L'exhortation de Benoît XVI, trois
mois après ! |
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Le 25 Mai 2007 -
(E.S.M.) -
Nous avons cherché et trouvé un texte tout récent, publié (il y a deux
jours) par l'Eglise catholique en Gironde, que nous soumettons à votre
sagacité. Il s'agit d'un commentaire de l'exhortation de Benoît XVI
proposé par l'Évêque auxiliaire de Bordeaux.
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Mgr Jacques
Blaquart -
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C'est ici
L'exhortation du pape Benoît XVI, trois mois après !
Trois mois exactement se sont écoulés depuis la
publication de l'Exhortation Sacramentum Caritatis.
Pro Liturgia dresse un bilan assez sombre, trois mois après la publication
de l'exhortation du Souverain Pontife. Voici quelques extraits de son
analyse:
Qu'est-ce qui a changé dans le paysage liturgique paroissial ? Rien.
Strictement rien !
Nos évêques l'on t-ils commentée et expliquée à leurs diocésains ?
Manifestement pas ! (ndlr. cependant quelques publications, voir *)
Ont-ils demandé à leurs curés de suivre intégralement le missel romain ?
Non.
Ont-ils demandé à ce que le chant grégorien retrouve la première place dans
les célébrations liturgiques ? Non.
Ont-ils veillé à la dignité des sanctuaires et à la tenue des célébrants ?
Non.
Et l'Exhortation Sacramentum Caritatis est allée rejoindre un fond de
placard épiscopal où dorment déjà d'autres documents magistériels toujours
inappliqués comme
Mane nobiscum Domine (Jean-Paul II),
Redemptionis Sacramentum (Jean-Paul II),
Vicesimus Quintus Annus (Jean-Paul II)
Bref, les évêques de France donnent la fâcheuse impression de se garder de
ce qu'enseigne le pape. Et
pendant ce temps, les fidèles ont le sentiment d'être comme trahis par
leurs pasteurs qui tentent vainement de leur faire croire qu'on s'applique
partout à respecter les orientations de Vatican II.
(...) nos Pasteurs diocésains se montrent très attachés aux "dispositions
portées par l'autorité suprême de l'Eglise" - comme ils l'ont laissé
entendre lors de leur dernière
assemblée à Lourdes, on attend d'eux davantage d'empressement à faire
appliquer partout l'Exhortation apostolique
Sacramentum Caritatis donnée le 22 février 2007 par notre
pape Benoît XVI, afin que les fidèles qui souhaitent
saisir et vivre la liturgie de l'Eglise de façon plus intense ne soient plus
considérés, dans leurs paroisses, comme des exclus.
Nous ne voulons pas nous éterniser sur ce morne réquisitoire et avons
cherché et trouvé un texte tout récent, publié
(il y a deux jours)
par l'Eglise catholique en Gironde, que nous soumettons à votre sagacité.
Il s'agit d'un commentaire de l'Évêque auxiliaire de
Bordeaux.
Début de l'article:
L’exhortation apostolique Sacramentum caritatis (Sacrement de l’Amour) du
pape Benoît XVI, sur « l’Eucharistie, source et sommet de la vie et de la
mission de l’Eglise » a été rendue publique le 13 mars. Mgr Blaquart nous
commente ce texte.
"L'Eucharistie est vraiment source et sommet de la Vie et de la mission de
l'Eglise" puisque dans l'Eucharistie, c'est Jésus qui donne "non pas quelque
chose mais se donne lui-même" (7).
Je suis sorti de la lecture de l'exhortation apostolique du Pape Benoît XVI
sur l'Eucharistie "Sacrement de l'Amour" avec un sentiment de profonde
reconnaissance envers Dieu et envers l'Eglise. Quelle chance d'avoir le
Sacrement de l'Eucharistie ! Et la somme des
initiatives (Année Jubilaire, Année de l'Eucharistie 2004-2005) et des
documents publiés depuis dix ans sur le sujet par Jean-Paul II puis Benoît
XVI aujourd'hui, sans oublier l'Année de l'Eucharistie dans notre
diocèse de Bordeaux (2005-2006) rappellent opportunément la place centrale
de l'Eucharistie dans "la vie et la mission de l'Eglise".
Cette exhortation est post-synodale, c'est-à-dire qu'elle est le fruit de la
collégialité de 250 évêques du monde entier réunis à Rome en octobre 2005,
dont le cardinal Ricard et cinq autres évêques français qui retrouvent tout
à fait dans ce document du Pape la dynamique de leurs travaux et les
propositions qu'ils avaient émises.
