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Pape François choisit la prison pour le Jeudi Saint.
Relativisme dans l'Église ?
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Le 26 mars 2013 -
(E.S.M.)
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Le Vatican a annoncé que le nouveau souverain pontife célébrera
une messe du jeudi Saint, le 28 mars... Un geste qui n'a rien
d'anodin.
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Le pape Benoît XVI
Pape François choisit la prison pour le Jeudi Saint ...
Relativisme dans l'Église ?
Le 26 mars 2013 - E.
S. M. - La messe du Jeudi saint célébrée par le Pape
François à la chapelle de l'Institut pénal pour mineurs de Casal del Marmo à
Rome, sera, selon son souhait, une cérémonie très simple, a dit aujourd'hui
le Directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi,
S.J.. Concélébreront avec le Saint-Père: le Cardinal Agostino Vallini, son
vicaire pour le diocèse de Rome, et le Père Gaetano Greco, aumônier de cet
institut. Deux diacres seront aussi présents: un tertiaire capucin, Fra Roi
Jenkins, et le père colombien Pedro Acosta.
50 jeunes prendront part à la messe, parmi lesquels 11 filles; tous hébergés
à l'institut. Le Pape lavera les pieds de douze d'entre eux, de nationalité
et confessions religieuses diverses. Les lectures et la prière universelle
seront également lues par les jeunes de l'institut.
Après la messe, le Pape rencontrera les jeunes et le personnel de l'Institut
dans le gymnase, soit près de 150 personnes. Est également prévue la
présence de la ministre de la Justice, Mme Paola Severino, accompagnée de la
Responsable du Département de la Justice des mineurs, Mme Caterina Chinnici,
du Commandant de la police pénitentiaire de l'Institut, M.Saulo Patrizi, et
de la Directrice de l'Institut, Mme Liana Giambartolomei.
Les jeunes offriront au Pape François un crucifix et un prie-Dieu, fabriqués
par eux dans le laboratoire artisanal de Casal del Marmo, tandis que le
Saint-Père leur offrira des œufs de Pâques et des 'colombes' (gâteau pascal
traditionnel italien). Vu le caractère intime de la visite pastorale, la
présence des journalistes sera limitée à l'extérieur du bâtiment et il n'y
aura pas de transmission télévisée en direct.
Un geste qui n'a rien d'anodin.
Le pape François ne cesse de surprendre. Le Vatican a annoncé que le nouveau
souverain pontife célébrera une messe du jeudi Saint, le 28 mars... dans une
prison. Le pape François, ex-archevêque de Buenos Aires, en avait fait une
habitude dans son pays natal où il célébrait régulièrement des messes dans
des prisons, des hôpitaux ou des hospices.
Mais ce geste n'est pas anodin. "Il choisit de s'y rendre dès sa première
semaine pascale, un jeudi Saint, souligne Bernard Lecomte, spécialiste
du Vatican. Le symbole est fort, car c'est la journée mondiale des
prêtres. Il rappelle ainsi que sa première mission, c'est être au service
des autres. Pour lui, un prêtre doit aller voir les plus misérables, sortir
des églises et aller à la rencontre des malheureux dans les bidonvilles ou
les prisons".
...
Un pape qui se rend en prison, ce n'est pas une première pour le Vatican.
"Jean Paul II avait déjà célébré une messe pour des prisonniers, rappelle
Bernard Lecomte. Mais il était resté, pour des questions de sécurité, à
l'extérieur de la prison. Il avait alors prononcé cette phrase de
l'évangile, qui a marqué les mémoires : "j’étais en prison et vous m'avez
visité". Il était également allé à la rencontre de l'homme qui avait tenté
de l'assassiner dans sa prison en 1981".
On passera - mais lourdement à contre-coeur - sur la scandaleuse amnésie du
"spécialiste", auteur d'un livre intitulé "Pourquoi Benoît XVI a
mauvais presse". Effectivement, on comprend mieux...
Ces propos s'inscrivent évidemment dans la stratégie visant à faire de
Benoît XVI un repoussoir pour le nouveau Pape, dont nous parlions encore
tout à l'heure .
