Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Les dernières nominations de Benoît XVI avant la renonciation

Le 27 février 2013 - (E.S.M.) - De Gänswein à Balestrero en passant par l'IOR. Une analyse des nominations décidées par Benoît XVI au cours de la phase finale de son pontificat. Elles n'étaient pas toutes obligatoires. Vont-elles constituer pour le futur pape un obstacle ou une aide?

Le pape Benoît XVI

Les dernières nominations de Benoît XVI avant la renonciation

par Sandro Magister

Le 27 février 2013 - E. S. M. - Au cours des dernières et dramatiques semaines du pontificat de Jean-Paul II, qui était alors aphone et extrêmement affaibli, il y eut un certain nombre de nominations qui suscitèrent la perplexité.

Comme celle par laquelle Angelo Comastri, aujourd’hui cardinal, devint coadjuteur de l’archiprêtre de la basilique Saint-Pierre.

Ou comme l’acceptation de la renonciation du cardinal Miguel Obando Bravo à ses fonctions d’archevêque de Managua, publiée, en même temps que vingt-trois autres mesures pontificales, au cours des deux derniers jours du pontificat, alors que le pape Karol Wojtyla était désormais mourant.

On peut également rappeler la rumeur non dépourvue de fondement qui circula avec insistance à propos d’une tentative – non couronnée de succès – visant à remplacer in extremis le secrétaire d’état Angelo Sodano par le cardinal Giovanni Battista Re qui était, à ce moment-là, préfet de la congrégation pour les évêques, celle-là même qui avait organisé avec succès la démission d’Obando Bravo.

De la même façon, au terme du pontificat de Benoît XVI, les observations critiques concernant ses nominations de fin de pontificat ne manquent pas et il y en aura encore bien d’autres. Même si personne ne pourra jamais contester le fait que ces nominations ont été faites par un pape qui est certes “démissionnaire” parce qu’affaibli par l’âge, mais qui possède toujours la plénitude de ses pouvoirs et, surtout, la plénitude de ses facultés physiques, mentales et spirituelles.

Cela dit, il est tout de même intéressant d’analyser quelles ont été les dernières décisions prises par le pape Joseph Ratzinger en ce qui concerne le gouvernement de la curie romaine, décisions qu’il laissera à son successeur. Cependant celui-ci, il est bon de le rappeler constamment, sera tout à fait libre de les confirmer ou non au début ou au cours de son pontificat.

En dépit du déchaînement de rumeurs provoqué par l’affaire "Vatileaks", Benoît XVI n’a pas du tout puni ses plus proches collaborateurs, mais il les a plutôt renforcés, y compris pour l’avenir.

Cette dernière observation peut servir de clé pour interpréter le fait que son secrétaire particulier, Georg Gänswein, a été nommé archevêque et préfet de la maison pontificale. Lorsque cette nomination a eu lieu, le 7 décembre dernier, un certain nombre d’observateurs ont fait remarquer que réunir en la personne d’un seul ecclésiastique les deux fonctions de secrétaire et de préfet de la maison pontificale constituait une anomalie inédite. Mais le pape, selon toute probabilité, savait déjà que cette anomalie n’allait pas durer longtemps.

D’autre part, en ce qui concerne les questions économico-financières, il semble que Benoît XVI ait voulu laisser à son successeur un Institut pour les Œuvres de Religion (IOR) bénéficiant d’une "governance" claire et débarrassé des irréductibles conflits internes de l’époque où Ettore Gotti Tedeschi était à la tête de son conseil de surveillance laïc.

On a là une grille de lecture de la nomination de l’Allemand Ernst von Freyberg au poste qu’occupait Gotti Tedeschi et du renouvellement de la commission cardinalice qui contrôle la "banque " vaticane, marqué par le départ inévitable du cardinal Attilio Nicora – à la demande de Moneyval, parce que sa présence était incompatible avec le fait qu’il est également président de l’Autorité d’Information Financière – mais pas par celui du cardinal Jean-Louis Tauran, représentant autorisé – et néanmoins critique – de l’école diplomatique classique du Vatican.

Le cardinal secrétaire d’état Tarcisio Bertone a été confirmé par le pape dans ses fonctions de membre et de président de la commission cardinalice de l’IOR. Le prélat salésien a d’autre part obtenu qu’un cardinal ayant toute sa confiance, Giuseppe Versaldi, soit nommé délégué pontifical auprès de la congrégation religieuse des Fils de l’Immaculée Conception, propriétaire à Rome de deux importants établissements de santé qui, ayant été mal gérés, sont au bord de la faillite.

La dernière phase du pontificat a également été marquée par l’importance accrue des membres du mouvement des Focolari au sein de la curie romaine.

