Pour une bonne réception du
Motu Proprio de Benoît XVI |
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Le 22 août 2007 -
(E.S.M.) - Nous ne pouvons
parler que du réel ni oeuvrer qu’à partir du réel. Le Motu Proprio du
pape Benoît XVI a cessé d’être hypothétique : il est effectif désormais
et fait partie des données objectives, officielles, efficaces, de la vie
liturgique contemporaine.
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Abbaye
Saint-Martin de Ligugé -
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Pour une bonne réception du Motu Proprio du Souverain
Pontife Benoît XVI
P. Francois
CASSINGENA-TREVEDY, osb :
« Sanctorum Pontificum »
Après avoir donné matière à bien des craintes et à bien des phantasmes sans
fondement (1), le Motu Proprio vient de naître au grand jour. D’aucuns se
figuraient ou prédisaient un ukase impersonnel : c’est à la vérité de tout
autre chose qu’il s’agit : nous sommes en présence
d’un texte profondément humble et fraternel, fruit de longues réflexions, de
multiples consultations, et de la prière. L’accès aux douze articles
législatifs est ménagé par une double antichambre : d’une part la
Lettre Apostolique qui en constitue le préambule
immédiat, d’autre part la
Lettre aux frères dans l'épiscopat qui enveloppe
l’ensemble du document et qui revêt une importance capitale pour sa juste
compréhension. Nous avons là bien davantage qu’un simple mode d’emploi. La
Lettre de « recommandation », s’il est permis de s’exprimer ainsi, contient
quatre ingrédients majeurs : premièrement une analyse
paisible et lucide de la situation ecclésiale qui se trouve à la
genèse du Motu Proprio, comme aussi du processus disciplinaire qui y a
conduit ; deuxièmement, une affirmation du motif essentiellement pastoral de
la décision prise ; troisièmement, un pronostic de l’évolution à venir ;
quatrièmement, une réaffirmation de l’autorité modératrice des évêques en la
matière.
En publiant ce texte, Benoît XVI s’inscrit à n’en pas douter lui-même dans
la lignée des pontifes romains dont l’intervention aura marqué, de façon
conséquente et même substantielle, l’histoire de la liturgie. De L’esprit de
la liturgie (2001) au Motu Proprio (2007), il y a incontestablement une idée
qui a fait son chemin.
Toute « réception » au sens ecclésial du terme – du Motu Proprio est à
asseoir sur un principe fondamental, autrement dit sur une perception claire
de ce qu’est la liturgie, dans et pour l’Église. Elle est l’oeuvre du Christ
Prêtre et de son Corps qui est l’Église (2), l’oeuvre du Peuple (leitourgia)
de Dieu qui, par des rites et des prières, célèbre la Pâque de son Seigneur,
de manière à entrer dans une intelligence toujours plus savoureuse de la
foi, comme aussi dans une expérience proprement vertigineuse de la condition
pascale de Jésus-Christ, chacun étant appelé, par la logique même de la
célébration, à faire sienne la pro-existence radicale de Jésus-Christ pour
le Père et pour le monde. Tel est en effet, en toute rigueur, le sacrifice
des chrétiens : Frères, je vous exhorte à offrir vos corps en hostie
vivante, sainte, agréable à Dieu : c’est là le culte spirituel que vous avez
à rendre… (Rm 12, 1). Étant
donné sa nature et sa finalité, il est essentiel à la liturgie d’être reçue
dans et de l’Église qui en est tout à la fois la dépositaire, la maîtresse
et l’artiste. Dès là que l’Église pérégrine à travers l’histoire et
nonobstant l’immutabilité de ce qui a été reçu du Seigneur et transmis par
les apôtres (1 Co 11, 23), la
liturgie se reçoit toujours sous une certaine forme historique et donc
contingente sur laquelle l’Église seule a autorité ; la forme rituelle, dans
sa complexité, n’est pas un en-soi (on se gardera de reporter sur le rite
lui-même une adoration dont le seul terme véritable est le Christ auquel le
rite conduit) ; si traditionnelle qu’elle soit, elle a valeur relative et
instrumentale : elle est indispensable au rendez-vous exact du Peuple de
Dieu et sert à sa sanctification, c’est-à-dire à cette expérience pascale
que la célébration postule autant qu’elle signifie.
