Benoît XVI explique que les vocations « doivent venir de Dieu »
CITE DU VATICAN, 19 SEPTEMBRE 2006. (E.S.M.)
La dernière rencontre de son voyage apostolique en Bavière, le
Saint-Père Benoît XVI l’a réservée aux Prêtres et aux Diacres
permanents, réunis dans la Cathédrale de Freising, le matin du jeudi
14 septembre.
Le pape Benoît XVI s'adresse aux Prêtres et aux Diacres permanents
Benoît XVI
explique que les vocations « doivent venir de Dieu »
“La moisson est abondante et attend des ouvriers de toutes les générations.
Et dans toutes les générations, l’autre parole est toujours valable, même de
façon différente : les ouvriers sont peu nombreux »
Freising - La
dernière rencontre de son voyage apostolique en Bavière, le Saint-Père
Benoît XVI l’a réservée aux Prêtres et aux Diacres permanents, réunis dans
la Cathédrale de Freising, le matin du jeudi 14 septembre. En dressant
presque un bilan de sa visite pastorale, au début de son homélie, le Pape a
dit avoir expérimenté « une grande cordialité, une grande foi, une grande
joie en Dieu ». Puis il a rappelé son ordination sacerdotale, qui a eu lieu
dans cette Cathédrale : « Quand j’étais ici prostré par terre, et enveloppé
par les Litanies de tous les saints, par l’intervention de tous les saints,
je me rendais compte que sur ce chemin nous sommes seuls. Puis le souvenir
qu’ici j’ai moi-même pu ordonner des prêtres et des diacres, qui sont
maintenant engagés au service de l’Evangile. Et puis je pense naturellement
aux processions de Saint Corbinien».
Le Saint-Père s’est ensuite
arrêté sur un extrait de l’Evangile qui rapporte l’exhortation de Jésus à
prier le patron de la moisson : « La moisson est abondante et attend des
ouvriers de toutes les générations. Et dans toutes les générations, même de
façon différente, l’autre parole est toujours valable : les ouvriers sont
peu nombreux - a expliqué le Pape Benoît XVI. Il y a la moisson, mais Dieu
veut se servir des hommes, pour qu’elle soit portée au grenier. Dieu a
besoin des hommes. Il a besoin de personnes qui disent : Oui, je suis
disposé à devenir Ton ouvrier pour la moisson ». Prier le patron de la
moisson signifie aussi que les vocations « doivent venir de Dieu », et à ce
propos le Pape affirme : « Nous ne pouvons, comme peut-être dans d’autres
profession, par l’intermédiaire d’une propagande bien ciblée, au moyen pour
ainsi dire de stratégies adéquates, simplement recruter des personnes.
L’appel, en partant du cœur de Dieu, doit toujours trouver le chemin du cœur
de l’homme. Et cependant : c’est justement pour qu’il arrive dans les cœurs
des hommes que notre collaboration est nécessaire. Le demander au patron de
la moisson signifie certainement avant tout prier pour cela, secouer son
cœur et dire : « Fais-le s’il te plaît ! Réveille les hommes ! Allume en eux
l’enthousiasme et la joie pour l’Evangile ! Fais-leur comprendre que c’est
un trésor plus précieux que tout autre trésor et que celui qui l’a découvert
doit le transmettre! ». Prier Dieu cependant « ne se réalise pas seulement à
travers des paroles de prières, mais comporte! aussi un changement de la
parole en action, afin que de notre cœur orant jaillisse ensuite l’étincelle
de la joie en Dieu, de la joie pour l’Evangile, et qu’elle suscite dans
d’autres cœurs la disponibilité à dire « oui ».
Puis le Pape
Benoît XVI a abordé le thème de la diminution du nombre de prêtres et la
croissance conséquente des engagements pastoraux individuels, proposant
quelques indications. La première est tirée de l’exhortation de Saint Paul
dans la Lettre aux Philippiens (2, 5-8), où il dit que nous devons « avoir
en nous les sentiments de Jésus-Christ ». Ce qui signifie « d’une part
connaître Dieu de l’intérieur, connaître le Christ de l’intérieur, rester
avec Lui ; c’est seulement si cela se réalise que nous découvrirons vraiment
le « trésor ». D’autre part, nous devons aussi aller vers les hommes. Ce «
trésor » nous ne pouvons le garder pour nous-mêmes, nous devons le
transmettre ». Le Pape a poursuivi : « il faut qu’il y ait à la fois du zèle
et de l’humilité si vraiment nous rencontrons le Christ davantage, nous ne
pouvons le garder pour nous-mêmes nous nous sentons poussés à être «
annonciateurs », apôtres du Christ. Mais ce zèle, pour ne pas devenir vide
et usant pour nous, doit s’unir à l’humilité, à la modération, à
l’acceptation de nos limites ».
Cet ensemble de zèle et de
modération signifie aussi l’ensemble du service dans toutes ses dimensions :
« Nous pouvons servir les autres, nous pouvons donner seulement si
personnellement nous recevons, si nous-mêmes nous ne nous vidons pas. Et l’Eglise
pour cela nous propose des moments libres qui, d’une part, sont des moments
pour une nouvelle « inspiration » et « expiration », et d’autre part
deviennent le centre et la source du service. Il y a avant tout la
célébration quotidienne de la Messe : ne la célébrons pas comme une routine,
que, en quelque sorte, « je dois faire », mais célébrons-là « de l’intérieur
» ! L’autre moment libre que l’Eglise, pour ainsi dire, nous impose et par
lequel elle nous libère en nous le donnant, c’est la Liturgie des Heures.
Cherchons à la réciter comme une vraie prière, une prière en communion avec
l’Israël de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance, une prière de communion
avec les orants de tous les siècles, avec Jésus-Christ, une prière qui monte
du Moi le plus profond, du sujet le plus profond de ces prières. Et en
priant ainsi, impliquons aussi dans cette prière les autres hommes qui n’ont
pas le temps, l’énergie ou la possibilité de la réciter ».
Le
Pape benoît XVI a souligné que cela ne signifie pas « se retirer dans le
privé, mais c’est une priorité pastorale, c’est une action pastorale, dans
laquelle nous-mêmes devenons de nouveau des prêtres, nous sommes de nouveau
remplis du Christ, nous incluons les autres dans la communion de l’Eglise
orante, et en même temps, nous laissons émaner la force de la prière, la
présence de Jésus-Christ, dans ce monde ». Le Saint-Père a conclu son
homélie en rappelant le mot d’ordre de sa visite pastorale : « Celui qui
croit n’est jamais seul », et a ajouté : « Cette parole vaut et doit valoir
aussi pour les prêtres, pour chacun d’entre nous ».
A la fin de
la rencontre, le Saint-Père s’est rendu en voiture jusqu’à l’aéroport de
Munich où a eu lieu la
Cérémonie d'adieu avant son
retour en Italie.
Texte intégral de
l'homélie du saint Père:
Benoît XVI : "Priez le maître des moissons!"
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Sources: Vatican - (S.L.)
Eucharistie sacrement de la miséricorde 19.09.2006 - BENOÎT XVI