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19 Avril 2005
 

Synode sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l'Église, 16è C.G.

 

Cité du Vatican, le 16 octobre 2008  - (E.S.M.) - Hier, à 09h00, avec le chant de l’Heure Tierce, a débuté la Seizième Congrégation générale, pour la continuation des interventions des Pères synodaux en Salle sur le thème "La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église."

Le pape Benoît XVI salue les évêques à la pause de 10h30

Synode sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l'Église

SEIZIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (Mercredi 15 OCTOBRE 2008, matin) 

Le 16 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Mercredi 15 octobre 2008, à 09h00, avec le chant de l’Heure Tierce, a débuté la Seizième Congrégation générale, pour la continuation des interventions des Pères synodaux en Salle sur le thème "La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église."Le Président Délégué du jour était S.Ém. le Card. Odilo Pedro SCHERER, Archevêque de São Paulo (BRÉSIL).

À l’ouverture de cette Congrégation générale, a eu lieu un sondage sous forme électronique qui a révélé que 144 Pères Synodaux de la XIIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques participent pour la première fois à une Assemblée Générale.

A la fin de la Seizième Congrégation Générale, S. Exc. Mgr Nikola ETEROVIĆ, Archevêque titulaire de Sisak, Secrétaire Général du Synode des Évêques (CITÉ DU VATICAN) a annoncé que la Célébration de la Parole du samedi 18 octobre 2008 aura lieu dans la Chapelle Sixtine. À cette occasion, prendront la parole Sa Sainteté BARTHOLOMÉE Ier, Archevêque de Constantinople, Patriarche Oecuménique (TURQUIE) et Sa Sainteté le Pape Benoît XVI.

À cette Congrégation générale, qui s’est conclue à 12h30 avec la prière de l’Angelus Domini, étaient présents 238 Pères.

À cette Seizième Congrégation générale sont intervenus les Pères suivants:

- S.Em.le Card. Angelo BAGNASCO, Archevêque de Gênes, Président de la Conférence Épiscopale (ITALIE)
- S.Em. le Card. Giovanni LAJOLO, Président du Gouvernorat de l'État de la Cité du Vatican (CITÉ DU VATICAN)
- S.Exc. Mgr Raymond Leo BURKE, Archevêque émérite de Saint Louis, Préfet du Tribunal Suprême de la Signature Apostolique (CITÉ DU VATICAN)
- S.Em. le Card. Joseph ZEN ZE-KIUN, S.D.B., Évêque de Hong Kong (CHINE)
- S.Exc. Mgr Joseph OSEI-BONSU, Évêque de Konongo-Mampong (GHÂNA)
- S.Exc. Mgr Paul CREMONA, O.P., Archevêque de Malte, Président de la Conférence Épiscopale (MALTE)
- S.Exc. Mgr Venant BACINONI, Évêque de Bururi (BURUNDI)
- S.Exc. Mgr Joviano DE LIMA JÚNIOR, S.S.S., Archevêque de Ribeirão Preto (BRÉSIL)
- S.Exc. Mgr Rayappu JOSEPH, Évêque de Mannar (SRI LANKA)
- S.Exc. Mgr Augustin TRAORÉ, Évêque de Ségou (MALI)
- S.Exc. Mgr Lucjan AVGUSTINI, Évêque de Sapë (ALBANIE)
- S.Em. le Card. Antonio CAÑIZARES LLOVERA, Archevêque de Toledo (ESPAGNE)
- S.Exc. Mgr Claudio Maria CELLI, Archevêque titulaire de Civitanova, Président du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales (CITÉ DU VATICAN)
- S.Exc. Mgr Fragkiskos PAPAMANÓLIS, O.F.M. Cap., Évêque de Syros, Administrateur de Milos (GRÈCE)
- S.Exc. Mgr Felix TOPPO, S.I., Évêque de Jamshedpur (INDE)
- S.Exc. Mgr Joaquim FERREIRA LOPES, O.F.M. Cap., Évêque de Viana (ANGOLA)
- Très Rév. P. Kieran O'REILLY, S.M.A., Supérieur Général de la Société des missions Africaines
- S.Exc. Mgr Daniel CARO BORDA, Évêque de Soacha (COLOMBIE)
- S.Em. le Card. Giovanni Battista RE, Préfet de la Congrégation pour les Évêques (CITÉ DU VATICAN)
- B. D.nus Baselios Cleemis THOTTUNKAL, Archevêque Majeur de Trivandrum des Syro-Malankars, Président du Synode de l' Église syro-malankare (INDE)
- S.Exc. Mgr Joseph Albert SERRANO ANTÓN, I.E.M.E., Évêque de Hwange (ZIMBABWE)
- S.Exc. Mgr John Olorunfemi ONAIYEKAN, Archevêque d'Abuja (NIGÉRIA)
- S.Exc. Mgr Louis-Marie Ling MANGKHANEKHOUN, Évêque titulaire d'Acque nuove di Proconsolare, Vicaire Apostolique de Paksé (LAOS)
- S.Exc. Mgr Jörg Michael PETERS, Évêque titulaire de Fordongianus, Évêque auxiliaire de Tréves (ALLEMAGNE)
- S.Exc. Mgr Giuseppe FRANZELLI, M.C.C.I., Évêque de Lira (OUGANDA)
- S.Exc. Mgr Pierre-André DUMAS, Évêque d'Anse-à-Veau et Miragoâne (HAÏTI)


