Benoît XVI: texte intégral de la Catéchèse
ROME, MARDI, 26 AVRIL 2006. L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à 10,30 h. Place Saint Pierre où le pape Benoît XVI a
poursuivi sa catéchèse en présence de nombreux groupes de pèlerins et de fidèles provenant d'Italie et de chaque partie du monde. Dans son discours en langue italienne, le Pape Benoît XVI centre sa méditation sur : "La communion dans le temps : la Tradition ".
Benoît XVI - catéchèse du 26.04.2006
Benoît XVI: texte intégral de la Catéchèse
ROME, MARDI, 26 AVRIL 2006. L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à 10,30 h. Place Saint Pierre où le pape Benoît XVI
a poursuivi sa catéchèse en présence de nombreux groupes de pèlerins et de fidèles provenant d'Italie et de chaque partie du monde. Dans son discours en langue italienne, le Pape Benoît XVI centre sa méditation sur craint : "La communion dans le temps : la Tradition ". Après avoir repris ses catéchèses en différentes langues, le Pape a adressé ses salutations aux groupes de très nombreux fidèles présents.
Chers frères et soeurs,
Merci pour votre affection ! Dans la nouvelle série de
catéchèses, commençait il y a peu de temps, a commencé le pape Benoît XVI, nous cherchons
à comprendre le dessein originel de l'Église voulue par le Seigneur, pour mieux comprendre ainsi
également notre
place et notre vie chrétienne, dans la grande communion de l'Église.
Jusqu'à présent, nous avons compris
que la communion ecclésiale est suscitée et soutenue par le Saint Esprit, gardée
et promue par le ministère apostolique. Et cette communion, que nous appelons
Église, ne s'étend pas seulement à tous les croyants d'un instant
déterminé historique, mais comprend également tous les temps et toutes les générations. Donc nous avons une
double universalité souligne Benoît XVI : l'universalité synchronique - nous
sommes unis avec les croyants dans toutes les parties du monde - et en même
temps une universalité diachronique, c'est-à-dire: que tous les temps nous
appartiennent, même les croyants du passé et les croyants du futur forment avec
nous une unique grande communion.
Selon le témoignage du nouveau testament, le
Saint Esprit apparaît comme le garant de la présence active du mystère dans
l'histoire, Celui qui en assure la réalisation tout au long des siècles. Grâce
au Paraclet, l'expérience du Christ Ressuscité,
faite par la communauté apostolique aux origines de l'Église, pourra toujours
être vécue par les générations à venir, dans la mesure où elle est transmise et
actualisée dans la
foi, dans le culte et dans la communion du Peuple de Dieu, pèlerin dans le
temps.
Et ainsi, maintenant, en ce temps pascal, nous vivons la
rencontre avec le Christ Ressuscité, pas seulement comme un évènement qui
appartient au passé, rappelle Benoît XVI, mais dans la communion présente de la foi, de la liturgie, de
la vie de l'Église. Ce sont les réalités du présent dans la vie de l'Eglise.
C'est dans cette transmission des biens du salut, qui fait de la communauté chrétienne
l'actualisation permanente, dans la force de l'Esprit, de la communion originelle,
que consiste
la Tradition apostolique de l'Église. Elle est ainsi appelée car elle est née du témoignage des Apôtres et
de la communauté des disciples au temps des origines, elle a été consignée sous
la direction de l'Esprit Saint dans les écrits du Nouveau Testament et dans la
vie sacramentelle, dans la vie de la foi, et c'est à elle - à cette Tradition, qui est toute la
réalité toujours actuelle du don de Jésus - que l'Église se réfère
constamment comme étant son fondement et sa norme, à travers la succession ininterrompue du ministère
apostolique.
Jésus, lorsqu'il était encore dans sa vie historique,
limitait sa mission à la maison d'Israël, mais faisait déjà comprendre que le
don était destiné non seulement au peuple d'Israël, mais à tout le monde et à
tous les temps - poursuit Benoît XVI - Le Christ Ressuscité confie, ensuite, explicitement aux Apôtres
(cfr Lc 6,13) le devoir de se rendre dans toutes les nations, en
garantissant sa présence et son aide jusqu'à la fin des temps (cfr Mt
28,19s). L'universalisme du salut demande, d'autre part, que le mémorial de la
Pâques soit célébré sans interruption dans l'histoire jusqu' au retour
glorieux du Christ (cfr 1 Cor 11,26). Qui actualisera la
présence salvifique du Seigneur Jésus à travers le ministère des apôtres -
chefs de l'Israël eschatologique (cfr Mt 19,28) - et à travers à
la vie entière de peuple de la nouvelle alliance ?
La réponse est claire: L'Esprit Saint.
