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Benoît XVI s'apprête à réhabiliter pleinement la messe en latin
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ROME, le 27 octobre 2006 -
(E.S.M.) - Hier à Paris, le
cardinal Francis Arinze, préfet de la Congrégation pour le culte
divin, est monté au créneau pour dénoncer les abus en matière
liturgique, constatés dans l'Église catholique.
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Cardinal F. Arinze
Benoît XVI
s'apprête à réhabiliter pleinement la messe en latin
Entre recherche et pastorale, l'avenir des études
liturgiques : du 26 au 28 octobre 2006, l'Institut Supérieur de
Liturgie (ISL) organise un colloque international à l'occasion de son 50ème
anniversaire.
Le 50e anniversaire de l’ISL méritait d’être salué par
un colloque international, organisé sous le patronage de
Mgr André Vingt-Trois, Archevêque de Paris,
Chancelier de l’Institut Catholique de Paris, de Mgr
Robert Le Gall, Président de la Commission épiscopale de Liturgie et
de M. Pierre Cahné, Recteur de l’Institut
Catholique de Paris. Il sera honoré par une intervention du
Cardinal F. Arinze, Préfet de la
congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, et par la
présence de plusieurs archevêques, évêques et supérieurs religieux.
La fondation de l’ISL s’est faite au moment du Congrès international de
Pastorale liturgique réuni à Assise du 18 au 24 septembre 1956 qui, dans le
sillage de l’encyclique Mediator Dei de Pie XII, a inspiré le Mouvement
Liturgique et préparé l’oeuvre de Vatican II. L’ISL fut donc dès le départ
marqué par la relation entre recherche historique et théologique et souci
des implications pastorales, deux dimensions fortement soulignées par la
Constitution
Sacrosanctum Concilium.
Le colloque s’inscrira dans cette tradition universitaire pour mettre en
lumière les données actuelles de la recherche en liturgie et théologie des
sacrements en considérant la relation entre recherche fondamentale et
accompagnement des réalités pastorales.
La démarche comportera trois
moments : - entendre la hiérarchie de l’Église
catholique exprimer les questions et les besoins en ce domaine central de la
vie de l’Église - croiser les
questions et les points de vue des chercheurs et essayer d’approfondir les
problématiques - mesurer l’impact de cette réflexion sur la
formation.
Hier à Paris, le cardinal
Francis Arinze, préfet de la Congrégation pour le culte divin,
est monté au créneau pour dénoncer les abus en matière liturgique, constatés
dans l'Église catholique. Cette charge, dont il a précisé qu'elle ne
s'adressait pas spécifiquement à la France, s'est déroulée dans le contexte
houleux d'une opposition des évêques français à une éventuelle
libéralisation du rite latin tridentin.
Le cardinal a tenu ces
propos à l'occasion d'un colloque organisé par l'Institut supérieur de
liturgie auquel ont participé plus de deux cents spécialistes et une
vingtaine d'évêques français. Les archevêques de Paris et de
Toulouse, Mgrs André Vingt-Trois et Robert Le Gall, ont ainsi saisi cette
occasion pour faire part de leurs doutes et de leurs inquiétudes face à la
restauration annoncée de l'ancien rite.
Le document que
prépare le pape Benoît XVI en vue "d’encourager la messe en latin" prendra
la forme "d’une Lettre apostolique - Motu proprio", "forme plus forte
que la Lettre apostolique", livre-t-on encore au Vatican. La Congrégation
pour le culte divin et la discipline des sacrements travaille actuellement
sur le texte, tout comme le cardinal Dario Castrillon Hoyos, préfet de la
Congrégation pour le clergé et président de la Commission Ecclesia Dei,
en charge des traditionalistes dans l’Eglise. De source vaticane, le pape a
revu le texte au moins "deux fois" et le document serait "presque
prêt".