À cette Seizième Congrégation générale sont intervenus les Pères suivants :

- S.Em.le Card. Angelo BAGNASCO, Archevêque de Gênes, Président de la Conférence Épiscopale (ITALIE)

1. Je souhaite, tout d’abord, remercier le Seigneur pour l’expérience de grâce que constitue le Synode: en cette sainte Assemblée, on voit le visage toujours plus jeune du Ressuscité, vraie espérance du monde. L’Église est consciente de sa grande joie qu’elle ne peut retenir. Pour cette raison, au coeur du dialogue, dans n’importe quel contexte culturel et social, communautaire et personnel, se trouve le noyau irradiant de la mission.

2. Nous ne pouvons pas oublier que la rencontre de l’homme avec le Christ, Parole incarnée, et avec la “Parole de Dieu écrite et transmise(DV 10), est toujours la rencontre de deux libertés, celle de Dieu et celle de la personne particulière. Jésus aussi, Messager et message, n’a pas toujours été accueilli! Face au sécularisme, nous devons nous interroger sur la façon d’améliorer l’annonce, de mieux connaître les cultures et les contextes, mais sans jamais oublier le drame décisif de la liberté personnelle, et en sachant que les voies de Dieu sont infinies. Il est toujours nécessaire que chacun parie librement lui-même avec la Parole qu’il lit.

3. Sans exclure des occasions organisées, il me semble opportun d’utiliser des moyens simples et petits : ceux-ci sont plus praticables dans un contexte, tout du moins pour celui occidental, pris de rythmes convulsifs qui normalement ne facilitent pas des occasions de longue haleine et d’un approfondissement engagé. Quelques suggestions sont donc ressorties, que je partage : le soin apporté à l’homélie, la diffusion de la Bible, des outils simples et faciles à consulter, des petits groupes...

4. En ce qui concerne la formation à une foi pensée et consciente, en mesure de donner raison de son espérance (cf. 1 P), il me paraît opportun de rappeler que s’il est nécessaire de parcourir la voie de la connaissance documentée, priée et partagée de la Parole de Dieu écrite, il est tout aussi nécessaire de parcourir celle de la raison. L’Écriture Sainte est imprégnée non seulement des vérités surnaturelles, mais aussi de celles naturelles qu’elle assume, confirme et amène à leur accomplissement. Il est à nouveau nécessaire et urgent de garder unie l’Écriture, la Tradition et le Magistère (DV 10), pour que le croyant puisse mieux comprendre les grandes questions du naître et du mourir, de la famille et de la liberté, de l’amour et de la loi naturelle, de l’euthanasie, de la fécondation... et qu’il sache les présenter aussi aux non-croyants, pour lesquels la Bible n’a de valeur que pour la force des arguments. Lorsque l’Église parle de ces thèmes, elle ne commet pas d’ingérence, elle ne s’éloigne pas de sa mission évangélisatrice, mais elle est dans sa mission. En même temps, elle aide les cultures et les sociétés à devenir plus humaines. Tel est exactement l’esprit et le but du “Projet culturel” que la CEI développe depuis 1995 en Italie.

- S.Em. le Card. Giovanni LAJOLO, Président du Gouvernorat de l'État de la Cité du Vatican (CITÉ DU VATICAN)

La question posée est de savoir comment transmettre d’une manière convaincante la Parole de Dieu à trois catégories de personnes :
- Les analphabètes et ceux qui, tout en sachant lire, ne lisent pas, ceux-ci pouvant être facilement induits à des croyances et des superstitions absurdes. Il serait préférable d’étudier la manière de s’adresser à eux personnellement ou par des moyens audio-visuels facilement compréhensibles et largement diffusés.

