Benoît XVI conclut le synode de l'Eglise
syro-catholique
ROME, le 29 avril 2007 -
(E.S.M.) - A 12h15 samedi matin,
le Saint-Père Benoît XVI a reçu en Audience les participants au Synode
Extraordinaire de l'Église Syro-catholique et a apporté à ses
représentants son soutien.
Le pape Benoît XVI
Benoît XVI conclut le synode de l'Eglise syro-catholique
Audience aux participants au synode de l'Eglise syro-catholique
A 12h15 samedi matin, le Saint-Père Benoît XVI a reçu en Audience les
participants au Synode Extraordinaire de l'Église Syro-catholique et a
apporté à ses représentants son soutien pour affronter "les défis" auxquels
sont confrontées les communautés chrétiennes "dans toutes les parties du
monde".
Le pape a déjeuné avec les principaux représentants de l'Eglise
syro-catholique au terme d'un synode extraordinaire des évêques présidé par
le secrétaire d'Etat du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone.
Benoît XVI leur a déclaré avoir convoqué "cette assemblée extraordinaire"
afin de "raviver toujours plus intensément les liens séculaires qui unissent
votre Eglise au siège apostolique", mais aussi pour évoquer "les problèmes
et les difficultés que rencontre depuis un certain temps la méritante Eglise
syro-catholique".
"Il y a tant de défis que doivent affronter les communautés chrétiennes dans
toutes les parties du monde", a ajouté le pape, évoquant "les violences et
les conflits qui marquent une partie" des fidèles de l'Eglise
syro-catholique et qui "mettent en danger non seulement le fait de vivre
ensemble en paix mais la vie même des personnes".
Benoît XVI, qui n'a pas cité de pays ou de régions du monde, a appelé les
représentants de l'Eglise syro-catholique à "poursuivre" leur "action
missionnaire".
L'Eglise syro-catholique est une des Eglises catholiques orientales et s'est
ralliée à Rome en 1783. Elle compte quelque 150.000 fidèles principalement
en Syrie, Irak et Liban.
Discours intégral du pape Benoît XVI
Béatitude,
Frères vénérés!
«Que la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et
de Jésus Christ le Seigneur» (1 Co 1, 3).
Par ces paroles que l’Apôtre des nations adresse aux chrétiens de la
communauté de Corinthe, je vous accueille et je vous salue tous, au terme de
votre rencontre.
Le souci de toutes les Églises, conformément au mandat que le Christ a
confié à l’Apôtre Pierre et à ses Successeurs, m’a poussé à convoquer votre
Synode extraordinaire, qui a été présidé en mon nom par le Secrétaire d’État,
le Cardinal Tarcisio Bertone, que je salue et que je remercie cordialement.
Je souhaite remercier également Sa Béatitude et chacun d’entre vous pour
votre participation active aux travaux du Synode et pour votre concours
généreux à la solution des problèmes et des difficultés que rencontre depuis
un certain temps la méritante Église syro-catholique.
En vous convoquant à cette assemblée extraordinaire, ma seule intention
était de raviver toujours plus intensément les liens séculaires qui unissent
votre Église au Siège apostolique et, en même temps, de vous manifester
l’estime et le souci que nourrit l’Évêque de Rome pour chacun d’entre vous,
Pasteurs d’une portion du Peuple de Dieu qui n’est pas grande mais qui est
ancienne et significative. Mon salut va aussi à vos collaborateurs, en
premier lieu aux prêtres et aux diacres, ainsi qu’à tous les membres de l’Église
syro-catholique.
La liturgie du temps pascal, que nous sommes en train de vivre, nous invite
à tourner notre regard et notre cœur vers l’événement fondamental de la foi
chrétienne : la mort et la résurrection du Christ. Les Actes des Apôtres,
que nous lisons ces jours-ci, nous présentent le cheminement de l’Église
naissante, un cheminement qui n’est pas toujours facile, mais qui est riche
de fruits apostoliques. Dès les origines, n’ont manqué ni l’hostilité ni les
persécutions venues du dehors, ni les risques de tensions et d’oppositions à
l’intérieur même des communautés. En dépit de ces ombres, et des difficultés
de différents types auxquelles ont dû être confrontés les premiers
chrétiens, la lumière éclatante de la foi de l’Église en Jésus Christ n’a
pourtant jamais fait défaut. Dès ses premiers pas, l’Église, guidée par les
Apôtres et par leurs collaborateurs, animée par un courage extraordinaire et
par une force intérieure, a su conserver et faire grandir le trésor précieux
de l’unité et de la communion, au delà des différences de personnes, de
langues et de cultures.
