Benoît XVI: Audience générale du 27
décembre 2006
CITE DU VATICAN, le 27 décembre 2006 -
(E.S.M.) - L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à 10,30h
dans la Salle Paul VI devant 7000 fidèles venus de l'Italie et de chaque partie du monde. Dans le
discours en langue italienne, le Saint Père Benoît XVI s'est arrêté sur
le mystère de Noël à peine célébré.
Le pape Benoît XVI - Audience
générale
Le pape
Benoît XVI: Audience générale du 27 décembre 2006
"Gloire à Dieu au plus haut des cieux"
L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à 10,30h dans la
Salle Paul VI où le Saint Père a rencontré des groupes de pèlerins et de
fidèles venus de l'Italie et de chaque partie du monde.
Dans le discours en langue italienne, le Saint Père Benoît XVI s'est arrêté
sur le mystère de Noël à peine célébré.
Après avoir repris ses catéchèses en différentes langues, le Pape a adressé
des salutations particulières aux groupes de fidèles présents.
L'Audience s'est conclue avec la prière du Pater Noster et la
Bénédiction Apostolique du pape donnée en présence des Évêques.
Synthèse
"Un hymne de louanges à Dieu au plus haut des
Cieux et une fervente invocation de paix sur la Terre, qui se traduise dans
un engagement concret pour la construire de notre vie. Telle est la promesse
à respecter pour Noël" a déclaré aujourd’hui le Pape durant la catéchèse de
l’audience générale du mercredi tenue dans la Salle Paul VI du Vatican en
présence de milliers de fidèles et de pèlerins. Partant de la question
"pourquoi Dieu s’est-il fait homme ?" Benoît XVI a rappelé que dans l’Évangile
"les anges annoncent aux bergers que la naissance de Jésus ‘est’ la gloire
de Dieu dans les Cieux et ‘est’ la paix sur la terre pour les hommes qu’il
aime (…) La seule manière de glorifier Dieu et de construire la paix dans le
monde – a souligné Benoît XVI – est d’accueillir humblement le don de Noël :
l’amour. Le chant des anges peut alors devenir une prière à répéter souvent,
pas uniquement en cette période de Noël".
Catéchèse du Saint Père
Chers frères et soeurs,
La rencontre d'aujourd'hui se déroule dans le climat de Noël imprégné de joie
intime par la naissance du Sauveur. Nous avons à peine célébré, avant hier,
ce mystère, dont l'écho se répand dans la liturgie de tous ces jours-ci.
C'est un mystère de lumière que les hommes de chaque époque peuvent revivre
dans la foi. Dans nos cœurs résonnent les paroles de l’évangéliste
Jean,
dont nous célébrons précisément aujourd’hui la fête: «Et Verbum Caro factum est - Le
Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous»
(Jn 1, 14). À Noël, donc, Dieu est
venu habiter parmi nous ; il est venu pour nous, pour rdemeurer parmi nous. Une question traverse ces deux mille ans d'histoire chrétienne :
"Mais pourquoi a-il fait cela, pourquoi Dieu s'est-il fait homme ?".
Le cantique que les anges entonnèrent au-dessus de la grotte de Bethléem nous aide à répondre à cette
interrogation par : "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix
sur la terre aux hommes qu'Il aime (Lc 2,14). Le cantique de la nuit de Noël,
entré dans la Gloire, fait partie maintenant de la liturgie comme les autres
trois cantiques du Nouveau Testament, qui se réfèrent à la
naissance et à l'enfance de Jésus : le Benedictus, le Magnificat
et le Nunc
dimittis. Alors que ces derniers sont insérés respectivement dans les
laudes, dans les vêpres, et dans les complies, la Gloire a vraiment trouvé sa
place dans la Saint Messe.
Aux paroles des anges, depuis le IIè siècle, furent ajoutées quelques
acclamations : "Nous te louons, nous te bénissons, nous t'adorons, nous te
glorifions,
nous te rendons grâce pour ton immense gloire" ; et plus tard, d'autres
invocations: "Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, le Fils du Père, toi qui enlèves
le péché du monde...", jusqu'à formuler un hymne d'éloge harmonieux qui
fut chanté pour la première fois lors de la Messe de Noël et en suite tous
les jours de fête. Introduite au début de la Célébration eucharistique, la
Gloire souligne la continuité existante entre la naissance et la mort du Christ,
entre Noël et Pâques, aspects inséparables du seul et unique mystère du
salut.
L'Évangile rapporte que la multitude des anges chantaient: "Gloire à Dieu
au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'il aime". Les
anges annoncent aux bergers que la naissance de Jésus "est" gloire à
Dieu au plus haut des cieux ; et "elle est" la paix sur la terre
pour les hommes qu'Il aime. Par conséquent, on emploie opportunément ces
paroles des anges comme explication du mystère de Noël, qui s'est accompli
dans la crèche. Le terme "gloire" (doxa) indique la splendeur de Dieu
qui suscite l'éloge reconnaissante des créatures. Saint Paul dira :
elle est "la connaissance de la gloire divine qui resplendit sur le visage du Christ"
(2
Cor 4,6). La "Paix" (eirene) représente la plénitude des dons messianiques,
le salut c'est-à-dire que, comme note toujours l'Apôtre, elle s'identifie au Christ
lui-même : "Il est, en effet, notre paix" (Eph 2,14).
