Benoît XVI et la dimension
missionnaire du presbyterium |
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Le 18 mars 2009 -
(E.S.M.)
- Discours du pape Benoît XVI à la Plénière de la Congrégation
pour le Clergé: « Le caractère central du Christ porte en soi la juste mise en
valeur du Sacerdoce ministériel, sans lequel il n’y aurait ni l’Eucharistie,
ni, moins encore, la Mission, et l’Eglise elle-même »
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Le pape Benoît XVI
Benoît XVI et la dimension
missionnaire du presbyterium
Le 18 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- A la veille de son départ pour son premier Voyage Apostolique en
Afrique, le Pape Benoît XVI a reçu en audience, le 16 mars, les membres de
la Plénière de la Congrégation pour le Clergé, qui se sont penchés sur le
thème suivant : « L’identité missionnaire du presbyterium dans l’Eglise,
comme dimension intrinsèque de l’exercice des Tria Munera ».
Messieurs les cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce !
Je suis heureux de pouvoir vous accueillir à l'occasion de cette audience
spéciale, la veille de mon départ pour l'Afrique, où je me rendrai pour
remettre l'Instrumentum laboris de la deuxième assemblée spéciale pour
l'Afrique du synode des évêques, qui se tiendra ici à Rome au mois d'octobre
prochain. Je remercie le préfet de la Congrégation, Monsieur le cardinal
Cláudio Hummes, pour les paroles cordiales à travers lesquelles il a
interprété les sentiments communs et je vous remercie pour la belle lettre
que vous m'avez écrite. Avec lui je vous salue tous, supérieurs, officials
et membres de la Congrégation, avec une âme reconnaissante pour tout le
travail que vous accomplissez au service d'un secteur si important de la vie
de l'Eglise.
Le thème que vous avez choisi pour cette assemblée plénière - « L'identité
missionnaire du sacerdoce dans l'Eglise, comme dimension intrinsèque de
l'exercice des tria munera » - donne lieu à certaines réflexions pour le
travail de ces jours-ci et pour les fruits abondants que celui-ci portera
certainement. Si l'Eglise tout entière est missionnaire et si chaque
chrétien, en vertu du Baptême et de la Confirmation, quasi ex officio
(cf. Catéchisme de l'Eglise catholique, 1305)
reçoit le mandat de professer publiquement la foi, le sacerdoce ministériel,
également de ce point de vue, se distingue sur le plan ontologique et non
seulement en vertu du degré, du sacerdoce baptismal, appelé également
sacerdoce commun. En effet, le premier est constitué par le mandat
apostolique : « Allez dans le monde entier, proclamez l'Evangile à toute
la création » (Mc 16, 15). Ce mandat n'est
pas, nous le savons, une simple fonction confiée à des collaborateurs ; ses
racines sont plus profondes et doivent être recherchées beaucoup plus loin.
La dimension missionnaire du prêtre naît de sa configuration sacramentelle
au Christ Tête : elle porte en elle, comme conséquence, une adhésion
cordiale et totale à ce que la tradition ecclésiale a identifié comme l'apostolica
vivendi forma. Celle-ci consiste dans la participation à une « vie
nouvelle » entendue de façon spirituelle, à ce « nouveau style de vie », qui
a été inauguré par le Seigneur Jésus et qui a été adopté par les apôtres. En
vertu de l'imposition des mains de l'évêque et de la prière de consécration
de l'Eglise, les candidats deviennent des hommes nouveaux, deviennent «
prêtres ». Dans cette lumière, il apparaît clairement que les tria munera
sont tout d'abord un don et seulement par la suite une fonction, d'abord une
participation à une vie, et donc une potestas. Certes, la grande
tradition ecclésiale a, à juste titre, séparé l'efficacité sacramentelle de
la situation existentielle concrète du prêtre, et ainsi, les attentes
légitimes des fidèles ont été sauvegardées de façon adéquate. Mais cette
juste précision doctrinale n'ôte rien à la tension nécessaire, et même
indispensable, vers la perfection morale, qui doit habiter tout cœur
authentiquement sacerdotal.
Précisément, pour favoriser cette tension des prêtres vers la perfection
spirituelle dont dépend avant tout l'efficacité de leur ministère, j'ai
décidé de proclamer une « année sacerdotale » spéciale, qui ira du 19 juin
prochain au 19 juin 2010. Nous célébrons en effet le 150e anniversaire de la
mort du saint curé d'Ars, Jean Marie Vianney, véritable exemple de pasteur
au service du troupeau du Christ. Votre Congrégation aura soin, en accord
avec les évêques diocésains et les supérieurs des Instituts religieux, de
promouvoir et de coordonner les diverses initiatives spirituelles et
pastorales qui sembleront utiles pour faire comprendre toujours plus
l'importance du rôle et de la mission du prêtre dans l'Eglise et dans la
société contemporaine.