Frères vénérés, alors que se termine le Synode extraordinaire auquel vous
avez pris part, conscient des difficultés qui vous ont préoccupés durant
toutes ces années et que vous cherchez à surmonter, je pense avec gratitude
à mon vénéré Prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, qui vous était proche de
tant de manières. Il vous a écoutés, il vous a rencontrés et, sans se
lasser, il vous a exhortés à plusieurs reprises, notamment par sa lettre
d’août 2003, à rechercher l’unité et la réconciliation, avec le concours de
tous. Quant à moi, j’ai également poursuivi l’œuvre qu’il avait entreprise,
par ma lettre d’octobre 2005, puisque je suis profondément convaincu
qu’aujourd’hui, comme à l’aube du christianisme, chaque communauté est
appelée à offrir un témoignage clair de fraternité. Il est émouvant de lire
dans les Actes des Apôtres que «la multitude de ceux qui avaient adhéré à la
foi avait un seul cœur et une seule âme» (4, 32). C’est là, dans cet amour
partagé qui est don de l’Esprit Saint, que se trouve le secret de
l’efficacité apostolique.
En ces jours, chers et vénérés Frères, vous avez réfléchi aux moyens de
surmonter les obstacles qui empêchent le déroulement normal de votre vie
ecclésiale. Vous êtes bien conscients de ce qui est nécessaire et même
indispensable. C’est le ministère que le Seigneur vous a confié dans son
troupeau qui l’exige ; c’est le bien de l’Église syro-catholique qui
l’exige. L’exigent aussi la situation particulière que vit le Moyen-Orient
et le témoignage que dans leur unité les Églises catholiques peuvent donner.
Que résonne dans vos cœurs l’exhortation empreinte de tristesse de Paul aux
fidèles de Corinthe : «Frères, je vous exhorte au nom de notre Seigneur
Jésus Christ à être tous vraiment d’accord ; qu’il n’y ait pas de division
entre vous, soyez en parfaite harmonie de pensée et de sentiments»
(1 Co 1,
10).
À notre époque, il y a tant de défis que doivent affronter les communautés
chrétiennes dans toutes les parties du monde, alors que des dangers et des
pièges nombreux risquent de masquer les valeurs de l’Évangile. En ce qui
concerne votre Église, les violences et les conflits qui marquent une partie
du troupeau qui vous est confié constituent des difficultés supplémentaires
qui mettent encore plus en danger non seulement le fait de vivre ensemble en
paix, mais la vie même des personnes. Dans ces situations, il importe que la
Communauté ecclésiale syro-catholique puisse annoncer l’Évangile avec
vigueur, promouvoir une pastorale adaptée aux défis de la post-modernité et
offrir un exemple lumineux d’unité dans un monde morcelé et divisé.
Frères vénérés, le Concile œcuménique Vatican II souligne que les Églises
orientales catholiques, en réponse à la prière du Christ ut unum sint, sont
appelées à jouer un rôle particulier dans la promotion du chemin œcuménique,
«par la prière avant tout, par l’exemple de leur vie, par leur religieuse
fidélité aux antiques traditions orientales, par une meilleure connaissance
mutuelle, par la collaboration et l’estime fraternelle des choses et des
hommes» (Décret Orientalium Ecclesiarum, n. 24). Voilà un dernier élément
qui, avec les exigences dictées par le dialogue interreligieux, ne peut que
vous pousser à exercer avec confiance la mission apostolique que le Seigneur
a confiée à votre Église. Hier précisément, la liturgie latine nous a donné
à entendre l’émouvant épisode de la conversion de Paul sur le chemin de
Damas. Vous aussi, vous êtes appelés aujourd’hui à poursuivre avec
enthousiasme, avec confiance et avec persévérance l’action missionnaire de
l’Apôtre Paul, suivant les traces de saint Ignace d’Antioche, de saint
Éphrem et de vos autres saints Patrons.
Que Marie intercède toujours pour vous et qu’elle vous protège, elle que
vous vénérez sous le titre de Notre-Dame de la Délivrance. Dans ces
sentiments, je vous assure de mon plein soutien et de celui de mes
collaborateurs, et je vous accorde, à vous qui êtes présents ici, Patriarche
et membres de votre Saint-Synode, une particulière Bénédiction apostolique,
ainsi qu’à tous les fidèles de rite syro-catholique.
Sources:
www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 29.04.2007 - BENOÎT XVI -
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