Le Motu Proprio émane de l’autorité personnelle du Saint Père Benoît XVI. Ce
n’est pas tout : il reflète l’une de ses préoccupations sans doute les plus
intimes et porte la trace de son expérience3. Il est donné. Il est donné par
l’Église : rien de plus naturel que de le recevoir, en Église et de manière
vraiment ecclésiale. Pareille réception, qui met proprement en exercice
l’obéissance de la foi – car c’est bien à ce niveau que situent les choses –
est le présupposé désormais obligé de tout ce que l’on pourra dire ou faire
relativement au Motu-Proprio. Mais la réception de ce que donne l’Église
n’est jamais une réception infantile ou cadavérique. En l’occurrence,
il ne s’agit pas pour nous de recevoir le Motu Proprio de manière
réactionnelle, émotionnelle (de quelque côté, du reste, que l’on se
situe), mais, comme il l’indique assez par lui-même,
de cette manière intelligente et responsable qui convient à des fils.
Cela signifie tout d’abord que l’on est capable d’évaluer la nature, la
situation exacte de cet acte pontifical, lequel n’est pas un aérolithe, mais
se trouve contextualisé de façon très proche par la toute récente
Exhortation apostolique postsynodale
Sacramentum Caritatis, et bien sûr –
toujours et de façon beaucoup plus large – par tout ce qu’a introduit de
manière officielle la réforme de Vatican II dans la vie liturgique courante
de l’Église. Car le Missel, publié par Paul VI, réédité à deux reprises par
Jean-Paul II, et dont sont saluées la richesse spirituelle et la profondeur
théologique, est et demeure évidemment la forme normale (…) de la liturgie
eucharistique (4).
Cela signifie aussi que, désormais, tous se trouvent à égalité en position
de recevoir le Motu Proprio, « tridentins » compris, ce qui, à bien des
égards et pour certains d’entre eux en particulier, ne sera pas sans
modifier sur le long terme, croyons-nous, leur situation par rapport à leur
propre attachement et la nature même de cet attachement.
On évitera par-dessus tout une réception timorée du
Motu Proprio, comme aussi bien, de l’autre côté, une réception revancharde :
l’une et l’autre, en effet, seraient également éloignées de la véritable
maturité des fils ; l’une et l’autre conforteraient, la première de façon
passive, la seconde de façon active, cette culture du catastrophisme, du
sensationnel, de la raideur, de la violence en un mot qui, très mondaine, se
répand aujourd’hui jusque dans le monde catholique.
Nous ne pouvons parler que du réel ni œuvrer qu’à partir du réel. Le Motu
Proprio a cessé d’être hypothétique : il est effectif désormais et fait
partie des données objectives, officielles, efficaces, de la vie liturgique
contemporaine. Il « fait partie ». Quelle que soit en effet sa puissance
symbolique de radiation dans l’opinion publique et surtout – la chose est
bien compréhensible – dans le monde de ceux qui ont longtemps et
consciencieusement travaillé, depuis quarante ans, à la mise en oeuvre de la
réforme liturgique, force est de reconnaître en lui, malgré tout, un acte
sectoriel dans l’ensemble de ce qui va continuer de régler la vie liturgique
du Peuple de Dieu. Le situer à sa juste place n’est nullement infirmer son
autorité ni minimiser son importance.
