Dans moins d'un mois entrera en application le
Motu Proprio de Benoît XVI |
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Rome, le 16 août 2007 -
(E.S.M.) - Dans moins d'un mois entrera en
application le Motu Proprio Summorum Pontificum voulu par le Saint-Père
Benoît XVI. Nous proposons la suite d'un commentaire de l'exhortation
apostolique Sacramentum Caritatis qui permet d'entrer dans le mystère
Eucharistique.
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La
nourriture de la vérité, le Christ immolé pour nous -
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C'est ici
Benoît XVI nous sommes invitée à réfléchir sur l'institution de
l'Eucharistie
(suite)
pages précédentes :
L'Introduction :
Jésus est l'étoile polaire de la liberté humaine (1)
:
(§ 1 à 5)
►
Benoît XVI
La foi de
l'Église est essentiellement une foi eucharistique
(2)
(§ 6 à 8)
►
Benoît XVI
Eucharistie: Jésus véritable Agneau immolé
(3)
(§ 9 à 11)
Première partie : Eucharistie, Mystère à croire
: qui correspond au § 6 à 33 du Saint-Père. Ce qui
est écrit "en noir" appartient au texte du pape
Benoît XVI, le commentaire de Léonce Grattepanche en
"blue".
Eucharistie: Jésus véritable Agneau immolé
(9 à 11)
L’Eucharistie fait mémoire
de la Passion de Jésus-Christ qu’elle réactualise de manière non sanglante à
chaque célébration. Ainsi Jésus-Christ continue-t-il d’attirer à lui tous
les hommes du haut de sa croix.
- La mission pour
laquelle Jésus est venu parmi nous s'accomplit dans le Mystère pascal. Du
haut de la croix, d'où il attire à lui tous les hommes
(cf. Jn 12,
32), il dit, avant de « remettre son Esprit »: « Tout est accompli »
(Jn
19, 30). Dans le mystère de son obéissance jusqu'à la mort, et à la mort
de la croix (cf. Ph 2, 8), s'est accomplie la nouvelle et éternelle
alliance. Tout de la
Promesse faite à Adam et Ève puis à Noé, Abraham, réaffirmée à Moïse
s’accomplit parfaitement à l’instant où il rend son Esprit sur la croix. La
Nouvelle Alliance est le triomphe de l’obéissance. Cette nouvelle alliance
est définitive, éternelle. Et l’Eucharistie nous le rappelle, son tabernacle
et la nouvelle arche d’alliance. Cette nouvelle alliance s’est faite dans
une liberté totale, parfaite ; liberté de Dieu qui, s’incarnant, assume la
liberté blessée de l’homme, lui nettoie la plaie et la libère du joug de
Lucifer. L’homme a besoin de cette nourriture eucharistique pour maintenir
propre la blessure et ne pas retomber sous le joug du Menteur dès l’origine.
- Benoît XVI nous
rappelle que la liberté de Dieu et
la liberté de l'homme se sont définitivement rencontrées dans sa chair
crucifiée en un pacte indissoluble, valable pour toujours. - Même le péché
de l'homme a été expié une fois pour toutes par le Fils de Dieu
(cf. He
7, 27; 1 Jn 2, 2; 4, 10). Comme j'ai déjà eu l'occasion de
l'affirmer, « dans sa mort sur la croix s'accomplit le retournement de Dieu
contre lui-même, dans lequel il se donne pour relever l'homme et le sauver –
tel est l'amour dans sa forme la plus radicale ». –
La mission de Jésus-Christ fut
révélée dès le début de sa manifestation au monde par saint Jean le
Baptiste, révélation que reprend la liturgie eucharistique. On comprend
combien il est important de respecter les normes liturgiques qui ont une
mission pédagogique ; pédagogie divine incarnée qui aide à entrer en la
Présence de la Trinité. - Cette
fin ultime de sa mission était déjà bien évidente au début de sa vie
publique. En effet, lorsque, sur les rives du Jourdain, Jean le Baptiste
voit Jésus venir à lui, il s'exclame: « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève
le péché du monde » (Jn 1, 29). Il est significatif que la même
expression revienne, chaque fois que nous célébrons la Messe, dans
l'invitation faite par le prêtre à s'approcher de l'autel: « Heureux les
invités au repas du Seigneur ! Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le
péché du monde ». - L'Eucharistie contient en elle cette nouveauté radicale,
qui se propose de nouveau à nous dans chaque célébration. -
L’institution de l’Eucharistie
résume toute l’histoire du peuple d’Israël, c’est-à-dire toute la Révélation
Hébraïque. Toute la pédagogie divine prend sens et se réalise dans
l’institution de la Sainte Cène.