Le passage sur l'histoire des formes rituelles (3) qui retient immédiatement
l'attention rappelle "l'influence bénéfique de la réforme liturgique
réalisée à partir du Concile Vatican II", et "les difficultés et abus ne
peuvent pas masquer que le renouveau liturgique est bon et valable" même
s'il est à situer dans "le développement historique du rite lui-même, sans
introduire de ruptures artificielles".
Mais, si nous voulons échapper à une interprétation partiale et partielle,
comme certains rapporteurs médiatiques l'on fait, le mieux est de lire le
texte de manière approfondie, en retenant, dans la ligne de l'encyclique
"Dieu est Amour", l'invitation de Benoît XVI à nous émerveiller devant ce
"don que Jésus-Christ a fait de lui-même, nous révélant l'amour infini de
Dieu pour tout homme" (1).
Nous comprenons que l'Eucharistie concentre en elle toute la révélation et
toute la "foi de l'Eglise" qui est "essentiellement une foi eucharistique"
(6). "Jésus-Christ nous communique dans le don eucharistique, la Vie divine
elle-même" et le Pape cite Saint Augustin – "si tu vois l'Amour, tu vois la
Trinité", mettant en lumière dans la première partie de son texte les liens
entre l'Eucharistie et tous les fondements de la foi chrétienne : outre la
Trinité, l'Eglise, les autres sacrements, les Fins dernières, la Vierge
Marie.
Dans la deuxième partie, Benoît XVI insiste sur "l'Art de célébrer"
en rappelant l'importance de textes trop peu connus
malheureusement des équipes liturgiques, comme la présentation générale du
Missel Romain.
Il nous dit aussi combien le concile Vatican II avait "opportunément voulu"
"la participation active du peuple de Dieu à la célébration eucharistique"
(52), et "la nécessité pastorale de l'Eucharistie pour les malades, les
personnes handicapées", "les prisonniers" et "les migrants", et enfin
combien l'adoration eucharistique "développe", "prolonge" ce qui est réalisé
durant la célébration elle-même.
Mais personnellement, c'est la troisième partie qui a retenu le plus mon
attention sans doute parce que nous sommes dans l'année du Service du Frère
qui fait suite, dans notre diocèse, à l'année du l'Eucharistie.
"L'Eucharistie est un mystère à vivre" et Benoît XVI rappelle que le culte
chrétien demande de nous offrir nous-même à la suite du Christ avec lequel
nous ne formons qu'un seul corps. "L'Eucharistie rend possible la
transfiguration progressive de l'homme, appelé par grâce à être l'image du
Fils de Dieu" (71).
Les chrétiens sont ceux qui vivent "selon le dimanche" (72). L'Eucharistie
du dimanche est la "source" "pour pouvoir vivre tous les autres jours selon
ce qu'ils ont célébré le « Jour du Seigneur » (73).
"De ce jour, en effet, naît le sens chrétien de l'existence et une nouvelle
manière de vivre le temps, les relations, le travail, la vie et la mort"
(73), et nous sommes invités à renouveler les relations dans nos communautés
chrétiennes (76), notre manière de vivre entre chrétiens et en chrétiens
dans la Société.
L'Eucharistie nous rend missionnaires, nous pousse à "porter le Christ" à
nos frères les hommes, à être témoins de ce que nous avons contemplé et reçu
(86).
Il s'agit de nous faire "pain pour les autres" et de nous "engager pour un
monde plus juste et fraternel" (88), "attentifs aux situation de misère",
nous engageant courageusement dans les structures de notre monde", pour
"défendre la paix", la "dignité de tout homme", "les conditions écologiques
de la création" (92).
Lorsque nous parlons d'un texte du Pape, l'avons-nous lu vraiment, ou y
avons-nous cherché uniquement les petites phrases qui nous arrangent ou nous
dérangent ? Il y a du souffle dans cette exhortation, et surtout un appel à
nous renouveler de l'intérieur de nous-même. Dans un pays de liberté, nous
avons la chance de pouvoir célébrer l'Eucharistie. Au quatrième siècle, en
Afrique du Nord, des chrétiens sont morts martyrs parce "qu'ils déclaraient
qu'il ne leur était pas possible de vivre sans l'Eucharistie" et qu'ils
avaient défié l'interdiction (95)
Nous non plus, nous ne pouvons pas vivre sans participer au "Sacrement de
l'amour". Il est vital pour nous ! Mais surtout comprenons-nous assez que,
dans l'Eucharistie, Dieu est heureux de nous donner son Amour pour que nous
en vivions et que nous le partagions aux autres ?
Il y a là un défi à relever pour tous les chrétiens. L'exhortation, méditée
et travaillée, peut nous y aider.
+ Jacques Blaquart
Évêque auxiliaire de Bordeaux
*
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Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.05.2007 - BENOÎT XVI -
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