La mission du prêtre, comme le souligne le thème de l'assemblée plénière, se
déroule « dans l'Eglise ». Une telle dimension ecclésiale, de communion,
hiérarchique et doctrinale est absolument indispensable pour toute mission
authentique, et en garantit seule l'efficacité spirituelle. Les quatre
aspects mentionnés doivent être toujours reconnus comme intimement liés : la
mission est « ecclésiale » car personne n'annonce ni n'apporte soi-même,
mais dans et à travers son humanité, chaque prêtre doit être bien conscient
d'apporter un Autre, Dieu lui-même, au monde. Dieu est l'unique richesse
que, en définitive, les hommes désirent trouver dans un prêtre. La mission
est une mission « de communion », car elle se déroule dans une unité et une
communion dont les aspects importants de visibilité sociale ne sont que
secondaires. Ceux-ci, d'autre part, découlent essentiellement de l'intimité
divine dont le prêtre est appelé à être l'expert, pour pouvoir conduire,
avec humilité et confiance, les âmes qui lui sont confiées à la même
rencontre avec le Seigneur. Enfin, les dimensions « hiérarchique » et «
doctrinale » suggèrent de répéter l'importance de la discipline (le terme
est lié à celui de « disciple ») ecclésiastique et de la formation
doctrinale, et non seulement théologique, initiale et permanente.
La conscience des changements sociaux radicaux des dernières décennies doit
pousser les meilleures énergies ecclésiales à soigner la formation des
candidats au ministère. En particulier, elle doit encourager la constante
sollicitude des pasteurs envers leurs premiers collaborateurs, tant en
cultivant des relations humaines véritablement paternelles, qu'en se
préoccupant de leur formation permanente, en particulier sous le profil
doctrinal et spirituel. La mission plonge ses racines de façon spéciale dans
une formation correcte, développée en communion avec la Tradition ecclésiale
ininterrompue, sans césure ni tentation de discontinuité. Dans ce sens, il
est important de favoriser chez les prêtres, en particulier chez les jeunes
générations, un accueil correct des textes du Concile œcuménique Vatican II,
interprétés à la lumière de tout le bagage doctrinal de l'Eglise. Il
apparaît également urgent de récupérer la conscience qui pousse les prêtres
à être présents, identifiables et reconnaissables tant à travers leur
jugement de foi, qu'à travers les vertus personnelles ou encore l'habit,
dans les domaines de la culture et de la charité, depuis toujours au cœur de
la mission de l'Eglise.
En tant qu'Eglise et en tant que prêtres, nous annonçons Jésus de Nazareth
notre Seigneur et Christ, crucifié et ressuscité, Souverain du temps et de
l'histoire dans l'heureuse certitude que cette vérité coïncide avec les
attentes les plus profondes du cœur humain. Dans le mystère de l'incarnation
du Verbe, c'est-à-dire dans le fait que Dieu s'est fait homme comme nous,
réside aussi bien le contenu que la méthode de l'annonce chrétienne. La
mission trouve ici son véritable moteur : dans Jésus Christ, précisément. Le
caractère central du Christ porte en lui la juste valorisation du sacerdoce
ministériel, sans lequel il n'y aurait ni l'Eucharistie, ni encore moins la
mission ou l'Eglise elle-même. Dans ce sens, il est nécessaire de veiller
afin que les « nouvelles structures » ou organisations pastorales ne soient
pas pensées pour une époque où l'on devrait « se passer » du
ministère ordonné, en partant d'une interprétation erronée de la juste
promotion des laïcs, car dans ce cas, on poserait les conditions pour une
dilution supplémentaire du sacerdoce ministériel et les éventuelles «
solutions » présumées coïncideraient de façon dramatique avec les causes
réelles des problématiques contemporaines liées au ministère.
Je suis certain que ces jours-ci, le travail de l'assemblée plénière, sous
la protection de la Mater Ecclesiae, pourra approfondir ces brèves
réflexions que je soumets à l'attention de messieurs les cardinaux, des
archevêques et évêques, en invoquant sur tous d'abondants dons célestes, en
signe desquels je vous donne, ainsi qu'aux personnes qui vous sont chères,
une Bénédiction apostolique spéciale et affectueuse.
Autre synthèse
►
Benoît XVI proclamera Saint Jean Marie Vianney, patron de tous les prêtres
du monde
Texte
original du discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va
(S.L.)-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 18.03.09 -
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