Benoît XVI s'était aussi rendu dans cette prison pour mineurs de la banlieue
de Rome, mais pas le jeudi Saint.
JAMAIS Benoît XVI n'aurait célébré la messe in cena Domini ailleurs que dans
sa cathédrale du Latran.
Et sa visite à la prison de Rebbibia en décembre 2011 reste un souvenir
grandiose - il n'était pas resté à l'extérieur.
A propos de la messe de la Cène, le choix du Pape pose de vrais problèmes.
Voici les précisions techniques du
Père Scalese.
Relativisme dans l'Eglise?
Jusqu'à il y a quelques années je m'occupais, de façon plus ou moins
directe, de formation au sein de ma communauté religieuse.
Ce que j'ai souvent déploré, c'est la «multiplicité des formations»:
pratiquement, il y avait autant de façons de former que de formateurs. Bien
qu'il y eût les Constitutions, l'instruction Ratio institutionis , les
résolutions des Chapitres Généraux, les traditions nationales, en fait,
chaque novice ou étudiant était formé selon les goûts personnels du Père
Maître qu'il venait à avoir. Avec quelles conséquences sur l'unité de la
Congrégation, je vous laisse l'imaginer. Dans toutes les réunions des
formateurs, et dans les chapitres, j'ai toujours insisté sur la nécessité de
l'unité de formation et, je dois l'avouer, des résolutions à cet effet ont
également été approuvées, mais j'ai l'impression que, malgré les
résolutions, la situation est restée presque inchangée.
Eh bien, ce que je déplorais concernant la formation dans mon Ordre,
constitue en réalité un problème général qui touche tous les domaines,
diffus dans toute l'Eglise, surtout après le Concile Vatican II, avec lequel
chacun s'est senti le droit d'en faire à sa propre tête. Ne vous méprenez
pas, je ne critique pas le Concile: j'accepte avec conviction toutes les
réformes promues par lui, et réalisées par la suite; ce sont des réformes
qui avaient été rendues nécessaires par l'évolution des temps. Dans les
années après le Concile, les Papes et les dicastères de la Curie romaine ont
fait un énorme effort pour se mettre à jour dans tous les domaines, laissant
parfois aussi la place à la possibilité d'une nouvelle adaptation aux
situations locales, mais toujours dans les limites fixées par la nouvelle
réglementation. Le problème est que souvent, ces règlements ont été
complètement ignorés par la «base», laquelle croyait qu'en réalité, avec le
Concile, on avait fait table rase de tout légalisme et que le seul critère
de l'action était désormais l'attention au souffle de l'Esprit, coïncidant
le plus souvent - comme par hasard - avec ses goûts personnels.
Pourquoi, direz-vous, cette longue introduction? Où veut en revenir le Père
Scalese?
C'est la réflexion qui m'est venue à l'esprit quand, l'autre jour, j'ai lu
une nouvelle qui m'a laissé quelque peu perplexe: le Pape, le Jeudi Saint,
célébrera la messe in Cena Domini dans la prison pour mineurs de Casal del
Marmo.
Eh bien, quel est le problème? N'est-ce pas un très beau geste que celui
décidé par le pape Bergoglio? «Visiter les prisonniers», n'est-ce pas l'une
des œuvres de miséricorde corporelle? Le pape ne peut-il pas choisir
librement l'endroit où célébrer la messe du Jeudi Saint?
Je voudrais commencer par répondre à la dernière question, parce que je
crois que de la réponse correcte dépend tout le reste. Il est vrai que le
pape peut décider ce qu'il veut: il est le législateur suprême. Mais il peut
décider, justement, en légiférant. S'il y a une loi qui ne lui plaît pas, il
peut la changer; mais s'il ne change pas une loi existante faite par lui ou
un de ses prédécesseurs, il ne semble pas opportun qu'il ne l'applique pas.
Je ne suis pas un spécialiste du droit canon, mais je ne pense pas que le
Pape puisse appliquer le principe “Princeps legibus solutus” (Le prince est
delié des lois, cf. fr.wikipedia.org/wiki/Ulpien ): ce ne serait pas très
juste pour ceux qui sont tenus de respecter ces lois. Ceci, comme un
principe général.
