Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Conseils de Benoît XVI pour ceux qui désirent voir Dieu

 

Le 27 novembre 2007 - (E.S.M.) - Les paroles de la quatrième Béatitude, précise Benoît XVI, sont intimement liées à celles qui concernent les affligés qui seront consolés. De la même manière, ceux qui ne se plient pas au diktat des opinions et des habitudes dominantes reçoivent une promesse.

Rien n'est plus grand qu'un cœur pur, parce qu'un tel cœur devient le trône de Dieu

Conseils de Benoît XVI pour ceux qui désirent voir Dieu

Quatrième chapitre - Le Sermon sur la montagne (p. 85 à 150)
1) De quoi s'agit-il ? Benoît XVI
2) Le renversement des valeurs : Benoît XVI
3) Les pauvres de cœur : Benoît XVI
4) Les doux posséderont la terre : Benoît XVI
5)
Le pays du roi de la paix : Benoît XVI
6) Le contre-pouvoir au règne du mal : Benoît XVI
7) (suite) Voir Dieu (la vision intérieure des Béatitudes)

Écoutons maintenant, la quatrième Béatitude dont nous n'avons pas encore parlé : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés » (Mt 5, 6). Ces paroles sont intimement liées à celles qui concernent les affligés qui seront consolés. De la même manière, ceux qui ne se plient pas au diktat des opinions et des habitudes dominantes reçoivent une promesse ; et ils s'opposent à ce diktat dans la souffrance ; même en ce cas, il s'agit de personnes qui scrutent autour d'elles à la recherche de ce qui est grandi de la vraie justice, du bien véritable. Aux yeux de la tradition, un mot qui se trouve dans l'un des récits du Livre de Daniel résume l'attitude dont il est question ici. Daniel y est appelé vir desideriorum, homme des désirs (Dn 10, 11). Le regard se fixe sur les hommes qui ne se contentent pas de ce qui existe, qui n'étouffent pas l'inquiétude du cœur incitant l'homme à se dépasser et le poussant à entreprendre un chemin intérieur, tels les Mages d'Orient à la recherche de Jésus, de l'étoile qui éclaire le chemin de la vérité, de l'amour, de Dieu. Ces personnes possèdent une sensibilité intérieure leur permettant d'entendre et de voir les signes imperceptibles que Dieu envoie dans le monde et qui brisent la dictature de l'habitude.

Comment ne pas évoquer à ce propos l'humilité des saints à travers lesquels l'Ancienne Alliance s'ouvre à la Nouvelle et prend en elle sa forme définitive ? Zacharie et Elisabeth, Marie et Joseph, Syméon et Anne, chacun à sa manière fait preuve de vigilance intérieure en attendant le salut d'Israël, et par leur piété emplie d'humilité, par la patience de leur attente et de leur désir, ils « préparent les chemins » au Seigneur. Mais pensons aussi aux douze apôtres, des hommes issus, nous le verrons, de milieux intellectuels et sociaux très divers, qui pourtant, au milieu de leur travail et de leur quotidien, avaient conservé l'ouverture du cœur qui leur a permis d'entendre l'appel de plus grand qu'eux. Ou encore à Paul et à sa passion pour la justice, une passion qui, bien que sur la mauvaise voie, le prépare néanmoins à être jeté à terre par Dieu et à parvenir ainsi à une nouvelle clairvoyance. Nous pourrions parcourir ainsi toute l'histoire. Edith Stein a dit un jour que quiconque recherche la vérité avec sincérité et passion est en route vers le Christ. La quatrième Béatitude, parle de ces personnes-là, de cette soif et de cette faim bienheureuses, car elles mènent l'homme à Dieu, au Christ et elles ouvrent de ce fait le monde au Royaume de Dieu.