Le Motu Proprio n’est ni une panacée ni une apocalypse : c’est d’abord un
acte pastoral pour la réparation de l’unité (5). Pas davantage que le rite
qu’il libéralise, il ne saurait faire l’objet ni d’idolâtrie, ni
d’abomination, ni d’indifférence, mais, encore une fois, d’obéissance,
c’est-à-dire d’une écoute attentive dans l’onde longue d’une histoire ;
celle qui le précède et celle qui le suivra. Laissons calmement, comme il le
stipule du reste expressément (6), les semaines, les mois, les années, les
décennies à venir décider de son importance, de son incidence, de son
efficience réelle dans le paysage liturgique. Écoutons, regardons voir ce
qui va se passer, regardons voir combien, surtout, vont se réclamer de lui.
L’histoire qui, selon son habitude, ne fait pas de sentiment, dira toute
seule sur le long terme ce qu’il en est, et ce que sera la liturgie de
demain, puisque aussi bien la liturgie est elle-même une réalité historique.
Le Motu Proprio jouera en tout cas le rôle de révélateur. Pour reprendre une
expression scripturaire, il révélera les pensées secrètes d’un grand nombre
(cf. Lc 2, 35).
En ce sens, et en ce sens seulement, il sera bien… une apocalypse.
Positivement – car dans l’ordre « génétique » de la liturgie il pose bel et
bien quelque chose de neuf – le Motu Proprio va travailler indirectement
notre célébration selon le rite « ordinaire » ; il va nous provoquer,
indirectement, à travailler notre manière de célébrer, cet
ars celebrandi sur lequel il se trouve que
la très récente Exhortation post synodale met un accent particulièrement senti (7). Pour autant,
les deux textes du Siège romain gagnent à être lus en étroit voisinage. Non
pas que la célébration tridentine monopolise, il va de soi, le privilège de
l’ars celebrandi, mais sa présence fraternelle au milieu de nous (c’est la
moindre des choses qu’elle le soit désormais) nous indiquera certaines
dimensions qui, bien qu’inhérentes à la liturgie, ont été passablement
endommagées ces dernières décennies par des acteurs indiscrets qui ont
travesti le véritable esprit de la réforme (8). Corrélativement, cette
présence nous permettra de mieux évaluer les dimensions – elles aussi
hautement traditionnelles – que la réforme de Vatican II a si heureusement
restaurées. De la sorte, le Motu Proprio, loin de compromettre ou de démolir
la réforme accomplie, se trouvera stimuler un réinvestissement, une
redécouverte plus mûre, plus respectueuse, plus reconnaissante aussi, de
l’ordo de Paul VI et de sa célébration. Avec le Motu Proprio, c’est notre
célébration ordinaire et actuelle qui va « travailler », un peu comme on dit
que le bois « travaille ». Mais de l’autre côté, c’est la célébration
tridentine aussi qui doit travailler et faire l’effort de se penser ; il est
indispensable en effet qu’elle soit désormais accompagnée et, pour ainsi
dire, compensée, par un effort théologique véritablement contemporain, par
un être-au-monde vraiment contemporain, car tous, tridentins ou non, à
égalité, nous sommes mis au défi de franchir la barre du grand estuaire qui,
de la civilisation (apparemment chrétienne) qui était la nôtre, nous porte
vers la « multicivilisation » ou « métacivilisation » postmoderne. Il ne
peut rien nous arriver de plus positif que de travailler. Tous doivent
travailler. Tout doit travailler partout. Ce « travail
», dont il est l’accélérateur, est sans doute le plus grand bénéfice que
nous puissions attendre du Motu Proprio. Seul l’avenir dira jusqu’où
les choses vont travailler au plan canonique, au plan théologique, au plan
rituel lui-même, car les rites eux-mêmes, loin d’être des fossiles ou des
idées, sont des organismes vivants. La liturgie, en un mot, est une affaire
de vivants, comme l’affirme clairement Benoît XVI : l’histoire de la
liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture (9).