Dans le cas présent, il ne s'agit pas exactement de lois, mais d'indications
pastorales qui cependant, ont, à mon avis, une valeur plutôt contraignante.
Il y a une trentaine d'années a été publiée l'instruction Caeremoniale
Episcoporum (Cérémonial des évêques), dont je ne pense pas qu'elle était
destinée uniquement aux cérémoniaires des cathédrales, mais tout d'abord aux
évêques eux-mêmes. Je fais remarquer que je ne fais pas allusion au
Cérémonial de 1600, mais à celui de 1984, “ex decreto Sacrosancti Œcumenici
Concilii Vaticani II instauratum, auctoritate Ioannis Pauli PP. II
promulgatum”.
Eh bien, que nous dit ce Cérémonial à propos des rites du Triduum pascal?
«Compte tenu de la dignité particulière de ces jours et de la grande
importance spirituelle et pastorale de ces célébrations dans la vie de
l'Eglise, il est hautement souhaitable que l'évêque préside dans sa
cathédrale la messe de la Cène du Seigneur, l'action liturgique du Vendredi
Saint «dans la Passion du Seigneur», et la veillée pascale, surtout si on
doit y célébrer les sacrements de l'initiation chrétienne» (n. 296).
Et plus particulièrement sur le Jeudi Saint, le Cérémonial poursuit:
«L'évêque, même s'il a déjà célébré le matin la messe chrismale, aura
aussi à cœur de célébrer la Messe de la Cène du Seigneur avec la pleine
participation des prêtres, des diacres, ministres et fidèles autour de lui»
(n ° 298) .
Il ne s'agit pas de règles impératives, mais d'indications malgré tout
pressantes, dont on ne pourrait selon moi s'écarter que pour des raisons
très graves.
Mais, selon ce qui a été signalé, Papa Francesco ne fait rien d'autre que
continuer une habitude qu'il avait quand il était archevêque de Buenos Aires
(ce qui laisse présumer qu'il a l'intention de répéter ce geste chaque
année). Il est clair que le problème n'émerge pas seulement maintenant que
Bergoglio est devenu pape, mais existait déjà quand il était archevêque. Je
peux imaginer le raisonnement qu'il aura fait: «J'ai déjà célébré ce
matin la messe chrismale avec tous mon clergé; ce soir, la messe de la Cène
sera célébrée dans les paroisses; avec qui vais-je célébrer dans la
cathédrale? Peut-être n'y aura-t-il même pas les séminaristes parce qu'ils
auront été envoyés pour aider dans leurs paroisses respectives. Donc, je
vais célébrer la messe pour les prisonniers (ou les malades ou les personnes
âgées), et je ferai donc également une œuvre de miséricorde».
Un raisonnement tout à fait compréhensible, et même louable, mais qui est
susceptible de «démystifier» tout d'un coup ce que le Concile avait affirmé
avec autorité:
«L'évêque doit être considéré comme le grand prêtre de son troupeau; de
lui dérive et dépend en quelque sorte la vie des fidèles dans le Christ. Par
conséquent, tous doivent accorder plus d'importance à la vie liturgique du
diocèse qui se déroule autour de l'évêque, surtout dans l'église cathédrale,
convaincus qu'il y a une manifestation spéciale de l'Eglise dans la
participation pleine et active de tout le peuple saint de Dieu aux mêmes
célébrations liturgiques, surtout à la même Eucharistie, à la même prière,
au même autel, auquel préside l'évêque entouré de ses prêtres et de ses
ministres » (Sacrosanctum Concilium , n. 41).
Un texte tiré du Cérémonial, qui ajoute:
«Ainsi, les célébrations sacrées présidée par l'évêque, manifestent le
mystère de l'Eglise auquel est présent le Christ; par conséquent, elles ne
sont pas un simple appareil de cérémonies ... En certaines périodes et dans
les jours les plus importants de l'année liturgique, est attendue cette
pleine manifestation de l'Église particulière, à laquelle est invité le
peuple des différentes parties du diocèse et, autant que possible, les
prêtres» (n ° 12-13).