Le moment est venu, me semble-t-il, de partir du Nouveau Testament pour parler du salut de ceux qui ne connaissent pas le Christ. La pensée contemporaine tend à dire que chacun doit vivre sa religion ou peut-être même l'athéisme qui est le sien et que, de cette manière, il trouvera le salut. Une telle opinion présuppose une étrange image de Dieu et une étrange conception de l'homme et de la juste façon d'être homme. Essayons d'expliciter cela en posant quelques questions pratiques. Est-ce que l'on sera bienheureux et reconnu par Dieu comme un juste parce qu'on se sera scrupuleusement conformé aux devoirs qu'imposé la vengeance par le sang ? Parce que l'on se sera engagé de toutes ses forces en faveur de « la Guerre Sainte » et dans cette guerre ? Ou parce que l'on aura offert certains sacrifices d'animaux ? Ou parce que l'on aura satisfait à l'observance des ablutions rituelles ou de quelque autre précepte religieux ? Parce qu'on aura érigé en norme de conscience ses opinions et ses désirs et qu'ainsi on se sera érigé soi-même en critère ? Non, affirme Benoît XVI, Dieu exige l'inverse, il exige le réveil intérieur à son exhortation silencieuse, qui est présente en nous, afin de nous arracher aux simples habitudes, nous conduisant sur le chemin de la vérité. « Avoir faim et soif de justice », tel est le chemin qui s'offre à chacun de nous, un chemin qui prend fin auprès de Jésus Christ.

Reste encore un « macarisme » (neuf versets du chapitre cinq de l'évangile selon saint Matthieu, depuis le troisième verset jusqu'au onzième) : « Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu » (Mt 5, 8). L'organe qui permet de voir Dieu, c'est le cœur. Le simple entendement ne suffit pas. Pour que l'homme puisse parvenir à percevoir Dieu, les forces de son existence doivent agir ensemble. Sa volonté doit être pure et, déjà avant elle, le fond affectif de l'âme, qui prescrit à l'entendement et à la volonté la direction à suivre. Par « cœur », on entend précisément le jeu intérieur combiné des forces de perception de l'homme, où entre également en jeu la juste compénétration de l'âme et du corps qui fait partie de la totalité de la créature appelée « homme ». La disposition affective fondamentale de l'homme, indique Benoît XVI, dépend précisément aussi de cette unité entre l'âme et le corps, et du fait que l'homme accepte d'être à la fois corps et esprit, de soumettre le corps à la discipline de l'esprit, mais sans pour autant isoler la raison ou la volonté, se recevant lui-même de Dieu, de reconnaître et de vivre aussi la corporéité de son existence comme une source de richesse pour l'esprit. Le cœur, l'homme dans sa totalité, doit être pur, intérieurement ouvert et libre, afin que l'homme puisse voir Dieu. Voici comment Théophile d'Antioche (mort vers 180) a exprimé cela lors d'une controverse avec certains hommes qui le questionnaient : « Mais si tu me disais : "montre-moi ton Dieu", je te répondrais : "montre-moi l'homme que tu es..." Car Dieu est perçu par les hommes qui sont capables de le voir, à savoir s'ils ont les yeux de l'âme ouverts... De même qu'un miroir doit être propre, l'homme doit avoir une âme pure (Ad Autolycum : PG VI, 1025 ; 1028 ; trad. fr. Trois livres à Autolycus, I, 2, 7, Paris, Le Cerf, 1968). »

Se pose alors la question : comment l'œil intérieur de l'homme devient-il pur ? Comment faire en sorte que ses yeux se dessillent avant qu'il ne finisse par être totalement aveugle ? La tradition mystique du « chemin de purification », qui mène à « l'union », a tenté de répondre à cette question. Mais il nous faut lire les Béatitudes avant tout dans le contexte biblique. Ce thème est présent surtout dans le Psaume 23 [24], expression d'une antique liturgie d'entrée au sanctuaire : « Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? L'homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles et ne dit pas de faux serments » (3-4). À la porte du Temple se pose la question de savoir qui a le droit de se tenir à proximité du Dieu vivant : la condition est d'avoir « les mains innocentes et le cœur pur ». (Céleste interprétation du Ps 23 dans : Dimanche des Rameaux 6e §)

