Benoît XVI cherche à recréer des liens de
communion par le Motu Proprio |
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Le 25 août 2007 -
(E.S.M.) - A propos du motu proprio de Benoît
XVI, voici ce que j'essaie de dire pour «élever nos coeurs» (Sursum
corda!) : les choses sont à la fois complexes et simples. Propos de
l'abbé JacquesTurck du diocèse de Nanterre.
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La très
sainte Messe -
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C'est ici
Le pape Benoît XVI cherche à recréer des liens de communion par le Motu
Proprio
Comment pourrions-nous avoir la prétention
d'enfermer Dieu dans un rite, dans une expression liturgique ?
Sursum corda !
A propos du motu proprio de Benoît XVI, voici ce que j'essaie de dire pour
«élever nos coeurs» (Sursum corda!) : les choses sont à la fois complexes et
simples.
Complexes, car elles nous obligent à considérer en même temps plusieurs
données : les fondements de la liturgie et son mystère, la réception d'un
Concile, la sollicitude pastorale, la psychologie humaine, l'attitude du
fils aîné de la parabole, etc.
Simples, car quelles que soient les manières de célébrer, la nécessité de
consentir à la médiation d'un rite nous oblige à relativiser (et non
absolutiser) toutes les formes liturgiques, quelles quelles soient. Seul
Dieu n'est pas relatif. Mais il entre en relation avec nous en des réalités
fragiles et relatives. Croyons-nous que célébrer de telle ou telle manière
affecte Dieu ? Allons! Dieu est au-dessus de notre prétention à savoir
«bien» célébrer, dans une forme déterminée ou une autre, le mystère de son
sacrifice et de la Cène !
Comment pourrions-nous avoir la prétention d'enfermer Dieu dans un rite,
dans une expression liturgique ? Laisser faire le rite pour qu'il porte sa
fécondité est un adage fondamental de la foi chrétienne. Laissons faire le
rite, Dieu fait le reste. D'où l'importance d'être fidèles aux rites, avec
notre raison et notre sensibilité. Que le travail du rite fasse son oeuvre,
car au-delà ou au dedans des mots, des gestes, des instruments ou des
vêtements, le mystère de Dieu se dévoile et demeure. Mais aucun d'entre
nous, en aucun rite, n'en fait te tour !
Si nous savions accueillir l'épaisseur de la condition humaine en tous ses
méandres, nous ne pourrions pas là réduire à telle ou telle expression. Que
dire alors de l'immensité de ce qu'il reste à découvrir de Dieu ?
Pour ma part, l'invitation de Benoît XVI m'invite à l'humour. Un humour qui
tricote avec le sérieux de notre condition humaine, le sérieux de notre
liturgie et, entre les deux, le petit fil d'or d'une autorité qui conduit à
plus de maturité spirituelle et liturgique les personnes s'imaginant
que, parce qu'on aura célébrée en tel ou tel rite, tout serait résolu de
l'annonce de l'Évangile... Non pas l'annonce sur les places publiques, mais
l'annonce de l'Évangile au coeur même de la liturgie, là où - Lex orandi,
Lex credenti - la manière de prier dit le contenu de la foi. Quelle
lisibilité et intelligence avons-nous du lien entre les deux ? Ce lien sera
toujours fragile et à reprendre. Seule la beauté (dont les critères aussi
sont relatifs) peut nous déposer sur le seuil du mystère où Dieu nous donne
rendez-vous en chaque liturgie.
Reste l'en deçà et l'au delà de la réforme liturgique qui nous oblige à ne
pas oublier le Concile. L'en deçà : au Concile, Mgr Lefebvre a donné son
accord au décret sur la liturgie qu'il a lui-même voté. Ce n'est pas la
disparition du latin, ni la forme rituelle qu'il a mises en cause, mais la
liberté religieuse et l'ouverture à tout ce qui n'est pas l'Église. Une
ouverture qui est reconnaissance d'autres conceptions du monde que celle
offerte par le christianisme. Autre acquis du Concile: la mise en lumière
d'une relation prêtre-laïc qui n'est pas de subordination, mais de
collaboration.
Enfin, un troisième acquis fondamental de Vatican II se trouve en
Lumen Gentium (n. 8) dans
la petite formule si riche de conséquence: "Ecclesia subsistit in",
qui rappelle que l'Église est tout entière présente en chaque Église
particulière présidée par l'évêque. Elle apparaît alors comme une communion
dont l'évêque de Rome est le serviteur.
C'est donc avec raison que
Benoît XVI cherche à recréer des liens de communion par ce Motu Proprio. Il
nous revient de faire circuler à son sujet des dynamismes de communion, non
seulement pour entrer avec humilité dans le mystère de la liturgie mais,
au-delà, pour avancer vers une annonce pacifique de l'Évangile pour
les hommes et femmes de ce temps. Tel est le travail passionnant de dialogue
et de compréhension mutuel que l'Église reprend en de multiples et
fréquentes initiatives dans les questions de société, qui me réjouissent.
Le P. Jacques Turck à écrit un ouvrage :
Entrer dans le mystère de l'Eucharistie
« Faites ceci en mémoire de moi »
Préface de Monseigneur Claude Dagens
Citation :
"La banalité et le rationalisme enfantin de liturgies autobricolées, avec
leur théâtralité artificielle, laissent de plus en plus apparaître leur
grande pauvreté: leur inconsistance saute aux yeux. Le pouvoir du mystère
s'est évanoui et les petites autosatisfactions qui prétendent compenser
cette perte ne peuvent plus satisfaire à la longue les fonctionnaires
eux-mêmes." Joseph RATZINGER désormais pape Benoît XVI -
Un chant nouveau pour le Seigneur.
Le Motu Proprio
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Le texte officiel et tous
les commentaires
Texte
intégral du Motu Proprio: ►
Publication du "Motu Proprio Summorum Pontificum"
Motu Proprio Summorum Pontificum
(doc word)
Lettre explicative: ►
Lettre du pape Benoît XVI aux évêques
Lettre du pape Benoit XVI accompagnant le motu proprio
(doc word)
Sources:
Journal La Croix
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.08.2007 - BENOÎT XVI -
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