Le Motu Proprio ne saurait nullement occulter, dans l’esprit ni dans la
pratique de ceux qui s’en réclameront, un point fort et éminemment
traditionnel (10) de l’ecclésiologie de Vatican II, à savoir que, d’un point
de vue théologique aussi bien que disciplinaire, la liturgie demeure sous la
responsabilité de l’évêque. Outre le texte cité à ce sujet par la Lettre
préliminaire elle-même
(Constitution
Sacrosanctum Concilium,
§ 22), on
rappellera ici deux textes particulièrement explicites du concile Vatican II
:
Toute célébration légitime de l’Eucharistie est dirigée par l’évêque à qui a
été confiée la charge de présenter à la Majesté divine le culte de la
religion chrétienne et de le régler selon les préceptes du Seigneur et selon
les lois de l’Église, auxquelles il apporte, pour son diocèse, par son
jugement particulier, les déterminations ultérieures (11).
Les évêques sont les principaux dispensateurs des mystères de Dieu, comme
ils sont les organisateurs, les promoteurs et les gardiens de toute la vie
liturgique dans l’Église qui leur est confiée (12).
Même érigée en forme « extraordinaire » du rite romain, la célébration
tridentine ne saurait se soustraire à cette déontologie, à ce
bien-être-en-Église ; son instauration officielle lui fait au contraire un
motif supplémentaire d’entrer humblement et joyeusement dans un esprit
d’harmonie ecclésiale, au sens qu’un Ignace d’Antioche donnerait à ce terme.
L’évêque est en droit de vérifier, en particulier, la compétence des
ministres qui célébreront dans une langue qui a singulièrement reculé, voire
disparu, non seulement de la pratique ordinaire de l’Église, mais de la
culture contemporaine, comme Benoît XVI en prend acte avec beaucoup de
réalisme (13). Pour des raisons de cohérence profonde (car la célébration
fait corps avec une culture humaine et théologique), on pourrait attendre
légitimement des célébrants tridentins qu’ils fussent capables de lire
Tertullien, Augustin et Grégoire le Grand à livre ouvert… Car, à bien
regarder les choses, la libéralisation du rite tridentin, induit – ou
devrait induire – la réactivation d’une culture ancienne dans la culture
contemporaine. C’est cette reviviscence créatrice, c’est ce laboratoire que
l’on est en droit d’attendre et qui est particulièrement intéressant, dans
la perspective constructive de fécondations nouvelles : une fécondation du
nouveau par l’ancien.
Avec cela soyons raisonnables : le Motu Proprio n’est pas le tout de
l’actualité ecclésiale. Pas davantage que nous ne saurions nous laisser
enfermer par les médias dans un « scoop » à sensation et à tapage, nous ne
devons nous y enfermer nous-mêmes. Nous avons à l’heure qu’il est bien
d’autres chantiers. Étant acquise l’obéissance intelligente et joyeuse que
réclame de nous l’acte du Siège Apostolique, l’affaire qui l’a rendu
nécessaire n’est jamais qu’un remous particulier au regard de l’énorme
mascaret qui confronte l’Église au « monde de ce temps », ce « monde de ce
temps » que, dans le généreux sillage du Concile, nous devons à la fois
comprendre et aimer. À travers sa grande Constitution dogmatique
Lumen Gentium, comme à travers sa grande
Constitution pastorale
Gaudium et Spes le Concile apparaît comme ce moment de grâce où, pour
reprendre un jeu de mots fameux, l’Église a pris co-naissance d’elle-même,
comme jamais sans doute elle ne l’avait fait auparavant, dans son interface
avec le monde : ce moment-là doit demeurer pour nous
exemplaire et irréversible.