Le Psaume explique de multiples façons en quoi consiste cette condition pour accéder à la maison de Dieu. Une condition indispensable est que les hommes qui veulent entrer dans sa maison doivent le chercher, rechercher sa face (cf. v. 6). Apparaît donc comme condition fondamentale la même attitude qui auparavant avait été décrite comme « faim et soif de la justice ». La quête de Dieu, la recherche de son visage, telle est la condition primordiale pour la montée qui conduit à la rencontre avec Dieu. Mais avant même cela, comme contenu des concepts « mains innocentes » et « cœur pur » est posée l'exigence que l'homme ne s'adonne pas au mensonge et ne fasse pas de faux serment, à savoir l'honnêteté, la sincérité, la justice envers son prochain et envers la communauté, ce que nous pourrions appeler Yethos (signification) social, mais qui en réalité plonge ses racines au plus profond du cœur.

Le Psaume 14 [15] développe plus en détail cette même perspective, de sorte que l'on peut dire que la condition pour accéder à Dieu est tout simplement le contenu du Décalogue, l'accent étant mis sur la quête intérieure de Dieu, sur le fait d'être en chemin vers lui (première table) et sur l'amour du prochain, sur la justice envers l'individu et la communauté (deuxième table). Aucune condition fondée spécifiquement sur la connaissance qui découle de la Révélation n'est énoncée, seuls sont requis le fait de « chercher Dieu » et les fondements de la justice dictés par une conscience en éveil, secouée et tirée du sommeil par la quête de Dieu. Notre réflexion antérieure sur la question du salut se voit à nouveau confirmée ici.

Mais dans la bouche de Jésus, cette parole prend un relief nouveau. Elle fait partie de sa nature spécifique : voir Dieu, être face à face avec lui, communiquer intérieurement en permanence avec lui, en définitive vivre l'existence du Fils. Il s'agit donc là d'une expression très profondément christologique. Nous verrons Dieu si nous entrons dans les « dispositions du Christ » (cf. Ph 2, 5). La purification du cœur se réalise lorsqu'on suit le Christ, que l'on ne fait plus qu'un avec lui. « Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Un nouvel élément apparaît ici. La montée vers Dieu a lieu précisément lorsqu'on s'abaisse à servir humblement, qu'on s'abaisse par amour, un amour qui est l'essence de Dieu et par là même la force qui purifie véritablement, qui rend l'homme capable de percevoir Dieu et de le voir. En Jésus Christ, Dieu lui-même s'est révélé en s'abaissant : « Lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu, mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes [...], il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout » (Ph 2, 6-9).

Ces paroles marquent un tournant décisif dans l'histoire de la mystique. Elles signalent la nouveauté de la mystique chrétienne, qui procède de la nouveauté de la révélation en Jésus Christ. Dieu s'abaisse, jusqu'à mourir sur la croix. Et c'est précisément ainsi qu'il se révèle dans son authentique divinité. La montée vers Dieu advient quand on l'accompagne dans cet abaissement. La liturgie d'entrée dans le sanctuaire, au Psaume 23 [24], prend alors un sens nouveau. Le cœur pur est le cœur aimant qui entre en communion de service et d'obéissance avec Jésus Christ. L'amour est le feu qui purifie et qui unit raison, volonté et sentiment, qui unifie l'homme en vertu de l'action unifiante de Dieu, de sorte que l'homme devient serviteur pour réunir ceux qui sont dans la désunion : alors l'homme entre dans le sanctuaire de Dieu et peut le voir. Et cela s'appelle la Béatitude.

à suivre... : 8) La miséricorde

Tous les articles sur le livre "Jésus de Nazareth"
 

Sources: www.vatican.va

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 27.11.2007 - BENOÎT XVI - T/J.N.

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante