Benoît XVI : la lumière du monde - Le
Pape, l'Eglise et les signes des temps |
|
Le 21 novembre
2010 -
(E.S.M.)
-
Lumière du Monde est le titre sous lequel va être publié le livre qui
recueille la conversation entre Benoît XVI et l'écrivain et journaliste
allemand Peter Seewald.
La nouvelle oeuvre, publiée en italien par la Libreria Editrice Vaticana,
sortira
simultanément
dans d'autres
langues le 23
Novembre et est
sous-titrée Le
Pape, l'Eglise
et les signes
des temps.
|
Benoît XVI : la lumière du monde - Le
Pape, l'Eglise et les signes des temps
Le 21 novembre 2010 - Eucharistie Sacrement
de la Miséricorde
-
Lumière du Monde est le titre sous lequel va être publié le livre qui
recueille la conversation entre Benoît XVI et l'écrivain et journaliste
allemand Peter Seewald.
La nouvelle œuvre, publiée en italien par la Libreria Editrice Vaticana,
sortira simultanément dans d'autres langues le 23 Novembre et est
sous-titrée Le Pape, l'Eglise et les signes des temps. Dans les 18 chapitres
du livre, regroupés en trois parties - "Signes des temps", "Le Pape", "Où
nous allons" - Benoît XVI répond aux questions les plus pressantes du monde
d'aujourd'hui. En voici quelques extraits. (plus un article complémentaire
de La Croix
►
Benoît XVI se livre sans détour ) et
Le Communiqué officiel du Saint-Siège
"LUMIÈRE DU MONDE" / UNE ANTHOLOGIE
par Benoît XVI
La joie du christianisme
Toute ma vie a été traversée par le fil conducteur suivant : le
christianisme donne de la joie, il élargit les horizons. En définitive une
existence vécue toujours et uniquement "contre" serait insupportable.
Un mendiant
En ce qui concerne le pape, il est aussi un simple mendiant devant Dieu,
plus encore que tous les autres hommes. Naturellement je prie toujours en
premier notre Seigneur, avec lequel je me sens lié, pour ainsi dire, par une
vieille connaissance. Mais j’invoque aussi les saints. Je suis lié d’amitié
avec Augustin, avec Bonaventure, avec Thomas d'Aquin. On dit aussi à de tels
saints : "Aidez-moi"! Et la Mère de Dieu est toujours, de toute façon, un
grand point de référence. En ce sens, je pénètre dans la communauté des
saints. Avec eux, renforcé par eux, je parle ensuite avec le Bon Dieu, en
mendiant, d’abord, mais aussi en remerciant, ou tout simplement rempli de
joie.
Les difficultés
J’en avais tenu compte. Mais, avant tout, il faut être très prudent quand on
évalue un pape, pour décider s’il est important ou non, alors qu’il est
encore vivant. Ce n’est que par la suite que l’on peut dire quelle place une
chose ou une personne déterminée occupe dans l’ensemble de l’histoire. Mais
il était évident que l'atmosphère ne serait pas toujours joyeuse en raison
de la situation mondiale actuelle, avec toutes les forces de destruction s’y
trouvent, avec toutes les contradictions qui y vivent, avec toutes les
menaces et les erreurs. Si j’avais continué à ne recevoir que des
approbations, j’aurais dû me demander si j’étais vraiment en train
d’annoncer l’Évangile tout entier.
Le choc des abus
Les faits ne m’ont pas pris par surprise. À la congrégation pour la doctrine
de la foi, je m’étais occupé des affaires américaines ; j’avais également vu
s’aggraver la situation en Irlande. Mais, en tout cas, l’ampleur du problème
a été un choc énorme. Depuis mon élection au siège de Pierre, j’avais sans
cesse rencontré des victimes d’abus sexuels. Il y a trois ans et demi, en
octobre 2006, dans un discours aux évêques irlandais, je leur avais demandé
d’"établir la vérité sur ce qui s’est produit dans le passé, de prendre
toutes les mesures tendant à éviter que cela ne recommence à l’avenir, de
faire en sorte que les principes de justice soient pleinement respectés et,
surtout, de guérir les victimes et tous ceux qui ont été frappés par ces
crimes hors norme". Voir le sacerdoce souillé à l’improviste de cette façon,
et par là l’Église catholique elle-même, a été difficile à supporter. Mais à
ce moment-là il était important de ne pas perdre de vue le fait que, dans
l’Église, le bien existe et pas seulement ces choses terribles.
