Benoît XVI: Eucharistie et pêché |
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Rome, le 17 Mars 2007 -
(E.S.M.)- Nous avons mis en parallèle quelques passages de
la récente exhortation du pape Benoît XVI et de l'encyclique du pape
Jean-Paul II Ecclesia De Eucharistia.
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Première Communion
Le pape Benoît XVI rappelle la nécessité
d'être dans la grâce de Dieu pour s'approcher dignement de la communion
sacramentelle.
(Sacramentum
Caritatis,
n° 20)
...On ne peut recevoir la Communion si l'on a commis un péché grave.
Communier c'est en effet avoir la rencontre la plus intime avec la personne
de Jésus Ressuscité, qui désire nous guérir dans notre âme et dans notre
corps, en nous comblant de dons spirituels. Une préparation adéquate et une
bonne disposition sont donc nécessaires...
Nous constatons assurément, écrit le pape
Benoît XVI, dans son exhortation
"Sacramentum Caritatis"
que, à notre époque, les fidèles se trouvent immergés dans une culture qui
tend à effacer le sens du péché, favorisant un comportement superficiel qui
porte à oublier la nécessité d'être dans la grâce
de Dieu pour s'approcher dignement de la communion sacramentelle.
(20)
Jésus se plaignait à Sainte Faustine : " Lorsque je
viens dans la Sainte Communion jusqu'au coeur des hommes, j'ai les mains
pleines de toutes sortes de grâces et je désire les donner aux âmes, mais
les âmes ne font même pas attention à moi, elles me laissent seul et
s'occupent d'autre chose. Oh ! comme cela m'attriste que les âmes n'aient
pas compris l'Amour. Elles se conduisent envers moi comme envers une chose
morte " (Petit
Journal de Sainte Faustine 1385).
Saint Paul nous prévient : "Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi
il mange de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit,
mange et boit sa propre condamnation s'il ne discerne pas le Corps. Voilà
pourquoi il y a parmi vous beaucoup de malades et d'infirmes, et que bon
nombre sont morts" (1 Cor. 11,
28-30).
Le Saint Père Jean Paul II nous le confirme clairement dans l'encyclique sur
l'Eucharistie (Ecclesia
De Eucharistia 36-37) Le commentaire de saint Jean Chrysostome est
précis et profond : " Qu'est-ce donc ce pain ? C'est le corps du Christ.
Que deviennent ceux qui le reçoivent ? Le corps du Christ : non pas
plusieurs corps, mais un seul corps. En effet, comme le pain est tout un,
bien qu'il soit constitué de multiples grains qui, bien qu'on ne les voie
pas, se trouvent en lui, tels que leur différence disparaisse en raison de
leur parfaite fusion, de la même manière nous sommes unis les uns aux autres
et nous sommes unis tous ensemble au Christ". L'argumentation est serrée
: notre unité avec le Christ, qui est don et grâce pour chacun, fait qu'en
lui nous sommes aussi associés à l'unité de son corps qui est l'Eglise.
L'Eucharistie renforce l'incorporation au Christ, qui se réalise dans le
Baptême par le don de l'Esprit.(cf. 1 Co
12, 13.27).
L'action conjointe et inséparable du Fils et de l'Esprit Saint, qui est à
l'origine de l'Eglise, de sa constitution et de sa stabilité, est agissante
dans l'Eucharistie. L'auteur de la Liturgie de saint Jacques en est bien
conscient : dans l'épiclèse de l'anaphore, on prie Dieu le Père d'envoyer
l'Esprit Saint sur les fidèles et sur les dons, afin que le corps et le sang
du Christ "servent à tous ceux qui y participent (...) pour la
sanctification des âmes et des corps". C'est le divin Paraclet qui raffermit
l'Eglise par la sanctification eucharistique des fidèles.
Le don du Christ et de son Esprit, souligne Jean-Paul II, que nous
recevons dans la communion eucharistique, accomplit avec une surabondante
plénitude les désirs d'unité fraternelle qui habite le coeur humain ; de
même, il élève l'expérience de fraternité inhérente à la participation
commune à la même table eucharistique jusqu'à un niveau bien supérieur à
celui d'une simple expérience de convivialité humaine.