- Les personnes d’un certain niveau culturel, parfois même assez élevé, qui sont heurtés par les pages de la Bible dans lesquelles les droits fondamentaux de l’homme apparaîtraient violés par ordre ou avec le consentement de Dieu. Pour elles, il faudrait chercher à approfondir le concept d’inspiration de la Sainte Écriture.

- Les croyants de l’Ancien Testament, pour qui il n’est pas bon de proposer la réalisation des prophéties en tant que connaissable post fidem. À eux, il faudrait donc pouvoir leur montrer la signification chrétienne des prophéties réalisées dans le Messie Jésus en tant que connaissable ante fidem.

- S.Exc. Mgr Raymond Leo BURKE, Archevêque émérite de Saint Louis, Préfet du Tribunal Suprême de la Signature Apostolique (CITÉ DU VATICAN)

1. Concernant le n. 58 du Document de travail les Saintes Écritures enseignent que Dieu a écrit sa Loi dans le coeur de tous les hommes. On peut découvrir la loi naturelle divine, gravée dans le coeur des hommes, au moyen de la raison, mais elle est clairement annoncée à tous par la Parole inspirée de Dieu (cf. Rm 2, 15).

2. Dans un contexte diffus de matérialisme, de relativisme et d’individualisme radical, il est particulièrement urgent que l’enseignement de la Parole de Dieu basé sur la loi morale naturelle soit présenté comme le patrimoine commun de tout un chacun.

3. Il est également nécessaire de proclamer d’urgence l’enseignement divin inspiré sur la discipline qui prédispose l’homme à faire ce qui est bien et à éviter ce qui est mal. Les Saintes Écritures nous enseignent que l’obéissance à la loi n’est pas le summum de l’expression de soi de la part de l’homme, mais le fondement irremplaçable de l’expression la plus haute de la bonté qui est au coeur de l’homme.

4. Proclamer l’enseignement des Écritures en lieu et place de la discipline dans la vie des individus est un défi dans une société antinomique qui a fait de la loi un outil dans les mains des puissants.

5. En considérant la relation qu’entretienne la Parole de Dieu et la loi, il est important de souligner le service du Droit canonique dans l’Église, par lequel la vie du Christ peut grandir et se développer dans toute l’Église. Dans sa Constitution apostolique Sacrae disciplinae leges, le Pape Jean-Paul II, décrivant le service du Droit canonique dans l’Église, fit référence à “ce lointain patrimoine du droit, qui est contenu dans les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament et duquel toute la tradition juridique et législative de l’Église tire ses origines, comme de sa source première”.

6. Dans l’Église, comme dans la société, la compréhension de la loi a été obscurcie et, dans certains cas, perdue, menant à de dommageables et graves conséquences, par exemple, le non-respect diffus des lois liturgiques et l’échec des procédés au travers desquels les fidèles revendiquent leurs droits et au travers desquels les délits ecclésiastiques sont dûment punis.

7. Une plus grande connaissance du service de la loi dans l’Église, à travers l’étude de la Parole de Dieu, n’aide pas seulement l’Église à comprendre et à cumuler le don de la discipline canonique pour accomplir la mission divine, mais aide toute la société en général à comprendre et à cumuler le service irremplaçable de la loi pour la réalisation du bien commun.

- S.Em. le Card. Joseph ZEN ZE-KIUN, S.D.B., Évêque de Hong Kong (CHINE)

Je voudrais m’attarder un instant sur la Parole de Dieu en tant que Créatrice de beauté de l’Univers et de l’être humain, doté d’intelligence et de coeur, et capable donc de dialoguer avec son Créateur.

Cet aspect de la Parole est présent dans le Document de travail mais venant d’un pays où la Parole révélée n’a pas encore été transmise à un grand nombre et où les semina verbi, en revanche, abondent dans la culture sapientielle du peuple, permettez-moi de revenir sur le sujet en exprimant quelques desiderata.

Mon premier souhait est que cet aspect de la Parole soit développé de manière adéquate dans le texte final et que quelques recommandations soient données par cette Assemblée à cet égard.

À Hong Kong, nous travaillons avec les six religions principales afin de conserver l’héritage précieux de la sagesse chinoise.

L’Église catholique en Chine a toujours trouvé une bonne alliée dans la doctrine confucéenne.

Si nous parvenions, mus par la charité, à inculquer dans la génération de jeunes les vertus chinoises traditionnelles, nous l’aiderions à faire un grand pas vers la sainteté.