Les médias et les abus
Il était évident que l’action des médias n’était pas guidée uniquement par
la pure recherche de la vérité, mais qu’il y avait aussi une complaisance à
rendre l’Église ridicule et, si possible, à la discréditer. Cependant ce
qu’il fallait rendre clair, c’est que, tant qu’il s’agit de mettre la vérité
en lumière, nous devons en être reconnaissants. La vérité, unie à l'amour
bien compris, est la valeur numéro un. Et puis les médias n’auraient pas pu
faire ces comptes-rendus s’il n’y avait pas eu du mal dans l’Église. Ce
n’est que parce que le mal était dans l’Église que les autres ont pu le
retourner contre elle.
Progrès
On perçoit le côté problématique du terme "progrès". La modernité a cherché
sa voie en étant guidée par l'idée de progrès et par celle de liberté. Mais
qu’est-ce que le progrès ? Aujourd’hui nous voyons que le progrès peut aussi
être destructeur. Nous devons donc réfléchir aux critères à adopter pour que
le progrès soit vraiment progrès.
Un examen de conscience
Au-delà de chaque plan financier, un examen de conscience global est
absolument inévitable. Et l’Église a cherché à y contribuer par l'encyclique
"Caritas in veritate". Elle ne donne pas de réponse à tous les problèmes.
Elle veut être un pas en avant pour regarder les choses sous un autre angle,
qui ne soit pas seulement celui de la faisabilité et du succès, mais celui
selon lequel il existe une normativité de l'amour du prochain qui s’oriente
sur la volonté de Dieu et pas seulement sur nos désirs. En ce sens il
faudrait donner des impulsions pour qu’une transformation des consciences
ait vraiment lieu.
La vraie intolérance
La vraie menace à laquelle nous sommes confrontés est que la tolérance soit
abolie au nom de la tolérance elle-même. Il y a un danger que la raison, ce
que l’on appelle la raison occidentale, affirme qu’elle a enfin compris ce
qui est juste et qu’elle avance dès lors une prétention à la globalité qui
est ennemie de la liberté. Je crois qu’il faut dénoncer avec force cette
menace. Personne n’est obligé d’être chrétien. Mais personne ne doit être
forcé à vivre selon la "nouvelle religion", comme si c’était la seule et la
vraie, contraignante pour l’humanité tout entière.
Les mosquées et la burqa
Les chrétiens sont tolérants et, en tant que tels, ils permettent aux autres
d’avoir d’eux une perception particulière. Nous sommes heureux qu’il y ait,
dans les pays du Golfe (Qatar, Abou Dhabi, Dubaï, Koweït), des églises dans
lesquelles les chrétiens peuvent célébrer la messe et nous espérons qu’il en
soit ainsi partout. Il est donc naturel que, chez nous aussi, les musulmans
puissent se réunir pour prier dans les mosquées.
En ce qui concerne la burqa, je ne vois pas de raison pour une interdiction
généralisée. On dit que certaines femmes ne la portent pas volontairement
mais que c’est en réalité une sorte de violence qui leur est imposée. Il est
clair que l’on ne peut pas être d’accord avec cela. En revanche, si elles
décident volontairement de la porter, je ne vois pas pourquoi on devrait les
en empêcher..
Le christianisme et la modernité
Le fait d’être chrétien est en soi quelque chose de vivant, de moderne, qui
traverse toute la modernité en la formant et en la modelant, et qui, en un
certain sens, l’embrasse vraiment. Un grand combat spirituel est donc
nécessaire, comme j’ai voulu le montrer avec la récente institution d’un
"Conseil Pontifical pour la nouvelle évangélisation". Il est important que
nous cherchions à vivre et à penser le christianisme de telle sorte qu’il
adopte la modernité bonne et convenable, et donc qu’en même temps il
s’éloigne et se distingue de ce qui est en train de devenir une
contre-religion.
