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19 Avril 2005
 

Benoît XVI : l'Esprit Saint parle aux hommes tout au long du temps de l'Église

 

Le 28 janvier 2009 - (E.S.M.) - La Tradition vise la tâche, qui revient à l'Église, de conserver la réalité de l'institutio vitae christianae, la réalité d'une existence chrétienne concrète dans le présent de l'Église, qui confère à l'Écriture le lieu de son actualité, et qui donne vie à l'Écriture; une vie foncièrement apostolique, susceptible de changer en certains détails, comme tout ce qui est vivant.

Soyons fidèles non à nos opinions mais à notre Église quand elle parle en Concile, que ce soit au concile de Trente ou à Vatican II !  - Pour agrandir l'image Cliquer

L'Esprit Saint parle aux hommes tout au long du temps de l'Église

LA PAROLE DE DIEU
Rubrique : Théologie

II. INTERPRÉTATION DU DÉCRET SUR LA TRADITION DU CONCILE DE TRENTE (lien, ARCHIVES SECRÈTES VATICANES)
(page précédente) : La version pneumatologique de la notion de Tradition

La relation entre Tradition et vie de l'Église dans diverses interventions au concile de Trente (Ndlr : Il débuta en 1545 et se déroula durant dix-huit ans. Trente est l'un des conciles les plus importants de l'histoire du catholicisme)

Toute une série d'interventions pourraient, bien qu'amenées de manières différentes, se regrouper autour d'une première thématique formulée de deux façons dans le décret :

a- per manus traditae ad nos usque pervenerunt, (Ndlr : traduction : transmises de la main à la main sont parvenues jusqu'à nous.)
b- continua successione in Ecclesia catholica conservatas. (Ndlr : traduction : ont été conservées dans l'Église catholique par une succession continue)

Qu'y a-t-il derrière ces deux formulations, difficiles à admettre pour l'historien d'aujourd'hui, précisément en raison de l'historisme qu'elles sous-entendent ? Un rôle décisif, précise Ratzinger/Benoît XVI, est joué ici par la réserve, fréquente dans toutes les discussions, sur le fait que les traditions sont variables, que l'on a abandonné certaines données apostoliques et introduit des traditions ecclésiales qu'il ne faut pas abandonner. La ligne directrice de cette notion de Tradition est claire dans le Traité sur la Tradition que Seripando, (archevêque de Salerno - 1554-1563) a rédigé pour les Pères conciliaires. Seripando y parle de traditions écrites conservées dans l'Écriture sainte, comme les clauses des épîtres de saint Jacques, le voile des femmes, les lois sur le mariage en 1 Co 7 et suivants ; il mentionne que bien des choses furent délaissées, et en déduit que, bien qu'elles soient proches de la Parole de Dieu, elles n'en sont « proches qu'à une grande distance », car on ne doit rien supprimer de la Parole de Dieu. Il leur oppose les traditions qui ne sont pas conservées dans la Bible, qui, selon lui, sont soit apostoliques ou dérivées de différents conciles et respectées par l'Église entière, soit particulières et donc variables.

Ce texte conduit à un constat étonnant : pour Seripando (et pour beaucoup d'autres Pères de Trente), il y a des traditions dans l'Écriture. La «Tradition » n'est pas le "non-écrit" mais apparaît dans et en dehors de l'Écriture. Ce qui amène la question suivante : comment définir positivement la Tradition si la notion négative de « non écrit » ne suffît pas pour la décrire ?

Journal du concile de Trente tenu par Angelo Massarelli (Trente, février 1545-septembre 1551) Pour agrandir l'image Cliquer

La réponse se trouve dans toute une série de prises de position. Seripando lui-même donne la définition suivante : « Traditiones, hoc est apostolorum seu sanctorum patrum sanctae et salutares constitutiones ». Massarelli relate une remarque de Cervini répondant encore plus clairement à cette question. Au discours de l'Évêque de Chioggia, qui cite la phrase attribuée à saint Augustin disant que tout ce qui est nécessaire à notre Salut a été écrit, Cervini répond ce qui suit : « Verba (d'après saint Augustin) formaliter intelligi debent, scilicet ad fidem accipiendam, ut salvi fiamus. Quo vero ad mores et christianam vitam instituendam cène non omnia scripta sunt ». Ici Cervini fait à nouveau allusion à saint Jean 15,26 et 14,26, et indique ainsi le pneumatologique.Tout ce qui est visé ici apparaît nettement : la Tradition a trait à l'institutio vitae, au vécu réel de la Parole de Dieu dans l'existence chrétienne. Autrement dit, elle est l'actualisation de la Parole, sans laquelle la Parole resterait privée de réalité.

À tout ceci il faut ajouter deux autres types d'interventions. Elles sont en relation avec ce que nous avons abordé dans l'introduction de la partie précédente et elles concernent la manière de procéder : doit-on s'attaquer d'abord à la reformatio, à la réforme pratique de l'Église (comme le souhaitait l'Empereur), ou bien doit-on discuter d'abord des questions dogmatiques (comme le Pape le souhaitait) ? C'est en soi une question sur la manière de procéder, qui revient toujours dans les débats, mais ne concerne pas directement la notion de Tradition en tant que telle. Cependant toutes deux semblent très étroitement liées dans les faits concrets. Le problème des abus (abusus) et le problème de la Tradition (traditio) sont si souvent en relation qu'au fond ils apparaissent comme étant une seule et unique question, avec une tournure positive ou négative; cela est prégnant chez les réformateurs, pour lesquels les traditions étaient l'abusus qui déformait l'Église. Les Pères du Concile en avaient bien conscience, et ils savaient qu'en défendant les traditions, ils défendaient finalement l'usus ecclesiae, la manière concrète de vivre de l'Église.