Nous voyons malheureusement ce qu’il se passe lorsque ces vertus font défaut: un déclin épouvantable des valeurs sacrées de la vie, du mariage et de la famille, une corruption effrontée, un bâillonnement des consciences à cause duquel on peut en arriver, pour obtenir des gains faciles, à polluer le lait au détriment de la santé et de la vie d’enfants sans défense.

Il est vrai que cette Parole Créatrice de l’Univers et de la conscience humaine est toujours une Parole visant au salut, qui est surnaturel. Ceci dit, je pense encore pouvoir recommander que, suivant l’exemple de la patience divine, l’on accorde une grande place à cette parole propédeutique de Dieu et que l’on ne succombe pas à la tentation de brûler les étapes. Je citerai deux exemples. J’ai entendu le Professeur Yang, Prix Nobel, dire “je ne suis pas croyant mais je ne cache pas que, dans deux cas, je me sens touché par le mystère: le premier est quand je me trouve face à une découverte de la science: c’est comme si j’étais pris en flagrant délit pendant que je regarde quelque chose que je n’ai pas le droit de regarder. Le second est lorsque je m’aperçois de l’énorme puissance destructrice de la technique. Je pense alors que nous usurpons des forces qui ne nous appartiennent pas”.

Je dois avouer qu’il ne m’est pas venu à l’esprit de demander au Professeur quand il fera le prochain pas. Je lui aurais plutôt dit qu’il était proche du Royaume de Dieu.

Le deuxième cas est celui d’un journaliste consciencieux et patriote, qui fut injustement condamné pour espionnage. Quand il était jeune et qu’il étudiait dans un Collège protestant, il avait refusé de lire la Bible en public parce qu’il était athée mais ensuite, dans le long silence de son incarcération, l’Évangile avait trouvé le chemin de son coeur.

Voici quelques jours, nous nous sommes retrouvés ensemble à déjeuner. J’espère que je ne vous choquerai pas en vous disant que, à cette occasion-là, je l’ai félicité pour la fois où il avait refusé de lire la Bible.

- S.Exc. Mgr Joseph OSEI-BONSU, Évêque de Konongo-Mampong (GHÂNA)

Cette intervention, réalisée au nom de la Conférence épiscopale du Ghana, examine l’efficacité de notre prédication de la Parole de Dieu à la lumière du paragraphe 23 du Document de travail qui parle de la Parabole du Semeur (Mc 4, 1-20).

On notera que, bien que l’Église au Ghana ait fait des progrès considérables depuis que le bon grain du catholicisme s’y est solidement enraciné en 1880, certains aspects de la vie de nombreux Ghanéens et catholiques africains mettent en cause l’efficacité de notre prédication. D’abord et avant tout, face aux adversités - maladies, manque d’enfants etc. - certains voient leur foi vaciller et passent d’une église à l’autre à la recherche d’une solution à leurs problèmes. Ceux qui se sont convertis de la Religion traditionnelle africaine retournent parfois à leur credo originaire. Dans un deuxième temps, certains catholiques adhèrent aux églises pentecôtistes et charismatiques affirmant que ces églises répondent davantage à leurs exigences et enseignent mieux la Bible. En troisième lieu, sur le continent africain, une grande partie de la corruption, de l’injustice et des violations des droits de l’homme est perpétrée par des personnes qui se professent chrétiennes et même catholiques.

À la lumière de tout cela, je propose ce qui suit. Tout d’abord que l’homélitique soit réexaminée et considérablement améliorée dans l’intérêt d’une prédication efficace. En deuxième lieu, il faut prêter plus d’attention à la formation des laïcs, surtout des catéchistes qui constituent les piliers de l’Église dans les zones les plus reculées. En troisième lieu, la Parole que nous proclamons devrait transformer la vie non seulement spirituelle mais également sociale, économique et politique de notre peuple. Pour cette raison, là où cela est possible, il faudrait prévoir un apostolat spécial destiné à nos hommes politiques. Ceci contribuerait, selon moi, à créer des “hommes politiques saints” qui respectent les droits de notre peuple. Notre catéchèse et la prédication de la Parole devrait garantir qu’à l’avenir en Afrique, il n’y ait plus ni tyrans ni dictateurs.

