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Homélie de Benoît XVI lors de la canonisation du dimanche 15 octobre
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ROME, le 10 octobre 2006 -
(E.S.M.) - Texte de l’homélie que le pape Benoît XVI a prononcée
hier dimanche 15 octobre, à l’occasion de la messe de canonisation ,
place Saint-Pierre.
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Le pape Benoît XVI: célébration eucharistique
Homélie de
Benoît XVI lors de la canonisation du dimanche 15 octobre
(1)
Synthèse de
l'homélie du pape Benoît XVI
Commentant au début de l'homélie l'Evangile du jeune
riche, le Saint-Père Benoît XVI a affirmé que "la personne sainte est
justement celui, homme ou femme, qui répond avec joie et générosité à
l'appel du Christ, laissant toute chose pour le suivre".
"Les
richesses terrestres - a ajouté le pape - occupent et préoccupent l'esprit
et le cour. Jésus nous dit qu'elles sont mauvaises, qu'elles éloignent de
Dieu si elles ne sont pas investies pour le Royaume des cieux, utilisées
pour aider ceux qui sont dans la pauvreté".
Parlant ensuite plus
précisément de chacun des nouveaux saints, Benoît XVI a signalé que Rafael
Guízar, a été au Mexique "l'évêque des pauvres". Lors de son ministère
sacerdotal puis épiscopal, dans le diocèse de Veracruz, il a été un
infatigable prédicateur des missions populaires, la meilleure façon
d'évangéliser les personnes, utilisant son Catéchisme de la doctrine
chrétienne. La formation des prêtres a été une de ses priorités, il a
reconstruit le séminaire qu'il considérait comme la pupille de ses yeux".
"Puisse l'exemple de saint Rafael Guízar y Valencia être un appel
pour les frères évêques et prêtres à considérer comme fondamental dans les
programmes pastoraux non seulement l'esprit de pauvreté et d'évangélisation
mais aussi la stimulation des vocations sacerdotales et religieuses et leur
formation selon le cour du Christ".
Saint Filippo Smaldone, italien,
fondateur de la Congrégation des Salésiennes des Sacrés Cours - a ensuite
précisé le Pape Benoît XVI - a été un prêtre au grand cour, nourri de prière
constante et d'adoration eucharistique, témoin et serviteur de la charité
qu'il manifestait particulièrement dans le service aux pauvres et en
particulier aux sourds-muets, aux quels il s'est entièrement dédié".
"Il voyait chez les sourds-muets le reflet de l'image du Christ et il
répétait souvent que comme on s'agenouille devant le Saint-Sacrement on
devrait le faire devant un sourd-muet".
De la sainte italienne Rosa
Venerini, fondatrice de la Congrégation des Pies Mères Venerini, Benoît XVI
a dit qu'elle "ne se contentait pas de donner une bonne instruction aux
jeunes filles mais elle se souciait de leur donner une formation complète,
avec de solides références à l'enseignement doctrinal de l'Eglise. Son style
apostolique continue à caractériser encore aujourd'hui la vie de la
congrégation qu'elle a fondée. Combien est encore valable et actuel pour la
société le service qu'elles accomplissent dans le domaine éducatif et
spécialement dans le domaine de la formation de la femme!".
Evoquant
alors la française Theodore Guérin qui a fondé aux Etats-Unis la
Congrégation des Religieuses de la Providence de Saint Mary of the Woods, le
Pape a rappelé une expression de la nouvelle sainte peu avant de mourir en
faisant état des nombreux orphelinats et écoles ouverts par ses soins dans
l'Indiana: "Que de bien ont fait les Sours de Saint Mary of the Woods! Que
de bien elles feront encore si elles restent fidèles à leur sainte
vocation!".
"Mère Theodore Guérin est une belle figure spirituelle
et un modèle de vie chrétienne. Elle fut toujours disponible pour les
missions que l'Eglise lui demandait, elle trouvait la force et l'audace pour
les mettre en oeuvre dans l'Eucharistie, dans la prière et dans une infinie
confiance en la divine Providence. Sa force intérieure la poussait à une
attention particulière envers les pauvres, et tout spécialement les
enfants".