L'autre série d'interventions, allant dans le même sens, présente l'autorité de l'Église comme déterminante et opère un rapprochement entre Tradition et institutio christiana.

Nous pouvons maintenant revenir au point de départ de notre propos et répondre à la question sur le sens de la formule « ad nos usque pervenerunt » (sont parvenues jusqu'à nous). Elle ne prétend nullement définir un historisme, comme la formule pourrait le signifier dans nos oreilles ; elle vise la tâche, qui revient à l'Église, de conserver la réalité de l'institutio vitae christianae, la réalité d'une existence chrétienne concrète dans le présent de l'Église, qui confère à l'Écriture le lieu de son actualité, et qui donne vie à l'Écriture; une vie foncièrement apostolique, susceptible de changer en certains détails, comme tout ce qui est vivant.

La Tradition et le dogme de l'Église

Ce deuxième motif est resté en suspens dans le Décret : « traditiones tum ad fidem tum ad mores pertinentes ». Si jusqu'à présent la notion de Tradition s'est limitée à ce que les Pères du Concile appellent consuetudines, observationes, institutiones, le procurateur du Cardinal d'Augsburg, le Père Claude Lejay, se fit le porte-parole d'une théorie qui, face aux traditiones caeremoniales, met désormais en évidence la définition de la transmission en relation avec la foi. Le traité qu'il rédige à l'adresse des Pères contient la formulation qu'il puise dans le Concile, quand il y est dit : « Denique multas veritates tum ad fidem tum ad mores pertinentes Ecclesia novit, quas scriptura aperte et expresse non continet ». Il cite en exemples les mots persona, essentia, trinitas de la doctrine sur la Sainte Trinité ; consubstantialitas de la christologie du logos ; deux natures une personne, du dogme de Chalcédoine. Plus loin : le Christ, fils unique de la Vierge Marie, deux volontés en une personne le Christ, une âme raisonnable en dehors de l'Esprit divin en Christ, Anne, la mère de Marie, faire le signe de croix, célébrer le dimanche, la prière tournée vers l'Est - c'est-à-dire, des notions et des faits de la Tradition conciliaire et de la transmission de la dévotion. Cervini reçut aussitôt de manière positive le discours de Lejay le 23 février 1546 et n'eut aucun mal à le concilier avec le sien, dans la lettre au Cardinal Farnèse mentionnée plus haut. Il y faisait entendre que l'Esprit Saint a parlé à l'Église et qu'après l'Ascension du Seigneur il parle maxime mediante i concilii. Ce plus que l'Église vivante représente face à la simple Parole écrite ne renvoyait plus seulement à la vita instituenda ou à la caeremonialia (comme il était dit dans ce contexte) ; ce plus fait allusion à la essentialia fidei, qui n'est pleinement citée que dans la Tradition. Ici aussi l'intérêt dominant ne réside pas dans la conception historisante de la transmission depuis son commencement, mais bien plus dans l'idée que l'élément actif de la Tradition à travers la pratique conciliaire de l'Église est d'une importance fondamentale pour la fides aussi, pour la doctrine de la foi, et pas simplement pour le vécu de la dévotion, la « caeremonialia ».

Ratzinger conclut ce chapitre en discernant dans les débats de Trente-quatre moments de la Tradition :

1- le fait que la Révélation c'est-à-dire l'Évangile a été inscrit, non seulement dans la Bible, mais aussi dans les cœurs.
2- le fait que l'Esprit Saint parle aux hommes tout au long du temps de l'Église.
3- l'activité conciliaire de l'Église ;
4- la Tradition liturgique et l'ensemble de la Tradition dans la vie de l'Église.

Dans ces quatre moments, qu'il faut considérer comme étant la structure de la pensée du Décret, s'exprime la réalité unique du présent du Christ, englobant tout le temps de l'Église depuis les apôtres, où l'Écriture est un élément central, certes, mais jamais unique.

Au terme de ce propos, nous voyons combien le concile de Trente offre un testament beaucoup plus riche que la marque laissée dans les consciences au cours des siècles qui lui ont succédé. Les études théologiques actuelles pourront, grâce à leurs nouvelles avancées, y puiser un regain de fécondité et une incitation à poursuivre leurs recherches dans les voies à explorer et à tracer.

(à suivre) Chapitre III : L'exégèse au cœur des débats

Chapitre I : Primauté, épiscopat et succession apostolique
1ère partie   ► Le papisme
2ème partie "Tradition" et "succession", furent originellement très proches
3ème partie La succession apostolique et le Verbe
4ème partie Les deux formes de succession apostolique
5ème partie Une catholicité qui renoncerait à Rome ne serait plus catholique

Chapitre II : Essai sur la question du concept de Tradition
I. RÉVÉLATION ET TRANSMISSION DE LA PAROLE DE DIEU.
ESSAI D'ANALYSE DE LA NOTION DE TRADITION

1) La question du concept de Tradition
2) La Révélation surpasse, l'Écriture
3)
La Tradition a son organe dans l'autorité de l'Église
4) La transmission de la foi est, par sa nature, toujours interprétation
II. INTERPRÉTATION DU DÉCRET SUR LA TRADITION DU CONCILE DE TRENTE
(page précédente) : La version pneumatologique de la notion de Tradition
 

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Sources : La Parole de Dieu, cardinal Ratzinger/Benoît XVI - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 28.01.09 - T/Théologie

 

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