Les disciples de Chiara Lubich disposaient déjà, en plus du cardinal brésilien João Braz de Aviz, préfet de la congrégation pour les religieux, de deux points de force à la secrétairerie d’état, en la personne des archevêques Angelo Giovanni Becciu, qui y exerce les fonctions de substitut, très importantes notamment en période de conclave, et Luciano Suriani, qui est une sorte de chef du personnel de la curie et influe en particulier sur les nominations et les changements d’affectation des nonces.

Mais ce groupe, déjà significatif, des membres de Focolari présents à la curie a pris encore davantage d’importance en raison de la promotion, au mois de novembre dernier, d’Angelo Zani, jusqu’alors sous-secrétaire de la congrégation pour l’éducation catholique, qui en est devenu secrétaire et archevêque.

Il faut également signaler comme significative la nomination du nouveau sous-secrétaire de cette congrégation, le père Friedrich Bechina, 47 ans, Autrichien, très estimé dans l’appartement pontifical. Il est membre de la famille spirituelle “L’Œuvre” (Das Werke), dont fait également partie sœur Christine, la religieuse qui aide le frère de Benoît XVI, Georg Ratzinger, lorsque celui-ci vient en séjour à Rome.

Mais la nomination qui a le plus retenu l’attention des médias au cours de ces derniers jours a été celle du jeune et brillant vice-ministre des Affaires étrangères du Vatican, Ettore Balestrero, qui devient archevêque et nonce en Colombie.

La nomination en question, arrivée à maturité à peu près à Noël, a pris une dimension particulière parce qu’elle a été publiée après l’annonce de la renonciation pontificale et précisément dans les jours où cet ecclésiastique faisait l’objet d’articles hostiles publiés dans le quotidien "la Repubblica".

Et c’est une nomination importante et difficile à décrypter.

Au cours de ses trois années à la secrétairerie d’état, Balestrero a conquis à la fois la confiance du secrétaire d’état et celle de l’appartement pontifical. Et cela lui a attiré bon nombre de réactions d’envie. Sans compter que c’est surtout lui qui a innové dans la politique internationale pratiquée par son service, qui est passée d’une approche plus "soft" à des attitudes plus intransigeantes en ce qui concerne les questions sensibles du point de vue éthique.

Et maintenant, à 46 ans, il est envoyé dans un pays important, devenant ainsi le plus jeune des nonces et des évêques italiens. Toutefois, en même temps, cela le contraint à quitter Rome pour se rendre dans un pays lointain. Et les vétérans de la curie soutiennent qu’un poste à la secrétairerie d’état, même mineur, compte davantage qu’une nonciature, même prestigieuse : c’est ce que démontreraient les carrières des grands Agostino Casaroli et Achille Silvestrini, dont le "cursus honorum" s’est effectué sans qu’ils aient jamais quitté le Palais Apostolique.

Au Vatican on fait en tout cas remarquer qu’il y a un illustre précédent à la nomination de Balestrero en Colombie.

En 1975, Eduardo Martinez Somalo, qui était alors assesseur (poste équivalent à celui de vice-ministre des Affaires étrangères) depuis 1970, fut en effet nommé, à l’âge de 48 ans seulement, archevêque et nonce à Bogota par Paul VI. Et cet éloignement ne fut que provisoire. En effet le nouveau pape, Jean-Paul II, le rappela à Rome en 1979 pour lui confier le poste de substitut à la secrétairerie d’état, poste qu’il quitta en 1988 parce qu’à cette date il fut promu cardinal et préfet de la congrégation pour le culte divin.

Le rapprochement entre Balestrero et Martinez Somalo est indiscutablement suggestif. Mais il est évident que, pour le moment, il se limite uniquement à la première phase et rien ne peut garantir que le second prélat connaîtra une évolution analogue à celle du premier. Tout dépendra en effet de qui seront le prochain pape et le prochain secrétaire d’état.

Le pontificat de Benoît XVI se termine donc sur une série de nominations significatives. Mais également sur une désignation qui n’a pas été faite.

En effet il reste à pourvoir le poste de secrétaire de la congrégation pour les religieux, dicastère qui doit encore tirer les conclusions de l’épineuse et contestée visite apostolique effectuée auprès des religieuses américaines.

Il semble que, après avoir pris en considération l’hypothèse d’un évêque venant des États-Unis, on aurait envisagé dernièrement de promouvoir un religieux américain, selon toute probabilité un dominicain.

Mais, sur ce point, le pape Benoît XVI a voulu laisser le champ totalement libre à son successeur.

 Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.


 

Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 27.02.2013- T/International

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante