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Message de Benoît XVI pour la XXVIIIè Journée Mondiale de la
Jeunesse (Rio)
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Le 16 novembre 2012 -
(E.S.M.)
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Le Vatican publie le message du pape Benoît XVI envoyé aux jeunes du
monde entier à l'occasion de la XXVIIIè Journée Mondiale de la
Jeunesse qui sera célébrée du 23 au 28 juillet 2013 à Rio de Janeiro
(Brésil)
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Message de Benoît XVI pour la XXVIIIè Journée Mondiale de la Jeunesse (Rio)
Le 16 novembre 2012 - E.
S. M. - Le Vatican publie le message du pape Benoît XVI envoyé
aux jeunes du monde entier à l'occasion de la XXVIIIè Journée Mondiale de la
Jeunesse qui sera célébrée du 23 au 28 juillet 2013 à Rio de Janeiro
(Brésil)
« Allez ! De toutes les nations faites des disciples. »
(cf. Mt 28, 19)
Chers jeunes,
J’adresse à chacun de vous mes salutations pleines de joie et d’affection.
Je suis sûr que beaucoup d’entre vous sont revenus de la Journée Mondiale de
la Jeunesse de Madrid 2011, encore plus « enracinés et fondés dans le
Christ, affermis dans la foi » (cf. Col 2, 7). Dans les différents diocèses,
nous avons célébré cette année la joie d’être chrétiens, inspirés par le
thème : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ! » (Ph 4, 4). A présent,
nous nous préparons à la prochaine Journée Mondiale qui sera célébrée à Rio
de Janeiro au Brésil en 2013.
Je voudrais tout d’abord vous renouveler mon invitation à participer
nombreux à cet événement important. La célèbre statue du Christ Rédempteur
qui surplombe la belle ville de Rio de Janeiro en sera le symbole éloquent :
ses bras ouverts sont le signe de l’accueil que le Christ Rédempteur
réservera à tous ceux qui viendront à lui et son Cœur représente l’immense
amour qu’il a pour chacun et chacune d’entre vous. Laissez-vous attirer par
lui ! Vivez cette expérience de rencontre avec le Christ avec de nombreux
autres jeunes qui convergeront vers Rio de Janeiro pour la prochaine
rencontre internationale ! Laissez-vous aimer par lui et vous serez les
témoins dont le monde a besoin.
Je vous encourage à vous préparer à la Journée Mondiale de Rio de Janeiro,
en méditant dès à présent le thème de cette rencontre : « Allez ! De toutes
les nations faites des disciples » (cf. Mt 28, 19). Il s’agit de la grande
exhortation missionnaire que le Christ a laissée à l’Église tout entière et
qui, après 2000 ans, n’a rien perdu de son actualité.
Cet appel missionnaire doit maintenant retentir avec force dans votre cœur.
L’année de préparation à la rencontre de Rio de Janeiro coïncide avec
l’Année de la foi, au début de laquelle le Synode des évêques a consacré ses
travaux sur « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi ».
C’est pourquoi je suis heureux que vous soyez, vous aussi, chers jeunes,
associés à cet élan missionnaire de toute l’Église : faire connaître le
Christ est le don le plus précieux que vous pouvez faire aux autres.
1. Un appel pressant
L’histoire nous a montré combien de jeunes ont contribué grandement, par le
don généreux d’eux-mêmes, à l’avènement du Royaume de Dieu et au
développement de ce monde par l’annonce de l’Évangile. Avec un grand
enthousiasme, ils ont porté la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu manifesté
dans le Christ, avec des moyens et de facilités bien inférieurs à ceux dont
nous disposons aujourd’hui. Je pense, par exemple, au bienheureux José de
Anchieta, jeune religieux jésuite espagnol du XVIème siècle, parti en
mission au Brésil âgé de moins de vingt ans, et devenu un grand apôtre du
Nouveau Monde. Mais je pense aussi à tous ceux d’entre vous qui donnent
généreusement de leur personne pour la mission de l’Église : j’en ai été un
témoin émerveillé lors de la Journée Mondiale de Madrid, en particulier lors
de ma rencontre avec les volontaires.
