Message de Benoît XVI pour la 94è
Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés
Cité du Vatican, le 28 novembre 2007 -
(E.S.M.)
- Aujourd'hui à 12h30, a eu lieu dans la Salle Jean Paul II du Saint
Siège, la Conférence de presse de présentation du Message du pape Benoît
XVI pour la 94è Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés qui aura
lieu le 13 janvier 2008 sur le thème : « Les jeunes migrants ».
Message de Benoît XVI pour la 94è Journée Mondiale des Migrants et des
Réfugiés
Aujourd'hui à 12h30, a eu lieu dans Salle Jean Paul II du Saint Siège,
la Conférence de presse de présentation du Message du pape Benoît XVI pour
la 94è Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés qui aura lieu le 13
janvier 2008 sur le thème : « Les jeunes migrants
».
Le Card. Renato Raffaele Martino, Président du Conseil Pontifical de la
pastorale pour les Migrants et les Réfugiés, S.E. Mgr. Agostino Marchetto,
Secrétaire du Conseil Pontifical de la pastorale pour les Migrants et les
Réfugiés et Rev.do Mgr. Novatus Rugambwa, Sous-Secrétaire du Conseil
Pontifical de la pastorale pour les Migrants et les Réfugiés sont intervenus
à la conférence de presse.
Texte intégral du
Message du pape Benoît XVI pour la 94è Journée Mondiale des Migrants et des
Réfugiés
Chers frères et sœurs,
Le thème de la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié invite cette année
à réfléchir en particulier sur les jeunes migrants.
En effet, les chroniques quotidiennes parlent souvent d’eux. Le vaste
processus actuel de globalisation dans le monde porte avec lui une exigence
de mobilité qui pousse notamment de nombreux jeunes à émigrer et à vivre
loin de leurs familles et de leurs pays. La conséquence en est que c’est
souvent la jeunesse dotée des meilleures ressources intellectuelles qui
quitte son pays d’origine, tandis que les règles en vigueur dans les pays
qui reçoivent les migrants rendent difficiles leur insertion effective. De
fait, le phénomène de l’émigration s’étend toujours davantage et touche un
nombre croissant de personnes de toute condition sociale. A juste titre, par
conséquent, les institutions publiques, les organisations humanitaires,
ainsi que l’Eglise catholique, consacrent beaucoup de leurs ressources pour
venir en aide à ces personnes en difficulté.
Les jeunes migrants ressentent particulièrement la problématique constituée
par ce qu’on appelle la « difficulté de la double appartenance » : d’un
côté, ils ressentent vivement le besoin de ne pas perdre leur culture
d’origine, tandis que, de l’autre, émerge en eux le désir de s’insérer de
façon organique dans la société qui les accueille, sans que cela comporte
toutefois une assimilation complète, ni la perte des traditions ancestrales
qui en découle. Parmi les jeunes, les filles sont plus facilement victimes
de l’exploitation, de chantages moraux et même de toute sorte d’abus. Que
dire, par ailleurs, des adolescents et des mineurs non accompagnés, qui
constituent une catégorie à risque parmi ceux qui demandent l’asile ? Ces
garçons et filles finissent souvent dans la rue, livrés à eux-mêmes et la
proie de ceux qui les exploitent sans scrupules et, bien souvent, les
transforment en objet de violence physique, morale et sexuelle.
Si l’on regarde ensuite de plus près le secteur des migrants forcés, des
réfugiés et des victimes du trafic d’êtres humains, nous y rencontrons hélas
aussi de nombreux enfants et adolescents. A ce propos, il est impossible de
se taire face aux images bouleversantes des grands camps de réfugiés
présents dans les diverses parties du monde. Comment ne pas penser que ces
petits êtres sont venus au monde avec les mêmes attentes légitimes de
bonheur que les autres ? Et, en même temps, comment ne pas rappeler
l’importance fondamentale que revêtent les phases de l’enfance et de
l’adolescence pour le développement de l’homme et de la femme, et qu’elles
requièrent stabilité, sérénité et sécurité ? Ces enfants et ces adolescents
n’ont connu comme unique expérience de vie que les « camps » de séjour
obligatoire, où ils se trouvent relégués, loin des villes et sans pouvoir
aller à l’école d’une façon normale. Comment peuvent-ils considérer leur
avenir avec confiance ? S’il est vrai que l’on est en train de faire
beaucoup pour eux, il faut toutefois s’engager davantage encore pour les
aider à travers la création de structures d’accueil et de formation
adéquates.
Dans cette perspective, précisément, la question se pose : comment répondre
aux attentes des jeunes migrants ? Que faire pour leur venir en aide ? Il
faut certes viser en premier lieu au soutien de la famille et de l’école.
