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Voilà comment Benoît XVI s’imagine l’au-delà
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Le 16 octobre 2020 -
(E.S.M.)
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« Je prierai Dieu d’être indulgent avec ma misère », déclarait en
2016 le pape émérite dans “Dernières conversations”, un livre
d’entretiens avec le journaliste allemand Peter Seewald. Il
affirmait également se préparer à la mort.
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Le pape Benoît XVI
Voilà comment Benoît XVI s’imagine l’au-delà
Le 16 octobre 2020 - E.
S. M. -
Dans notre société hygiéniste et fermée à la verticalité, la mort
est le seul sujet qui reste vraiment tabou (et je n’ai aucune leçon
à faire à quiconque sur le sujet!), car elle concerne la partie la
plus intime de notre être. Mais parler de
se préparer à
la mort ne veut nullement dire
être mourant.
Et Benoît XVI avait abordé le sujet très librement avec Peter
Seewald dans son dernier livre d’entretiens. Aujourd’hui, les
nouvelles inquiétantes sur la santé du Pape émérite ont donné aux
médias une occasion de plus de se comporter comme des chacals, en
titrant généralement sur le fait qu’il serait à la dernière
extrémité – ce dont nous ne savons rien, et qui n’est sans doute pas
vrai. Voici à ce sujet un très bel article paru sur le site Aleteia
jour de la fête liturgique de sainte Monique, la mère de saint
Augustin.
Alors, comment va Benoît XVI ?
Il semble qu’il ait eu le « feu de saint Antoine »
(le zona, ndt) et
qu’il l’ait surmonté. Certaines photos le montrent certes affaibli
mais pas en fin de vie. Il est vrai aussi qu’à son âge, la mort se
contente de n’importe quel prétexte, pour arriver… (mais qui parmi
nous, après tout, peut être sur le matin de parvenir au soir et le
soir de se réveiller le matin ?) C’est donc vrai qu’il est mourant ?
C’est vrai – c’est même très vrai – qu’il se prépare à mourir.
Mgr Georg Gänswein l’avait dit il y a quelque temps, et comme nous
le savons, les secrétaires sont appelées ainsi parce qu’ils gardent
des secrets, et non parce qu’ils les divulguent: que Benoît XVI se
prépare à mourir, il l’avait dit lui-même, et s’était arrêté un
moment pour expliquer ce qu’il voulait dire lors de ses dernières
conversations avec son ami journaliste Peter Seewald.(benoit-et-moi)
Le pape émérite Benoît XVI est-il vraiment en fin de vie ?
Cette
question revient régulièrement dans l’actualité, alors qu’il est
apparu quelque peu affaibli sur des photos, notamment lors de la
visite qu’il a fait en Allemagne au chevet de son frère. Une chose
est sûre : il se prépare à mourir, comme il l’a lui-même affirmé
dans le livre Dernières conversations, paru en 2016
(Fayard). Cet
ouvrage est un condensé d’entretiens réalisés entre 2012 et 2016
avec son ami Peter Seewald, journaliste allemand. Dans le premier
chapitre du livre – Jours tranquilles à Mater Ecclesiæ –, Peter
Seewald interroge le pape émérite sur sa vie monastique « dans
l’enclos de Pierre », et notamment sur ses activités quotidiennes.
Il aborde notamment la passion de Benoît XVI pour l’écriture et la
prédication. Puis, il l’interroge : « Est-ce que même un pape
émérite a peur de la mort ? » Voici la réponse de Benoît XVI :
« Dans une certaine mesure, oui. Il y a d’abord la crainte d’être
une charge pour autrui en raison d’une longue période d’invalidité.
Pour moi cela serait très attristant. C’est une chose que mon père a
toujours redoutée, mais cette épreuve lui a été épargnée. Ensuite,
bien que je pense en toute confiance que Dieu ne me rejettera pas,
plus on s’approche de Lui, plus on ressent avec force tout ce que
l’on n’a bien fait. D’où le poids de la faute qui vous oppresse,
même si la confiance de fond est toujours présente, évidemment. »
Quand Peter Seewald lui demande ce qu’il dira au Seigneur lorsqu’il
sera face à face avec Lui, le pape émérite répond : « Je lui
demanderai d’être indulgent à l’égard de ma misère. »
La réponse de Benoît XVI à la question de
l’au-delà
Si tout le monde se pose la question de l’au-delà, la réponse de
Benoît XVI est particulièrement instructive. Il fait partie des plus
grands théologiens des XXe et XXIe siècles, et a consacré toute son
existence à contempler et à explorer le mystère de Dieu. À la
question, qu’attendez-vous de la vie éternelle, le pape émérite
distingue deux niveaux : « Tout d’abord le niveau le plus
théologique. » Il cite les paroles de saint Augustin qui sont pour
lui d’un « grand réconfort et une grande pensée » : « En commentant
le psaume 104 “Cherche toujours Sa face”, il dit : “Ce “toujours”
vaut pour l’éternité. » Dieu est si grand que nous ne finissons
jamais de le connaître. Il est toujours nouveau. C’est un mouvement
perpétuel, infini, de nouvelle découverte et de nouvelle joie. »
Qu’est-ce que la vie éternelle pour Benoît
XVI ?
