Comment le pape pourrait influencer le choix de son successeur
Le 19 avril 2023 - E.S.M. - En décidant de quitter l'hôpital au plus vite le mois dernier et en se montrant immédiatement debout et non en fauteuil roulant, le pape François a voulu envoyer deux signaux. Le premier est que, malgré les infirmités de son âge, il gère et entend encore gouverner


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Comment le pape pourrait influencer le choix de son successeur
Analyse : Voici comment le pape François pourrait influencer le choix de son successeur ?
Le 19 avril 2023 - E.S.M. - En décidant de quitter l'hôpital au plus vite le mois dernier et en se montrant immédiatement debout et non en fauteuil roulant, le pape François a voulu envoyer deux signaux. Le premier est que, malgré les infirmités de son âge, il gère et entend encore gouverner, et donc il ne faut même pas penser à une papauté de l'ombre. Le second est que personne ne peut décider la manière dont les liturgies seront gérées.

En effet, lors de l'hospitalisation du pape François, le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, avait fait savoir que les cardinaux avaient déjà défini qui célébrerait les messes des fêtes de Pâques et que le pape « assisterait » éventuellement à ces célébrations. Au lieu de cela, le pape François a présidé lui-même les festivités tout en maintenant la coutume de laisser un autre célébrant à l'autel accomplir les rites que sa mobilité ne lui permet plus d'accomplir.

Ces deux actions soulignent que le pape François continuera à décider de la vie de l'Église, poursuivant son projet de réforme, qui semble encore inachevé, mais aussi traçant le profil du Collège des cardinaux, qui devra élire son successeur.

Après le consistoire d'août 2022, il y avait 132 cardinaux électeurs, et 62 % d'entre eux avaient été créés par le pape François. Actuellement, les cardinaux électeurs sont au nombre de 123 ; parmi ceux-ci, 81 ont été créés par le pape François, soit 65 %.
Cependant, d'ici la fin de 2023, neuf de ces cardinaux auront 80 ans et ne pourront donc plus participer à aucun conclave. Ainsi, il y aura 114 cardinaux électeurs, dont 68% ont été créés par François.

Pourtant, les rumeurs parlent de plus en plus avec insistance d'un nouveau consistoire d'ici la fin de l'année, ne serait-ce que du moins pour les cardinaux ayant une position que François juge importante. En effet, le pape François a nommé cardinaux ses collaborateurs directs, et il y aura au moins deux préfets de dicastère qui ne sont pas encore cardinaux : Mgr Claudio Gugerotti, préfet du Dicastère pour les Églises orientales, et Mgr Robert Prevost, préfet du Dicastère des Évêques.

Le pape disposerait ainsi d'une curie romaine dont tous les chefs de départements nommés cardinaux. Par ailleurs, le Pape François devra également nommer un nouveau préfet pour le Dicastère de la Doctrine de la Foi, une nomination cruciale si l'on considère que le nouveau préfet devra traiter des dossiers complexes comme le synode de l'Église d'Allemagne. Fin janvier, le nom de l'évêque allemand Heiner Wilmer de Hildesheim avait circulait comme que nouveau préfet. La nomination, cependant, ne s'est pas encore concrétisée, et il n'est pas sûr qu'elle se produise bientôt, ni que ce soit le nom choisi par le pape François.

Quoi qu'il en soit, il est clair que d'ici la fin de l'année, le pape François pourrait avoir un collège de cardinaux calqué sur ses préférences et une curie entièrement à son image et à sa ressemblance. À ce stade, il lui faudrait au moins procéder à la réforme des Universi Dominici Gregis, la constitution apostolique qui réglemente la vacance du siège et l'élection du nouveau pontife. Promulgué par saint Jean-Paul II en 1996, ce document doit être harmonisé avec la constitution apostolique Praedicate Evangelium, notamment en ce qui concerne certains détails, comme la certification de la mort du pape. Actuellement, la certification appartient au camerlingue et au secrétaire de la Chambre apostolique, mais la nouvelle constitution a aboli la Chambre apostolique. D'autre part, il est question d'une modification de la constitution, qui pourrait donner plus de poids aux cardinaux électeurs lors de la sede vacante.

Pourquoi est-ce important? Car c'est par de tels moyens qu'un pape peut projeter sa vision de l'Église au-delà de son pontificat. Lorsque l'on considère la possibilité d'un nouveau consistoire, une redéfinition des rangs supérieurs de la Curie romaine et la possible réforme du règlement du siège vacant, il est naturel de se demander : le pape François pourrait-il également avoir un impact sur le choix de son successeur ?

Andrea Gagliarducci est journaliste italien pour la Catholic News Agency et analyste du Vatican pour ACI Stampa. Il collabore au National Catholic Register.

sur Catholic News Agency - Traduction E.S.M

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Sources :sur Catholic News Agency - Traduction E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 19.04.2023