Le mot d’interface a été lancé. Il est essentiel pour l’avenir. Le Motu
Proprio ne peut prendre vie et sens que dans une culture ecclésiale de
l’interface. Acte pastoral au difficile service de l’unité et de la charité,
il est d’abord conçu, bien sûr, pour un interface interne à l’Église
catholique elle-même, entre les diverses sensibilités liturgiques qui s’y
font jour et place. Mais, la liturgie étant publique et pour le salut du
monde, on ne saurait négliger son interface avec les autres confessions
chrétiennes, avec les autres cultures humaines et les autres traditions
religieuses. On ne saurait négliger davantage aujourd’hui son interface avec
le cosmos qui se trouve tout entier finalisé par l’Eucharistie et investi
par la puissance quasi nucléaire de celle-ci, comme vient de l’exprimer de
façon remarquable l’Exhortation postsynodale Sacramentum caritatis, en
reprenant une métaphore dont Benoît XVI a la paternité (14). Le syndrome
liturgique dont le Motu Proprio se veut la solution ne saurait nourrir en
nous une espèce de nombrilisme occidental : le monde est beaucoup plus
grand, les vrais débats sont beaucoup plus profonds. Loin de tous les rêves
du nombre et de toutes les idéologies de conquête ou de reconquête (de
quelque côté que l’on se situe) il est temps de nous voir lucidement, nous
chrétiens catholiques, tels que nous sommes, c’est-à-dire comme un petit
Reste : cette situation de l’Ancien Peuple est aussi la condition et la
condition normale de l’Église ; condition bienheureuse, parce que portant
ses lettres de noblesse biblique (So 3,
11-13) ; condition non pas misérable, mais favorable à une plus
grande agilité.
Le Motu Proprio est un instrumentum caritatis :
faisons-en vraiment eucharistie. Car bien par delà le plan de la
stricte ritualité, comme aussi du sentiment (légitime) qu’elle suscite, ce
qui reste fondamental et urgent, c’est que nous vivions tous jusqu’au
vertige l’Eucharistie que nous célébrons. Pour le salut et l’édification
d’un monde que notre querelle des rites depuis trop longtemps étonne, amuse
ou scandalise, il faut que nous ressaisissions tous, liturgiquement,
théologiquement, existentiellement surtout, de ce geste de Jésus qui prit du
pain (Mt 26, 26) dans ses mains
très saintes (15), inventant ainsi pour nous cette nouvelle manière de
vivre, qui consiste à donner sa vie (Jn
10, 11).
N’ayons pas peur du Motu Proprio. N’ayons pas peur les
uns des autres. N’ayons pas peur des promiscuités ; celles des
personnes, celles des deux formes du même rite aussi. N’ayons pas peur de la
conversation des formes, expressément prévue et voulue par Benoît XVI.
L’avenir historique de la liturgie est entre nos mains,
pourvu que nous soyons des fils, pourvu que nous soyons des frères.
Que nous le voulions ou non, que cela nous plaise ou non, le reverdi de
l’ancien atteste que les temps sont changés : incontestablement porté par
une jeune génération (16), il est lui-même une nouveauté ; il a déjà
commencé d’être une donnée objective de l’histoire, non seulement de la
liturgie, mais de la spiritualité catholique, très spécialement française ;
il veut qu’on l’envisage lucidement, qu’on l’écoute, qu’on l’assume, qu’on
l’éclaire surtout et qu’on l’accompagne. Dès le jour de sa naissance, le
Motu Proprio a valeur non seulement législative, mais symbolique. L’«
extraordinaire » arrive à notre « ordinaire » : puissent l’un et l’autre
s’embrasser sans mauvaise grâce, ni tristesse, ni feintise (car
la sourde démolition du Concile Vatican II est inacceptable). Le Motu
Proprio n’est pas une calamité : c’est un événement – un événement qui nous
concerne tous – et une date dans l’histoire de la liturgie. Ce qu’il faut
absolument, c’est rompre, mentalement pour les uns, pratiquement pour les
autres, l’équation entre la liturgie tridentine et le traditionalisme ;
délivrer enfin la célébration tridentine des oripeaux idéologiques qui la
travestissent pour que nous vivions, sans histoires ni tabous, avec
l’histoire naturelle de notre liturgie et toutes ses richesses. La liturgie,
c’est la liturgie, un point c’est tout. Tu solus Altissimus, Iesu Christe.
Fr. François CASSINGENA-TREVEDY, osb
Le Frère François Cassingena-Trévedy, ancien élève de l'École Normale
Supérieure, est moine de l'abbaye Saint-Martin de Ligugé. Il enseigne à
l'Institut Supérieur de Liturgie (Paris).