A la fin de la messe et avant l'angélus, le Saint-Père a
salué les délégations de chacun des pays d'origine des nouveaux saints ainsi
que tous les fidèles qui ont participé à la canonisation".
Homélie de Benoît XVI lors de la
canonisation du dimanche 15 octobre
Texte de l’homélie que
le pape Benoît XVI a prononcée hier dimanche 15 octobre, à l’occasion de la
messe de canonisation , place Saint-Pierre.
Chers frères et sœurs !
Quatre nouveaux saints sont aujourd'hui proposés à la vénération de
l'Eglise universelle : Rafael Guízar y Valencia, Filippo Smaldone, Rosa
Venerini et Théodore Guérin. On ne souviendra de leurs noms à jamais. Par
opposition, on pense immédiatement au « jeune riche », dont parle l'Evangile
qui vient d'être proclamé. Ce jeune est resté anonyme ; s'il avait répondu
de manière positive à l'invitation de Jésus, il serait devenu son disciple
et les Evangélistes auraient probablement enregistré son nom. A partir de ce
fait, on entrevoit immédiatement le thème de la Liturgie de la Parole de ce
dimanche : si l'homme place sa certitude dans les richesses de ce monde il
n'atteint pas le sens plénier de la vie et la joie véritable ; si, en
revanche, confiant dans la Parole de Dieu, il renonce à lui-même et à ses
biens pour le Royaume des cieux, il perd apparemment beaucoup, mais en
réalité il gagne tout. Le saint est précisément cet homme, cette femme qui,
répondant avec joie et générosité à l'appel du Christ, laisse tout pour le
suivre. Comme Pierre et les autres Apôtres, comme sainte Thérèse de Jésus
que nous rappelons aujourd'hui, ainsi que d'innombrables autres amis de
Dieu, les nouveaux saints ont eux aussi parcouru cet itinéraire évangélique
exigeant mais rempli de satisfaction, ils ont déjà reçu « le centuple » dans
la vie terrestre, avec des épreuves et des persécutions, puis la vie
éternelle.
Jésus peut donc vraiment garantir une existence heureuse
et la vie éternelle, mais par une voie différente de celle que le jeune
riche imaginait : non pas à travers une bonne œuvre, l'accomplissement d'une
prescription de la loi, mais bien dans le choix du Royaume de Dieu en tant
que « perle précieuse » pour laquelle il vaut la peine de vendre tout ce que
l'on possède (cf. Mt 13, 45-46). Le jeune riche ne réussit pas à faire ce
pas. Bien qu'il ait été rejoint par le regard plein d'amour de Jésus (cf. Mc
10, 21), son cœur n'a pas réussi à se détacher des nombreux biens qu'il
possédait. Voilà alors l'enseignement pour les disciples : « Comme il sera
difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de
Dieu ! » (Mc 10, 23). Les richesses terrestres occupent et préoccupent
l'esprit et le cœur. Jésus ne dit pas qu'elles sont mauvaises, mais qu'elles
s'éloignent de Dieu si elles ne sont pas, pour ainsi dire, « investies »
pour le Royaume des cieux, c'est-à-dire dépensées pour venir en aide à ceux
qui sont dans la pauvreté.
Comprendre cela est le fruit de cette
sagesse dont parle la première Lecture. Celle-ci — nous a-t-il été dit — est
plus précieuse que l'argent et que l'or, et même que la beauté, que la santé
et que la lumière elle-même, « car son éclat ne connaît point de repos » (Sg
7, 10). Bien évidemment cette sagesse ne peut pas être réduite à la seule
dimension intellectuelle. Elle est beaucoup plus ; elle est « la Sagesse du
cœur », comme l'appelle le Psaume 89. C'est un don qui vient d'en haut (Jc
3, 17), de Dieu, et on l'obtient par la prière (cf. Sg 7, 7). Celle-ci, en
effet, n'est pas restée loin de l'homme, elle s’est approchée de son cœur (Dt
30, 14), prenant forme dans la loi de la Première Alliance passée entre Dieu
et Israël à travers Moïse. La sagesse de Dieu est contenue dans le
Décalogue. C'est pourquoi Jésus affirme dans l'Evangile que pour « entrer
dans la vie » il est nécessaire d'observer les commandements (cf. Mc 10,
19). Cela est nécessaire, mais pas suffisant ! En effet, comme le dit saint
Paul, le salut ne vient pas de la loi, mais de la Grâce. Et saint Jean
rappelle que la loi a été donnée par Moïse, alors que la Grâce et la Vérité
son venues à travers Jésus Christ (cf. Jn 1, 17). Pour parvenir à la
sagesse, il faut donc s'ouvrir dans la foi à la grâce du Christ, qui pose
cependant une condition exigeante à celui qui s'adresse à Lui : « Viens et
suis-moi » (Mc 10, 21). Les saints ont eu l'humilité et le courage de
répondre « oui », et ils ont renoncé à tout pour être ses amis. C'est ce
qu'ont fait les quatre nouveaux saints, que nous vénérons particulièrement
aujourd'hui. En eux nous retrouvons actualisée l'expérience de Pierre : «
Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre » (Mc 10, 28). Leur unique
trésor se trouve dans le ciel : c'est Dieu.