Aujourd’hui tant de jeunes doutent profondément de la bonté de la vie et
cherchent comment avancer dans la vie. Plus généralement, face aux
difficultés actuelles que traverse le monde, de nombreux jeunes
s’interrogent : que pouvons-nous faire ? La lumière de la foi éclaire cette
obscurité et nous fait comprendre que toute existence a une valeur
inestimable parce qu’elle est le fruit de l’amour de Dieu. Il aime aussi
celui qui s’est éloigné de lui et l’a oublié. Avec patience, Il l’attend.
Bien plus, il a donné son Fils, mort et ressuscité, pour nous libérer
radicalement du mal. Et le Christ a envoyé ses disciples pour porter à tous
les peuples cette joyeuse nouvelle du salut et d’une vie nouvelle.
Dans sa mission d’évangélisation, l’Église compte aussi sur vous. Chers
jeunes, vous êtes les premiers missionnaires parmi vos pairs. À la fin du
Concile Œcuménique Vatican II, dont nous fêtons le 50ème anniversaire, le
Serviteur de Dieu Paul VI avait adressé aux jeunes du monde, un message qui
commençait ainsi : « C’est à vous enfin, jeunes gens et jeunes filles du
monde entier, que le Concile veut adresser son dernier message. Car c’est
vous qui allez recueillir le flambeau des mains de vos aînés et vivre dans
le monde au moment des plus gigantesques transformations de son histoire.
C’est vous qui, recueillant le meilleur de l’exemple et de l’enseignement de
vos parents et de vos maîtres, allez former la société de demain: vous vous
sauverez ou vous périrez avec elle." Et il concluait par cet appel : «
construisez dans l’enthousiasme un monde meilleur que celui de vos aînés! »
(Message de Paul VI aux jeunes, 8 décembre 1965).
Chers amis, cette invitation reste encore de grande actualité ! Nous
traversons une période de l’histoire de l’humanité très particulière. Le
progrès technique nous a offert des possibilités sans précédent
d’interaction entre les hommes et entre les peuples. Mais la mondialisation
des échanges que nous observons ne sera réussie et ne fera grandir le monde
en humanité que dans la mesure où elle sera fondée non pas sur le
matérialisme mais sur l’amour, la seule réalité capable de combler le cœur
de l’homme et d’unir les peuples. Dieu est amour. L’homme qui oublie Dieu
est sans espérance et devient incapable d’aimer son semblable. Voilà
pourquoi il est urgent de témoigner de l’existence de Dieu, afin que chacun
puisse en vivre. Il en va du salut de l’humanité et du salut de chacun de
nous. Celui qui comprend cette nécessité, ne peut que s’écrier avec Saint
Paul : «Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16).
2. Devenez mes disciples
Cet appel missionnaire vous est aussi adressé pour une autre raison : vous
en avez besoin pour votre cheminement personnel de foi. Le bienheureux
Jean-Paul II écrivait : « La foi grandit quand on la donne » (Encycl.
Redemptoris Missio, 2). C’est en annonçant l’Evangile que vous vous
enracinez profondément dans le Christ et devenez des chrétiens mûrs.
L’engagement missionnaire est une dimension essentielle de la foi : on ne
peut être un croyant véritable sans évangéliser. Et l’annonce de l’Évangile
n’est autre que la conséquence de la joie d’avoir rencontré le Christ et
d’avoir trouvé en lui le roc sur lequel fonder notre existence. En vous
engageant à servir les autres et à leur annoncer l’Évangile, votre vie, si
souvent éparpillée entre des activités différentes, trouvera son unité dans
le Seigneur. Vous vous construirez vous-mêmes, vous grandirez et deviendrez
toujours plus riches en humanité.