Mais combien sont complexes les situations et nombreuses les difficultés que
rencontrent ces jeunes dans leurs contextes familiaux et scolaires ! Au sein
des familles, les rôles traditionnels qui existaient dans les pays d’origine
ont disparu et l’on assiste souvent à un conflit entre parents demeurés
ancrés dans leur culture et enfants rapidement acculturés dans les nouveaux
contextes sociaux. Il ne faut pas sous-évaluer non plus la difficulté que
rencontrent les jeunes pour s’insérer dans les parcours éducatifs en vigueur
dans les pays où ils sont accueillis. Le système scolaire lui-même devrait
donc tenir compte de leurs conditions et prévoir pour les jeunes immigrés
des itinéraires d’intégration spécifiques adaptés à leurs exigences. Il sera
également important de s’efforcer de créer dans les salles de classe un
climat de respect réciproque et de dialogue entre tous les élèves, sur la
base des principes et des valeurs universels qui sont communs à toutes les
cultures. Les efforts de tous – professeurs, familles et étudiants –
contribueront certainement à aider les jeunes migrants à affronter de la
meilleure façon le défi de l’intégration et leur offriront la possibilité
d’acquérir ce qui peut profiter à leur formation humaine, culturelle et
professionnelle. Ceci vaut encore plus en ce qui concerne les jeunes
réfugiés pour lesquels il faudra préparer des programmes appropriés dans le
cadre scolaire et dans le cadre du travail, de façon à garantir leur
préparation en fournissant les bases nécessaires à une insertion correcte
dans ce nouveau monde social, culturel et professionnel.
L’Eglise regarde avec une attention particulière le monde des migrants et
demande à ceux qui ont reçu une formation chrétienne dans leurs pays
d’origine de faire fructifier ce patrimoine de foi et de valeurs
évangéliques de façon à offrir un témoignage cohérent dans les différents
contextes existentiels. A cette fin précisément, j’invite les communautés
ecclésiales d’arrivée à accueillir avec sympathie les jeunes et très jeunes
avec leurs parents, en cherchant à comprendre leurs vicissitudes et à
favoriser leur insertion.
Il existe, par ailleurs, parmi les migrants, comme je l’ai écrit dans mon
Message de l’an dernier, une catégorie à considérer d’une façon
spéciale, à savoir celle des étudiants d’autres pays qui, pour des raisons
d’études, se trouvent loin de chez eux. Leur nombre est en augmentation
croissante : ces jeunes ont besoin d’une pastorale spécifique, car ce ne
sont pas seulement des étudiants, comme tous les autres, mais aussi des
migrants temporaires. Ils se sentent souvent seuls, sous la pression des
études et parfois cernés aussi par des difficultés économiques. L’Eglise,
dans sa sollicitude maternelle, les considère avec affection et cherche à
mettre en œuvre des interventions pastorales et sociales spécifiques, qui
tiennent compte des grandes ressources de leur jeunesse. Il faut faire en
sorte qu’ils aient la possibilité de s’ouvrir au dynamisme de l’interculturalité,
en s’enrichissant au contact des autres étudiants de cultures et de
religions différentes. Pour les jeunes chrétiens, cette expérience d’étude
et de formation peut être un domaine utile de maturation de leur foi,
stimulée à s’ouvrir à l’universalisme qui est un élément constitutif de
l’Eglise catholique.
Chers jeunes migrants, préparez-vous à construire, aux côtés des jeunes gens
de votre âge, une société plus juste et fraternelle, en accomplissant
scrupuleusement et sérieusement vos devoirs vis-à-vis de vos familles et de
l’Etat. Soyez respectueux des lois et ne vous laissez jamais emporter par la
haine et la violence. Cherchez plutôt à être dès à présent les artisans d’un
monde où règnent la compréhension et la solidarité, la justice et la paix. A
vous, en particulier, jeunes croyants, je demande de profiter de la période
de vos études pour grandir dans la connaissance et dans l’amour du Christ.
Jésus veut que vous soyez ses vrais amis et, pour cela, il est nécessaire
que vous cultiviez constamment une intime relation avec lui dans la prière
et dans l’écoute docile de sa Parole. Il veut que vous soyez ses témoins et,
pour cela, il est nécessaire que vous vous engagiez à vivre courageusement
l’Evangile, en le traduisant en gestes concrets d’amour de Dieu et de
service généreux des frères. L’Eglise a aussi besoin de vous et compte sur
votre apport. Vous pouvez jouer un rôle extrêmement providentiel dans le
contexte actuel de l’évangélisation. Provenant de cultures diverses, mais
ayant tous en commun l’appartenance à l’unique Eglise du Christ, vous pouvez
montrer que l’Evangile est vivant et adapté à chaque situation ; c’est un
message authentique et toujours nouveau, Parole d’espérance et de salut
pour les hommes de toute race et culture, de tout âge et de toute époque.
A Marie, Mère de l’humanité tout entière, et à Joseph, son très chaste
époux, tous deux réfugiés avec Jésus en Egypte, je confie chacun de vous,
vos familles, tous ceux qui s’occupent de différentes façons de votre vaste
monde de jeunes migrants, les volontaires et les agents pastoraux qui sont
proches de vous par leur disponibilité et leur soutien amical.
Que le Seigneur soit toujours à vos côtés et aux côtés de vos familles, afin
qu’ensemble vous puissiez surmonter les obstacles et les difficultés
matérielles et spirituelles que vous rencontrez sur votre chemin.
J’accompagne ces vœux d’une Bénédiction Apostolique spéciale pour chacun
d’entre vous et pour les personnes qui vous sont chères.
Du Vatican, le 18 octobre 2007
BENEDICTUS PP. XVI
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Présentation du message du pape Benoît XVI - 'Les jeunes migrants'
Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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