Les actes des Apôtres - exprime le pape Benoît XVI
- en continuité avec le dessein de l'Evangile de Luc - présentent sur le
vif l'interprétation entre l'Esprit, les envoyés du Christ et la communauté
qu'ils ont rassemblée. Grâce à l'action du Paraclet, les apôtres et leurs successeurs peuvent réaliser dans le temps la mission reçue
par le Christ Ressuscité : "De cela vous êtes témoins. Et voici que moi, je vais
envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Vous donc, demeurez dans la ville
jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la force d'en haut." (Lc 24,48s.).
"Mais vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur
vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la
Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre." (Ac1,8). Et cette
promesse, au début incroyable, s'est réalisée déjà du temps des Apôtres : "Nous sommes témoins de ces choses, nous et
l'Esprit Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent."(Ac 5,32).
C'est donc le Saint Esprit lui-même qui, grâce à l'imposition
des mains et la prière des Apôtres, consacre et envoie les nouveaux
missionnaires de l'Évangile (tel que, par exemple, dans Ac 13,3s. et 1 Tm
4,14). Il est intéressant d'observer que,- note le Saint-Père Benoît XVI -
dans quelques passages des actes des apôtres on dit que Paul établit
les prêtres dans les Églises (cfr Ac 14,23), ailleurs on affirme que
c'est le Saint Esprit qui a constitué les pasteurs du troupeau (cfr Ac
20,28).
l'action de l'Esprit et celle de Paul
apparaissent ainsi profondément interpénétrées. A l'heure des décisions solennelles de la vie de
l'Église, l'Esprit est présent pour la guider - assure le pape Benoît XVI - Et on remarque particulièrement
cette présence-guide de la vie du Saint Esprit lors du Concile de
Jérusalem, dans leurs conclusions résonne l'affirmation : "
L'Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas vous imposer d'autres
charges que celles-ci, qui sont indispensables" (Ac 15,28) ; l'Église marche et grandit "dans la crainte du Seigneur, remplie du
réconfort du Saint Esprit" (Ac 9,31). Cette actualisation permanente
de la présence active de Jésus Seigneur dans son peuple, opérée par l'Esprit
Saint et exprimée dans l'Eglise à travers le ministère apostolique et la
communion fraternelle, est ce que l'on entend au sens théologique avec le terme
Tradition: celle-ci n'est pas la simple transmission matérielle de ce qui fut
donné au début aux Apôtres, mais la présence efficace du Seigneur Jésus,
crucifié et ressuscité, qui accompagne et guide dans l'Esprit la communauté
qu'il a rassemblée.
La Tradition est donc - confie Benoît XVI
- la communion des fidèles autour des pasteurs légitimes tout au long de
l'histoire, une communion que le Saint Esprit alimente en assurant la
liaison entre l'expérience de la foi apostolique, vécue dans la communauté
originelles des disciples, et
l'expérience actuelle du Christ dans son Église. En d'autres termes, la Tradition
est la continuité organique de l'Église, Temple saint de Dieu le Père, érigé
sur le fondement des Apôtres et tenu ensemble par la pierre angulaire, le Christ, grâce à
l'action vivifiante de l'Esprit : "Dans ce sens , saint Paul nous dit dans
la lettre aux Ephésiens : "Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers ni des
hôtes ; vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu. Car la
construction que vous êtes a pour fondations les apôtres et prophètes, et pour
pierre d'angle le Christ Jésus lui-même. En lui toute construction s'ajuste et
grandit en un temple saint, dans le Seigneur ; en lui, vous aussi, vous êtes
intégrés à la construction pour devenir une demeure de Dieu, dans l'Esprit."(Eph
2.19-22). Grâce à la Tradition, garantie par le ministère des Apôtres et par
leurs successeurs, l'eau de la vie qui jaillit du côté du Christ et son sang salutaire
rejoignent les femmes et les hommes de tous les temps. Ainsi, la Tradition est
la présence permanente du Sauveur qui vient à notre rencontre, pour nous
racheter et nous sanctifier dans l'Esprit à travers du ministère de son Église, à
la Gloire du Père.
En conclusion et en résumé, nous pouvons donc affirmer -
conclu le pape Benoît XVI - que la Tradition n'est pas une transmission de choses ou
de paroles, une collection de choses mortes, la Tradition est un
fleuve vivant qui nous relie aux origines, le fleuve vivant dans lequel
les origines sont toujours présentes. Le grand fleuve qui nous conduit vers les
portes de l'éternité. Et étant ainsi, dans ce fleuve vivant, se réalise
toujours à nouveau la parole du Seigneur : "Voilà, je suis avec vous tous les jours
de la vie, jusqu'à la fin du monde" (Mt 28,20).
Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde.
26.04.2006 - BENOÎT XVI