Mais que signifie être missionnaires ? Être missionnaire suppose d’abord
d’être soi-même disciple du Christ, écouter sans cesse l’appel à le suivre,
l’appel à le regarder, lui : « Devenez mes disciples, car je suis doux et
humble de cœur » (Mt 11, 29). Un disciple, c’est donc celui qui se met à
l’écoute de la Parole de Jésus (cf. Lc 10, 39), le reconnaissant ainsi comme
le Bon Maître qui nous a aimés jusqu’au don de sa vie. Il s’agit donc, pour
chacun de vous, de se laisser façonner chaque jour par la Parole de Dieu :
elle fera de vous des amis de Jésus, capables d’introduire d’autres jeunes
dans cette amitié avec lui.
Je vous conseille de faire mémoire des dons reçus de Dieu pour les
transmettre à votre tour. Apprenez à relire votre histoire personnelle,
prenez aussi conscience de l’héritage magnifique reçue des générations
passées : tant de croyants nous ont transmis la foi avec courage, affrontant
parfois de dures épreuves et des incompréhensions. Rappelons-nous toujours
que nous faisons partie d’une chaîne immense d’hommes et de femmes qui nous
ont transmis la vérité de la foi et qui comptent sur nous pour que d’autres
la reçoivent. Être missionnaire suppose de connaître ce patrimoine reçu qui
constitue la foi de l’Église : vous devez connaître ce en quoi vous croyez,
pour pouvoir l’annoncer. Comme je vous l’ai écrit dans l’introduction du
YouCat, le catéchisme des jeunes que je vous ai remis lors de la rencontre
internationale de Madrid, « vous devez connaître votre foi avec la même
précision avec laquelle un spécialiste en informatique connaît le système
d’exploitation d’un ordinateur; vous devez la connaître comme un musicien
connaît son morceau ; oui, vous devez être bien plus profondément enracinées
dans la foi que la génération de vos parents, pour pouvoir résister avec
force et détermination aux défis et aux tentations de ce temps. » (Benoît
XVI, Introduction au YouCat)
3. Allez !
Jésus a envoyé ses disciples en mission, avec cet ordre : « Allez dans le
monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé. » (Mc 16, 15-16). Évangéliser,
c’est porter à d’autres la Bonne Nouvelle du salut et cette Bonne Nouvelle
est une personne : Jésus Christ. Quand je le rencontre, quand je découvre à
quel point je suis aimé par Dieu et sauvé par lui, alors naît en moi non
seulement le désir, mais la nécessité de le faire connaître à d’autres. Au
début de l’Évangile de Saint Jean, nous voyons comment André rencontre le
Seigneur et s’empresse de conduire son frère Simon à Jésus (cf. Jn 1,
40-42). L’évangélisation part toujours de la rencontre avec le Seigneur
Jésus. Qui s’est approché de lui et a fait l’expérience de son Amour veut
aussitôt partager la beauté de cette rencontre et la joie qui naît de cette
amitié. Plus nous connaissons le Christ, plus nous désirons L’annoncer. Plus
nous parlons avec lui, plus nous désirons parler de lui. Plus nous sommes
conquis par le Christ, plus nous désirons conduire les autres à lui !
Par le baptême, qui nous fait naître à la vie nouvelle, l’Esprit Saint
habite en nous et embrase notre esprit et notre cœur. C’est lui qui nous
fait connaître Dieu et nous guide toujours plus loin dans l’amitié avec le
Christ. C’est l’Esprit qui nous pousse à faire le bien, à servir les autres,
à donner de nous-mêmes. Par la confirmation nous sommes fortifiés par les
dons de l’Esprit pour témoigner de l’Évangile de manière de plus en plus
mûre. L’Esprit d’amour est donc l’âme même de la mission : Il nous pousse à
sortir de nous-mêmes pour « aller » et évangéliser. Chers jeunes,
laissez-vous faire par la force de l’amour de Dieu ; laissez faire cet amour
pour vaincre la tendance à vous replier sur vous-mêmes, chacun replié sur
ses propres problèmes et sur ses propres habitudes. Ayez le courage de «
partir », de sortir de vous-mêmes pour « aller » à la rencontre des autres
et les guider vers la rencontre avec Dieu.