Par la communion au corps du Christ, l'Eglise réalise toujours plus
profondément son identité : elle "est dans le Christ, en quelque sorte le
sacrement, c'est-à-dire le signe et l'instrument de l'union intime avec Dieu
et de l'unité de tout le genre humain ".
Aux germes de désagrégation entre les hommes, qui, à l'expérience
quotidienne, apparaissent tellement enracinés dans l'humanité à cause du
péché, s'oppose la force génératrice d'unité du corps du Christ. En faisant
l'Eglise, l'Eucharistie crée profondément pour cette raison la communauté
entre les hommes.
Le culte rendu à l'Eucharistie en dehors de la Messe
est d'une valeur inestimable dans la vie de l'Eglise. Ce culte est
étroitement uni à la célébration du Sacrifice eucharistique. La présence du
Christ sous les saintes espèces conservées après la Messe - présence qui
dure tant que subsistent les espèces du pain et du vin - découle de la
célébration du Sacrifice et tend à la communion sacramentelle et
spirituelle. Il revient aux pasteurs d'encourager, y compris par leur
témoignage personnel, le culte eucharistique, particulièrement les
expositions du Saint Sacrement, de l'adoration devant le Christ présent sous
les espèces eucharistiques.
Par une autre voie le pape Benoît XVI
développe un long chapitre sur l'adoration et la piété eucharistique (Ecclesia
De Eucharistia- 67 à 69) . Il rappelle:
"Que personne ne mange cette chair sans d'abord l'adorer;... nous pécherions
si nous ne l'adorions pas". Dans l'Eucharistie, en effet, le Fils de Dieu
vient à notre rencontre et désire s'unir à nous; l'adoration eucharistique
n'est rien d'autre que le développement explicite de la célébration
eucharistique, qui est en elle-même le plus grand acte
d'adoration de l'Église.
Reprenons le texte de Jean-Paul II. "Il est bon de s'entretenir avec
Lui et, penché sur sa poitrine comme le disciple bien-aimé
(cf. Jn 13, 25) , d'être touchés
par l'amour infini de son coeur. Si, à notre époque, le christianisme doit
se distinguer surtout par " l'art de la prière ", comment ne pas ressentir
le besoin renouvelé de demeurer longuement, en conversation spirituelle, en
adoration silencieuse, en attitude d'amour, devant le Christ présent dans le
Saint Sacrement ? Bien des fois, chers Frères et Soeurs, j'ai fait cette
expérience et j'en ai reçu force, consolation et soutien !
De nombreux saints nous ont donné l'exemple de cette pratique maintes fois
louée et recommandée par le Magistère. Saint Alphonse Marie de Liguori se
distingua en particulier dans ce domaine, lui qui écrivait : " Parmi toutes
les dévotions, l'adoration de Jésus dans le Saint Sacrement est la première
après les sacrements, la plus chère à Dieu et la plus utile pour nous ".
L'Eucharistie est un trésor inestimable : la célébrer, mais aussi rester en
adoration devant elle en dehors de la Messe permet de puiser à la source
même de la grâce. Une communauté chrétienne qui veut être davantage capable
de contempler le visage du Christ, selon ce que j'ai suggéré dans les
lettres apostoliques
Novo
Millennio ineunte et
Rosarium Virginis Mariae, ne peut pas ne pas
développer également cet aspect du culte eucharistique, dans lequel se
prolongent et se multiplient les fruits de la communion au corps et au sang
du Seigneur".
Miséricorde Divine
Repères:
COMMUNION ET CONFESSION : Au paragraphe 20,
ainsi qu’au paragraphe 55, Benoît XVI met en garde contre une communion
systématique, par automatisme, "comme si par le seul fait de se trouver dans
une église durant la liturgie on avait le droit ou peut-être même le devoir
de s'approcher de la table eucharistique". Ce "comportement
superficiel", écrit-il, s’explique notamment par un sens du péché de plus en
plus en perte de vitesse. Pour communier, il faut être "dans la grâce de
Dieu". Dans le paragraphe suivant, le pape encourage les fidèles à se
confesser régulièrement et rappelle que la confession individuelle doit
prévaloir en temps normal, "en réservant la pratique de l'absolution
générale exclusivement aux cas prévus".
Tous les textes concernant
l'Exhortation post-Synodale de Benoît XVI sur l'Eucharistie
Sources:
www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.03.2007 - BENOÎT XVI - Méditations -
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