« S’ouvrir à la miséricorde » |
|
Le 21 mars 2009 -
(E.S.M.)
- Le Carême est un temps exceptionnel de miséricorde. La Parole
de Dieu et la prière durant la Sainte Messe quotidienne soulignent la
primauté de l’amour sur le péché. Méditation de Mgr Luciano Alimandi.
|
Le Christ
Miséricordieux - Pour
agrandir l'image ►
Cliquer
« S’ouvrir à la miséricorde »
VATICAN - « AVE MARIA » par Mgr Luciano Alimandi - « S’ouvrir à la
miséricorde »
Le 21 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
Le Carême est un temps exceptionnel de miséricorde. La Parole de Dieu et la
prière durant la Sainte Messe quotidienne soulignent la primauté de l’amour
sur le péché : Dieu sauve l’homme par sa miséricorde qui s’est manifestée
dans le Fils de Dieu, notre Seigneur Jésus ! Il est venu avant tout pour
nous pardonner, pour nous réconcilier avec le Père, mais c’est n’est
possible que si nous aussi nous vivons, les uns envers les autres, la loi
suprême de l’amour, du pardon réciproque.
« Seigneur, si mon frère pèche contre moi, combien de fois devrai-je lui
pardonner ? » (Mathieu 18,21), demande
Simon-Pierre à Jésus, comme pour faire remarquer qu’il devrait y avoir une
limite au pardon. « Combien de fois », nous le répétons souvent.
Jésus nous offre toujours la même réponse : Toujours (Luc
18, 22) ! On pourrait dire que l’enseignement auquel le Seigneur
a consacré le plus d’attention, d’énergies et d’insistance, est précisément
celui sur la miséricorde. N’est-il pas, de fait, le plus important ? Et les
disciples ne sont-ils pas montrés assurément réticents à le vivre au sérieux
dans leur propre vie, comme nous aussi aujourd’hui ? Le Seigneur ne laisse
pas de place aux compromis, et il avertit : « C’est ainsi aussi que vous
traitera mon Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du
fond du cœur » (Mathieu 18, 35), à propos
de la parabole du débiteur impitoyable, de la punition qu’il reçoit à cause
du manque de pardon envers son prochain.
La miséricorde divine est telle quand on la pratique, et non pas quand on en
parle en théorie. C’est pourquoi Jésus a annoncé la miséricorde par des
faits et des paroles indélébiles, qui font briller la primauté de l’amour
qui pardonne.
Une miséricorde qui ne conduirait pas au pardon serait fausse, et c’est la
raison pour laquelle Jésus fait demander dans la prière au Père : «
Remets nous nos dettes comme nous-mêmes nous avons remis à nos débiteurs
» (Mathieu 6, 12). Il identifie la perfection
chrétienne avec l’imitation de la Miséricorde Divine : « Montrez-vous
miséricordieux comme votre Père est miséricordieux »
(Luc 6, 36). Sa mission tout entière est empreinte d’une
miséricorde immense, qui s’irradie partout. Jésus désapprouve publiquement
ceux qui rendent vaine et inefficace la miséricorde par leur propre
comportement. Ce sont « les scribes et les pharisiens (qui) occupent la
chaire de Moïse : faites donc et observez tout ce qu’ils pourront vous dire
; mais ne vous réglez pas sur leurs actes : car ils disent et ne font pas
» (Mathieu 22, 2-3).
Au centre de l’enseignement du Christ sur la miséricorde, il y a la parabole
du Père miséricordieux » ou de « l’enfant prodigue ».Chaque fois
qu’on la lit, on découvre toujours quelque chose de nouveau sur la vérité la
plus consolante et la plus merveilleuse : Dieu est un Père infiniment
miséricordieux !