4. À toutes les nations
Jésus a envoyé ses disciples pour témoigner de sa présence salvifique à
toutes les nations parce que Dieu, dans la surabondance de son amour pour
tous les hommes, veut que tous soient sauvés et qu’aucun ne soit perdu. Par
son sacrifice d’amour sur la croix, Jésus a ouvert la voie afin que tout
homme, toute femme puisse connaître Dieu et entrer dans la communion d’amour
avec Lui. Et il a formé une communauté de disciples pour porter la bonne
nouvelle du salut jusqu’aux confins de la terre, pour rejoindre les hommes
et les femmes de toutes les nations et de tous les temps. Faisons nôtre ce
désir de Dieu!
Chers amis, ouvrez les yeux et regardez autour de vous : tant de jeunes ont
perdu le sens de leur existence. Allez ! Le Christ a aussi besoin de vous.
Laissez-vous entraîner par son amour ; devenez les instruments de cet amour
immense afin qu’il puisse rejoindre tous les hommes, en particulier ceux qui
sont « éloignés ». Certains sont loin géographiquement, d’autres sont loin
parce que leur culture ne laisse pas de place à Dieu, d’autres sont loin
parce qu’ils n’ont pas encore accueilli l’Évangile de façon personnelle.
D’autres encore sont loin parce que, bien qu’ayant reçu la foi, ils vivent
comme si Dieu n’existait pas. À tous, ouvrons notre cœur ; cherchons à
entrer en dialogue avec eux, dans la simplicité et le respect réciproque. Un
tel dialogue, s’il est habité par une vraie amitié, portera du fruit. Ces «
nations » auxquelles nous sommes envoyés sont non seulement tous les pays du
monde, mais aussi les lieux où nous vivons : nos familles, nos quartiers,
nos lieux d’études ou de travail, nos cercles d’amis, nos les lieux de
loisirs. L’annonce joyeuse de l’Évangile vise tous ces espaces où nous
vivons, sans aucune limite.
Je voudrais signaler deux domaines dans lesquels votre engagement
missionnaire est particulièrement requis. Le premier champ d’apostolat est
le monde des communications sociales, en particulier le monde d’internet.
Très chers jeunes, comme j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, «
engagez-vous à introduire dans la culture de ce nouvel espace communicatif
et informatif les valeurs sur lesquelles s’appuie votre vie ! (…) C’est à
vous, jeunes, qui vous trouvez presque spontanément en syntonie avec ces
nouveaux moyens de communication, qu’incombe, en particulier, la tâche de
l’Évangélisation de ce « continent digital ». » (Benoît XVI, Message pour la
XLIIIème Journée Mondiale des communications sociales, 24 mai 2009). Usez
donc ce moyen de communication avec sagesse, en évitant les pièges inhérents
à internet, en particulier le risque de dépendance, le danger de confondre
le monde réel et le monde virtuel, de substituer la rencontre et le dialogue
direct avec les personnes par des contacts sur le web.
Le deuxième domaine est celui des voyages. Aujourd’hui, de plus en plus de
jeunes ont l’occasion de voyager, soit pour leurs études, soit pour leur
travail, soit pour des loisirs. Je pense aussi à tous les mouvements
migratoires, où des millions de personnes se déplacent et changent de
régions ou de pays pour des raisons économiques ou sociales. Ces phénomènes
peuvent aussi devenir de providentielles occasions pour la diffusion de
l’Évangile. Chers jeunes, n’ayez pas peur de témoigner de votre foi dans ces
contextes aussi. Communiquer la joie de la rencontre avec le Christ : voilà
un cadeau magnifique que vous pourriez faire à ceux qui vous accueillent.
