Les appels répétés du pape Benoît XVI pour le respect du décorum de la liturgie



CITE DU VATICAN, le 17 avril 2008 - (E.S.M.) - Le Cardinal Jean-Louis Cipriani Thorne, Archevêque de Lima et primat du Pérou, représentant officiel du Sacré Collège et de l’Opus Dei, et l’un des grands experts de l’Église catholique en ce qui concerne la théologie morale et la liturgie.

Le Cardinal Jean-Louis Cipriani Thorne
Les appels répétés du pape Benoît XVI pour le respect du décorum de la liturgie
Cardinal Thorne : Non à la communion dans la main.

Le Cardinal Jean-Louis Cipriani Thorne, Archevêque de Lima et primat du Pérou, représentant officiel du Sacré Collège et de l’Opus Dei, et l’un des grands experts de l’Église catholique en ce qui concerne la théologie morale et la liturgie. Et c’est en particulier sur le thème de la liturgie, un thème récurrent actuellement, que le Cardinal a accepté de répondre à quelques questions de la part de Petrus.

Votre Éminence, qu’est ce que la liturgie ?

Je serai bref : c’est le visage pur de la Foi. Ce n’est pas seulement un respect extérieur pour des règles formelles, mais la liturgie c’est le mystère du Christ, qui est mort et ressuscité, célébré avec joie. Et, donc, s’il est important de célébrer la Sainte Messe de façon digne et correcte, avec une liturgie fidèle aux règles de l’Église, c’est avant tout par respect pour Jésus. J’apprécie, en ce sens, les appels répétés du Saint Père Benoît XVI pour le respect du décorum de la liturgie.

Ces dernières années, on a pu constater une escalade désastreuse des abus liturgiques. Comment expliquez vous cette tendance négative ?

A notion du péché a été perdue, la notion du Sacrifice de la Sainte Messe a été maltraitée et déconsidérée dans différents courants de pensée, ce qui justifie et tolère que tout soit mis au débat, et donne à la cérémonie eucharistique n une dimension d’assemblée circulaire. C’est en partie la faute de la Curie romaine après Vatican II, qui a eu une attitude permissive, surtout en ce qui concerne l’interprétation du Concile lui-même. Il est nécessaire de remédier de façon urgente à cette situation ; je pense que la dimension verticale de la liturgie est absolument nécessaire parce que les fidèles peuvent saisir le grand don du Christ. Bien sûr, les fidèles risquent d’être seulement « scandalisés » et de rejeter ce qu’on appelle les « Messes-show », à laquelle ils participent, au nom de la liberté et de la créativité.

Et au sujet de la façon d’administrer la Communion :

Même dans cet aspect, l’attitude permissive de beaucoup de prêtres a rendu la valeur de l’Eucharistie ridicule au regard de beaucoup de Catholiques. Personnellement, je retiens que la meilleure façon d’administrer la communion, c’est sur la langue, et ce d’autant plus que dans mon diocèse j’ai interdit la communion dans la main. Lors de messes avec une grande assistance, dans le passé, nous avons même vu des hosties tombées sur le sol de l’église.

A propos des Néocatéchumenaux : le Chemin suscite de l'admiration mais aussi une grande préoccupation et des soupçons.

« Je n'ai pas de doutes que les intentions des Néocatéchumenaux soient louables et qu'ils cherchent réellement Dieu avec chaleur et joie. Et je pense qu'un dialogue clair et, en même temps, ferme dans la vérité doit être instauré avec eux. Le Vatican cherche par ailleurs une solution pour approuver les Statuts. Toutefois, dans la célébration de la Sainte Messe de la part des Néocatéchuménaux, il y a des aspects que je ne partage absolument pas. Je rappelle et réaffirme que la liturgie est unique et doit être respectée par tous de la même manière. En somme, tolérance oui envers les Néocatéchuménaux, mais c’est le rôle de l'Église de les rappeler au respect de l'Eucharistie ».

Sources : Interview de Petrus - Schola St Maur - E.S.M.
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 17.04.08 - T/Liturgie