- S.Exc. Mgr Paul CREMONA, O.P., Archevêque de Malte, Président de la Conférence Épiscopale (MALTE)

Je parlerai dans le contexte des pays traditionnellement catholiques comme Malte. Chaque fois que nous parlons de la nouvelle évangélisation, nous nous heurtons à un obstacle. Un grand nombre de nos fidèles éprouvent encore une certaine nostalgie pour le modèle de l’Église qui existait il y a 30 ou 40 ans, et comparent la situation actuelle avec l’ancienne. Du fait que l’Église catholique n’a pas maintenu la position privilégiée qu’elle occupait alors, quand l’Église et ses pasteurs sont confrontés à un défi, ils le vivent comme un choc. Souvent, ils ont peur de parler ouvertement dans cette culture souvent hostile.

Nous devons sortir de cette expérience traumatique et nous engager dans une nouvelle évangélisation. Nous devons aider les fidèles à reconnaître que ce genre d’Église n’existe plus et qu’elle ne peut pas être proposée de nouveau dans ce monde qui a changé. Nous ne pouvons pas continuer à comparer notre réalité à celle d’antan.

Nous devons proposer un nouveau modèle d’être Église, et celui qui correspond le plus à la réalité actuelle est la communauté chrétienne primitive, telle qu’elle est décrite aux chapitres 2 et 4 des Actes des Apôtres, et qui a été décrite dans les autres écrits du Nouveau Testament. Nous devons comparer l’Église actuelle à cette communauté, et la conformer à elle.

- S.E.R. Mons. Venant BACINONI, Évêque de Bururi (BURUNDI)

La Constitution conciliaire "Dei Verbum" a suscité une grande ouverture à la Parole de Dieu, et le résultat le plus marquant, du moins dans mon pays
(le Burundi) s'est manifesté dans une catéchèse plus biblique. Cependant, pour un pays catholique à plus de 65 %, ayant une même langue, après plus d'un siècle d'évangélisation, c'est un paradoxe de n'avoir pas encore toute la Bible en langue nationale. Seul le Nouveau Testament est diffusé, et pour l'Ancien Testament, nous ne disposons que du lectionnaire dominical et férial. Un tel retard s'explique-t-il par la méfiance traditionnelle à l'égard de l'Ancien Testament, qui présente un Dieu irascible, une humanité inconstante, infidèle et pécheresse, avec souvent des scènes de violence, de vengeance ou de duplicité ? En outre, sortant à peine d'une longue décennie d'instabilité et de violence fratricide (causée par une impitoyable lutte pour le pouvoir), nos populations sont meurtries et tenaillées par une grande pauvreté économique, accentuée par une faim chronique due aux aléas climatiques, à l'érosion non maîtrisée et à une agriculture aux méthodes primitives ; elles sont aussi confrontées à des difficultés financières pour l'éducation scolaire des enfants et l'accès aux soins médicaux, elles doivent ainsi affronter une lutte quotidienne pour la survie. Une telle situation ne permet pas d'aborder la parole de Dieu avec sérénité et profit. Beaucoup de gens ne croient plus à la capacité de la Parole de Dieu de changer leur vie, d'où certains se tournent vers les sectes, avec le risque d'être vite désabusés. Dans la formation des futurs pasteurs, la Bible ne devrait pas être considérée comme un cours parmi les autres, mais comme Parole du Dieu vivant adressée à chaque personne et invitant au dialogue et à l'alliance; la lectio divina, contact personnel avec la Parole, devrait y être pratiquée davantage. Comme priorité, un grand effort doit être fait pour achever la traduction de la Bible, afin de la mettre à la portée de tous. C'est un droit du peuple chrétien de disposer d'une Bible et c'est un devoir des pasteurs de rendre possible l'accès à la nourriture de la Parole de Dieu, pour y rencontrer Jésus Sauveur. De même, il est urgent de former les laïcs, sans oublier les personnes consacrées, à une rencontre personnelle et communautaire avec la Parole de Dieu, source de conversion, de service, de réconciliation et de construction d'une paix durable.

- S.E.R. Mons. Joviano DE LIMA JÚNIOR, S.S.S., Archevêque de Ribeirão Preto (BRÉSIL)

Dieu parle dans le coeur et la vie de toute personne, homme ou femme, enfant, adolescent ou jeune, adulte ou ancien ... , de toutes les cultures et traditions religieuses ou philosophiques, de toutes les classes sociales, dans toutes les circonstances, joyeuses ou douloureuses de notre vie personnelle et sociale. Dieu parle dans les circonstances et les réalités particulières du peuple brésilien, du continent de l' Amérique Latine et des Caraïbes... Il nous propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. À nous le choix
(Cf Dt 30,19).