5. Faites des disciples !
Je suis sûr que vous avez, au moins une fois, rencontré la difficulté de
faire faire à vos amis une expérience de foi. Vous avez sans doute constaté
à quel point de nombreux jeunes, spécialement dans certaines phases de la
vie, nourrissent le désir de connaître le Christ et de vivre les valeurs de
l’Évangile, mais s’en sentent inadéquats et incapables. Que faire ?
Tout d’abord, nous devons leur être proches et par notre témoignage tout
simple, le Seigneur pourra toucher leurs cœurs. L’annonce de l’Évangile ne
se réduit pas seulement à parler de Dieu, mais englobe toute la vie et se
traduit par des gestes d’amour. C’est l’amour du Christ versé en nos cœurs
qui nous fait devenir des apôtres. Notre amour doit donc ressembler au sien.
Comme le Bon Samaritain, nous devons toujours être attentifs aux personnes
que nous rencontrons, savoir écouter, comprendre, aider. C’est seulement
ainsi que nous pouvons conduire ceux qui sont à la recherche de la vérité et
du sens de leur vie vers la maison de Dieu qu’est l’Église, où ils
trouveront l’espérance et le salut (cf. Lc 10, 29-37).
Chers amis, n’oubliez pas que le premier geste d’amour envers le prochain
consiste à partager avec lui la source de notre espérance : qui ne donne pas
Dieu, donne trop peu ! Jésus ordonne à ses apôtres de « faire des disciples
de toutes les nations », et il poursuit : « les baptisant au nom du Père, et
du Fils, et du Saint-Esprit et leur apprenant à garder tous les
commandements que je vous ai donnés » (Mt 28, 19-20). Les moyens que nous
avons pour « faire des disciples » sont donc principalement le baptême et la
catéchèse. Cela signifie que nous devons conduire ceux que nous évangélisons
à rencontrer le Christ vivant, en particulier dans sa Parole et dans les
sacrements : ainsi ils pourront croire en Lui, connaîtront Dieu et vivront
de sa grâce. J’aimerais que chacun se pose les questions suivantes : ai-je
déjà osé proposer le baptême à des jeunes qui ne l’ont pas encore reçu ?
Ai-je déjà invité des personnes à suivre un parcours de découverte de la foi
chrétienne ? Chers amis, ne craignez pas de proposer à vos amis la rencontre
avec le Christ. Invoquez l’Esprit Saint : Il vous introduira toujours plus
profondément dans la connaissance et dans l’amour du Christ et vous rendra
créatifs dans la transmission de l’Évangile.
6. Affermis dans la foi
Face à la difficulté de la mission d’évangélisation, vous serez parfois
tentés de dire comme le prophète Jérémie : « Ah, Seigneur Dieu, vois, je ne
sais pas parler : je suis trop jeune ! » Mais à vous aussi, le Seigneur
répond toujours : « Ne dis pas ‘je suis jeune’ ! Mais va vers tous ceux à
qui je t’enverrai. » (cf. Jr 1, 6-7). À chaque fois que vous vous sentirez
inadéquats et pas à la hauteur de la mission d’annoncer et de témoigner la
foi, soyez sans crainte. En effet, l’évangélisation n’est pas d’abord notre
initiative et elle ne dépend pas d’abord de nos talents, mais elle est une
réponse confiante et obéissante à l’appel de Dieu. Par conséquent, elle se
fonde avant tout sur sa force et non sur la nôtre. Saint Paul lui-même en a
fait l’expérience : « Ce trésor, nous, les Apôtres, nous le portons en nous
comme dans des poteries sans valeur; ainsi, on voit bien que cette puissance
extraordinaire ne vient pas de nous, mais de Dieu. » (2 Co 4, 9)
C’est pourquoi, je vous exhorte à vous enraciner dans la prière et dans les
Sacrements. L’évangélisation authentique naît toujours de la prière et est
portée par la prière. Il nous faut d’abord parler avec Dieu pour pouvoir
parler de Dieu. Dans la prière, nous présentons au Seigneur les personnes