Puis Benoît XVI a déclaré en espagnol :
L'Evangile que nous venons d'entendre nous aide à comprendre la
figure de saint Rafael Guízar y Valencia, Evêque de Veracruz dans la chère
nation mexicaine, comme un exemple de ceux qui ont tout quitté pour « suivre
Jésus ». Ce saint fut fidèle à la parole divine, « vivante et énergique »,
qui pénètre au plus profond de l'esprit (cf. He 4, 12). Imitant le Christ
pauvre, il abandonna tous ses biens et n'accepta jamais de dons de la part
des puissants, ou bien il les redistribuait immédiatement. C'est pourquoi il
reçut « cent fois plus » et put ainsi aider les pauvres, même face aux «
persécutions » sans trêve (cf. Mc 10, 30). Sa charité vécue à un degré
héroïque lui valut d'être appelé l'« Evêque des pauvres ». Dans son
ministère sacerdotal, puis épiscopal, il fut un inlassable prédicateur de
missions populaires, la manière alors la plus adaptée pour évangéliser les
populations, en utilisant son Catéchisme de la doctrine chrétienne. La
formation des prêtres étant l'une de ses priorités, il rouvrit le séminaire,
qu'il considérait comme « la prunelle de ses yeux » ; à ce propos, il avait
l'habitude de s'exclamer : « A un évêque peut manquer la mitre, la crosse et
même la cathédrale, mais il ne peut jamais ne pas avoir de séminaire, car du
séminaire dépend l'avenir de son diocèse ». Avec ce profond sentiment de
paternité sacerdotale, il affronta de nouvelles persécutions et l'exil, mais
en assurant toujours la préparation des étudiants. Que l'exemple de saint
Rafael Guízar y Valencia soit un appel pour les frères évêques et les
prêtres à considérer comme fondamentale dans les programmes pastoraux, en
plus de l'esprit de pauvreté et d'évangélisation, la promotion des vocations
sacerdotales et religieuses, et leur formation selon le cœur du Christ.
En italien
Saint Filippo
Smaldone, fils du sud de l'Italie, sut interpréter dans sa vie les plus
belles vertus propres à sa terre. Prêtre au grand cœur, nourri d'une prière
constante et de l'adoration eucharistique, il fut surtout un témoin et un
serviteur de la charité, qu'il manifestait de manière éminente dans le
service aux pauvres, en particulier aux sourds-muets, auxquels il se donna
entièrement. L'œuvre qu'il commença fut poursuivie grâce à la Congrégation
des Sœurs salésiennes des Sacrés-Cœurs qu'il fonda, et qui est présente dans
diverses parties de l'Italie et du monde. Saint Filippo Smaldone voyait
l'image de Jésus reflétée dans les sourds-muets, et il avait l'habitude de
répéter que, comme on se prosterne devant le Très Saint Sacrement, il faut
s'agenouiller devant un sourd-muet. Tirons de son exemple l'invitation à
considérer toujours indissociables l'amour pour l'Eucharistie et l'amour
pour le prochain. La véritable capacité d'aimer nos frères ne peut même nous
venir que de la rencontre avec le Seigneur dans le sacrement de
l'Eucharistie.
