Cardinal Sarah : Personne ne peut nous interdire de célébrer
l'Eucharistie
Le 25 janvier 2023 -
(E.S.M.)
-
Dans le nouveau livre qu'il a publié - Catéchisme de la vie
spirituelle (Cantagalli) - le cardinal Robert Sarah indique
un itinéraire de conversion à travers les sacrements comme moyen de
construire une relation forte avec Dieu et de servir une Église en
crise de foi. Placer l'Eucharistie au centre, sans laquelle nous ne
pouvons pas vivre.
Cardinal Sarah : Personne ne peut nous interdire de célébrer l'Eucharistie
Le 25 janvier 2023 - E.
S. M. - Dans le nouveau livre qu'il a publié - Catéchisme de
la vie spirituelle (Cantagalli) - le cardinal Robert Sarah indique
un itinéraire de conversion à travers les sacrements comme moyen de
construire une relation forte avec Dieu et de servir une Église en
crise de foi. Placer l'Eucharistie au centre, sans laquelle nous ne
pouvons pas vivre.
Si, depuis des années, l'Église vit dans la confusion, pour ne pas
dire l'apostasie, ces derniers mois, nous avons assisté à une
accélération qui ne peut que créer désorientation et amertume chez
les simples fidèles. On parle beaucoup de la lutte contre les abus
sexuels, puis on assiste impuissant à une méga-opération au plus
haut niveau de l'Église pour protéger le père Marko Rupnik, jésuite
et artiste, déjà reconnu coupable d'abus et dont l'excommunication a
été mystérieusement levée en un temps record. Entre-temps, nous
sommes confrontés à la possibilité réelle qu'un évêque qui épouse
des thèses hérétiques devienne même le gardien de l'orthodoxie
catholique : il s'agit de l'Allemand Heiner Wilmer, qui, en
décembre, semblait destiné à diriger la Congrégation pour la
doctrine de la foi, une nomination " freinée " par l'intervention
auprès du pape d'une vingtaine de cardinaux, mais qui semble
aujourd'hui à nouveau possible. Et encore, le triste spectacle qui
se dégage du procès en cours au Vatican pour l'affaire du palais
londonien au centre d'opérations financières très douteuses, dans
lequel c'est l'image du pontife régnant lui-même qui est clairement
écornée.
Et ce ne sont là que quelques exemples de ce qui se passe - auxquels
on pourrait ajouter la honte de la "
voie synodale " allemande, la
guerre contre la liturgie qui appartient à la tradition de l'Église,
une préparation plus qu'ambiguë du Synode sur la synodalité, les
révélations et dénonciations contenues dans les témoignages de ces
semaines de Monseigneur
Gänswein, des cardinaux
Müller et
Pell - et
qui donnent l'idée d'une Église transformée en champ de bataille.
Alors comment un simple croyant, mais aussi un consacré, un évêque
et même un cardinal ne se laisserait-il pas entraîner dans des
diatribes qui risque d'être toute " horizontales " ? Ne pas se
laisser décourager par une Église qui semble obscurcir la présence
du Christ au lieu de la révéler, dans laquelle la "trahison des
apôtres", leur "souillure", comme l'a dit un jour le cardinal
Ratzinger, est dramatiquement d'actualité ?
Se concentrer sur la tâche de notre vie, qui est la conversion.
C'est ce que nous rappelle le livre du cardinal Robert Sarah,
Catéchisme de la vie spirituelle (Edizioni Cantagalli), en librairie
à partir du 27 janvier prochain, qui commence précisément par les
paroles de Jésus, citées par l'évangéliste Marc : " Repentez-vous et
croyez à l'Évangile ". Ce que propose le cardinal Sarah est un
itinéraire pour faire l'expérience de Jésus, absolument
incontournable pour ceux qui, en ces temps de grands
bouleversements, dans le monde et dans l'Église, désirent un point
solide et éternel sur lequel construire leur vie.
Ce que propose le cardinal Sarah est une "marche dans le désert" car
"le désert, qui creuse le vide, la soif et le silence dans l'homme,
le prépare à écouter Dieu et sa Loi", le désert est un lieu "où l'on
peut faire une profonde expérience mystique de rencontre avec Dieu
qui transforme et transfigure". La sainteté, qui est notre but,
exige ce corps à corps avec Dieu. Ce désert est un itinéraire
spirituel incontournable si l'on veut vivre sérieusement : "Si nous
acceptons de le parcourir, sur les traces d'Abraham, de Moïse, des
prophètes et du peuple élu, nous mourrons à nous-mêmes pour
ressusciter plus vivants, porteurs des fruits de l'esprit".
Et l'itinéraire, à travers lequel se déroule ce livre, est celui des
sept sacrements : baptême, confirmation, mariage, sacerdoce,
pénitence ou confession, eucharistie et onction des malades. Car
c'est ce que Jésus nous a laissé pour vivre toujours en sa présence.
