comme dans un miroir «la gloire du
Seigneur, et nous sommes transfigurés en son image avec une gloire de plus
en plus grande, par l’action du Seigneur qui est Esprit»
(2 Co 3, 18). C’est ce que ressentaient les pères
conciliaires lorsque, au terme du Concile Vatican II, ils présentèrent
l’Eglise en ces termes: «Riche d’un long passé toujours vivant en elle, et
marchant vers la perfection humaine dans le temps et vers les destinées
ultime de l’histoire et de la vie, elle est la vraie jeunesse du monde...
Regardez-la et vous retrouverez en elle le visage du Christ, le vrai héros,
humble et sage, le prophète de la vérité et de l’amour, le compagnon et
l’ami des jeunes» (Message du Concile Vatican II
aux jeunes). Laissant transparaître le visage du
Christ, l’Eglise est la jeunesse du monde.
Il sera cependant difficile de convaincre quelqu’un de cela, si la jeune
génération d’aujourd’hui ne se reflète pas dans celle-ci. C’est pourquoi,
comme vous vous en serez certainement rendus compte, un thème récurrent dans
mes entretiens avec vous est la situation des jeunes dans les différents
diocèses. Confiant dans la Divine Providence, qui préside avec amour au
destin de l’histoire, en ne cessant jamais de préparer les temps futurs, je
suis heureux de voir resplendir l’avenir chez les jeunes d’aujourd’hui.
Déjà, le Pape Jean-Paul II, en voyant Rome devenir «jeune avec les jeunes»,
en l’an 2000, les salua comme les «sentinelles du matin»
(Lettre apostolique, Novo millennio ineunte, n. 9; Homélie
lors de la veillée de prière de la XIe Journée mondiale de la jeunesse, 19
août 2000, n. 6), avec la tâche de réveiller leurs
propres frères, afin qu’ils prennent le large sur le vaste océan du
troisième millénaire. En témoigne l’image qui nous revient à la mémoire des
longues files de jeunes qui attendaient pour se confesser au Cirque Maxime
et qui ont redonné à beaucoup de prêtres la confiance dans le sacrement de
la pénitence.
Comme vous le savez, bien-aimés pasteurs, la crise spirituelle de notre
temps plonge ses racines dans l’obscurcissement de la grâce du pardon.
Lorsque celui-ci n’est pas reconnu comme réel et efficace, on tend à libérer
la personne de la faute, en faisant en sorte que les conditions pour
l’existence de cette dernière ne puissent jamais exister. Mais, au plus
profond d’elles-mêmes, les personnes ainsi «libérées» savent que cela n’est
pas vrai, que le péché existe et qu’elles sont elles-mêmes pécheresses. Bien
que certains courants de la psychologie aient de grandes difficultés à
admettre que, parmi les sentiments de culpabilité, peuvent également se
trouver ceux dus à une véritable faute, que celui qui est insensible au
point de ne pas ressentir de sentiments de culpabilité, même lorsqu’il
devrait les éprouver, cherche, par tous les moyens, à retrouver ces
sentiments de culpabilité, car dans l’ordre spirituel ils sont nécessaires
pour la santé de l’âme. De fait, Jésus n’est pas venu pour sauver ceux qui
se sont déjà libérés tout seuls, en pensant ne pas avoir besoin de Lui, mais
ceux qui sentent qu’ils sont pécheurs et qu’ils ont besoin de lui
(cf. Lc 5, 31-32).
La vérité est que nous avons tous besoin de Lui, en tant que Sculpteur divin
qui ôte les couches de poussières et de salissures qui se sont déposées sur
l’image de Dieu inscrite en nous. Nous avons besoin du pardon, qui constitue
le cœur de toute véritable réforme: en renouvelant la personne au plus
profond, elle devient également le centre du renouveau de la communauté. En
effet, si l’on ôte la poussière et la salissure qui rendent l’image de Dieu
impossible à reconnaître en moi, je deviens semblable à l’autre, qui est à
son tour l’image de Dieu, et surtout je deviens véritablement semblable au
Christ, qui est l’image de Dieu sans aucun défaut ou limite, le modèle à
partir duquel nous avons tous été créés. Saint Paul l’exprime de manière
très concrète: «Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en
moi» (Ga 2, 20). Je suis
arraché de mon isolement et accueilli dans une nouvelle communauté-sujet; et
mon «moi» est inséré dans le «moi» du Christ, et il est ainsi uni à celui de
tous mes frères. Ce n’est qu’à partir de cette profondeur de renouveau de
l’individu que naît l’Eglise, que naît la communauté qui unit et soutient
dans la vie et dans la mort. Celle-ci représente une compagnie dans la
montée, dans la réalisation de cette purification qui nous rend capables
d’être à la véritable hauteur pour être des hommes, à la hauteur de la
compagnie de Dieu. A mesure que se réalise la purification, la montée — qui
au début est difficile — devient toujours plus joyeuse. Cette joie doit
transparaître toujours davantage de l’Eglise, en contaminant le monde, car
elle est la jeunesse du monde.
Vénérés frères, nous ne pouvons pas réaliser une telle œuvre avec nos seules
forces; la lumière et la grâce qui proviennent de l’Esprit de Dieu et qui
agissent au plus profond des cœurs et des consciences sont nécessaires. Que
celles-ci vous soutiennent, ainsi que vos diocèses, dans la formation des
esprits et des cœurs! Apportez mon salut affectueux à vos jeunes et à leurs
animateurs, les prêtres, les religieux et les laïcs. Qu’ils élèvent leur
regard vers l’Immaculée Conception, Nossa Senhora Aparecida, à la protection
de laquelle je vous confie. Je vous donne de tout cœur ma Bénédiction
apostolique, que j’étends à tous vos fidèles diocésains.
Le texte intégral du
discours du Saint-Père, en portugais :
VISITA "AD LIMINA APOSTOLORUM" DEGLI ECC
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Sources : www.vatican.va
20100927 (400)
-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 30.09.2010 -
T/Benoît XVI - T/Ad Limina