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La biographie de Benoît XVI par Seewald
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Le 20 novembre 2020 -
(E.S.M.)
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La biographie de Benoît XVI par Seewald sort enfin… en Italie !
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La biographie de Benoît XVI par Seewald
Le 20 novembre 2020 - E.
S. M. -
Une bonne nouvelle pour ceux qui sont plus à l’aise avec la langue
de Dante qu’avec celle de Goethe mais le livre n'est pas encore
disponible en français.
Le site marchand A... propose de parcourir le livre, intitulé
en italien "Benedetto
XVI, una vita", et offre quelques pages-échantillons. Parmi
elles, la courte préface, que
benoit-et-moi a traduite. Seewald
explique prudemment qu’ "on n’est pas tenus de partager " toutes
les opinions de Benoît XVI, la même chose vaut évidemment pour son
livre. Avertissement qui ne diminue en rien l’intérêt, forcément
teinté de curiosité, que l’on éprouve a priori pour le
livre.
Préface de la biographie de Benoît XVI par
Seewald
Mon premier « rendez-vous » avec Joseph Ratzinger eut lieu
par une journée froide et humide de novembre 1992. Je devais
préparer un reportage sur lui pour le supplément du « Suddeutsche
Zeitung » et j’ai été surpris par la franchise dont le «
Grand Inquisiteur » a fait preuve à l’égard de son
interlocuteur.
Au cours des années suivantes, j’ai posé quelque deux mille
questions, sinon plus, d’abord au cardinal, puis au pape et enfin au
pape émérite. Quand je lui ai demandé le dernier entretien, il a eu
quelques hésitations. Il a observé que ses réponses «
représenteraient inévitablement une ingérence dans le travail du
présent pontife. J’ai dû éviter tout ce qui va dans ce sens et je
veux continuer à le faire ».
Non, l’émérite Benoît XVI n’a jamais été un pape de l’ombre, un
pontife adjoint ou même un anti-pape, et il ne l’est pas devenu
davantage ces dernières années. Au contraire, sa principale
préoccupation a été de ne pas entraver son successeur de quelque
manière que ce soit. D’ailleurs, il n’a jamais prêté de serment
solennel l’engageant à se taire. En tant que pontife en fonction,
les derniers mots qu’il a prononcés à Castel Gandolfo ont été les
suivants : « Je ne suis plus Souverain Pontife de l’Église
catholique : jusqu’à huit heures du soir, je le serai encore, puis
plus jamais. (…) Mais je voudrais encore, avec mon cœur, avec mon
amour, avec ma prière, avec ma réflexion, avec toute ma force
intérieure, travailler pour le bien commun et pour le bien de
l’Église et de l’humanité ».
Un garçon provenant d’un village bavarois aux confins des Alpes
devient le chef de la plus ancienne, de la plus grande et de la plus
mystérieuse institution au monde, l’Église catholique, avec ses 1,3
milliard de fidèles: quelle histoire incroyable ! Avec Benoît XVI,
pour la première fois depuis cinq cents ans, la chaire de Pierre est
à nouveau occupée par un Allemand, un théologien qui, jusqu’alors,
était déjà très influent tant par ses travaux scientifiques que par
son travail au sein de l’Église. Joseph Ratzinger a fait l’histoire.
Nouveau venu au Concile, novateur en théologie, préfet qui, aux
côtés de Karol Wojtyla, a mené l’Eglise dans une phase historique
tumultueuse. Il a également été le premier pape à démissionner de
son poste pour des raisons d’âge jamais auparavant il n’y a eu de «
pape émérite ». Jamais auparavant, et du jour au lendemain,
un seul homme n’avait changé la papauté de manière aussi décisive.
Chaque fois qu’il s’agit de comprendre et d’encadrer Benoît XVI, de
profondes divisions surgissent immédiatement. Il est considéré comme
l’un des penseurs les plus intelligents de notre époque et en
même temps comme une figure fascinante. Un personnage
inconfortable qui rend ses adversaires nerveux. Le philosophe
français Bernard-Henri Lévy a observé que, dès que Ratzinger était
mentionné, « les préjugés, les mensonges et même la
désinformation systématique dominait toutes les discussions ».
L’autrichienne Friederike Glavanovics, spécialiste des médias, a
consacré une étude scientifique à l’information sur Joseph
Ratzinger, soulignant la tendance singulière de certains
journalistes à présenter des informations négatives à son sujet, en
les plaçant dans un contexte encore plus négatif. On a ainsi
construit une image « qui n’était pas tenue de montrer la
réalité, mais seulement l’utilité », une image fictive qui
devait servir un but précis.
