Benoît XVI invite à découvrir la
transparence de la lumière divine |
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Le 25 décembre 2007 -
(E.S.M.) -
La volonté de Jésus n'est pas de nous transmettre des connaissances
abstraites quelconques qui ne nous concerneraient pas au plus profond de
nous-mêmes. Il doit en premier lieu, explique Benoît XVI, nous guider
vers le mystère de Dieu, vers la lumière que nos yeux ne peuvent
supporter et que nous fuyons pour cette raison.
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Dieu est
lumière (cfr. Jn 1,5) -
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Benoît XVI invite à découvrir la transparence de la lumière divine dans les
choses de ce monde
LE MESSAGE DES PARABOLES
Chapitre 7 - Le message des paraboles
(pages 207 à 243)
1) Nature et
finalité des paraboles
►Benoît
XVI
2) Jésus
lui-même est la semence, il est le Royaume de Dieu en personne
►
Benoît XVI
3) Qu'est-ce en fait qu'une
parabole ? Et que cherche celui qui la dit ?
Eh bien, poursuit Benoît XVI, tout éducateur, tout enseignant désireux de transmettre à ses
auditeurs des connaissances nouvelles aura
recours en permanence à l'exemple, à la parabole. Par l'exemple, il met à la
portée de ceux à qui il s'adresse une réalité qui jusque-là ne faisait pas
partie de leur horizon. Il leur montre ainsi comment, dans une réalité
appartenant à leur champ d'expérience, transparaît quelque chose qu'ils
n'avaient pas perçu jusque-là. Par la parabole, il leur rend accessible une
réalité très éloignée de leur pensée, si bien qu'elle est le pont qui leur
permettra d'atteindre cette réalité jusque-là inconnue. Nous avons affaire
ici à un double mouvement. D'une part, la parabole met à la portée de ceux
qui écoutent et qui participent à la réflexion une réalité éloignée d'eux ;
d'autre part, l'auditeur est lui-même mis en mouvement. La dynamique interne
de la parabole, le fait que l'image choisie se transcende elle-même
intérieurement, l'invitent à s'abandonner lui-même à cette dynamique, à
dépasser son propre horizon, à apprendre à connaître et à comprendre ce
qui
lui était jusque-là inconnu. Mais cela signifie que la parabole requiert la
participation active de celui qui apprend, car on ne se contente pas de
mettre une réalité à sa portée ; il doit lui-même assimiler le mouvement de
la parabole et l'accompagner. À ce point, on est confronté aussi au problème
inhérent à toute parabole. Il se peut qu'on soit incapable de découvrir sa
dynamique et de se laisser guider par elle. Et surtout, s'il s'agit de
paraboles qui concernent et qui affectent notre propre existence,
il se peut
qu'on rechigne à accepter le mouvement qu'elle exige.
Ce qui nous ramène à la parole du Seigneur quand il parle de voir, mais sans
voir, d'écouter, mais sans comprendre. La volonté de Jésus n'est pas de nous
transmettre des connaissances abstraites quelconques qui ne nous
concerneraient pas au plus profond de nous-mêmes. Il doit en premier lieu
nous guider vers le mystère de Dieu, vers la lumière que nos yeux ne peuvent supporter et que nous fuyons pour
cette raison. Pour nous permettre d'y accéder, explique Benoît XVI, il nous montre
la
transparence de la lumière divine dans les choses de ce monde et dans les
réalités qui constituent notre quotidien. À travers les réalités de chaque
jour, il veut nous montrer le fond véritable de toutes choses, et donc la
vraie direction que nous devons prendre au quotidien pour être dans le
droit
chemin. Il nous montre Dieu, non pas un Dieu abstrait, mais le Dieu agissant
qui entre dans notre vie et qui désire nous prendre
par la main. À travers
le quotidien, il nous montre qui nous sommes et donc ce que nous devons
faire. Il nous transmet une connaissance exigeante, qui ne se limite pas à
un savoir nouveau, car tel n'est pas l'objectif essentiel, mais une
connaissance qui transforme notre vie. C'est une connaissance qui est
offerte en don et qui nous dit : Dieu est en chemin vers toi. Mais c'est
également une connaissance qui pose une exigence : aie la foi et laisse-toi
guider par la foi. Aussi la possibilité du refus est-elle de la plus haute
actualité, car la parabole est dépourvue de l'évidence dont nous avons
besoin.
Des milliers d'objections tout à fait sensées sont possibles, précise Benoît
XVI, non seulement
dans la génération de Jésus, mais encore à travers toutes les générations,
et aujourd'hui probablement plus que jamais. Car nous nous sommes forgé un
concept de réalité qui exclut que le réel puisse laisser transparaître Dieu.
N'est considéré comme réel que ce qui est expérimentalement vérifiable. Or
on ne peut mettre Dieu à l'épreuve. A la génération du désert, il reproche
précisément ceci : « Vos pères m'ont tenté et provoqué (ont voulu me mettre
à l'épreuve) et pourtant ils avaient vu mon exploit »
(Ps 94 [95], 9). Il
est impossible de voir transparaître Dieu, c'est ce que nous dit le concept
moderne de réalité. A plus forte raison, il est impossible d'accepter ce
qu'il exige de nous : croire qu'il est Dieu et vivre selon cette foi semble
être une exigence tout à fait excessive. Dans cette situation, les paraboles
conduisent effectivement à ne pas voir et à ne pas comprendre, à « endurcir
nos cœurs ».
Les paraboles sont donc, en dernière instance, conclut Benoît XVI, l'expression que, dans ce
monde, Dieu est caché et que connaître Dieu exige de l'homme un engagement
total. C'est une connaissance qui ne fait qu'un avec la vie, une
connaissance qui ne peut advenir sans une « conversion
». Car dans ce monde
marqué par le péché, ce qui caractérise l'axe, la force de gravitation de
notre vie, c'est la sujétion au « je » et au « on ». Ce lien doit être brisé
pour permettre l'ouverture à un amour nouveau qui nous transporte dans un
univers régi par d'autres lois de la gravitation, où nous pourrons vivre une
vie nouvelle. En ce sens, la connaissance de Dieu est impossible sans ce don
de son amour, par lequel il devient alors visible. Mais ce don, encore
faut-il l'accepter. En ce sens, les paraboles révèlent l'essence même du
message de Jésus. En ce sens, le mystère de la croix est inscrit dans la
nature profonde des paraboles.
à suivre ...
4)
Trois grands récits en paraboles chez Luc
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"Jésus de Nazareth"
Sources: www.vatican.va
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E.S.M.
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un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.12.2007 - BENOÎT XVI
- T/J.N. |