- De cette manière, nous
sommes invités à réfléchir sur l'institution de l'Eucharistie au cours de la
dernière Cène. - Ce repas rituel, lié à l'immolation des agneaux
(cf. Ex
12, 1-28.43-51), était la mémoire du passé, mais en même temps cette mémoire
était aussi prophétique, c'est-à-dire annonce d'une libération future.
– Le passage de la
Mer Rouge se déroule véritablement, il prend tout son sens. Le peuple élu
sera libéré du joug de Lucifer, du péché et, grâce à cette élection, c’est
tout le genre humain qui va connaître son passage de la Mer Rouge, toute
l’humanité sera mise sur le chemin du salut. L’erreur de la majorité des
dirigeants israéliens sera d’avoir fait une lecture matérielle,
nationaliste, identitaire d’une histoire qui pour réelle qu’elle fût,
n’avait sens que dans une dimension spirituelle si intensément et
dramatiquement annoncée par les prophètes. La faute du peuple élu fut de ne
pas comprendre la dimension universelle de leur élection, de leur vocation.
- Le pape Benoît XVI précise que le mémorial de l'antique libération s'ouvrait ainsi à la question et à
l'attente d'une sagesse plus profonde, plus radicale, plus universelle et
plus définitive. –
Jésus anticipe sa Passion et sa Résurrection en instituant l’Eucharistie
dont l’efficience sera confirmée par son saint sacrifice, celui du véritable
Agneau. On s’émerveille non seulement de ce profond mystère, mais également
de la formidable illumination qu’il produit sur l’Antique Révélation. Il est
évident que l’Église Catholique Apostolique et Romaine peut s’affirmer
l’héritière de l’Ancien Testament et être le lieu dans la foi de son
accomplissement. -
En instituant le
sacrement de l'Eucharistie, Jésus anticipe et intègre le Sacrifice de la
croix et la victoire de la résurrection. Dans le même temps, il se révèle
comme le véritable agneau immolé, prévu dans le dessein du Père dès
avant la création du monde, ainsi qu'il est écrit dans la première Lettre de
Pierre (cf. 1, 18-20). - En situant l'offrande de lui-même dans ce contexte,
Jésus rend manifeste la signification salvifique de sa mort et de sa
résurrection, mystère qui devient ainsi une réalité qui renouvelle
l'histoire et le cosmos tout entier. –
« Voici que je fais toute
chose nouvelle » dit Jésus à sa Mère dans le merveilleux film : La Passion de Mel Gibson. Le Christ-Jésus s’affirme comme celui en qui toute
l’histoire s’accomplit, se récapitule.
Tout de l’Ancien Testament
est accompli y compris dans son rite et ses coutumes disciplinaires. Par son
Incarnation,
le Verbe dépasse tout, outrepasse la condition humaine. La Vérité devient
nourriture, son corps à manger devient l’authentique source de la vraie et
intégrale liberté de l’homme et de son histoire.
- L'ancien rite s'est
accompli et il est définitivement dépassé à travers l'offrande d'amour du
Fils de Dieu incarné. La nourriture de la vérité, le Christ immolé pour
nous, dat figuris terminum. –
Le Christ-Jésus en instituant
l’Eucharistie va demander, suggérer l’élaboration d’une liturgie conforme à
cet accomplissement. Il en confie la charge à l’Église qui est présente, les
Douze Apôtres. Il n’appartient donc pas à un individu de décider de sa
propre liturgie. -
Par son commandement «
Faites cela en mémoire de moi » (Lc 22, 19; 1 Co 11, 25), il
nous demande de correspondre à son offrande et de la représenter
sacramentellement. Par ces paroles, indique le pape Benoît XVI, le Seigneur exprime donc, pour ainsi
dire, le désir que son Église, née de son sacrifice, accueille ce don,
développant, sous la conduite de l'Esprit Saint, la forme liturgique du
Sacrement. […] Jésus nous a ainsi laissé la mission d'entrer dans son « heure
». – La conversion
du pain et du vin en chair et sang de Jésus, appelle notre propre conversion
afin de vivre l’union personnelle avec Jésus, le Verbe de Dieu.
-
L'Eucharistie nous attire dans l'acte
d'offrande de Jésus. Nous ne recevons pas seulement le Logos incarné
de manière statique, mais nous sommes entraînés dans la dynamique de son
offrande ». (21) Il « nous attire en lui ».
(22) La conversion substantielle
du pain et du vin en son corps et en son sang met dans la création le
principe d'un changement radical, comme une sorte de « fission nucléaire »,
pour utiliser une image qui nous est bien connue, portée au plus intime de
l'être, un changement destiné à susciter un processus de transformation de
la réalité, dont le terme ultime sera la transfiguration du monde entier,
jusqu'au moment où Dieu sera tout en tous (cf. 1 Co 15, 28).
(à suivre)
Table de tous les articles sur l'exhortation "Sacramentum Caritatis"
Sources: lescatholiques.free.fr
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 16.08.2007 - BENOÎT XVI
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