Le cardinal Arinze n'a pas
souhaité aborder directement la question du rite tridentin, choisissant
plutôt de dénoncer « la banalisation, la
désacralisation et la sécularisation dans la liturgie »,
illustrant ainsi la volonté de Rome d'une reprise en main au niveau
international. Le bras droit de Benoît XVI sur ces dossiers a ainsi
dénoncé « ce maniérisme ouvertement égocentrique
que nos assemblées du dimanche sont parfois obligées de subir »
ainsi que « la fausse humilité » qui
consiste pour un prêtre à « partager son rôle avec
les laïcs ». Pour le cardinal, « la
sainte liturgie n'est pas un domaine où règne la libre recherche
». Prenant la parole, Mgr Le Gall s'est défendu en regrettant que Rome «
soit parfois trop attentive à des courriers venus de France qui relèvent de
réelles anomalies ou irrégularités dans les pratiques liturgiques, mais
sorties de leur contexte ».
En aparté, l'archevêque chargé des
questions liturgiques au sein de l'épiscopat français a exprimé sa crainte
qu'« en libéralisant l'ancien rituel, le Pape Benoît XVI fasse naître un
front de défiance, de tristesse et de découragement vis-à-vis du Saint-Siège
». Mgr Le Gall espère que « toutes les réactions entendues en ce moment en
France pourront amener Rome à moduler le texte en préparation ».
Le pape Benoît XVI, qui avait indiqué aux cardinaux son désir "de se
rapprocher des traditionalistes" lors du
consistoire de mars dernier, travaille aux conditions de
l’élargissement de l’usage du missel préconciliaire. Il était jusqu’ici
permis mais dans des conditions restrictives.
En effet, depuis la création de la Commission
Ecclesia Dei par
le Motu proprio du 2 juillet 1988, les prêtres peuvent célébrer la
messe traditionnelle dans leur paroisse à condition que leur évêque les y
autorise. Or, même si Jean Paul II avait alors demandé qu’on respecte
partout "les dispositions intérieures de tous ceux qui se sentent liés à la
tradition liturgique latine", beaucoup d’évêques sont encore réticents à
l’usage du missel saint Pie V.
Dans son
livre Le Sel de la Terre (1997), Benoît XVI (Card. Ratzinger)
écrivait qu’il pensait "que l’on devrait être plus
généreux dans le fait de consentir l’ancien rite à ceux qui le souhaitent".
"On ne voit pas ce qu’il devrait y avoir de
dangereux ou d’inacceptable", estimait-il.
Comme les autres évêques de France - exceptés peut-être les cardinaux
Jean-Marie Lustiger et Jean-Pierre Ricard, reçus cette semaine par Benoît
XVI - l'évêque de Toulouse ne sait pas grand-chose de ce texte. Sauf,
dit-il, qu'il « pourrait donner une même valeur à
l'ancien rite et à celui d'aujourd'hui ». Ce sentiment de mise à
l'écart des décisions prises à Rome est partagé par les évêques français,
qui craignent que l'unité de l'Église ne soit remise en cause.
Alors
posons la question qui fâche: si à Rome, il arrive qu'on prenne des
décisions concernant les diocèses français sans toujours consulter les
évêques de France, n'est-ce pas parce qu'en "haut lieu" on s'est rendu
compte qu'il n'y a plus grand-chose à attendre d'un épiscopat qui, depuis
des années se montre surtout gallican, versatile et quelque peu léger au
plan théologique?
De son côté, l'archevêque de Paris, qui aurait été
lui aussi reçu par Benoît XVI cette semaine, a déploré qu'en France la
liturgie ait été « instrumentalisée » dans un débat entre libéraux et
traditionalistes.
Et oui, c'était en 2004, à la suite de la parution
de l'Encyclique
Redemptionis Sacramentum, des évêques
français (pratiquant la méthode Coué) affirment qu'il n'y a pas de grands
problèmes liturgiques dans les paroisses et que les orientations de Vatican
II sont de façon générale correctement appliquées.
Pour
conclure rappelons les paroles pleines d'espoir du Pape Benoît XVI lors des
dernières journées mondiales de la jeunesse à Cologne : (...)
"la religion recherchée comme une sorte de
"bricolage", en fin de compte ne nous
aide pas. Elle est commode, mais dans
les moments de crise, elle nous abandonne à nous-mêmes.
Aidez les hommes à découvrir la véritable étoile qui
nous indique la route: Jésus Christ !"
Peut être serait-il temps de redécouvrir vraiment ce
qui fait le coeur de notre foi, et par association, ce qui nous en sépare !
La pensée de Benoît XVI sur la
crise liturgique actuelle: ►
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Sources:
E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 27.10.2006 - BENOÎT XVI |