L'optimisme
Si l’on observe plus attentivement – et c’est ce que je peux faire grâce aux
visites que me rendent les évêques du monde entier et à bien d’autres
rencontres – on constate que le christianisme développe aussi en ce moment
une créativité tout à fait nouvelle. [...] La bureaucratie est usée et
fatiguée. Ce sont des initiatives qui naissent de l’intérieur, de la joie
des jeunes. Peut-être le christianisme va-t-il prendre un nouveau visage,
peut-être aussi un aspect culturel différent. Le christianisme ne détermine
pas l'opinion publique mondiale, ce sont d’autres personnes qui sont aux
commandes. Mais le christianisme est la force vitale sans laquelle les
autres choses ne pourraient pas continuer à exister. C’est pourquoi, sur la
base de ce que je vois et dont je réussis faire l’expérience personnelle, je
suis très optimiste quant au fait que le christianisme se trouve face à une
dynamique nouvelle.
Drogues
Beaucoup d’évêques, surtout ceux d'Amérique Latine, me disent que là où
passe le chemin de la culture et du commerce de la drogue – c’est le cas
dans une grande partie de ces pays – c’est comme si un animal monstrueux et
méchant étendait sa patte sur ce pays pour détruire les gens. Je crois que
ce monstre du commerce et de la consommation de drogue qui envahit le monde
est une puissance dont nous n’arrivons pas toujours à nous faire une juste
idée. Il détruit les jeunes, il détruit les familles, il incite à la
violence et menace l’avenir de pays entiers. C’est là aussi une terrible
responsabilité de l'Occident : il a besoin de drogues et crée pour cela des
pays qui lui fournissent ce qui finira par les consumer et les détruire. Une
faim de bonheur est apparue, qui ne parvient pas à se rassasier avec ce qui
existe et qui se réfugie ensuite, pour ainsi dire, dans le paradis du diable
et détruit complètement l'homme.
Dans la vigne du Seigneur
En effet j’avais une fonction de direction, mais je n’avais rien fait tout
seul et j’avais toujours travaillé en équipe ; j’étais vraiment comme l’un
des très nombreux ouvriers de la vigne du Seigneur, ayant probablement fait
du travail préparatoire, mais, en même temps, n’étant pas fait pour être le
premier ni pour prendre la responsabilité de tout. J’ai compris qu’à côté
des grands papes, il faut aussi de petits pontifes qui apportent leur
contribution personnelle. J’ai donc dit à ce moment ce que je ressentais
vraiment [...] Le concile Vatican II nous a enseigné, à juste titre, que la
collégialité est un élément constitutif de la structure de l’Église ;
autrement dit, que le pape est le premier dans le partage et non pas un
monarque absolu qui prend des décisions dans la solitude et fait tout par
lui-même.
Judaïsme
Je dois dire que, dès le premier jour de mes études théologiques, j’ai
clairement perçu, en quelque sorte, la profonde unité entre l’Ancienne et la
Nouvelle Alliance, entre les deux parties de notre Sainte Écriture. J’avais
compris que nous ne pouvions lire le Nouveau Testament qu’en lien avec ce
qui l’a précédé, sans quoi nous ne le comprendrions pas. Et puis, bien sûr,
ce qui est arrivé sous le Troisième Reich nous a frappés en tant
qu’Allemands et nous a encore plus incités à regarder le peuple d'Israël
avec humilité, honte et amour.
Au cours de ma formation théologique ces éléments se sont liés et ont marqué
le parcours de ma pensée théologique. Il était donc clair pour moi – et là
aussi en totale continuité avec Jean-Paul II – que je devais mettre au
centre de mon annonce de la foi chrétienne ce nouveau lien, affectueux et
compréhensif, entre Israël et l’Église, fondé sur le respect de la manière
d’être de chacun et de leur mission respective. [...]