Te igitur : Le missel de saint Pie V par François Cassingena-Trévedy et
Grégory Solari (www.ad-solem.com - 5
février 2007)
Le grand apport de Frère François dans ce
petit ouvrage si dense, c’est de mettre en perspective le succès du missel
tridentin pendant près de 4 siècles. De la Contre Réforme à l’individualisme
moderne, il montre que « le culte n’est jamais dissociable de la culture ».
Un
autre article de François Cassingena-Trévedy, bénédictin de Ligugé et
enseignant à l'Institut supérieur de liturgie de Paris, paru dans La croix
du 17 juillet 2007 sous le titre : Pour bien recevoir "Summorum pontificum"
: ►
Le motu proprio "révélera
les pensées secrètes d'un grand nombre"
Notes:
1
Lettre préliminaire au Motu Proprio
: « Des nouvelles et des jugements formulés sans information suffisante,ont
suscité beaucoup de confusion. On trouve des réactions très diverses les
unes des autres, qui vont de l’acceptation joyeuse à une dure opposition, à
propos d’un projet dont le contenu n’était, en réalité, pas connu. »
2 VATICAN II, Constitution
Sacrosanctum Concilium,
7.
3
Lettre préliminaire
: « Je parle d’expérience, parce que j’ai vécu moi aussi cette période, avec
toutes ses attentes et ses confusions. »
4
Lettre préliminaire.
5
Lettre préliminaire
: « J’en arrive ainsi à la raison positive qui est le motif qui me fait
actualiser par ce Motu Proprio celui de 1988. Il s’agit de parvenir à une
réconciliation interne au sein de l’Église. »
6
Lettre préliminaire
: « Je vous invite (…) à bien vouloir écrire au Saint-Siège un compte rendu
de vos expériences, trois ans après l’entrée en vigueur de ce Motu Proprio.
Si de sérieuses difficultés étaient vraiment apparues, on pourrait alors
chercher des voies pour y porter remède. »
7 Exhortation apostolique post synodale
Sacramentum Caritatis,
§§ 38-42.
8 Benoît XVI fait ainsi l’anamnèse, au sens clinique, de ce qui s’est passé
: « Cela s’est produit avant tout parce qu’en de nombreux endroits on ne
célébrait pas fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel ; au
contraire, celui-ci finissait par être interprété comme une autorisation,
voire même une obligation de créativité ; cette créativité a souvent porté à
des déformations de la liturgie à la limite du supportable. »
9
Lettre préliminaire.
10 Voir IGNACE D’ANTIOCHE, Aux Éphésiens, III-VI, SC 10bis, p. 60-63 ; Aux
Magnésiens, IV : « Certains parlent toujours de l’évêque, mais font tout en
dehors de lui. Ceux-là ne me paraissent pas avoir une bonne conscience, car
leurs assemblées ne sont pas légitimes ni conformes à l’ordre de Dieu. » (ibid.
p. 82-83).
11 VATICAN II, Constitution
Lumen Gentium, 26.
12 VATICAN II, Décret
Christus Dominus, 15 ; voir aussi l’Exhortation apostolique postsynodale
Sacramentum Caritatis,
§ 39.
13
Lettre préliminaire
: « L’usage de l’ancien Missel présuppose un minimum de formation liturgique
et un accès à la langue latine ; ni l’un ni l’autre ne sont tellement
fréquents. »
14 Exhortation apostolique postsynodale
Sacramentum Caritatis,
§§ 11 et 92.
15 Prière eucharistique I (Canon Romain).
16
Lettre préliminaire
: «… mais entre temps il est apparu clairement que des personnes jeunes
découvraient également cette forme liturgique, se sentaient attirées par
elle et y trouvaient une forme de rencontre avec le mystère de la Très
Sainte Eucharistie qui leur convenait particulièrement. »
Le Motu Proprio
►
Le texte officiel et tous
les commentaires
Sources:
abbaye Ligugé-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 22.08.2007 - BENOÎT XVI |