Sainte Rosa Venerini est un autre exemple de fidèle
disciple du Christ, prête à tout abandonner pour accomplir la volonté de
Dieu. Elle aimait répéter : « Je suis tellement plongée dans la volonté
divine, qu'il ne m'importe ni de la mort, ni de la vie : je veux vivre quand
il le veut, et je veux le servir lorsque cela lui plaît et rien de plus »
(Biographie Andreucci, p. 515). De là, de son abandon à Dieu, naissait
l'activité clairvoyante qu'elle accomplissait avec courage en faveur de
l'élévation spirituelle et de l'authentique émancipation des jeunes femmes
de son temps. Sainte Rosa ne se contentait pas de fournir aux jeunes filles
une instruction adaptée, mais elle se souciait de leur assurer une formation
complète, avec de solides références à l'enseignement doctrinal de l'Eglise.
Son style propre d'apostolat continue à caractériser aujourd'hui encore la
vie de la Congrégation des « Maestre Pie Venerini », qu'elle fonda. Combien
le service qu'elles accomplissent dans le domaine de l'école, et en
particulier de la formation de la femme, est actuel et important pour la
société d'aujourd'hui également !
En
anglais
« Va, ce que tu as vends-le et donne-le aux
pauvres... puis, viens, suis-moi » (Mc 10, 21). Tout au long de l'histoire
de l'Eglise, ces mots ont inspiré d'innombrables chrétiens à suivre le
Christ dans une vie de pauvreté radicale, en s'en remettant à la Divine
Providence. Parmi ces généreux disciples du Christ, il y eut une jeune
Française, qui répondit sans réserve à l'appel du divin Maître. Mère
Théodore Guérin entra dans la Congrégation des Sœurs de la Providence en
1823, et elle se dévoua à l'oeuvre de l'enseignement dans les écoles. Puis,
en 1839, ses Supérieures lui demandèrent de se rendre aux Etats-Unis, pour
diriger une nouvelle communauté dans l'Indiana. Après leur long voyage sur
terre et sur mer, le groupe des six sœurs arriva à Saint-Mary-of-the-Woods.
Là elle trouvèrent une simple chapelle de rondins au coeur de la forêt. Elle
s'agenouillèrent devant le Très Saint Sacrement et rendirent grâce, en
demandant à Dieu de les guider dans leur nouvelle fondation. Avec une grande
confiance dans la Divine Providence, Mère Théodore surmonta de nombreuses
difficultés et persévéra dans l'œuvre que le Seigneur l'avait appelée à
accomplir. Au moment de sa mort en 1856, les sœurs dirigeaient des écoles et
des orphelinats dans tout l'Etat de l'Indiana. Selon ses propres mots, « Que
de bien a été accompli par les Sœurs de Saint-Mary-of-the-Woods ! Que de
bien encore elles seront en mesure d'accomplir si elles demeurent fidèles à
leur sainte vocation ! ».
En français :
Mère Théodore Guérin est une belle figure spirituelle et
un modèle de vie chrétienne. Elle fut toujours disponible pour les missions
que l'Église lui demandait, elle trouvait la force et l'audace pour les
mettre en œuvre dans l'Eucharistie, dans la prière et dans une infinie
confiance en la divine Providence. Sa force intérieure la poussait à une
attention particulière envers les pauvres, et tout spécialement les enfants.
Benoît XVI a conclu en italien
Chers frères et sœurs, nous rendons grâce au Seigneur pour le don de
la sainteté, qui brille aujourd'hui dans l'Eglise avec une beauté
particulière. Jésus nous invite nous aussi, comme ces saints, à le suivre
pour obtenir en héritage la vie éternelle. Que leur témoignage exemplaire
illumine et encourage spécialement les jeunes, afin qu'ils se laissent
conquérir par le Christ, par son regard plein d'amour. Que Marie, Reine des
Saints, suscite dans le peuple chrétien des hommes et des femmes comme saint
Rafael Guízar y Valencia, saint Filippo Smaldone, sainte Rosa Venerini et
sainte Théodore Guérin, prêts à tout abandonner pour le Royaume de Dieu ;
disposés à faire leur, la logique du don et du service, la seule qui sauve
le monde. Amen !
Sources: © Texte original en italien : Libreria Editrice
Vaticana - traduction Z -
E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 16.10.2006 - BENOÎT XVI |