Dans son encyclique
Spe Salvi (2007), il répondait précisément à la
question, à la manière du « théologien à genoux » devant les
interrogations les plus intimes de chacun, avec une profonde
humanité. Pour lui, la vie éternelle est un désir de vie échappant à
la mort, sans trop savoir « ce vers quoi nous nous sentons poussés »
: « L’éternité n’est pas une succession des jours du calendrier,
mais quelque chose comme le moment rempli de satisfaction, dans
lequel la totalité nous embrasse et dans lequel nous embrassons la
totalité. Il s’agirait du moment de l’immersion dans l’océan de
l’amour infini dans lequel le temps — l’avant et l’après — n’existe
plus » (n. 12). Mesurant combien cette dimension hors du temps
humain est difficile à saisir, il écrit : « Nous pouvons seulement
chercher à penser que ce moment est la vie au sens plénier, une
immersion toujours nouvelle dans l’immensité de l’être, tandis que
nous sommes simplement comblés de joie. »
Mais où est Dieu ?
D’où cette autre question que lui pose Peter Seewald : « Où est-il
réellement ce Dieu dont nous parlons ? » Réponse de Benoît XVI, qui
ne peut s’empêcher de rire, raconte le journaliste : « Cet endroit
dont vous parlez, celui où Dieu trône, n’existe pas. Dieu lui-même
est le lieu qui existe au-dessus de tous les lieux. Si vous observez
le monde, vous ne voyez pas de firmament, en revanche, vous voyez
partout des traces de Dieu. […] De même qu’il existe entre les
hommes une présence psychique — deux être humains peuvent être en
contact par-delà les continents parce qu’il s’agit d’une dimension
qui n’est pas spatiale —, de même Dieu ne se trouve pas un “quelque
part”, il est la réalité. La réalité qui porte toute la réalité. »
La raison en est notamment que Dieu est non seulement l’infini, le
Créateur, le tout, mais parce qu’Il est une personne : « Le fait
qu’Il soit une “personne” signifie qu’on ne peut le circonscrire
“quelque part”. » Quant à se faire une image de Dieu, que l’on verra
au Ciel comme il se voit Lui-même, Joseph Ratzinger ne se le
représente pas sinon « dans Jésus-Christ » : « Qui m’a vu a vu le
Père. »
La dimension humaine
À ces réflexions théologiques, auxquelles le théologien Joseph
Ratzinger ne peut échapper sans renoncer à être lui-même, s’ajoute
un « niveau tout à fait humain » : « Je me réjouis, dit-il à Peter Seewald, de revoir mes parents, mon frère et ma sœur, mes amis et
d’imaginer que tout sera de nouveau aussi beau que chez nous, à la
maison. » Cette approche familiale et amicale de l’au-delà a
également chez Benoît XVI une portée théologique, car pour lui, la
béatitude éternelle ne peut pas ne pas avoir un « caractère
collectif ». Dans
Spe Salvi , il reprend l’enseignement des Pères de
l’Église, actualisé par le père de Lubac, pour montrer que « le
salut a toujours été considéré comme une réalité communautaire »
(n.
14). Au Ciel, la rédemption rétablit l’unité, dans une vie
bienheureuse partagée entre tous.
Faut-il se préparer à la mort ?
Reste la question cruciale de la mort elle-même, dont le théologien
Ratzinger a toujours regretté que le monde moderne lui ait retiré sa
dimension métaphysique, en particulier dans le livre qu’il estime
être « le plus accompli », La Mort et l’Au-delà (Fayard, 2005) :
comment se préparer au dernier passage ? Pour Benoît XVI, là encore
le parcours personnel de la préparation du passage de la vie à la
mort et de la mort à la vie intègre toujours sa dimension
communautaire : « Je pense qu’il faut se préparer, répond-il.
Je ne
veux pas dire qu’il y a des actes précis à accomplir, mais qu’il
faut vivre intérieurement en sachant qu’on va devoir réussir un
dernier examen devant Dieu. Que l’on va quitter ce monde et se
retrouver devant Lui, et devant les saints, devant les amis et ceux
qui ne sont pas des amis. Qu’il faut accepter la finitude de cette
vie, admettre que l’on approche du moment où l’on se présentera
devant la face de Dieu. »
Comment faites-vous, lui demande le journaliste ? « À travers la
méditation, tout simplement. En pensant encore et encore que la fin
n’est pas loin. En cherchant à m’y préparer et surtout à me tenir
présent. L’essentiel n’est pas que je me le représente, mais que je
vive dans la conscience que toute la vie est l’approche d’une
rencontre. »
Giovanni Marcotullio, Aleteia Italie.
Sources : aleteia.org-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 16.10.2020
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