Mais qui est vraiment cet homme ? Quel est son message ? En 1968,
a-t-il vraiment subi un « traumatisme » qui l’a transformé de
théologien progressiste en traditionaliste réactionnaire ? Etait-il
le Panzerkardirial qu’il voulait voir en lui? Face au scandale des
abus dans l’Église, a-t-il gardé le silence et tenté de dissimuler
ce qui émergeait? Son pontificat a-t-il été un échec, comme ne se
lassent pas de l’affirmer ses adversaires? Ce livre enquête sur
l’origine, la personnalité, les vicissitudes dramatiques qui ont
marqué l’existence du pape allemand, arrivant à des résultats
surprenants, grâce aussi à la reconstitution de grands moments de
rupture comme les affaires Williamson et « Vatileaks ». Je
m’excuse pour les erreurs que même les contrôles les plus
consciencieux n’ont pas réussi à éliminer du texte. J’espère que les
lecteurs comprendront la longueur du livre, qui n’était pas prévue
en ces termes, mais qui est venue naturellement en raison de la
quantité de matériel recueilli et de l’importance du protagoniste.
Certains passages du livre pourront éventuellement être feuilletés
plus rapidement.
En rédigeant le texte, il était important de garder une distance
critique et une objectivité sans lesquelles il n’y a pas de
véritable compréhension.
Aucun livre ne peut être écrit sans collaboration, ce qui est encore
plus vrai pour l’histoire d’une vie de près d’un siècle, qui
commence à la fin de la République de Weimar et arrive à l’âge
numérique. Je tiens à remercier la centaine de témoins qui ont
accepté d’être interviewés, ainsi que tous les collègues et amis qui
ont accompagné ce travail par leurs suggestions, leur soutien et,
surtout, leurs prières (… ici suit la liste
habituelle des remerciements, ndt) . Un grand mérite dans la
rédaction du livre revient au frère du pape Georg Ratzinger, pour
les détails sur l’histoire de la famille.
Je remercie l’archevêque Georg Gänswein d’avoir soutenu le projet
depuis le début et d’avoir clarifié certaines circonstances avec une
franchise impressionnante. Mes remerciements particuliers vont
naturellement au Pape Benoît. Avec une patience angélique, au fil
des ans, il a répondu aux questions les plus étranges que je lui ai
posées. Je me souviens en particulier de l’été 2012, lorsque je suis
allé rendre visite au pontife à Castel Gandolfo. Le pape était dans
un état terrible. Il semblait non seulement épuisé, mais aussi
étrangement abattu. Ce n’est que plus tard que je me suis rendu
compte qu’au cours de ces mêmes semaines, une lutte intérieure se
déroulait en lui pour la décision qui allait changer la papauté pour
toujours.
Benoît XVI a été le pontife protagoniste d’un changement d’époque ;
en tant que tel, il a représenté la fin de quelque chose d’ancien et
le début de quelque chose de nouveau, un constructeur de ponts entre
des mondes différents. Il a montré que la religion et la raison ne
sont pas en opposition. C’est précisément cette raison qui garantit
à la religion de ne pas tomber dans les fantasmes et le fanatisme.
Ratzinger a fasciné par ses nobles manières, son esprit élevé,
l’honnêteté de ses analyses, la profondeur et la beauté de ses mots.
Son message est peut-être inconfortable, mais il est fidèle à
l’enseignement de l’Évangile, aux doctrines des Pères de l’Église et
aux réformes du Concile Vatican II : il nous invite à dépasser
l’extériorité des choses, à nous laisser la possibilité
d’approfondir l’essence même de la vie et de la foi.
On n’est pas tenu de partager toutes ses positions, mais on peut
indubitablement définir Joseph Ratzinger non seulement comme un
érudit important – probablement le plus grand théologien jamais
élu au trône papal – mais aussi comme un maître spirituel qui a
su convaincre par sa clarté et son authenticité. La direction qu’il
a indiquée n’a rien perdu de sa pertinence, bien au contraire. «
Un grand pape », c’est ainsi que son successeur l’a
célébré. « Grand pour la force et la pénétration de son
intelligence, grand pour sa contribution pertinente à la théologie,
grand pour son autorité envers l’Église et les êtres humains ».
Et enfin, mais pas moins important pour cela « grand pour sa
vertu et sa religiosité ».
►Benoît XVI : " Une vie " enfin en français!
Sources : benoit-et-moi
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E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 20.11.2020
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