«L'événement principal de l'Eglise locale, c'est quand l'évêque, comme le
grand prêtre de son troupeau, célèbre l'Eucharistie, en particulier dans la
Cathédrale, entouré de ses prêtres et de ses ministres, avec la
participation pleine et active de tout le saint peuple de Dieu - Cette
messe, appelé "stationnale", manifeste l'unité de l'Eglise locale et la
diversité des ministères autour de l'évêque et de l'Eucharistie. - Donc, à
elle, doivent être convoqués le plus possible de fidèles, les prêtres
doivent concélébrer avec l'évêque, les diacres prêter leurs services, les
acolytes et les lecteurs exercer leurs fonctions » (n. 119).
« Cette forme de Messe sera observée surtout dans les grandes solennités
de l'année liturgique, quand l'évêque prépare le saint chrême et dans la
Messe du soir de la Cène du Seigneur, dans les célébration du saint
fondateur de l'Église locale ou du patron du diocèse, à l'occasion de
l'anniversaire de l'ordination de l'évêque, dans les grandes assemblées du
peuple chrétien, lors de la visite pastorale» (n. 120).
Dans le communiqué qui nous informe de la décision du pape François, il est
ajouté: «Comme on le sait, la Messe de la Cène du Seigneur est
caractérisé par l'annonce du commandement de l'amour et le geste du lavement
des pieds» (21 Mars 2013).
Dans ce cas encore, le Cérémonial des Évêques est plus complet et précis:
«Ainsi, avec cette messe, on fait mémoire de l'institution de
l'Eucharistie, ou mémoire de la Pâque du Seigneur, par laquelle il est
toujours présent parmi nous, sous les signes du Sacrement, le sacrifice de
la nouvelle alliance; on fait également mémoire de l'institution du
Sacerdoce, par lequel se rendent présents dans le monde entier la mission et
le sacrifice du Christ; et finalement on fait mémoire de l'amour avec lequel
le Seigneur nous a aimés jusqu'à la mort. L'évêque se préoccupera de
proposer correctement toutes ces vérités aux fidèles par le ministère de la
parole, de sorte qu'ils puissent pénétrer plus profondément par leur piété
dans ces mystères si grands, et puissent les vivre plus intensément dans la
vie concrète»(n. 297).
Le lavement des pieds est certainement un moment important dans la
célébration du Jeudi saint, mais ce serait une erreur de le considérer comme
l'élément essentiel. Tant et si bien que ce n'est pas un rite obligatoire:
il est accompli uniquement « lorsque des raisons pastorales le
recommandent» (n. 301). Malheureusement, ces dernières années, dans de
nombreux endroits, il était chargé de significations qui allaient au-delà de
sa valeur d'origine.
Certains diront que je fais d'une ineptie une montagne; certains
m'accuseront de pinaillage, ou même de rubricisme (?) ou de légalisme;
certains convoqueront également les Pharisiens qui accusaient Jésus de ne
pas respecter la loi quand il guérissait le jour du sabbat; certains diront
que je veux apprendre son métier au Pape. Que chacun dise ce que bon lui
semble.
Mais personne ne peut m'empêcher de penser que certaines décisions,
apparemment inoffensives, pourraient avoir des conséquences dévastatrices:
a) Tout d'abord, en n'observant pas les règles existantes, y compris celles
qui peuvent sembler mineures, on risque de remettre en cause certaines
valeurs fondamentales, que le Concile a remises en lumière et dont il a
voulu qu'elles deviennent patrimoine commun de l'Eglise;
b) En second lieu, cela pourrait accréditer l'idée que les règles sont là,
oui, mais que ce n'est pas si important de les respecter: si le pape
considère qu'il est possible de les négliger, cela signifie qu'elles ne sont
pas si importantes que cela; et s'il le fait, lui, pourquoi ne pourrais-je
pas faire la même chose?;
c) En outre, on pourrait donner l'impression qu'il n'y a pas de norme
objective et stable, valable pour tous et pour toujours, mais que tout
dépend uniquement de la discrétion du responsable du moment;
d) Enfin, il y a le risque que relativisme, si contrecarré en paroles dans
la société, ne devienne de fait la loi suprême même au sein de l'Église.
Sources : www.vatican.va
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benoit-et-moi-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 26.03.2013 - T/Eglise
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