vers qui nous sommes envoyés. Nous le supplions de toucher leurs cœurs. Et
nous demandons à l’Esprit Saint de faire de nous les instruments de son
salut pour ces personnes. Nous demandons au Christ de mettre sur nos lèvres
ses paroles et de faire de nous des témoins de son amour. Et, plus
largement, nous confions au Seigneur toute la mission de l’Église, selon le
commandement explicite de Jésus : « Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » (Mt 9, 38). Sachez trouver dans
l’Eucharistie, la source de votre vie de foi et de votre témoignage
chrétien, en participant assidument à la messe du dimanche et autant que
vous pouvez aux messes célébrées en semaine ! Recourez souvent au sacrement
de réconciliation : c’est le lieu de la rencontre précieuse avec la
miséricorde de Dieu qui nous accueille, nous pardonne et renouvelle nos
cœurs dans la charité. Et n’hésitez pas à recevoir le sacrement de
confirmation, si vous ne l’avez pas encore reçu, vous y préparant avec soin
et engagement ! Avec l’Eucharistie, c’est le sacrement par excellence de la
mission, celui qui nous donne la force et l’amour de l’Esprit Saint pour
professer sans crainte notre foi. Je vous encourage aussi à pratiquer
l’adoration eucharistique : se recueillir dans l’écoute et le dialogue avec
Jésus avec présent dans le Saint Sacrement devient le point de départ d’un
nouvel élan missionnaire.
Si vous suivez ces recommandations, le Christ lui-même vous donnera d’être
pleinement fidèles à sa Parole et de témoigner de lui avec franchise et
courage. Parfois vous serez appelés à faire preuve de persévérance,
spécialement lorsque la Parole de Dieu suscite des fermetures ou des
oppositions. Dans certaines régions du monde, des jeunes chrétiens souffrent
de ne point pouvoir témoigner publiquement de leur foi au Christ par manque
de liberté religieuse. Et certains ont même déjà payé de leurs vies le prix
de leur appartenance à l’Église. Je vous encourage à demeurer fermes dans la
foi, sûrs que le Christ est à vos côtés dans chaque épreuve. Il vous répète
: « Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si
l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande
dans les cieux ! » (Mt 5, 11-12)
7. Avec toute l’Église
Chers jeunes, pour rester fermes dans la confession de la foi chrétienne là
où vous êtes envoyés, vous avez besoin de l’Église. On n’est pas témoin de
l’Évangile tout seul. Jésus a envoyé les disciples en mission ensemble. Son
exhortation « Faites des disciples » est au pluriel. C’est toujours comme
membres de la communauté chrétienne que nous témoignons. Et notre mission
est fécondée par la communion que nous vivons dans l’Église : c’est à
l’amour que nous avons les uns pour les autres, que l’on reconnaîtra que
nous sommes disciples de Jésus (cf. Jn 13, 35). Je loue Dieu pour la
précieuse œuvre d’évangélisation de nos communautés chrétiennes, de nos
paroisses et de nos mouvements ecclésiaux. Les fruits de cette mission
appartiennent à toute l’Église : « l’un sème, l’autre moissonne » disait
Jésus (Jn 4, 38).
À cet égard, je ne peux que rendre grâce pour le don si grand des
missionnaires, qui offrent toute leur vie pour l’annonce de l’Évangile aux
quatre coins du monde. De même, je bénis Dieu pour les prêtres et les
personnes consacrées, qui se donnent sans compter pour que le Christ Jésus
soit annoncé et aimé. Et je désire ici encourager les jeunes qui se sentent
appelés par Dieu à s’engager dans ces vocations avec enthousiasme : « Il y a
plus de bonheur à donner qu’à recevoir ! » (Ac 20, 35) A ceux qui ont tout
quitté pour le suivre, Jésus a promis le centuple et la vie éternelle ! (Cf.
