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Appel aux véritables élites contre la médiocrité
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Le 28 octobre 2020 -
(E.S.M.)
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L’appel de Roberto de Mattei. La crise du coronavirus, les
malversations financières au Vatican, la complaisance envers
l’idéologie gay sont les symptômes les plus récents du précipice de
médiocrité et de corruption qui aspire les prétendues élites, tant
religieuses que politiques. Ce qu’il faut, si l’on veut susciter une
renaissance morale de l’Europe, c’est « former aujourd’hui les
élites de demain… ».
Corrispondenza Romana, traduction
benoit-et-moi
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Appel aux véritables élites contre la médiocrité
Contre la médiocrité, il nous faut de vraies élites
Le 28 octobre 2020 - E.
S. M. -
Y a-t-il une relation entre le virus qui a attaqué deux milliards
d’hommes au cours des dix derniers mois et la pandémie d’erreurs qui
depuis de nombreuses décennies a infecté le monde? Dans les deux
cas, il s’agit d’agents pathogènes qui attaquent l’organisme social.
Dans le premier cas, l’agresseur est un virus qui s’attaque aux
corps et que seul le microscope peut détecter; dans le second cas,
c’est un germe qui infecte et corrompt les âmes, mais dont
l’identité nous a été révélée par le Ciel quand, en 1917, la Sainte
Vierge, à Fatima a annoncé que si l’humanité ne s’amendait pas, la
Russie répandrait ses erreurs et des guerres, des révolutions et
l’anéantissement de nations entières s’ensuivraient.
La Très Sainte Vierge Marie avait sous les yeux non seulement deux
terribles guerres mondiales et les centaines de millions de morts
victimes du totalitarisme communiste et de celui
national-socialiste, mais aussi la crise sanitaire que le monde
traverse aujourd’hui, avec toutes les conséquences politiques et
sociales qui sont déjà évidentes. Un horizon non pas de contrôle
social, à travers la dictature sanitaire, comme beaucoup le pensent,
mais au contraire d’effondrement social et, même avant cela,
d’effondrement psychologique de la société moderne qui, en se
détournant de Dieu, a choisi la voie de sa propre auto-dissolution.
Ce scénario tragique semble irréversible, parce qu’à
l’impénitence de l’humanité s’est ajoutée l’apostasie des dirigeants
de l’Église, qui ne prêchent pas la nécessité de la prière, de
la pénitence et de la conversion à l’unique Église du Christ, mais
annoncent un nouvel Évangile, écologique, œcuménique et mondialiste.
Comment éviter le châtiment prévu par la Sainte Vierge à Fatima,
quand nous sommes confrontés à des hommes d’Eglise, comme le nouveau
Cardinal Raniero Cantalamessa qui, depuis des années, répète
obstinément que les malheurs ne sont jamais un châtiment divin
(cf. Avvenire, 23 avril 2011 et, récemment, Corriere
della Sera, 10 avril 2020)?
Deus non irridetur ! On ne se moque pas de
Dieu, répète Saint Paul dans sa Lettre aux Galates
(6,7).
Cantalamessa, comme beaucoup d’autres prélats, est un digne fils du
Concile Vatican II. Mais même ceux qui nient les responsabilités de
Vatican II, ne peuvent nier l’existence d’une crise de valeurs sans
précédent, qui s’exprime par la perte de la notion de bien et de
mal, par le relativisme, par l’athéisme pratique dans lequel vit
l’humanité, qui après avoir cessé de croire en Dieu professe la foi
dans des idoles comme la Terre Mère.
Le renversement de principes exprimé par la protection juridique et
sociale accordée à l’homosexualité est une expression éloquente et
dramatique du processus de dégradation morale en cours. Mais encore
plus grave, il y a l’approbation, ou la condescendance, que les
autorités suprêmes de l’Église semblent manifester à l’égard de
cette dégénérescence de la société.
Le troupeau est sans chefs religieux et politiques, mais au fond il
a les pasteurs qu’il mérite. Il ne suffit pas, en effet, de
protester contre les pouvoirs publics, religieux ou politiques, si
l’on ne commence pas d’abord à se réformer soi-même, à réformer ses
habitudes de vie, sa façon de penser, rompant tout compromis avec ce
monde moderne dans lequel se trouve la cause profonde de la crise.
La note aujourd’hui dominante semble être la médiocrité, qui est le
rejet de la grandeur et de la supériorité d’esprit, remplacées par
la recherche du succès et de son propre intérêt. Le scandale qui
bouleverse la Secrétairerie d’État du Vatican ces jours-ci porte à
la lumière une façon vulgaire et intéressée de servir l’Église dans
laquelle les erreurs théologiques et morales trouvent leur bouillon
de culture naturel.
Ernesto Galli della Loggia n’a pas tort, quand dans un article
intitulé
Chiesa cattolica e l’Italia svanita
(L’Eglise catholique et l’Italie disparue),
paru dans le Corriere della Sera du 17 octobre 2020, partant de la
gestion désastreuse des finances vaticanes, note « la disparition
d’une certaine Italie catholique de matrice aristocratique et
bourgeoise, dotée de compétences dont l’Eglise s’est servie de
différentes façons jusqu’à des temps pas très lointains, qui a servi
l’Église et la fortune du catholicisme à l’enseigne d’un engagement
éthique fort et d’un désintérêt personnel substantiel ». « Le
manque de compétences réelles de nature extra-religieuse, et en même
temps l’impossibilité de s’appuyer sur les compétences d’une société
civile catholique désormais inexistante ou éloignée,
condamnent non seulement la gestion financière du Saint-Siège mais
plus généralement toutes ses relations avec le ‘siècle’ à vivre
dangereusement, toujours au bord de la fraude ou de l’illégalité ou,
quand cela va bien, des maladresses les plus décourageantes ».
Le 30 octobre 1993, une conférence internationale s’est tenue à Rome
.... Le cardinal Alfonso Maria Stickler lança un appel aux élites
traditionnelles pour un combat courageux dans la défense des valeurs
humaines et chrétiennes (cf. Thomas Monfeli,
Cattolici senza compromessi, Fiducia 2019, pp. 137-138). Peu
entendirent l’appel, mais la résistance de ces quelques personnes,
qui continuent à se battre, indique la voie de la renaissance morale
de l’Italie et de l’Europe; former aujourd’hui les élites de
demain. De véritables élites, avant tout spirituelles, mais
aussi politiques et sociales, une aristocratie de l’âme, de la
pensée, de l’éducation, qui brandit haut le drapeau de la
contre-révolution catholique, alors que les fondements de la société
sont bouleversés par le bas. C’est le chemin que nous suivons, et
que nous indiquons à ceux qui ne veulent pas être aspirés dans les
tourbillons du marécage qui se trouve devant nous.
Sources : Corrispondenza
Romana, traduction
benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 28.10.2020
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