Nous, les chrétiens et chrétiennes, membres du Corps du Christ vivant, ressuscité, nous sommes à l' écoute de cette parole de Dieu, nous sommes attentifs aux gémissements de l'Esprit, attentifs aux 'signes du temps', attentifs au mystère pascal se déroulant à travers les événements. C'est pourquoi nous ouvrons le Livre des Écritures Saintes, scrutant l'auto-révélation de Dieu et la réalisation de son Plan de Salut, tout au long de l'histoire du cosmos, tout au long de l'histoire humaine, jusqu'à nos jours. Nous essayons de comprendre le défi de notre mission au moment présent, dans chacune des réalités qui tissent notre vie personnelle et sociale.

La Bible est toujours présente dans les petites communautés de base. Dans les moments de lecture communautaire, s'établit un échange très riche entre les expériences de vie du peuple de Dieu d'aujourd'hui et d'antan: la préoccupation de la survie
(la faim, les maladies, le logis, nécessités de toute sorte), essais d' organisations communautaires, engagement dans les luttes sociales et la participation politique ... , la foi au Dieu vivant surtout, qui permet la résistance contre le désespoir. Il y a beaucoup de gens - des enfants, jeunes et adultes - qui ouvrent l'Écriture Sainte dans leurs rencontres d'études et de prières, dans leur réunions concernant les activités pastorales et pour la célébration liturgique. On voit ainsi apparaître des communautés missionnaires dans les familles, les universités, dans les quartiers et même dans les milieux d'études et de travail avec le souci de vivre et d'annoncer l'Évangile.

À la Table de la Parole, le peuple de Dieu trouve la sagesse et la nourriture pour les combats de chaque jour. La Liturgie étant imprégnée de la Parole, les célébrations liturgiques sont des moments privilégiés pour la proclamation et l'interprétation des Écritures Saintes, pour l'écoute de la Parole vivante qu'est le Christ et qui se manifeste à l'assemblée lors de la célébration de l’Eucharistie et les autres sacrements, la liturgie des heures et ses offices divins, les sacramentaux, les expressions de la piété populaire ...


- S.Exc. Mgr Rayappu JOSEPH, Évêque de Mannar (SRI LANKA)

La Lectio Divina : Je souhaite parler de la valeur nutritive et formative de la Lectio Divina expliquée au n. 38 du Document de travail dans le contexte de l’expérience de notre pays, avec une référence particulière à mon diocèse au Sri Lanka. Le terme Lectio Divina est mentionné plus de 28 fois dans le Document de travail et dans la vie des Églises particulières il est indiqué comme second seulement à la Célébration Eucharistique en tant que lieu privilégié pour faire l’expérience de la Parole de Dieu. Comme dans l’Eucharistie, prière suprême de l’Église, dans la Lectio Divina aussi, la Parole de Dieu est intimement reliée à la prière. La Parole de Dieu et la prière sont deux aspects d’un seul acte. Le Document de travail au n. 41, indique: “En vue d'une spiritualité authentique de la Parole, il faut rappeler que " la prière doit accompagner la lecture de la Sainte Écriture pour que s'établisse un dialogue entre Dieu et l'homme, car ‘c'est à lui que nous nous adressons quand nous prions; c'est lui que nous écoutons, quand nous lisons les oracles divins’”. Les disciples du Seigneur lui demandent de leur enseigner à prier, car ils savaient que la source de Sa vie et mission était Sa vie de prière, grâce à laquelle il parlait avec le Père et le Père avec Lui.

La Lectio Divina dans mon pays: La Conférence épiscopale du Sri Lanka, dans son effort de revenir aux origines pour renouveler l’Église, s’est engagée, il y a 14 ans, dans la formation de petites communautés chrétiennes (SCC) à travers le Modèle pastoral intégral asiatique (AsIPA), comme priorité pastorale. Dans cette approche, l’antique pratique de la Lectio Divina s’est traduite en sept moments de rencontre avec la Bible.

La Lectio Divina dans mon diocèse: Mon diocèse de Mannar, au nord du Sri Lanka, compte 35% de catholiques, le reste du troupeau est Hindou ou Musulman. Au tout début du Christianisme dans cette région, 600 néophytes ont témoigné de leur foi en versant leur propre sang, en 1544. Ils sont connus comme étant “les martyrs de Mannar”. Leurs disciples dans la foi, les personnes vivent aujourd’hui une foi profonde et le diocèse est riche de vocations au sacerdoce et à la vie religieuse, fruits de la foi de leurs pères. Cependant, une guerre ethnique qui dure depuis un quart de siècle, avec ses destructions de vies et de propriétés, de déplacements de masse, etc., ont conduit notre population à une perte du sens d’appartenance car la crise s’est transformée en une question de survie des plus forts. Les sectes fondamentalistes sont en train de se frayer un chemin pour pêcher dans les eaux troublées.

