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19 Avril 2005
 

Le Pape a eu plus qu'une attitude pastorale exemplaire

 

Le 29 août 2008  - (E.S.M.) - Le Saint-Père a eu plus qu'une attitude pastorale exemplaire vis-à-vis de ceux qui, blessés par les déformations, sont restés attachés à la forme ancienne du missel romain, d'autant plus que dans certains pays comme la France, comme le souligne le pape dans sa lettre d'accompagnement du Motu proprio, le Mouvement liturgique avait donné une solide formation liturgique qui était mise à mal par la "créativité" post-conciliaire.

La Participation à la Liturgie - Pour agrandir l'image Cliquer

Le Pape a eu plus qu'une attitude pastorale exemplaire

La Participation à la Liturgie comme exercice du Sensus Fidei et du Sensus Ecclesiae

par Mgr Marc AILLET Vicaire général du diocèse de Frejus et Toulon.
A l'occasion de l'anniversaire de l'Association "Pro Liturgia", en ces vingt ans d'existence.

(première partie)

I. INTRODUCTION.

1. Témoignage personnel.

C'est comme membre de la Communauté Saint-Martin depuis sa fondation, il y a trente ans, et aussi comme Vicaire général du diocèse de Fréjus-Toulon depuis 2002, que je voudrais apporter ma modeste contribution à votre rencontre sur "la participation à la liturgie comme exercice du sensus fidei et du sensus ecclesiae". Je parlerai donc moins en spécialiste qu'en praticien de la liturgie et en pasteur, si tant est que la liturgie a une dimension éminemment pastorale.

Comme vous le savez, la Communauté Saint-Martin se distingue dans le paysage liturgique français par son choix de l'Ordo Missae dit de Paul VI, en latin et chant grégorien, comme expression privilégiée de sa vie liturgique. Dans le Coutumier de la Communauté Saint-Martin, on peut lire en effet: "Tout en étant attentifs aux éventuelles adaptations que la pédagogie et la sollicitude pastorale pourraient requérir, nous sommes attachés à la célébration liturgique en langue latine et au chant grégorien, non seulement comme héritage de la tradition, mais encore comme aide pour une vie spirituelle enracinée dans la Parole de Dieu (...). La vie liturgique est centrée sur la "Messe de communauté" et la prière de l'Office divin. L'Eucharistie est célébrée suivant l'Ordo Missae de Paul VI et la louange des Heures suivant Liturgia Horarum, en latin et en chant grégorien. On s'appliquera à encourager et à faciliter au mieux la participation des fidèles."

Mgr Jean-François Guérin, notre fondateur, était oblat de l'abbaye bénédictine de Fontgombault depuis son ordination en 1955; il y avait consolidé son amour pour la liturgie et approfondi son ars celebrandi qu'il sut nous transmettre avec passion. Il était passé en 1970 du Missel de Saint-Pie V au Missel de Paul VI, faisant de son assentiment à la forme renouvelée de la liturgie l'expression de son "sensus Ecclesiae": nous étions ainsi invités à recevoir de l'Église d'aujourd'hui - à condition que ce soit dans un esprit de réforme et non de rupture, pour reprendre les termes de la leçon de Benoît XVI sur l'herméneutique du concile Vatican II devant la Curie romaine le 22 décembre 2005 -, tous les biens dont nous avions besoin pour grandir dans le sens de l'Église. Comme il aimait à le dire en ces années 70 de grande tension à l'intérieur de l'Église de France, dont il avait beaucoup souffert: "Rien de notre attachement légitime à la tradition, à la liturgie, à l'Écriture Sainte, à la Vierge Marie, ne saurait justifier une mise volontaire hors de l'Église," En nous reliant à la tradition pluriséculaire et ininterrompue de la liturgie de l'Église latine, le latin et le chant grégorien ont été assurément des instruments privilégiés de notre formation à la vie chrétienne et sacerdotale, faisant de la liturgie le premier axe structurel de cette formation. J'atteste que la liturgie, ainsi vécue, expérimentée durant les années du séminaire et les premières années de ministère pastoral en paroisse, a façonné mon existence baptismale et sacerdotale. N'est-ce pas ce que suggérait Mère Geneviève Gallois, dans sa "Vie du petit Placide", lorsqu'elle mettait sur les lèvres de Jésus à l'adresse du jeune novice de Saint Benoît, à la manière d'un apophtegme: "La liturgie, c'est passer ta vie à passer dans ma vie", suggérant encore au petit Placide cette sentence: "Chanter sa vie pour vivre mon chant".