"Par ses sacrements, le Christ nous a pris par la main pour nous
conduire au Paradis". Vivre pleinement cette expérience, grandir
dans une foi personnelle à l'épreuve du monde, c'est aussi le
meilleur service que nous puissions rendre à l'Église : "Nous avons
déjà beaucoup trop d'éminents spécialistes et docteurs en sciences
religieuses", dit le cardinal Sarah, "Ce qui manque dramatiquement à
l'Église aujourd'hui, ce sont des hommes de Dieu, des hommes de foi
et des prêtres qui soient des adorateurs en esprit et en vérité."
Il ne s'agit pas de fuir le monde, les problèmes et les
contradictions, de se réfugier dans une spiritualité qui écarte une
réalité que l'on ne sait pas accepter. Loin de là : le voyage au
désert, l'expérience de la rencontre avec Jésus, sert à "retourner
dans le monde pour annoncer Jésus-Christ". Nous sommes dans le
monde, mais "à la lumière de la foi, le monde nous apparaît tel que
Dieu le voit, bien différent de ce qu'il apparaît aux yeux de ceux
qui jugent selon leurs propres capacités".
Cela donne la capacité de porter un jugement clair et très concret
sur ce qui se passe dans le monde. Et le Cardinal Sarah nous le
démontre dans de nombreuses pages de ce livre, par exemple dans le
chapitre consacré à l'Eucharistie, que l'on pourrait définir comme
le cœur de ce volume. "L'Eucharistie, nous dit le préfet émérite du
culte divin, est un besoin primordial, une nécessité vitale. (...)
Un chrétien sans sacrements et sans Eucharistie est un cadavre
ambulant. Comme le disaient les martyrs d'Abitène (...) : "Nous,
chrétiens, ne pouvons pas vivre sans l'Eucharistie". (...) Sans la
présence de Jésus Eucharistie, le monde est condamné à la barbarie,
à la décadence et à la mort". De cette conscience découle un
jugement clair sur ce qui s'est passé ces dernières années, à
l'époque du Covid, dont nous rapportons de larges extraits :
"Aucun gouvernement, aucune autorité ecclésiastique ne peut
légitimement interdire la célébration de l'Eucharistie. Dans de
nombreux pays, la fermeture récente d'églises pour des raisons de
santé n'est pas la première tentative dans l'histoire de la part des
pouvoirs en place d'étouffer et de détruire définitivement l'Église
de Dieu, ni de remettre en cause le droit fondamental des hommes
d'honorer Dieu et de lui offrir le culte qui lui est dû. (...) Trop
de chrétiens croient que pour être des hommes de leur temps et y
participer activement, il faut mettre leur foi et leur relation à
Dieu entre parenthèses, comme si celles-ci ne relevaient que de la
sphère privée, trop souvent décrite comme une fuite de leurs
responsabilités et une manière d'abandonner lâchement le monde à son
drame. D'où la passivité avec laquelle la banalisation de la foi et
de la pratique religieuse a été acceptée par des peuples autrefois
chrétiens, comme l'illustre tristement la manière dont tant de
gouvernements ont empêché les croyants, pour des raisons de santé,
de célébrer dignement, solennellement et communautairement les
grands mystères de leur foi. Les gens se sont soumis sans résistance
à des arrangements qui ne se souciaient pas de Dieu.
(...) Nos sociétés ont été saisies par la panique face à la mort. La
vie, répète-t-on habituellement, est le bien le plus précieux, à
protéger à tout prix. Mais vivre, est-ce vraiment simplement rester
en vie ? Quelle est cette vie pour laquelle tout peut être sacrifié
? Sommes-nous arrivés au point où, pour ne pas perdre la vie, les
gens ont paradoxalement cessé de vivre, de bouger, de se parler, de
s'entraider, de montrer leur visage et leur sourire, de se serrer la
main et de s'embrasser, de prier ensemble ? Pour quel genre de
survie devrions-nous renoncer à entrer dans la maison du Seigneur
pour l'adorer dignement et recevoir l'Eucharistie, source de vie,
"drogue de l'immortalité", comme l'appelaient les Pères ? Quelle est
la valeur de la vie qui nous reste, si nous ne pouvons même plus
accompagner les personnes âgées vers la mort et leur offrir du
réconfort ?
(...) Certes, au cours d'une épidémie, il faut prendre toutes les
précautions hygiéniques nécessaires, mais pas au point de supprimer
toute expression extérieure de charité en nous, ni de renoncer à
l'Eucharistie, source de vie, présence de Dieu au milieu de nous,
extension de la Rédemption à tous les fidèles, aux vivants comme aux
morts. Tout en prenant les précautions nécessaires contre la
contagion, les évêques, les prêtres et les fidèles doivent s'opposer
de toutes leurs forces aux lois sanitaires qui ne respectent pas
Dieu et la liberté de culte, car ces lois sont plus mortelles que le
coronavirus".
De Riccardo Cascioli
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Sources : belgicatho.be
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E.S.M.
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constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.01.2023