- S.E.R. Mons. Augustin TRAORÉ, Évêque de Ségou (MALI)

Les chrétiens du Mali constituent une petite minorité au point de vue du nombre, mais ils sont appréciés et respectés à cause du témoignage qu’ils rendent à l’Évangile de Jésus-Christ.

La qualité du témoignage de vie des chrétiens catholiques et protestants maliens force l’admiration de leurs frères et soeurs musulmans qui aiment à dire souvent qu’il faut toujours confier la gestion des choses sérieuses aux chrétiens parce que l’Évangile qu’ils annoncent apporte la justice et la paix.

La cohérence dans le témoignage est à promouvoir par une collaboration toujours plus fructueuse entre les communautés chrétiennes catholiques et protestantes.

Le secrétariat de l’Apostolat Biblique de la conférence des Évêques du Mali a décidé depuis sa création de favoriser le dialogue oecuménique au Mali. Ainsi travaille-t-il étroitement avec l’Alliance Biblique Universelle au Mali, de manière plus directe avec le Bureau national de l’Alliance Biblique au Mali dans un esprit d’oecuménisme.

Les bonnes relations entretenues entre les membres du Secrétariat Biblique et l’Alliance Biblique au Mali ont permis une collaboration fructueuse dans les domaines de la formation des traducteurs de la Bible, de la diffusion de la Bible, de l’Alphabétisation ...

La Parole de Dieu, étant pour tous les enfants de Dieu, est un puissant moyen de communication entre les hommes de différentes religions. Le synode sur la Parole de Dieu va certainement favoriser un dialogue interreligieux fructueux à partir d’une meilleure connaissance de cette Parole. Le dialogue interreligieux suppose une bonne connaissance de la Parole de Dieu qui est aussi DIALOGUE et qui favorise les conditions d’un dialogue fructueux entre les différentes confessions.


- S.Exc. Mgr Lucjan AVGUSTINI, Évêque de Sapë (ALBANIE)

L’histoire de l’Église au sein du peuple albanais nous indique que Dieu fait en sorte que sa parole donne beaucoup de fruits.
Des catholiques albanais ont vécu la même expérience que le peuple juif à Babylone, où la Parole de Dieu a conservé son identité. Sous le régime communiste, alors que toute pratique religieuse était interdite, le souvenir de la Parole de Dieu a préservé la foi des catholiques albanais.

Pendant que le Concile Vatican II, avec ses encycliques et ses documents, dont Dei Verbum, apportait de nombreux changements au sein de l’Église universelle, l’Église en Albanie était contrainte au silence.

Nous pouvons dire que l’exemple des évêques, des prêtres et des laïcs fusillés ou incarcérés pour avoir professé la foi dans la Parole Incarnée a encouragé tous les fidèles à traduire la Parole de Dieu dans la vécu. Par leur attitude, ils ont enseigné au peuple la fidélité, l’amour et le pardon des ennemis.

Dans la prière liturgique, d’importants progrès ont été accomplis pour mettre en valeur l’Écriture Sainte et en faire le point de départ de tout culte en Esprit et en Vérité et la force qui unit la communauté qui prie.

Les personnes écoutent avec un sentiment de foi la Parole de Dieu mais ils ont encore faim et soif. Nous n’avons pas la possibilité d’assouvir cette faim et cette soif. Nous avons encore de nombreuses difficultés et une grande nécessité de rééditer l’Écriture Sainte.

- S.Em. le Card. Antonio CAÑIZARES LLOVERA, Archevêque de Toledo (ESPAGNE)

L’intervention se réfère à la catéchèse, comprise comme l’une des formes du ministère de la Parole. On veut souligner le rôle irremplaçable et fondamental de la catéchèse pour la transmission de la Parole de Dieu, dont la particularité consiste à être une période d’enseignement et de maturité, de réflexion vitale sur le mystère du Christ, d’initiation intégrale - vitale, ordonnée et systématique - dans la Révélation que Dieu lui-même a faite à l’homme en Jésus Christ, ni séparée de la vie ni juxtaposée artificiellement à elle, et conservée dans la mémoire profonde de la Tradition vivante de l’Église. La catéchèse introduit, initie, à l’écoute et à l’accueil de la Parole et de l’enseignement des Apôtres, dans la liturgie, dans la vie morale évangélique conforme à la charité et dans la prière.

