Les fidèles qui souhaitent
bénéficier des dispositions du Motu proprio du pape Benoît XVI |
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Le 24 mai 2008 -
(E.S.M.) - Le refus de la forme ordinaire par ceux qui sont
attachés à la forme extraordinaire ne saurait trouver, aux regards de
l'Église, aucune justification.
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L'unique rite romain -
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Les fidèles qui souhaitent bénéficier des dispositions du Motu proprio du
pape Benoît XVI
QU'ATTENDENT NOS ÉVÊQUES ?
On a récemment appris que le diocèse de Rome avait érigé la première
"paroisse personnelle" de la ville pour les fidèles qui souhaitent suivre la
forme extraordinaire de la liturgie romaine.
Cette information montre bien le statut particulier réservé à la forme
extraordinaire du rite romain. Il n'est, en effet, nullement nécessaire de
prévoir des "paroisses personnelles" ou encore d'obtenir des autorisations,
pour célébrer la liturgie romaine sous sa forme ordinaire, c'est-à-dire
régulière... ou qui devrait l'être.
Profitons de cette information pour revenir un instant sur le Motu proprio
Summorum pontificum et sur la situation paradoxale qu'il a pu engendrer
aujourd'hui en bien des diocèses.
Il faut d'abord insister sur le fait qu'il ne saurait y avoir d'oppositions
entre les deux formes - "ordinaire" et "extraordinaire" - de la liturgie
romaine. Le pape Benoît XVI est formel sur ce point. Dans l'article 1 du
Motu Proprio Summorum Pontificum, il écrit très précisément: "Le
Missel romain promulgué par Paul VI est l'expression ordinaire de la "lex
orandi"
(la
règle de ce qu’il faut dire dans la prière)
de l'Église catholique de rite latin. Le Missel romain promulgué par S.
Pie V et réédité par le B. Jean XXIII doit être considéré comme l'expression
extraordinaire de la même "lex orandi" de l'Église et être honoré en
raison de son usage vénérable et antique. Ces deux expressions de la "lex
orandi" de l'Église n'induisent aucune division de la "lex credendi"
(la règle de ce qu’il faut
croire)
de l'Église; ce sont en effet deux mises en oeuvre de l'unique rite
romain." On peut donc légitimement préférer une forme particulière du rite
romain, à la condition que cette préférence ne devienne pas un moyen ou
une occasion pour refuser l'autre forme légitime.
On sait cependant que dans certains cas, les endroits où est célébrée la
liturgie romaine sous sa forme extraordinaire, risquent de se transformer en
lieux de replis où ne se retrouvent que les fidèles qui refusent par
principe toute ouverture sur la forme ordinaire du rite, même lorsqu'elle
est parfaitement respectée et dignement célébrée en latin sur un autel
orienté.
Ce refus de la forme ordinaire par ceux qui sont attachés à la forme
extraordinaire ne saurait trouver, aux regards de l'Église, aucune
justification. Pas plus que ne trouve une justification le refus opposé par
certains évêques aux fidèles qui souhaitent bénéficier des dispositions du
Motu proprio du Saint-Père Benoît XVI.
Mais là où la situation devient proprement absurde, c'est lorsqu'on trouve -
et c'est le cas dans la majorité des diocèses de France - des évêques qui,
sans s'en rendre compte, rejoignent les positions des fidèles
traditionalistes les plus inflexibles. Car comme eux, ces évêques refusent
la forme ordinaire de la liturgie romaine tout en se réclamant de Vatican
II, ce qui procède d'une conduite proprement trompeuse.
Et la meilleure preuve que ces évêques, à l'instar des traditionalistes les
plus durs, ne veulent pas de la forme ordinaire de la liturgie romaine,
c'est qu'il n'y a pas, en France, deux messes qui se ressemblent : toutes
sont plus ou moins "adaptées" à partir du
missel romain, mais aucune ne respecte véritablement les règles de la
liturgie précisées dans le missel. On finit donc par se retrouver dans une
situation inextricable où :
- des fidèles et des évêques ne prennent du Motu proprio Summorum pontificum
que les passages qui les arrangent, ce qui ne facilite pas le dialogue
constructif;
- des évêques qui se prévalent de Vatican II refusent à la fois la forme
extraordinaire et la forme ordinaire du rite romain, ce qui est contraire à
l'enseignement conciliaire;
- des évêques accordent parcimonieusement la forme extraordinaire du rite
romain tout en refusant la forme ordinaire, ce qui s'oppose à la volonté du
Souverain Pontife;
- des évêques respectent le rite romain quand ils le célèbrent sous la forme
extraordinaire et transgressent les normes ce même rite quand ils le
célèbrent sous sa forme ordinaire, ce qui témoigne de peu d'intérêt porté à
la question liturgique.
Cette situation insatisfaisante et qui se prolonge abusivement ne peut que
contribuer à l'appauvrissement des célébrations liturgiques actuelles (1)
alors que Benoît XVI, dans son Motu proprio,
souhaitait leur enrichissement par une symbiose des deux formes rituelles,
et ne peut que conforter les fidèles dans l'idée que la liturgie romaine ne
saurait posséder de formes préétablies - l'ordinaire et l'extraordinaire -
qu'il faut absolument respecter (2) si l'on ne veut pas accélérer la
dévastation de la "lex orandi".
(1) Cardinal Ratzinger, Entretien sur la foi, Fayard,
1985.
(2) Cardinal Ratzinger, hommage à Mgr Klaus Gamber, Cologne,1989.
Denis CROUAN docteur en théologie,
Pdt de Pro Liturgia
Le Motu Proprio
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Le texte officiel et tous les commentaires
Sources : PRO LITURGIA -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.05.08 -
T/M.P. |