Il m’a aussi paru nécessaire d’apporter un changement dans l’ancienne
liturgie. En effet, la formule était telle qu’elle blessait vraiment les
juifs et elle n’exprimait sûrement pas de manière positive la grande, la
profonde unité entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Voilà pourquoi j’ai
pensé qu’une modification de l’ancienne liturgie était nécessaire, en
particulier en ce qui concerne notre rapport avec nos amis juifs. Je l’ai
modifiée de telle sorte qu’elle contienne notre foi, à savoir que le Christo
est le salut de tous. Qu’il n’existe pas deux voies de salut, que le Christ
est donc aussi le Sauveur des juifs et pas seulement celui des païens. Mais
aussi de telle sorte que l’on ne prie pas directement pour la conversion des
juifs au sens missionnaire, mais pour que le Seigneur hâte l’heure
historique où nous serons tous unis. C’est pourquoi les arguments utilisés
contre moi de façon polémique par un certain nombre de théologiens sont
hasardeux et ne rendent pas justice à ce qui a été fait.
Pie XII
Pie XII a fait tout son possible pour sauver des gens. Bien sûr, on peut
toujours se demander : "Pourquoi n’a-t-il pas protesté de manière plus
explicite" ? Je crois qu’il a compris quelles auraient été les conséquences
d’une protestation publique. Nous savons qu’il a beaucoup souffert
personnellement de cette situation. Il savait que, dans l’absolu, il aurait
dû parler, mais la situation l’en empêchait. Aujourd’hui, des personnes plus
raisonnables admettent que Pie XII a sauvé beaucoup de vies mais elles
soutiennent qu’il avait des idées désuètes à propos des juifs et qu’il
n’était pas à la hauteur du concile Vatican II. Toutefois le problème n’est
pas là. L'important, c’est ce qu’il a fait et ce qu’il a cherché à faire, et
je crois qu’il faut vraiment reconnaître qu’il a été un des grands justes et
que, comme personne d’autre, il a sauvé un très grand nombre de juifs.
Sexualité
Se concentrer uniquement sur le préservatif, c’est banaliser la sexualité et
cette banalisation est justement la raison dangereuse pour laquelle tant de
gens ne voient plus dans la sexualité l'expression de leur amour, mais
seulement une sorte de drogue, qu’ils s’administrent eux-mêmes. C’est
pourquoi la lutte contre la banalisation de la sexualité fait aussi partie
du grand effort pour que la sexualité soit perçue de manière positive et
puisse exercer son effet positif sur l'être humain dans sa totalité. Il peut
y avoir des cas individuels justifiés, par exemple quand un prostitué [ein
Prostituierter] utilise un préservatif, et cela peut être le premier pas
vers une moralisation, un premier acte de responsabilité pour développer à
nouveau la conscience du fait que tout n’est pas permis et que l’on ne peut
pas faire tout ce que l’on veut. Cependant ce n’est pas la véritable manière
de vaincre l'infection du virus HIV. Une humanisation de la sexualité est
vraiment nécessaire
L’Église
Paul ne voyait donc pas l’Église comme une institution, comme une
organisation, mais comme un organisme vivant dans lequel tous agissent l'un
pour l'autre et l'un avec l'autre, en étant unis à partir du Christ. C’est
une image, mais une image qui va en profondeur et qui est très réaliste, ne
serait-ce que parce que nous croyons que, dans l'eucharistie, nous recevons
vraiment le Christ, le Ressuscité. Et si chacun reçoit le même Christ, alors
nous sommes vraiment tous réunis dans ce nouveau corps ressuscité qui est
comme le grand lieu d’une nouvelle humanité. Il est important de le
comprendre et donc de voir l’Église non pas comme un dispositif qui doit
faire de tout – le dispositif lui appartient aussi, mais dans certaines
limites – mais bien comme un organisme vivant qui provient du Christ
lui-même.
L'encyclique "Humanae vitae"
Les perspectives tracées par "Humanae vitae" restent valables, mais trouver
des chemins qui puissent être parcourus par les hommes, c’est autre chose.
Je crois qu’il y aura toujours des minorités intimement persuadées de la
justesse de ces perspectives et qui, les vivant, en seront pleinement
satisfaites au point de devenir pour d’autres un fascinant modèle à suivre.
Nous sommes pécheurs. Mais nous ne devons pas en tirer argument contre la
vérité quand cette haute morale n’est pas vécue. Nous devons chercher à
faire tout le bien possible, nous soutenir et nous supporter mutuellement.