On trouve enfin une référence aux hommes "de bonne volonté". "Bonne volonté" (eudokia), dans le langage courant,
cela fait penser à la "bonne volonté" des hommes, mais
ici on indique plutôt le "bon vouloir" de Dieu envers les hommes, qui ne
connaît pas de limites. Et voilà alors le message de Noël : avec la
naissance de Jésus, Dieu a manifesté son bon vouloir envers tous.
Revenons à la question : "Pourquoi Dieu s'est-il fait homme?". Saint Irénée
écrit: " le Verbe s'est fait le dispensateur de la grâce du Père pour
le profit des hommes (...) la gloire de Dieu c'est l'homme vivant - vivens homo
- et la vie de l'homme c'est la vision de Dieu et
sa vie consiste dans la vision de Dieu"
(Adv. Haer. IV, 20,5.7). La gloire
de Dieu se révèle donc, dans le salut de l'homme, que Dieu a tant aimé "jusqu'à donner - comme
l'affirme l'évangéliste Jean - son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne périsse
point, mais qu'il ait la vie éternelle. " (Jn 3,16). C'est donc
l'amour, la raison principale de l'incarnation
du Christ. Éloquente est à ce sujet, la réflexion du théologien H.U. von
Balthasar, qui a écrit : Dieu "n'est pas, en premier lieu, puissance
absolue, mais amour absolu dont la souveraineté ne se manifeste pas dans le
fait de garder pour soi ce qui lui appartient, mais dans son abandon"
(Mysterium paschale I, 4).
Le Dieu que nous contemplons dans la crèche est Dieu-Amour.
L'annonce des anges résonne alors pour nous comme une invitation :
"soit" gloire à Dieu au plus haut des cieux, "soit" paix sur la terre aux
hommes qu'Il l'aime. L'unique manière de glorifier Dieu et de construire la
paix dans le monde consiste dans l'accueil humble et confiant du don de
Noël : l'amour. Le cantique des anges peut alors devenir une prière à répéter
souvent, pas seulement en ce temps de Noël. Un hymne d'éloge à Dieu au plus haut des cieux et
une fervente invocation de paix sur la terre, qui se traduit dans un engagement
concret à la construire dans notre vie. C'est l'engagement que Noël nous confie.
Synthèse de la catéchèse de Benoît XVI en langue
française
Chers Frères et Sœurs,
Dans l’atmosphère joyeuse du temps de Noël, résonnent dans nos cœurs les
paroles de l’évangéliste Jean, dont nous célébrons aujourd’hui la fête: «Le
Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous»
(Jn 1, 14). Dieu est venu
pour nous, pour demeurer avec nous. Mais pourquoi l’a-t-il fait ?
Pourquoi Dieu s’est-il fait homme ? Le chant des anges au-dessus de la
grotte de Bethléem nous éclaire. Ils annoncent aux bergers que la
naissance de Jésus «est» gloire pour Dieu au plus haut des cieux et
qu’elle «est» paix sur la terre aux hommes, qu’il aime. Jésus est Celui
sur le visage de qui a rayonné la connaissance de la gloire de Dieu,
cette splendeur de Dieu qui suscite la louange reconnaissante des
créatures.
Et Jésus est notre paix, la plénitude
des dons messianiques, le salut qui s’identifie avec le Christ lui-même.
Dieu s’est fait homme parce que l’amour de Dieu pour l’homme est la raison
ultime de l’incarnation du Christ. La gloire de Dieu se manifeste dans le
salut de l’homme. Comme le dira le théologien Hans Urs von Balthasar: Dieu
«n’est pas en premier lieu une puissance absolue, mais un amour absolu dont
la souveraineté ne se manifeste pas dans le fait de garder pour soi ce qui
lui appartient, mais dans son abandon» (Mysterium paschale I, 4). Le Dieu
que nous contemplons dans la crèche est le Dieu-Amour.
Je salue cordialement les pèlerins francophones présents ce matin.
Puissiez-vous faire vôtre le chant des anges, conclut Benoît XVI et
accueillir humblement dans la confiance le don de Noël, glorifiant Dieu
chaque jour de votre vie et vous engageant concrètement à être d’audacieux
bâtisseurs de paix.
Texte officiel de la catéchèse du pape Benoît XVI º
Italien
Tous les textes du temps de l'Avent et de Noël
º
Table Noël
Toutes les photos des célébrations
ºAlbum photos
(pages 26 à 29)
Sources:
www.vatican.va -
traduction
E.S.M.
© Copyright du texte original en italien : Libreria Editrice
Vaticana
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 27.12.2006 - BENOÎT XVI