La parabole commence ainsi : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune
dit à son père : ‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient’ »
(Luc 15, 12). Ainsi, ce fils scélérat laisse son père pour le
monde, il dépense tous ses biens pour le péché, jusqu’à perdre sa propre
dignité, parce que, n’ayant plus un sou, il finit par paître les porcs, et
il ne peut même pas se nourrir de ce qu’ils mangent, « parce que personne
ne lui en donnait » (Luc 15, 16). Après
avoir touché le fond, par un acte d’humilité « il rentre en lui-même
» (Luc 15, 17) et relève la tête, pour ne pas
mourir étouffé par l’absence brutale de miséricorde. En effet, le pécheur
qui pèche et qui ne demande pas pardon, tombe toujours plus bas, comme une
pierre qui tombe dans la mer. Il en est ainsi pour celui qui ne laisse pas
réconcilier avec Dieu et avec ses frères. Le cœur devient lourd et seule la
miséricorde de Dieu peut le relever vers le haut. Et alors, l’acte le plus
beau que ce fils a su faire, c’est celui-ci : « Je veux partir, retourner
vers mon père et lui dire : Père, j’ai péché conte le Ciel et contre toi
» (Luc 15, 18). Le Père, qui l’attendait depuis
toujours, court au-devant de lui, l’embrasse, écoute sa confession, puis,
ensuite, chose absolument imprévisible, veut faire une fête sans tarder, il
veut lui faire revêtir les habits les plus beaux, avec l’anneau le plus
précieux (cf. Luc 15, 20). Qui pouvait imaginer
une telle fête : seul le Père le pouvait ! L’autre fils, le fils aîné, qui
retourne du travail, en entendant la musique et les danses, demande à un
serviteur ce qui se passe ; et, quand il entend que son père faisait une
fête parce que son fils était revenu, « il s’indigne et refuse d’entrer
» (cf. Luc 15, 25-28). Le père sort alors
pour le supplier, mais il ne veut pas entendre raison (cf.
Luc 15-28-29) ; il ne connaît pas encore la miséricorde, parce
qu’il ne connaît pas le cœur du Père !
Au fond, dans notre cœur, il y a ces deux fils : la voix du fils cadet est
présente, celle qui demande pardon, et celle du fils aîné qui montre l’autre
du doigt et le juge. Les deux voix « coexistent » : parfois, nous
faisons le rôle du fils aîné, et parfois celle du fils cadet. Il faut alors
que grandisse en nous la voix du Père, qu’elle couvre toutes les autres
voix, afin que nous nous ouvrions toujours plus à la miséricorde divine.
Le Saint-Père nous rappelle, à nous, croyants, que, pour vaincre les
oppositions et les divisions, il n’existe qu’une seule voix, celle de
l’humilité et de l’amour. En visite au Séminaire Pontifical Romain,
commentant un passage de la Lettre aux Galates, repris également dans sa
récente
Lettre aux Evêques de l’Eglise Catholique sur la levée de
l’excommunication pour les quatre Evêques consacrés par Mgr Marcel Lefebvre,
il a déclaré : « Dans la Lettre, il y a une évocation de la situation un
peu triste de la communauté des Galates, lorsque Paul dit : ‘Mais si vous
vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous allez
vous entre-détruire... Laissez-vous mener par l'Esprit’. Il me semble que
dans cette communauté - qui n'était plus sur la voie de la communion avec le
Christ, mais de la loi extérieure de la "chair"
- ressortent naturellement également des polémiques et Paul dit: ‘Vous
devenez comme des bêtes sauvages, l'un mord l'autre’. Il évoque ainsi les
polémiques qui naissent là où la foi dégénère en un intellectualisme et
l'humilité est remplacée par l'arrogance d'être meilleur que l'autre. (…)
Dans cet avertissement de saint Paul, nous devons trouver aujourd'hui
également un motif d'examen de conscience: ne pas penser être supérieurs à
l'autre, mais nous trouver dans l'humilité du Christ, nous trouver dans
l'humilité de la Vierge, entrer dans l'obéissance de la foi. C'est
précisément ainsi que s'ouvre réellement également à nous le grand espace de
la vérité et de la liberté dans l'amour
» (Benoît XVI, «
Lectio
divina sur la Lettre de saint Paul aux Galates, Grand Séminaire
Pontifical Romain, 20 février 2009)
Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.03.09 -
T/Méditation |