Mt 19, 29)
Je rends grâce aussi pour tous les laïcs qui ont à cœur de vivre leur
quotidien comme une mission, là où ils se trouvent, dans leur famille et sur
leur lieu de travail afin que le Christ soit aimé et servi, et que le
Royaume de Dieu grandisse. Je pense en particulier à tous ceux qui
travaillent dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’entreprise, de
la politique et de l’économie, et dans tant d’autres domaines de l’apostolat
des laïcs. Le Christ a besoin de votre engagement et de votre témoignage.
Que rien – ni les difficultés, ni les incompréhensions – ne vous fasse
renoncer à annoncer l’Evangile du Christ dans les lieux où vous êtes :
chacun de vous est précieux dans la grande mosaïque de l’évangélisation !
8. « Me voici, Seigneur ! »
En conclusion, chers jeunes, je voudrais vous exhorter à entendre au plus
profond de vous-mêmes l’appel du Christ à annoncer son Évangile. Comme
l’indique si bien la grande statue de Rio, son Cœur est brûlant d’amour pour
tous les hommes, sans distinction, et ses bras ouverts veulent rejoindre
tous les hommes. Devenez le cœur et les bras de Jésus ! Allez témoigner de
son amour, soyez les nouveaux missionnaires animés par l’amour et le sens de
l’accueil ! Suivez l’exemple des grands missionnaires de l’Eglise tels que
Saint François Xavier et bien d’autres.
Au terme de la Journée Mondiale de la Jeunesse à Madrid, j’ai eu la joie de
bénir quelques jeunes des différents continents qui partaient en mission.
Ils représentaient les très nombreux jeunes qui, à la suite du prophète
Isaïe, disent au Seigneur : « Me voici, envoie-moi ! » (Is 6, 8). L’Église
vous fait confiance et vous remercie profondément pour la joie et le
dynamisme que vous lui apportez. Déployez tous vos talents avec générosité
au service de l’annonce de l’Évangile. Nous savons que l’Esprit Saint se
donne à profusion à ceux qui acceptent, avec un cœur humble, de se rendre
disponibles pour l’annonce de l’Évangile. Et vous, soyez sans crainte :
Jésus, le Sauveur du monde, est avec nous, tous les jours jusqu’à la fin du
monde (cf. Mt 28, 20).
Cet appel que j’adresse à tous les jeunes du monde entier, prend un relief
particulier pour vous, chers jeunes d’Amérique Latine. En effet, lors de la
Vème Conférence Générale de l’Episcopat Latino-Américain qui s’est tenue à
Aparecida en 2007, les Evêques ont lancé une « mission continentale ». Et
les jeunes, qui représentent la majorité de la population de ce continent,
constituent un potentiel important et précieux pour l’Eglise et la société.
Soyez donc les premiers missionnaires ! Et, alors que la Journée Mondiale de
la Jeunesse se déroule en Amérique Latine, j’exhorte tous les jeunes de ce
continent : transmettez à vos jeunes amis du monde entier l’enthousiasme de
votre foi !
Que la Vierge Marie, Etoile de la Nouvelle Évangélisation, invoquée aussi
sous le nom de Notre-Dame d’Aparecida et de Notre-Dame de Guadalupe,
accompagne chacun de vous dans sa mission de témoin de l’Amour de Dieu !
De tout cœur, j’accorde à chacun de vous ma bénédiction apostolique.
Du Vatican, le 18 octobre 2012
BENEDICTUS PP. XVI
Synthèse
►
Benoît XVI appelle les jeunes à se faire missionnaires sur le web et en voyage - 16.11.12
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 16.11.2012- T/Benoît XVI
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