Comme fruit de son expérience communautaire et pastorale de la liturgie grégorienne et comme contribution au renouveau liturgique initié par le concile Vatican II, la Communauté Saint-Martin travaille actuellement, avec l'approbation de la Congrégation pour le Culte divin (par décret du 9 juillet 2004) et avec la collaboration experte de l'abbaye de Solesmes, à la publication en latin-français des "Heures grégoriennes" qui permettront à tous ceux qui le désirent de chanter la "Liturgie des Heures" en grégorien. La parution de cet ouvrage est prévue pour novembre prochain.

Comme prêtre ayant exercé divers ministères dans le diocèse de Fréjus-Toulon (aumônier de jeunes, professeur au séminaire diocésain et curé de Saint-Raphaël), j'ai expérimenté la liturgie "source et sommet de la vie de l'Église", comme le lieu par excellence de la formation des fidèles à la vie chrétienne, les éduquant tout à la fois au sens de la foi par la découverte du Mystère dont la liturgie doit être le signe éloquent, et au sens de l'Église, laquelle demeure le sujet propre de la liturgie. Comme on peut le lire dans la Constitution Sacrosanctum Concilium : "Toute célébration liturgique, en tant qu'oeuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Église, est l'action sacrée par excellence dont nulle autre action ne peut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré" (n°7).

Comme Vicaire général, j'ai été amené à travailler avec mon Évêque à l'érection d'une paroisse personnelle pour la liturgie dite tridentine, suivant le Motu proprio "Ecclesia Dei adflicta". C'était une autre manière de manifester mon "sensus Ecclesiae", puisque le Pape Jean-Paul II demandait une "application large et généreuse" de la possibilité offerte aux fidèles qui le demandaient de participer à la liturgie selon les livres en usage en 1962. Comme Ordinaire, j'ai ainsi été amené à célébrer la Messe dite de Saint-Pie V, ce à quoi je n'avais pas été préparé dans ma communauté, et j'ai pu apprécier la continuité de fond entre les deux Missels. Je suis même convaincu qu'il est possible de célébrer la Messe selon l'un et l'autre missels dans l'esprit de la Consititution Sacrosanctum Concilium, comme le suggérait le Pape Jean-Paul II.

2. Le Motu proprio Summorum pontificum.

Je dois encore ajouter un mot dans cette introduction sur la publication par le Pape, il y a un an, du Motu Proprio Summorum Pontificum, "sur l'usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970", car il aura introduit quelques nouveautés dans la pratique liturgique de nos Églises locales.

Il ne faut pas voir dans cette libéralisation de la "forme dite extraordinaire du rite romain" un quelconque désaveu de la fidélité qui est la vôtre
[à Pro Liturgia - n.d.l.r.] comme de ma Communauté à la forme "ordinaire" née de la réforme liturgique, fidélité en particulier aux principes fondamentaux qui ont été édictés par la Constitution Sacrosanctum Concilium du concile Vatican II. Nous savons bien, en effet, que parmi les causes principales du Motu proprio, il faut compter avec les "déformations arbitraires" qui ont souvent accompagné la mise en oeuvre de la réforme liturgique et sur lesquelles vous alertez vos lecteurs et adhérents depuis 20 ans. En ce sens, le Pape a eu plus qu'une attitude pastorale exemplaire vis-à-vis de ceux qui, blessés par ces déformations, sont restés attachés à la forme ancienne du missel romain, d'autant plus que dans certains pays comme la France, comme le souligne le Saint-Père dans sa lettre d'accompagnement du Motu proprio, le Mouvement liturgique avait donné une solide formation liturgique qui était mise à mal par la "créativité" post-conciliaire. Benoît XVI veut surtout réduire la distance qu'il y a dans les faits entre la forme extraordinaire et la forme ordinaire telle qu'elle est généralement célébrée, pariant même sur un enrichissement réciproque des deux formes d'usage du rite romain.