Exprimer aussi tout cela du point de vue pastoral, théologique et conceptuel
dans le contexte de la sexologie et de la recherche anthropologique
d’aujourd’hui, c’est une grande tâche à laquelle il faut se consacrer plus
et mieux.
Les femmes
La formulation de Jean-Paul II est très importante : "L’Église n’a en aucune
façon la faculté de conférer l'ordination sacerdotale aux femmes". Il ne
s’agit pas de ne pas vouloir mais de ne pas pouvoir. Le Seigneur a donné une
forme à l’Église avec les Douze puis leur succession, avec les évêques et
les presbytres (les prêtres). Ce n’est pas nous qui avons créé cette forme
de l’Église, même si elle en est un élément constitutif à partir de lui. La
respecter est un acte d’obéissance, peut-être l’un des plus difficiles dans
la situation actuelle. Mais il est vraiment important que l’Église montre
qu’elle n’est pas un régime arbitraire. Nous ne pouvons pas faire ce que
nous voulons. Il y a au contraire une volonté du Seigneur pour nous, à
laquelle nous adhérons, même si c’est pénible et difficile dans la culture
et la civilisation d’aujourd’hui. Par ailleurs, les fonctions confiées aux
femmes dans l’Église sont si grandes et significatives que l’on ne peut pas
parler de discrimination. Il en serait ainsi si le sacerdoce était une sorte
de domination, alors qu’il doit au contraire être totalement un service. Si
l’on regarde l’histoire de l’Église, on se rend compte que la signification
des femmes – de Marie à Monique et jusqu’à Mère Teresa – est si éminente
que, par bien des côtés, les femmes définissent plus que les hommes le
visage de l’Église.
Les fins dernières
C’est une question très sérieuse. Notre prédication, notre annonce, est en
effet largement orientée, de manière unilatérale, vers la création d’un
monde meilleur, alors que le monde réellement meilleur n’est presque plus
mentionné. Ici nous devons faire un examen de conscience. Bien sûr, on
cherche à aller à la rencontre de son auditoire, à lui dire ce qui est dans
son horizon. Mais nous avons en même temps le devoir d’aller au-delà de cet
horizon, de l’élargir, et de regarder les choses ultimes. Les fins dernières
sont comme du pain dur pour les hommes d’aujourd’hui. Elles leur paraissent
irréelles. Ils voudraient, à la place, des réponses concrètes pour
aujourd’hui, des solutions pour leurs souffrances quotidiennes. Mais ce sont
des réponses qui restent à mi-chemin si elles ne permettent pas aussi de
pressentir et de reconnaître que je vais au-delà de cette vie matérielle,
qu’il y a le jugement et qu’il y a la grâce et l'éternité. En ce sens, nous
devons aussi trouver des mots et des gestes nouveaux, pour permettre à
l’homme de passer le mur du son du fini.
La venue du Christ
Il est important que chaque époque soit près du Seigneur. Que nous aussi,
ici et maintenant, nous soyons sous le jugement du Seigneur et que nous nous
laissions juger par son tribunal. On parlait d’une double venue du Christ,
une à Bethléem et une à la fin des temps, jusqu'au moment où saint Bernard
de Clairvaux a parlé d’un "Adventus medius", une venue intermédiaire à
travers laquelle le Christ rentre sans cesse périodiquement dans l’histoire.
Je crois que saint Bernard a trouvé la tonalité juste. Nous ne pouvons pas
dire quand la fin du monde aura lieu. Le Christ lui-même dit que personne ne
le sait, pas même le Fils. Mais nous devons rester, pour ainsi dire,
toujours près de sa venue, et surtout être sûrs que, dans nos souffrances,
il est près de nous. En même temps, nous devons savoir que nous sommes
soumis à son jugement pour nos actions.
Et la précision apportée à ce sujet, le 21 novembre, par le père Federico
Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège
►
Le Communiqué officiel du Saint-Siège
►
Conversation entre Benoît XVI et Peter Seewald : Présentation du livre Lumière du Monde
Article complémentaire de La Croix
►
Benoît XVI se livre sans détour
Sources : benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.11.2010 -
T/Benoît XVI
|