Sans catéchèse, la majorité des chrétiens ne seraient pas en mesure de s’approprier et de traduire l’Évangile dans la vie, ni d’agir dans le sens missionnaire et apostolique, ni de se confronter avec succès aux courants spirituels et culturels de notre temps. C’est seulement à partir d’une catéchèse sérieuse, authentique et renouvelée, que l’Église pourra déployer avec force toute l’amplitude des éléments et des fonctions de son action évangélisatrice.

Il est nécessaire que la catéchèse, en tant qu’oeuvre évangélisatrice de l’Église, trouve ses fondements dans la nature de la révélation chrétienne et de la Tradition vivante de l’Église, telle qu’elle est exprimée dans la Constitution Dei Verbum du Concile Vatican II.

Lorsque la catéchèse se situe dans cette perspective, elle suscite l’adoration et, avec elle, l’admiration et l’étonnement devant Dieu. Avec la force du témoignage, elle parle de Dieu pour lui rendre gloire. De là jaillissent la louange, l’action de grâces, la prière. De là aussi proviennent l’initiation à l’écoute et à l’obéissance à la Parole de Dieu, à la prière et à la liturgie. De là jaillit aussi la vie conforme au vouloir de Dieu. Lorsque la catéchèse s’appuie sur ces bases, il naît dans le coeur de l’homme le désir de Dieu, sa recherche, la contemplation de son Visage, qui est sa Parole faite chair, Jésus Christ, l’expérience joyeuse d’être avec Lui, qui est Amour, contemplé dans sa Parole incarnée, et vivre en conformité avec Lui dans l’amour, et en cheminant dans l’espérance.


- S.Exc. Mgr Claudio Maria CELLI, Archevêque titulaire de Civitanova, Président du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales (CITÉ DU VATICAN)

Je souhaite commencer mon intervention en faisant référence au paragraphe 53 du Document de travail qui parle de “méthodes” et des “nouvelles formes de langage et de communication” dans la transmission de la Parole de Dieu.

Nous vivons actuellement une période de changements profonds dans le monde de la communication. Les experts parlent souvent d’une révolution numérique pour indiquer les avancées extraordinaires des technologies des communications dont nous avons été témoins au cours des vingt dernières années. Il serait toutefois erroné de considérer ces changements comme purement technologiques, car ils ont révolutionné aussi la culture des communications. Ils ont changé la manière de communiquer des personnes, leurs modes de s’agréger et de créer des communautés, de connaître le monde, de s’engager dans des organisations politiques ou commerciales.

En tant que communauté de croyants engagée à faire connaître à toutes les nations la Bonne Nouvelle de l’Évangile de Jésus Christ, l’Église est confrontée au défi qui consiste à réfléchir sur la manière dont elle peut réussir à communiquer son message dans le contexte de la nouvelle culture émergente des communications. Nous avons considéré, d’une manière générale, les nouveaux moyens et technologies de la communication comme des instruments permettant de transmettre la Parole - Evangelii Nuntiandi a défini les nouveaux moyens comme “une version moderne et efficace de la chaire”. Le défi d’aujourd’hui est de comprendre que les nouvelles technologies ne sont pas seulement des instruments de communication mais qu’ils influencent profondément la culture même des communications.

La communication digitale a transformé les modèles d’utilisation et de consommation des médias. Là où, par le passé, nous avions tendance à considérer les lecteurs, les auditeurs ou les observateurs des médias comme des spectateurs passifs d’un contenu produit par un centre, il est clair qu’aujourd’hui nous devons considérer le public comme plus fortement sélectif ou interactif d’une plus vaste gamme de médias. La logique des communications a été radicalement modifiée: le centrage sur les médias a été remplacé par une concentration sur le public qui est toujours plus autonome et délibératif en ce qui concerne sa consommation des médias.

Nous avons toujours été - à juste raison - attentifs au contenu de notre enseignement; aujourd’hui nous devons être plus attentifs à notre public ou aux multiples publics auxquels nous nous adressons afin de comprendre leurs préoccupations et leurs demandes. Nous avons besoin de mieux comprendre et de tenir compte des contextes et des environnements dans lesquels ils rencontrent la Parole de Dieu. Le développement d’Internet en tant que moyen interactif dans lequel les usagers cherchent à s’imposer en qualité de sujets et non pas seulement de consommateurs, nous invite à développer de manière plus explicite des formes dialogiques d’enseignement et de présentation.

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Sources :  www.vatican.va -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 16.10.2008 - T/Synode

 

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