En ce sens, le Motu proprio est une invitation à redécouvrir le sens du Mystère et à redonner toute sa dignité et sa sacralité précisément à la célébration selon la forme ordinaire, laquelle restera évidemment la plus répandue dans nos assemblées, cela passera par une nécessaire relecture de la Constitution Sacrosanctum Concilium. Vous comprenez ainsi le bien-fondé de votre combat depuis 20 ans pour promouvoir le missel issu de la réforme liturgique, comme de la fidélité de tous ceux qui auront reçu le nouveau missel non pas dans un esprit de rupture, mais au contraire dans un esprit de continuité comme le Saint-Père le suggère quand il écrit "II n'y a aucune contradiction entre l'une et l'autre édition du Missale-Romanum. L'histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture".


L'étape actuelle de l'histoire de la liturgie, dans laquelle le Motu proprio nous a fait entrer, consistera même à manifester qu'il y a une manière de célébrer la Messe selon la forme ordinaire qui est en continuité organique avec l'ancienne forme, comme le préconisait le Mouvement liturgique dont la Constitution Sacrosanctum Concilium peut être considérée comme le fruit autorisé. Je n'en veux pour preuve que les changements significatifs auxquels on assiste dans les célébrations pontificales, sous la houlette du nouveau Maître des Cérémonies du Saint-Père, Mgr Guido Marini. Cela devrait permettre bien des ajustements, peut-être même une "réforme de la réforme" qui pourrait préparer la publication d'un nouveau et unique Missel romain.


L'heure n'est donc pas pour vous à la démobilisation, bien au contraire! Dans la confusion liturgique qui a marqué les années immédiatement après le Concile, comme dans la pluralité des formes du Missel romain admises aujourd'hui, l'obéissance liturgique dont vous voulez être les champions demeure prophétique, par son exemplarité même.


3. La participation active comme concept-clé de la réforme liturgique.


Fidèle à mon histoire qui se confond avec celle de la Communauté Saint-Martin, c'est de la participation à la liturgie que je voudrais m'entretenir avec vous. Comme l'écrivait le Cardinal Ratzinger en mars 2003, dans sa préface au très beau petit livre de l'Oratorien anglais Michael Lang, Rivolti al Signore - traduit en français depuis sous le titre de "Se tourner vers le Seigneur" - sur l'orientation de la prière liturgique: "Pour ceux qui fréquentent habituellement l'Église, les deux effets les plus évidents de la réforme liturgique du concile Vatican II semblent être la disparition du latin et l'autel orienté vers le peuple. Qui a lu les textes se rendra compte toutefois avec stupeur qu'en réalité les décrets du Concile ne prévoient rien de tout cela".


En revanche, il ne fait pas de doute à celui qui a lu avec attention la Constitution Sacrosanctum Concilium, que c'est bien l' "actuosa participatio"
(la participation active) qui constitue le concept-clé de la réforme liturgique promue par le concile Vatican II. Au n°11, on peut lire: "C'est pourquoi les pasteurs doivent être attentifs à ce que dans l'action liturgique, non seulement on observe les lois d'une célébration valide et licite, mais aussi à ce que les fidèles participent à celle-ci de façon consciente, active et fructueuse (scienter, actuose et fructuose participent)". L'insistance sur la participation active revient à maints endroits de la Constitution, comme un leitmotiv et une idée-force.

(à suivre) : II. NATURE DE LA PARTICIPATION A LA LITURGIE.

Le Motu Proprio Le texte officiel et tous les commentaires
 

Sources : PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 29.08.2008 - T/Table Motu Proprio - T/Liturgie

 

 

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