François : un pape qui se comporte comme un monarque et avec
autorité
Le 21 février 2023 -
(E.S.M.)
-
François n'est pas un pape qui agit avec désinvolture. Et
peut-être devrions-nous nous résigner à perdre la patine
d'un pape qui pratique la synodalité, car le pape François a plutôt centralisé le
pouvoir et les décisions. Bien sûr, tous les papes sont des
monarques, mais
peu utilisent toutes les prérogatives des rois. Le pape François le
fait. Cela ne peut être nié.
Bergoglio -
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François : un pape qui se comporte comme un monarque et avec
autorité
Pape François, les attributs du pouvoir
Le 21 février 2023 - E.
S. M. - Le pape François a diverses méthodes de gouvernement,
mais la technique de relativisation du pouvoir, ou en tout cas de
retrait du pouvoir, est la plus courante. Chaque fois que le Pape
veut prendre le contrôle de certaines situations, il ne change pas
sa gestion ou n'entame pas de réforme. Il retire d'abord le pouvoir
et la crédibilité à ceux qui occupent les fonctions de réformer
éventuellement.
Ces derniers temps, ce mode de gouvernement est devenu de plus en
plus visible. L'exemple le plus clair concerne le vicariat du
diocèse de Rome. La réforme du vicariat, qui centralise les pouvoirs
principalement sur le pape, est venue comme l'aboutissement d'une
série d'initiatives qui ont conduit le pape à tenter de briser
toutes les chaînes possibles de contrôle interne. Mais, surtout,
elle est intervenue au terme d'une réflexion qui a conduit le pape à
évincer de fait son vicaire pour le diocèse de Rome, le cardinal
Angelo de Donatis.
Petit à petit, le pape François a fait en sorte que de Donatis soit
considéré comme un auxiliaire comme les autres. Même le « vice
gerente », qui serait le vice-vicaire, est une fonction que le
Pape a laissée vacante, puis donnée à Mgr Palmieri, puis laissée à
nouveau vacante en envoyant Palmieri comme évêque à Ascoli. Ce n'est
qu'avec la réforme que le pape nomma un « vice-gérant » en la
personne de Baldassarre Reina, un jeune évêque extérieur au vicariat
arrivé comme évêque auxiliaire seulement un an plus tôt.
Et, dans le plus classique des scénarios, l'adjoint a repris la
direction de l'opération. Car c'est Reina qui a convoqué les curés
de Rome le 2 mars justement pour discuter de la réforme du vicariat,
et ce sera Reina qui coordonnera des travaux qui s'annoncent tendus
et caractérisés par un solide absentéisme. Entre-temps, le pape
François a nommé le comité de surveillance des aspects financiers du
vicariat, un organe déjà prévu par la réforme.
Le pape François l'a fait dans de nombreux autres cas. Dès qu'il
constate une concentration du pouvoir, le pape s'emploie à retirer
le pouvoir aux responsables, quitte à accepter une délégitimation.
Il l'a fait en particulier avec la situation en Italie, témoignant
d'un préjugé substantiel contre le contrôle italien des affaires du
Vatican. Lorsque le pape François a voulu changer la présidence de
la Conférence épiscopale italienne, il avait commencé à rencontrer
le vice-président, l'archevêque de Pérouse Gualtiero Bassetti, créé
plus tard cardinal. Cette décision a mis le président des évêques
italiens de l'époque, le cardinal Angelo Bagnasco, en grande
difficulté. Cependant, il a résisté jusqu'à l'échéance, prouvant
qu'il savait tenir bon.
Et entre-temps, le pape François a demandé aux évêques italiens de
changer la règle, qui prévoit que le pape choisisse son président et
son secrétaire général, pour n'utiliser que la faculté de décider
presque brutalement. C'est ce qu'il a fait, par exemple, lorsqu'il a
choisi Mgr Nunzio Galantino comme secrétaire des évêques, même s'il
ne figurait sur aucune des listes que lui présentaient les évêques.
Le pape lui enlève aussi le pouvoir simplement en le coupant, comme
il l'a fait avec le cardinal Gerhard Ludwig Mueller, qui est «
sur la glace » depuis qu'il a terminé son mandat de cinq ans en
tant que préfet de la Doctrine de la Foi Dicastère ; avec Mgr
Clemens, mis à la retraite comme secrétaire du Conseil pontifical
pour les laïcs à seulement 69 ans (il était secrétaire de Benoît XVI
avant Mgr Georg Gänswein) ; et avec l'archevêque Gänswein,
officiellement maintenu au poste de préfet de la Maison pontificale
mais en réalité empêché d'exercer sa fonction.
Un autre modus operandi du pape François consiste à nommer des
évêques ceux qu'il estime devoir être ses collaborateurs ou
lorsqu'il veut renforcer une position. Cela s'est bien passé avec
Rolandas Mackrickas, commissaire de Santa Maria Maggiore, qui a dû
opérer dans une situation financière difficile. Mais, avec
l'épiscopat, le pape veut retirer le pouvoir à l'archiprêtre de
Santa Maria Maggiore, renforcer un commissaire, et éventuellement
envisager des réformes internes.
Et la semaine dernière, on a appris la nouvelle que le doyen de la
Rote romaine, Alejandro Arellano Cedillo, sera également ordonné
évêque. Bien sûr, il n'est pas d'usage que le doyen de la Rote soit
un évêque, même si cela s'est déjà produit. Pourtant, il est
frappant de constater qu'il n'incombe pas au prédécesseur d'Arellano,
Pio Vito Pinto, qui avait également travaillé dur pour démontrer
qu'il était en phase avec la pensée du pape François, soutenant
l'application des nouvelles normes sur la nullité matrimoniale
Encore une fois, ce n'est pas la première fois. Parmi les premiers
actes de gouvernement du pape François figure l'ordination
épiscopale de Victor Fernandez, alors recteur de l'Université
catholique d'Argentine. Une ordination qui sonnait comme une
revanche car le pape avait voulu que Fernandez dirige l'Université
catholique contre l'avis de la Congrégation pour l'éducation
catholique, notamment le secrétaire de l'époque Jean-Louis Brugues,
devenu plus tard bibliothécaire de la Sainte Église romaine.
Ce n'est pas un hasard si Brugues n'a jamais été créé cardinal
malgré sa position, alors que Tolentino Mendonça l'était, peu de
temps après avoir été nommé successeur. Tout comme ce n'est pas un
hasard si, dans chaque liste de cardinaux, le pape François inclut
des cardinaux de plus de quatre-vingts ans qui peuvent être
considérés comme des «cardinaux de remédiation». Ce sont les
cardinaux créés pour montrer le désaccord du pape avec certaines
décisions prises dans le passé et ainsi créés pour légitimer ces
opinions qui avaient plutôt été marginalisées.
En résumé, le pape François semble avoir un langage précis du
pouvoir, qui se nourrit de gestes, de chapeaux rouges et violets,
d'affectations officielles quand il n'y en a pas besoin, et de
pouvoirs retirés de manière informelle pour ne pas faire de bruit.
Bref, ce n'est pas un pape qui agit avec désinvolture. Et peut-être
devrions-nous nous résigner à perdre la patine d'un pape qui
pratique la synodalité, car le pape François a plutôt centralisé le
pouvoir et les décisions. Bien sûr, tous les papes sont des
monarques, mais
peu utilisent toutes les prérogatives des rois. Le pape François le
fait. Cela ne peut être nié.
D'Andrea Gagliarducci
sur Monday Vatican - Traduction
E.S.M.
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Sources : mondayvatican
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Traduction
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.02.2023